Le génocide n’est pas la retombée accidentelle d’un conflit ni un phénomène spontané, mais l’aboutissement d’une maturation dans le temps, rappelle le Secrétaire général
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de la Journée internationale de commémoration des victimes du crime de génocide, d'affirmation de leur dignité et de prévention de ce crime, le 9 décembre:
Nous observons ce jour la première Journée internationale de commémoration des victimes du crime de génocide, d'affirmation de leur dignité et de prévention de ce crime, l’occasion coïncidant avec l’anniversaire de l’adoption de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948.
C’est là le moment idéal pour réaffirmer notre volonté de prévenir ce grave crime international, nous incliner devant la mémoire des victimes et réaffirmer le droit à un recours et à réparation que toute victime tire du droit international.
Prévenir le génocide, c’est prêter attention à tous signes avant-coureurs et se préparer à agir sans tarder pour les contrecarrer. Tel est l’esprit de mon initiative Les droits de l’homme avant tout.
C’est que, loin d’être un phénomène spontané, le génocide est l’aboutissement d’une maturation dans le temps. Il n’est pas quelque retombée accidentelle de tel conflit; très souvent systématique et obéissant à un plan, il s’assigne des cibles bien définies et peut intervenir en dehors de toute période de conflit.
De nos jours, un peu partout dans le monde, l’intolérance et la xénophobie gagnent du terrain. On voit souvent invoquer cette terrible logique du « nous contre eux » pour justifier l’exclusion de telle ou telle communauté pour divers motifs identitaires, par exemple la religion, l’appartenance ethnique ou telle autre considération et pour priver autrui de secours et assistance, restreindre les droits de l’homme et perpétrer des actes de violence inqualifiables.
La prévention du génocide est une obligation spécifique dérivant du droit international. La Cour internationale de Justice et d’autres organes judiciaires l’ont clairement dit. Les gouvernements doivent donner corps à cet impératif en investissant dans la prévention et en agissant à titre préventif. Communions ensemble en cette journée de commémoration pour dire combien il nous faut agir davantage dans la concertation pour protéger quiconque contre toutes violations graves des droits de l’homme et défendre notre commune humanité.