Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 8 janvier 2016
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:
Yémen
Dans une déclaration sur le Yémen, le Secrétaire général est profondément préoccupé par l’intensification des frappes aériennes de la Coalition et par le combat au sol et les bombardements au Yémen, malgré les appels répétés pour que cessent à nouveau les hostilités.
Le Secrétaire général est particulièrement préoccupé par les informations concernant des frappes aériennes intenses dans les zones résidentielles et sur des bâtiments civils à Sanaa. Il y a parmi ceux-ci la Chambre de commerce, une salle de mariage et un centre pour aveugles. Nous avons également reçu des informations troublantes sur l’utilisation de bombes à sous-munitions dans des attaques sur Sanaa le 6 janvier, et ce, à plusieurs endroits. L’utilisation de bombes à sous-munitions dans des zones peuplées peut constituer un crime de guerre en raison de son caractère aveugle.
Le Secrétaire général rappelle à toutes les parties la nécessité absolue de respecter leurs obligations en vertu du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire, qui interdit les attaques dirigées contre des civils et des infrastructures civiles.
Le Secrétaire général appelle toutes les parties au conflit au Yémen à discuter de bonne foi avec son Envoyé spécial pour le Yémen en vue de convoquer, dès que possible, une nouvelle série de pourparlers de paix.
Cet Envoyé spécial, M. Ismail Ould Cheikh Ahmed, est arrivé aujourd’hui à Riyad, où il doit rencontrer le Vice-Président et Premier Ministre du Yémen, M. Khaled Bahah, la délégation du Gouvernement du Yémen ainsi que les dirigeants des partis politiques yéménites et des hauts fonctionnaires du royaume d’Arabie saoudite.
Plus tôt cette semaine, l’Envoyé spécial était à Paris où, le 6 janvier, il a rencontré le Ministre des affaires étrangères de la France, M. Laurent Fabius. Il s’est ensuite rendu aux Émirats arabes unis où il a rencontré le Ministre des affaires étrangères et plusieurs autres responsables gouvernementaux de haut niveau. L’Envoyé spécial devrait se rendre bientôt à Sanaa.
Dans une déclaration que nous avons publiée hier, le Secrétaire général a condamné la décision prise par le Gouvernement du Yémen d’expulser le représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme. Il est également grandement préoccupé par la sécurité des membres du personnel local et international qui reste sur place.
Libye
Hier soir, le Secrétaire général a condamné l’attentat terroriste meurtrier qui a eu lieu près d’une base de la police à Zliten, dans l’ouest de la Libye. Il a également condamné les attaques continues par des groupes affiliés à Daech sur des installations pétrolières près de Sidra, dans le centre de la Libye.
Sri Lanka
Dans une autre déclaration, publiée hier en fin de journée, le Secrétaire général a félicité le Président du Sri Lanka et le Gouvernement et le peuple du Sri Lanka pour la première année de la transition politique du pays. Il est encouragé par l’engagement du Gouvernement à mettre en œuvre un vaste programme de réformes qui vise à réaliser la paix, la stabilité et la prospérité durables pour le peuple sri-lankais.
Le Secrétaire général reconnaît les premières mesures prises que le Gouvernement a prises pour renforcer la bonne gouvernance, promouvoir la réconciliation et mettre en œuvre la résolution du Conseil des droits de l’homme d’octobre 2015. Il exhorte à la poursuite des progrès dans ces domaines et souligne la nécessité d’un processus inclusif de consultation pour faire face aux questions de la justice transitionnelle. V
Mali
Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a commencé aujourd’hui la construction de deux sites de cantonnement dans le nord du Mali, l’un dans la région de Tombouctou et l’autre dans la région de Gao. Ce sont les premiers sites de cantonnement à être construits pour soutenir la démobilisation des anciens combattants. La Mission se félicite de cette étape qu’elle considère comme cruciale dans la mise en œuvre de l’Accord de paix. Plus d’information est disponible sur le site Web de la MINUSMA.
Choléra
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) signale que l’offre mondiale de vaccins anticholériques oraux devrait doubler après l’approbation qu’elle a donnée à un troisième producteur, ce qui devrait aider à combler les pénuries mondiales et élargir l’accès à d’autres pays. L’ajout de ce producteur de vaccin permettra de produire six millions de doses de vaccin rien que pour 2016, avec le potentiel d’augmenter la production à l’avenir.
Il y a entre 1,4 million et 4,3 millions de cas de choléra par an, et jusqu’à 142 000 décès. Cette maladie est endémique dans plus de 50 pays.
République démocratique du Congo et République centrafricaine
En ce qui concerne une question sur la situation du contingent de la République démocratique du Congo (RDC) posté en République centrafricaine (RCA), le Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU, selon la procédure normale, a récemment effectué une évaluation préalable au déploiement pour évaluer l’état de préparation des troupes de la RDC pour une rotation dans la Mission en République centrafricaine (MINUSCA).
Malgré les améliorations constatées entre la première visite de prédéploiement en novembre et la seconde en décembre, le Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies a constaté que les progrès réalisés jusqu’à présent ne remplissent que partiellement les conditions prévues par les Nations Unies en termes d’équipement, de sélection et de préparation. À la lumière de ces résultats, le bataillon de la République démocratique du Congo actuellement déployé à la MINUSCA sera rapatrié sans être remplacé.
L’ONU reconnaît la contribution des troupes de la RDC au maintien de la paix en RCA, à la fois sous l’égide de la Mission de l’Union africaine, la MISCA, et par la suite des Nations Unies. Cette contribution a aidé le peuple de la République centrafricaine au moment où le pays traversait une période critique et malgré de nombreuses difficultés.