Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 23 mars 2016
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU:
Conférence de presse
Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Nicholas Mladenov, a donné aujourd’hui une conférence de presse avant son passage au Conseil de sécurité pour des consultations officieuses.
Il a été suivi devant les médias par l’Envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, M. Ismail Ould Cheikh Ahmed, qui a parlé de la situation dans le pays.
Sahara occidental
L’ONU a adressé une note verbale à la Mission permanente du Maroc en réponse à la note que le Gouvernement marocain a fait parvenir le 16 mars dernier.
La note de l’ONU exprime clairement sa profonde préoccupation face aux mesures que vient de prendre le Gouvernement marocain, lesquelles sont contraires aux obligations du pays en vertu de l’accord sur le statut de la Mission de l’ONU au Sahara occidental (MINURSO). L’accord consacre l’obligation juridique du Maroc de veiller à ce que les membres de la Mission puissent, quand le Représentant spécial du Secrétaire général le demande, exercer leur droit d’entrer, de résider et de sortir de la zone de la Mission.
Le Cabinet du Secrétaire général a demandé, dans les termes les plus clairs, au Gouvernement du Maroc d’honorer immédiatement ses obligations juridiques en vertu de la Charte des Nations Unies, de la Convention générale et de l’accord sur le statut de la MINURSO, et de travailler dans un esprit de coopération.
Conseil de sécurité
Le Représentant spécial du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC), M. Maman Sidikou, a indiqué au Conseil de sécurité ce matin que le pays est à une étape critique s’agissant des élections qui devraient avoir lieu à la fin de l’année.
Il a déclaré que le processus électoral est dans l’impasse et qu’un dialogue politique crédible et substantiel est nécessaire pour la surmonter. Il a parlé, en particulier, de la nécessité d’identifier des conditions claires et réalistes sous lesquelles l’ONU peut appuyer la révision du fichier électoral qui, a-t-il souligné, peut assurer la crédibilité du processus et l’empêcher de devenir un autre obstacle à l’organisation en temps voulu des élections à temps.
Yémen
Plus tôt dans la semaine, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a envoyé 13 camions chargés de couvertures, de matelas et autres articles de secours très attendus dans le Gouvernorat de Taïz, dans la région montagneuse du sud-est du pays. Il s’agit là d’une percée puisque c’est la première fois qu’un convoi du HCR peut aller d’Aden à Taïz.
La distribution commence cette semaine auprès de 500 déplacés, de ceux qui sont revenus à Taïz et des familles qui ont été touchées par le conflit.
Pendant des mois, le HCR n’a cessé de plaider pour un accès humanitaire constant à Taïz. Depuis la réouverture des routes le 11 mars dernier, après neuf fois de fermeture, le HCR en profite pour aider les gens qui en ont besoin désespérément. L’agence donne de l’aide mais offre aussi une protection et contribue à l’attribution des abris.
Syrie
Près de 19 millions de dollars ont été alloués aux partenaires humanitaires aujourd’hui grâce au Fonds humanitaire commun. Cette allocation financera des projets liés à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène, à la nutrition, à la santé, à la sécurité alimentaire et à l’agriculture, à l’éducation et autres pour aider près de 1,4 million de personnes.
C’est la première allocation de fonds de cette année et c’est aussi la plus importante à ce jour. La stratégie est d’accorder la priorité à des projets qui sont directement mis en œuvre dans les zones assiégées et isolées.
En 2016, 13,5 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire dont 4,6 millions de gens dans les zones isolées, dont la moitié vit dans les communautés assiégées où les besoins sont les plus urgents.
Zika
À Genève hier, la Directrice de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Mme Margaret Chan, a fait devant la presse le point de la situation liée au virus Zika. Elle a indiqué qu’en moins d’un an, le statut de Zika a changé, passant d’une curiosité médicale banale à une maladie qui a des implications graves sur la santé publique.
À ce jour, 12 pays et territoires ont signalé une incidence accrue du syndrome de Guillain-Barré, alors que le virus est en train de se propager dans 38 pays et territoires. À ce stade, personne ne peut dire si le virus se propagera dans d’autres parties du monde et s’il provoquera les mêmes malformations du fœtus et troubles neurologiques, a dit Mme Chan.
Elle a fait le point sur les progrès de la science et les données collectées depuis le 1er février. Comme l’ont dit les spécialistes convoqués par l’OMS, un changement de mentalité est nécessaire pour passer de la vision à court terme de la gestion des cas à celle à long terme de la mise en place des capacités.
Professionnels de la santé
L’OMS est aussi préoccupée par les coupes dans les investissements liés à la santé dans certains pays, et ce, malgré les preuves de plus en plus évidentes que les besoins en termes de personnel de santé ne feront que s’accroître dans les années à venir.
L’OMS indique que dans de nombreux pays, le secteur de la santé a créé des emplois plus rapidement que les autres secteurs, ces 10 dernières années, en particulier pour les femmes. Selon l’OMS, la moitié environ des nouveaux emplois créés aux États-Unis dans le secteur privé, entre 2001 et 2012, l’ont été dans le secteur de la santé. Dans l’Union européenne, le secteur de la santé et le secteur social emploient 20 millions de personnes soit environ 10% du nombre total des emplois.
En janvier dernier, le Conseil d’administration de l’OMS a examiné « La Stratégie mondiale des ressources humaines pour la santé » qui sera examinée ensuite par l’Assemblée de l’Organisation au mois de mai prochain. La Stratégie vise à accélérer les progrès dans la couverture sanitaire universelle et les objectifs du développement durable en donnant aux pays des options politiques pour ouvrir l’accès de tous aux professionnels de la santé quand et où ils en ont besoin.