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Festival du film sur les droits de l’homme: la culture est un puissant outil d’entente, déclare M. Ban qui appelle à la fin du « cycle répétitif de construction et de destruction » au Moyen-Orient

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion du Festival du film et du Forum international sur les droits humains tenus à Genève le 27 février, sur le thème « La guerre entre Israël et Gaza: Quelle chance pour la paix ? »  Le message du Secrétaire général a été lu par le Directeur général par intérim de l’Office des Nations Unies à Genève, M. Michael Møller:

Je remercie les organisateurs de cet important festival du film et forum international sur les droits humains.  La culture est un puissant outil pour faire œuvre de sensibilisation, mieux se comprendre et trouver un terrain d’entente afin de réaliser les objectifs que nous avons en commun. 

Cet événement se produit à la fin d’un mois qui, une fois encore, a été meurtrier au Moyen-Orient.  Il a pour toile de fond le spectre d’une nouvelle escalade qui pourrait nuire aux deux parties et compromettre les perspectives de voir se concrétiser la solution prévoyant la coexistence de deux États.

Je suis vivement préoccupé par les conditions qui règnent à Gaza, alors que le dernier conflit en date a pris fin il y a près de six mois.  De sérieuses questions ont été soulevées à cette occasion concernant le respect des principes de distinction et de proportionnalité.  Les auteurs de violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, qu’ils soient palestiniens ou israéliens, doivent être amenés à répondre de leurs actes devant la justice.  Les violations présumées doivent faire l’objet rapidement d’enquêtes véritables, indépendantes, impartiales, approfondies et transparentes.  J’espère que la Commission d’enquête établie par le Conseil des droits de l’homme contribuera à cet effort.

Je l’ai dit et redit, le statu quo ante à Gaza est inacceptable et intenable.  La situation demeure extrêmement difficile et instable.  Le cessez-le-feu entre Israël et les groupes armés palestiniens est fragile, et la réconciliation entre Palestiniens ne constitue qu’un espoir lointain.  Les donateurs n’ayant pas honoré leurs engagements, cela entrave la reconstruction et l’aide humanitaire alors que le blocus se poursuit.  L’économie et le processus politique restent paralysés, et les conditions de vie ne cessent de se dégrader.  Empêcher la population d’avoir accès aux vivres et aux services de base, c’est s’en prendre aux plus vulnérables: les personnes âgées, les handicapés, les femmes et les enfants.  Et cela dessert les intérêts des deux parties.

Le dernier conflit en date a cristallisé la méfiance régnant entre Israéliens et Palestiniens.  Je demande à nouveau aux deux parties de s’abstenir de toute mesure unilatérale qui risquerait d’exacerber la situation.  Je condamne les tirs de roquettes depuis Gaza sur Israël, qui n’engendrent rien d’autre que des souffrances.  Cela dit, nous ne devons pas perdre de vue les causes profondes des hostilités et tensions récentes: une occupation qui dure depuis près d’un demi-siècle, le déni constant des droits des Palestiniens et l’absence de progrès tangibles dans les pourparlers de paix.  Le cycle répétitif de construction et de destruction a assez duré; il faut aller au-delà.

L’Organisation des Nations Unies est toujours attachée à contribuer à l’instauration d’une paix juste et durable par l’établissement d’un État de Palestine souverain et indépendant qui coexistera dans la paix et la sécurité avec Israël.

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