En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/16646-OBV/1456

Nous devons faire preuve d’« Umuganda », unir nos forces pour éviter ce qui est évitable et combattre les actes de cruauté commis sous nos yeux, estime le Secrétaire général

On trouvera ci-après le message de M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU, à l’occasion de la Journée internationale de réflexion sur le génocide au Rwanda, célébrée le 7 avril:

      La Journée internationale de réflexion sur le génocide au Rwanda est l’occasion d’honorer la mémoire des plus de 800 000 Rwandais –essentiellement des Tutsis, mais également des Hutus modérés, des Twas et d’autres– qui, il y a à peine plus de 20 ans, ont été massacrés de manière systématique en l’espace de moins de trois mois.  Elle est également l’occasion de saluer le courage de ceux qui ont survécu et de reconnaître leur douleur.

      Notre commémoration de ces événements tragiques a d’autant plus de sens cette année que nous célébrons le soixante-dixième anniversaire de la fondation de l’Organisation des Nations Unies.  Nous devons en profiter pour jeter un regard sur le passé et affronter résolument les problèmes d’aujourd’hui, en réaffirmant notre détermination collective à empêcher que de telles atrocités ne se reproduisent.

      À l’heure actuelle, de nombreux pays voient leur sécurité gravement menacée.  Des peuples subissent la brutalité des conflits violents et les humiliations de la pauvreté.  La discrimination persiste, tant dans les sociétés déchirées par la guerre que dans les démocraties qui connaissent largement la paix. La haine peut prendre diverses formes: racisme institutionnalisé, affrontements ethniques, manifestations d’intolérance ou exclusion.  Il arrive aussi que la discrimination soit le résultat d’une version officielle de l’histoire qui nie l’identité de certains groupes de la population.

      Je déplore vivement les conflits et les atrocités criminelles qui, dans de nombreuses régions du monde, continuent de diviser les communautés, de tuer et de déplacer des personnes, d’ébranler les économies et de détruire les patrimoines culturels.

      Notre première priorité doit être de prévenir ces situations et de protéger les êtres humains en situation de détresse.  Mon initiative Les droits avant tout a pour objet d’empêcher la commission de violations graves des droits de l’homme en agissant dès l’apparition de signes avant-coureurs.  Mon Conseiller spécial pour la prévention du génocide et ma Conseillère spéciale pour la responsabilité de protéger œuvrent à faire avancer l’action menée aux niveaux national et international pour protéger les populations contre les atrocités criminelles. Notre but est de prendre des mesures rapides et résolues de façon à sauver des vies et à mettre fin aux violations.

      À l’occasion de cette journée, je lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle ne se contente pas de parler des atrocités criminelles mais prenne en temps voulu les mesures nécessaires pour les prévenir.  Je demande à chacun de trouver le courage d’agir avant que la situation ne se détériore, car telle est notre responsabilité morale collective.  C’est là une condition absolument essentielle pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

      Comme je l’ai dit l’année dernière à la cérémonie de commémoration organisée à Kigali, nous devons faire preuve d’« Umuganda », autrement dit unir nos forces au service d’une cause commune, pour éviter ce qu’il est possible d’éviter et combattre les actes de cruauté qui sont commis sous nos yeux.

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