Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 19 mai 2016
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par Stéphane Dujarric, Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:
Maintien de paix
La Journée internationale des Casques bleus des Nations Unies est célébrée ce 19 mai.
Prenant la parole à la cérémonie organisée en l’honneur des Casques bleus tombés en mission, le Secrétaire général a déclaré que nous faisons aujourd’hui le deuil de ceux qui ont perdu leur vie, et que nous rendons hommage aux dizaines d’autres qui ont été blessés.
Depuis 1948, près de 3 500 soldats de la paix ont été tués, et rien que l’an dernier, 129 soldats de la paix de 50 pays sont morts en raison d’actes de malveillance, d’accidents et de maladies. Pour la douzième fois au cours de ces 13 dernières années, on a recensé plus de 100 Casques bleus tués. Cinq autres soldats de la paix sont morts hier lors d’une attaque dans la province de Kidal, au Mali. Une déclaration a été publiée hier.
Le Secrétaire général a également pris la parole lors de la cérémonie de remise de la « médaille Dag Hammarskjöld » à titre posthume aux 129 militaires, policiers et civils qui ont perdu leur vie au service des opérations de maintien de la paix des Nations Unies en 2015.
Il a déclaré que tout comme l’ancien Secrétaire général Dag Hammarskjöld, ceux honorés aujourd’hui sont des hommes et femmes ayant été une source d’inspiration et qui ne soutenaient pas la paix de manière abstraite, mais ils étaient sur le terrain, faisant un travail important dans certains des endroits les plus dangereux et les plus difficiles sur terre.
En outre, en présidant la toute première cérémonie de remise des « médailles capitaine Mbaye Diagne » pour rendre hommage à un courage exceptionnel, le Secrétaire général a souligné l’héroïsme incroyable de cet officier lorsqu’il œuvrait au sein de la Mission de l’ONU au Rwanda pendant le génocide.
Les propos du Secrétaire général sont disponibles en ligne.
Syrie
L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, était face à la presse à Genève aujourd’hui. Il a souligné la nécessité de fournir de l’aide à toutes les zones assiégées et difficiles d’accès de la Syrie. Il a indiqué que régnaient un malaise profond et l’impatience parmi les membres du Groupe international de soutien pour la Syrie (GISS) parce que toutes les zones assiégées n’ont pas été desservies jusqu’à présent. Il a noté que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été le récent blocage de la nourriture pour nourrissons qui était destinée à la population de Daraya.
En conséquence, a noté M. de Mistura, il se pourrait que les efforts soient davantage orientés vers des largages aériens de vivres, comme cela avait été le cas à Deir Ezzour, pour nourrir plus de 110 000 personnes. Mais il a précisé que les largages aériens étaient le dernier recours, étant donné que six semaines de cette méthode à Deir Ezzour ont permis de fournir l’équivalent de la quantité de nourriture que peut transporter un seul convoi terrestre.
L’Envoyé spécial a déclaré qu’il avait l’intention d’annoncer une date pour la prochaine série de pourparlers intra-syriens une fois que des progrès seront faits en matière de cessation des hostilités et d’accès humanitaire.
Ces propos sont disponibles en ligne.
Liban
Le Porte-parole est revenu sur le rapport récemment publié par le Secrétaire général et intitulé « Sûreté et dignité: gérer les déplacements massifs de réfugiés et migrants », et qui a été préparé en prélude à la future réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la gestion des déplacements massifs de réfugiés et de migrants, qui aura lieu le 19 septembre 2016.
M. Dujarric a expliqué que l’objectif du rapport et la portée de ses recommandations sont mondiaux. Le rapport ne fait aucune mention d’un pays spécifique et vise principalement à promouvoir une action plus collective et le partage, par les États Membres, des responsabilités pour faire face à de grands mouvements de réfugiés et de migrants.
Le rapport fait mention des défis rencontrés par les pays qui accueillent des réfugiés pendant de longues périodes, et il prescrit de prendre des mesures pour mieux soutenir les communautés d’accueil, pour promouvoir l’inclusion sociale et lutter contre la discrimination.
Le rapport ne préconise pas, dans aucun cas spécifique, la naturalisation ou l’octroi de la citoyenneté aux réfugiés. Le texte du rapport relatif à cette question est tout à fait conforme à l’article 34 de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. Le Secrétaire général est conscient du fait que les modalités d’octroi de la nationalité à des étrangers, dans tous les États, sont soumises à des politiques et des lois nationales.
Plus précisément, l’ONU n’a pas suggéré l’intégration locale comme une solution pour les réfugiés syriens au Liban. Comme l’a souligné le Secrétaire général lors de sa récente visite, la position de l’ONU demeure que les deux options sont soit le retour des réfugiés en Syrie, lorsque les conditions seront propices, ou leur réinstallation dans un pays tiers. La solution préférée par les réfugiés est le retour dans leur pays lorsque les conditions le permettraient.
L’ONU soutiendra leur retour en Syrie et leur réintégration dans leur pays d’origine. En attendant, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) assure la sécurisation des options de réinstallation, pour les réfugiés les plus vulnérables. Le HCR travaille également à d’autres voies visant à permettre aux réfugiés syriens d’aller vers des pays tiers.
Mauritanie
Une déclaration a été publiée hier dans laquelle le Secrétaire général se félicitait de la libération de deux militants des droits de l’homme à la suite d’une décision de la Cour suprême en Mauritanie.
Le Secrétaire général a salué les efforts déployés par les autorités mauritaniennes pour renforcer l’état de droit et a demandé instamment aux autorités judiciaires d’enquêter soigneusement sur les circonstances qui ont conduit à l’arrestation de ces militants.
La déclaration est disponible en français et en anglais.
Peine de mort
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Al Hussein, a salué la décision prise par la plus grande compagnie pharmaceutique du monde, Pfizer, qui entend prendre des mesures afin que les médicaments qu’elle fabrique ne soient plus utilisés pour l’exécution des condamnés à mort.
Le Haut-Commissaire a souligné qu’il est encourageant de voir des entreprises jouer un rôle actif pour le renforcement de la tendance à l’abolition de la peine de mort. M. Zeid a également exhorté les États à ne pas recourir à des sources douteuses pour s’approvisionner en médicaments nécessaires pour administrer les injections létales. Il a souligné que l’ONU est opposée à la peine de mort en toutes circonstances.
Pfizer a annoncé qu’elle allait restreindre la vente de sept produits qui font partie des protocoles d’injections létales dans certains États américains. La revente de ces médicaments sera limitée, et les entités gouvernementales seront obligées de certifier que les produits ne seront pas utilisés à des fins pénales. Pfizer a indiqué qu’elle entendait surveiller la distribution de ces médicaments de manière méticuleuse.
Des informations supplémentaires sont disponibles en ligne.
Espérance de vie
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a indiqué aujourd’hui que l’espérance de vie avait augmenté de cinq ans dans le monde depuis 2000, mais que de grandes inégalités persistaient au sein et entre les pays.
Cette augmentation est la plus rapide depuis les années 1960. Ces gains inversent la baisse de l’espérance de vie qui avait été constatée au cours des années 1990, lorsque l’espérance de vie avait diminué en Afrique en raison de l’épidémie du VIH/sida, et en Europe de l’Est après l’effondrement de l’Union soviétique.
L’espérance de vie dans le monde pour les enfants nés en 2015 est de 71,4 ans, mais les perspectives de durée de vie d’un enfant en particulier dépendent de l’endroit où il est né.
La durée de vie moyenne est de 86,8 ans pour les femmes au Japon, la plus élevée dans le monde entier, tandis que les hommes suisses ont l’espérance de vie moyenne la plus élevée, soit 81,3 ans.
En Sierra Leone, en revanche, les habitants ont la plus faible espérance de vie du monde pour les deux sexes: 50,8 ans pour les femmes et 49,3 ans pour les hommes.
Des informations supplémentaires sont disponibles en ligne.
UNICEF
En prévision du Sommet humanitaire mondial, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) appelle à la protection des écoles et des hôpitaux dans un rapport qui sera présenté officiellement à Istanbul le 23 mai.
Selon l’UNICEF, quatre écoles ou hôpitaux en moyenne sont attaqués ou occupés par des forces armées et des groupes armés chaque jour. Les données sont tirées du dernier rapport de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé.
Des informations supplémentaires sont disponibles en ligne.
Nutrition
Deux études liées au climat, l’une de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’autre du Food Network Climate Research (FCRN), publiées aujourd’hui, expliquent comment bien se nourrir tout en luttant contre les changements climatiques dans le même temps.
L’étude de la FAO, intitulée « Plates, Pyramids, Planet », évalue les directives alimentaires de gouvernements à travers le monde, en examinant notamment si ces directives font le lien avec la durabilité environnementale en plus de la promotion de bonnes habitudes alimentaires.
Des informations supplémentaires sont disponibles en ligne.
Environnement
Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a également publié une étude importante aujourd’hui portant sur les changements environnementaux dans le monde.
Sous le titre « Perspectives de l’environnement mondial (GEO-6) », l’étude se présente sous la forme de six rapports distincts fournissant des examens détaillés des enjeux environnementaux affectant chacune des six régions du monde.
Expositions au Siège de l’ONU
Répondant à une question de la presse précédemment posée au sujet des expositions au Siège des Nations Unies, le Porte-parole a précisé que l’utilisation des locaux du Siège de l’ONU pour les réunions, des conférences, des événements spéciaux et expositions est sujette à l’instruction administrative (ST/AI 416) qui est disponible au Bureau du Porte-parole. Toute exposition qui a lieu au Siège de l’ONU doit être parrainée soit par un département, le Bureau du Secrétariat ou par une institution spécialisée, une mission permanente ou un État observateur.
Les expositions, tout comme les réunions et événements ayant lieu dans les locaux de l’ONU, doivent être compatibles avec les buts et principes de l’Organisation des Nations Unies.
En conséquence, tout en reconnaissant les vœux affichés par les États Membres d’organiser des expositions de leur choix dans ce qu’ils considèrent comme « leur bâtiment », l’ONU comporte un mécanisme de coordination interne pour alerter le Secrétariat au sujet d’éléments qui ne répondent pas aux exigences de l’Organisation, et qui peuvent, par exemple, porter atteinte à un autre État Membre qui partage le bâtiment.
Lorsque des préoccupations sont identifiées à travers le mécanisme de coordination interne, le Secrétariat cherche à travailler avec le promoteur de l’exposition pour répondre à ces préoccupations et, dans de rares cas, les États Membres sont informés que des expositions ou des parties de celles-ci ne répondent pas aux critères de l’Organisation. Il n’est pas toujours aisé de tenir compte des intérêts et vœux parfois contraires de plusieurs États Membres.
Conférences de presse demain
Demain, l’invité du Point de presse sera le Directeur du Bureau du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) à New York, M. Elliott Haris. Il parlera de la deuxième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (UNEA-2), qui aura lieu du 23 au 27 mai au siège du PNUE, à Nairobi, sous le thème de la « dimension environnementale du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ».
Ensuite, à 14 h 30, il y aura une séance d’information du Bureau des Nations Unies pour les partenariats (UNOP) sur ID 2020: Exploiter la puissance des identités juridiques numériques pour le bien commun.