Un grand nombre d’actes commis ces dernières annèes par des groupes extrémistes et terroristes peuvent être assimilés à des disparitions forcées, s’alarme le Secrétaire général
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de la Journée internationale des victimes de disparition forcée, le 30 août:
Les victimes de disparition forcée sont privées de leur liberté, détenues dans des lieux secrets et rarement relâchées. Souvent, on ne sait pas ce qu’il advient d’elles. Elles subissent fréquemment des tortures et vivent constamment dans la peur d’être exécutées. Même celles qui finissent par être libérées gardent des séquelles physiques et psychologiques pour le restant de leurs jours. Leurs familles et leurs proches connaissent eux aussi une immense angoisse.
Loin d’être une pratique du passé réservée aux dictatures militaires, la disparition forcée continue d’être utilisée par certains États. Rien que l’année dernière, le Comité des disparitions forcées et le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires, les deux mécanismes de l’ONU consacrés à cette question et composés d’experts indépendants, ont reçu 246 demandes de familles de victimes disséminées partout dans le monde les priant de prendre des mesures d’urgence. Ce chiffre ne représente qu’une fraction du nombre réel de cas –qui se comptent par milliers– qui ne sont jamais signalés, soit pour des raisons de sécurité, soit par méconnaissance de l’existence de mécanismes internationaux susceptibles de prêter assistance.
Un nombre alarmant d’actes commis ces dernières années par des acteurs non étatiques, notamment des groupes armés extrémistes et terroristes, peuvent être assimilés à des disparitions forcées et constituent des violations flagrantes des droits de l’homme.
La disparition forcée est frappée d’une interdiction absolue. La Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées affirme sans équivoque que le recours à la disparition forcée est illégal quelles que soient les circonstances, y compris en cas de guerre, d’instabilité politique interne ou de danger public.
Entrée en vigueur en 2010, signée par 93 États et ratifiée par 50, la Convention pose les fondements de l’action menée pour lutter contre l’impunité, protéger les personnes disparues et leurs familles et renforcer les garanties prévues par l’état de droit, notamment l’enquête, les poursuites, la justice et la réparation.
En cette journée internationale, j’invite instamment tous les États Membres à ratifier la Convention ou à y adhérer sans délai, et les États qui en sont parties à l’appliquer. Il est temps de mettre fin à toutes les disparitions forcées.