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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 31 mars 2016

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU:

République centrafricaine

Le Secrétaire général est profondément choqué par les dernières allégations de violence en République centrafricaine.  Son accent est mis sur les victimes et leurs familles, des femmes et des jeunes enfants qui ont été traumatisés de façon inimaginable.

Hier, la République centrafricaine a vu l’investiture d’un nouveau Président démocratiquement élu, marquant la fin d’une période de transition.  Les interventions de la communauté internationale ont contribué à sauver la République centrafricaine d’un sort indicible.

Pourtant, nous devons faire face au fait qu’un certain nombre de soldats qui ont été envoyés pour protéger les personnes mais qui ont agi avec cruauté.

Ces crimes sont commis en silence.  Voilà pourquoi le Secrétaire général braque le projecteur sur ces allégations méprisables, immorales et profondément troublantes.  Il lutte sans relâche pour faire face à ce fléau et ne manque pas d’intervenir de façon proactive à chaque occasion.

Ce plaidoyer constant et fort doit être compensé par les actions des États Membres qui ont seuls le pouvoir de discipliner leurs forces de façon concrète.  Cela est essentiel pour rétablir la confiance dans l’institution inestimable du maintien de la paix et, plus important encore, de fournir des mesures complètes de justice et de guérison pour les communautés touchées.

République centrafricaine (2)

Vendredi 25 mars, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a annoncé qu’elle avait reçu de nouvelles allégations d’exploitation et d’abus sexuels qui ont eu lieu entre 2013 et 2015 par des personnels de l’ONU et non onusiens, ainsi que par des groupes armés locaux, dans la préfecture de Kemo.

Aussi, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Al Hussein, a-t-il qualifié, ce matin, ces dernières accusations d’« écœurantes », déclarant que des efforts importants étaient déjà en cours pour enquêter sur les faits.  Il a également dit qu’il était essentiel que les victimes soient protégés et reçoivent tous les soins nécessaires.

Une équipe intégrée de la MINUSCA, composée de membres du personnel du Bureau des services de contrôle interne (BSCI), des droits de l’enfant et de la protection des femmes, de la conduite et de la discipline, ainsi que de l’UNICEF, du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est rendue sur place.

Le nombre exact et la nature de ces allégations extrêmement troublantes sont encore à déterminer.  L’équipe a identifié les contingents en question tel que fournis par le Burundi et le Gabon.  Les accusations contre les forces françaises de Sangaris dans la même zone sont également examinées.  Les victimes présumées sont interrogées et bénéficieront d’une aide et d’un soutien psycho-social et médical.

Les unités burundaises et gabonaises qui auraient été impliquées resteront confinées dans des camps durant l’enquête, à l’exception des tâches essentielles.

L’Organisation des Nations Unies a officiellement notifié la troupe des pays en question contributifs, ainsi que les autorités françaises, en les informant des allégations.  Les pays contributeurs de troupes ont été invités à envoyer des enquêteurs immédiatement de participer conjointement à l’enquête en cours.

Le Secrétaire général adjoint à l’appui aux missions, M. Atul Khare, a rencontré le Représentant permanent du Burundi, mercredi.  Une réunion avec des représentants du Gabon aura lieu le plus tôt possible.  Les autorités de la République centrafricaine ont été formellement notifiées par la Mission à Bangui.

Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme a déclaré que les États à qui ces troupes appartiennent devaient faire plus pour arrêter ces abus, punir ceux qui commettent ces actes avec des peines appropriées et prévenir de nouvelles violations.

Le Haut-Commissaire a également formellement informé les autorités françaises par l’intermédiaire de la Mission permanente française à Genève.

Le Secrétaire général adjoint au maintien de la paix, M. Hervé Ladsous, est à Bangui où il a parlé de ces allégations avec des responsables français présents.

Enfin, le Conseil de sécurité a été informé de cette situation et d’autres questions par M. Khare.

République centrafricaine (3)

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) indique que des élections législatives ont lieu dans 85 circonscriptions aujourd’hui dans une atmosphère calme dans l’ensemble du pays.

La Mission continue de fournir un soutien logistique et de sécurité du processus électoral.  Elle suit cependant l’évolution à Obo (Haute-Mbomou), Birao (Vakaga) et Bouar (Nana-Mambéré), où des incidents mineurs impliquant des partisans d’opposants politiques ont été signalés.

Le Secrétaire général à Washington

Le Secrétaire général doit arriver à Washington plus tard aujourd’hui, où il participe à un dîner de travail, ce soir, à la Maison Blanche, organisé par le Président Barack Obama, dans le cadre du Sommet sur la sécurité nucléaire.

Le Secrétaire général a l’intention de mettre en évidence certains domaines spécifiques sur le programme de sécurité nucléaire, tels que la nécessité de maintenir l’élan politique de haut niveau, le lien entre le terrorisme nucléaire et la cyber-sécurité et celle, urgente, de combler le fossé du désarmement nucléaire et de la non-prolifération.

Demain 1er avril, le Secrétaire général participera au Sommet sur la sécurité nucléaire, où il attirera à nouveau l’attention sur le rôle essentiel que l’ONU peut jouer pour contrecarrer les menaces posées par la capacité croissante des réseaux terroristes d’acquérir des armes de destruction massive, ainsi que sur la capacité de l’Organisation à répondre rapidement à toute situation d’urgence grave impliquant l’utilisation d’armes de destruction massive.

Soudan du Sud

Le Conseil de sécurité a examiné la situation au Soudan du Sud ce matin.

Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. Stephen O’Brien, a déclaré que les civils continuent d’être ciblés, attaqués et déplacés et que les besoins humanitaires aigus persistaient.  Il a dit que les agents humanitaires avaient besoin d’un accès aux personnes dans le besoin en temps voulu sans entrave, pas de façon ad hoc ou avec des considérations au cas par cas.

Il a également noté que malgré les difficultés, les agences humanitaires avaient atteint plus d’un million de personnes dans les deux premiers mois de 2016 et avaient continué à trouver des moyens novateurs pour sauver des vies, même dans les zones où un accès formel n’était pas accordé.  Il a fait état d’un manque de financement, 9% des 1,3 milliard de dollars nécessaires à l’aide humanitaire étant pourvus.

La Haut-Commissaire adjointe aux droits de l’homme, Mme Kate Gilmore, a également informé le Conseil de la situation des droits de l’homme dans le pays.  Elle a déclaré que, malgré l’accord de paix d’août 2015, les violations des droits de l’homme et exactions contre les civils se poursuivaient sans relâche.  Elle a souligné une nouvelle et inquiétante propagation de la violence et de l’insécurité dans les zones auparavant moins touchées par le conflit, comme l’Équatoria occidental.

La Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Soudan du Sud, Mme Ellen Margrethe Løj, a également dit au Conseil que des progrès soutenus dans le pays nécessitaient de la part des deux parties la formation sans plus tarder d’un gouvernement de transition et qu’elles démontrent leur courage à faire des compromis pour le bien de la paix.  Plus important encore, a-t-elle affirmé, il faudra que les dirigeants du Soudan du Sud commencent à accorder la priorité à leur peuple.

Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité a adopté ce matin une résolution prorogeant le mandat des experts du groupe qui assiste le « Comité des sanctions en Libye », jusqu’au mois de juillet 2017.

Il a également adopté une déclaration présidentielle sur la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo (RDC) et la région des Grands Lacs avant d’entamer ses discussions sur le Soudan du Sud.

Libye

Les Nations Unies et leurs partenaires apportent des biens médicaux nécessaires à la survie, des vivres, une protection ainsi que de l’eau et de l’aide à l’assainissement à travers la Libye.  En outre, des médicaments essentiels et des biens médicaux ont été donnés à des hôpitaux libyens et à des cliniques de santé, afin d’en faire bénéficier jusqu’à un million de personnes.

Jusqu’à 180 000 personnes, principalement celles déplacées à l’intérieur, sont également bénéficiaires de l’aide alimentaire.

Plus de 30 000 personnes ont reçu des fournitures d’assistance de base depuis novembre dernier.

Toutefois, le Coordonnateur humanitaire pour la Libye, M. Al-Za’tari, appelle la communauté internationale à fournir davantage de ressources financières pour aider plus de gens dans le besoin dans le pays.  Jusqu’à présent, seuls 18 millions de dollars sur 166 millions de dollars nécessaires pour la réponse humanitaire pour cette année en Libye ont été reçus et, par conséquent, les stocks de nourriture et de médicaments s’affaiblissent.

Somalie

En Somalie, les organisations humanitaires ont lancé aujourd’hui un appel à l’aide pour rassembler 105 millions de dollars pour renforcer l’aide de survie, ainsi que la résilience de plus d’un million de personnes dans les régions du nord touchées par la sécheresse du pays.

La sécheresse grave, exacerbée par des conditions d’El Niño, qui affecte les parties du Puntland et du Somaliland, a aggravé une situation humanitaire déjà difficile.  On estime que 1,7 million de personnes ont besoin d’une aide humanitaire et d’un soutien par des moyens de subsistance.

Moldova

Le Sous-Secrétaire général aux droits de l’homme, M. Ivan Šimonović, vient de terminer une visite de quatre jours en République de Moldova, où, a-t-il dit, le pays fait face à des défis très graves en raison de profondes divisions internes, de la corruption généralisée et de questions de gouvernance.

Dans le même temps, il a observé que 2016 commençait avec des possibilités de changement pour le peuple moldave.  Après plusieurs mois, un nouveau gouvernement a été formé et le Parlement est sur le point d’adopter une loi qui exige que 40% des parlementaires soient des femmes, ainsi que d’autres mesures pour faire progresser les droits des femmes.

M. Šimonović a souligné la volonté du Bureau du Haut-Commissaire et de toute la famille des Nations Unies à rester engagés et à renforcer leurs efforts en faveur de la Moldavie.

Colombie

Le Secrétaire général se félicite de l’annonce d’aujourd’hui du lancement de pourparlers de paix entre le Gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale (ELN), suite à la signature d’un accord entre les parties.

À un moment où les pourparlers de paix entre le Gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée pouplaire (FARC-EP) sont entrés dans leur phase finale, l’annonce d’aujourd’hui marque une autre étape importante qui renforce les espoirs du peuple colombien pour la paix durable.

Le Secrétaire général salue les efforts des pays qui soutiennent le processus de paix en Colombie en tant que nations garantes et d’accompagnement.  Il réitère l’engagement des Nations Unies à continuer à fournir leur soutien au processus de paix.

Myanmar

Le Secrétaire général félicite S.E. U Htin Kyaw pour son accession à la fonction de Président de la République de l’Union du Myanmar.

Il a accueilli le transfert pacifique du pouvoir comme un signe de l’engagement de la population du Myanmar en faveur de la démocratie et un moment important dans l’histoire du pays.

Le Secrétaire général a réitéré l’espoir de voir la nouvelle direction et d’autres acteurs importants au Myanmar progresser vers la voie de la consolidation de la démocratie, de la réconciliation nationale et du progrès social et économique.

Le Secrétaire général a réaffirmé la volonté des Nations Unies de continuer à soutenir les efforts pour faire avancer la paix, le développement, les droits de l’homme et l’état de droit au bénéfice de l’ensemble de la population du Myanmar.

Conférence de presse 

Demain à 17 heures, le Représentant permanent de la Chine, qui préside le Conseil de sécurité pour le mois d’avril, présentera le nouveau programme de travail de cet organe.

Tableau d’honneur

Andorre a payé l’ensemble de sa contribution au titre du budget de l’ONU.

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