Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage: le Secrétaire général constate que l’esclavage n’a pas disparu et perdure
On trouvera ci-après le message de M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU, à l’occasion de la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, célébrée le 25 mars:
Pendant plus de quatre siècles, quelque 15 millions d’Africains issus des quatre coins du continent ont été arrachés à leur terre d’origine et transportés de force aux Amériques. Ce nombre reste toutefois inférieur à celui des personnes achetées par les marchands d’esclaves. Les esclaves qui ont survécu ont été achetés et vendus, leur dignité a été foulée aux pieds et leurs droits de l’homme bafoués. Même leurs enfants pouvaient leur être retirés et vendus par leur « propriétaire » pour faire un profit. La traite transatlantique demeure un crime monstrueux qui entache l’histoire de l’humanité.
Cette année, la Journée de commémoration est dédiée à la mémoire des nombreuses femmes qui ont souffert de la traite des esclaves et qui en sont mortes. Malgré l’atrocité des violences qu’elles ont subies –l’esclavage sexuel et reproductif, la prostitution forcée, les agressions sexuelles répétées, les grossesses forcées et la vente de leurs enfants, pour n’en citer que quelques-unes– ces femmes ont joué un rôle décisif pour préserver la dignité de leur communauté, et leur détermination et leur résistance courageuse n’ont été que trop souvent sous-estimées, voire oubliées.
Il est tragique de constater que l’esclavage n’a pas disparu et perdure tout aussi inexorablement dans de nombreuses parties du monde sous la forme de travaux forcés, de traite, d’exploitation sexuelle ou de captivité dans des conditions s’apparentant à l’esclavage. Il est absolument vital de bien faire comprendre à tous les dangers inhérents au racisme tenace sans lequel ces pratiques abjectes ne pourraient exister. Le programme éducatif « En mémoire de l’esclavage » mené par le Département de l’information vise à mieux faire connaître la traite transatlantique et à faire comprendre comment, en matière d’intolérance, on peut très rapidement passer d’un état d’esprit à des actes de haine et de violence.
À l’occasion de cette journée internationale, je dévoilerai au Siège de l’Organisation, à New York, un monument permanent destiné à commémorer dignement les victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique. Construit sur l’esplanade des visiteurs, ce monument intitulé « l’Arche du retour » rappellera aux visiteurs du monde entier les terribles répercussions de la traite des esclaves. Il nous aidera à panser les blessures, à remémorer le passé et à honorer le souvenir des victimes.
En cette journée de commémoration, je demande à tous de renouveler leur engagement à mettre fin à l’esclavage moderne afin que nos enfants puissent vivre dans un monde débarrassé du racisme et des préjugés, où tous peuvent jouir des mêmes chances et des mêmes droits.