En cours au Siège de l'ONU

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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 17 décembre 2015

 

(La version française du Point de presse quotidien  n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:

République centrafricaine

Je commence par une déclaration concernant la publication du rapport de l’enquête externe indépendante sur la République centrafricaine.

Le Secrétaire général a reçu aujourd’hui le rapport du Groupe d’enquête externe indépendant chargé d’examiner la réaction de l’ONU aux allégations d’exploitation et d’atteintes sexuelles et d’autres infractions graves qui auraient été commises en République centrafricaine.  Il remercie la Présidente du Groupe, Mme Marie Deschamps, ancienne juge à la Cour suprême du Canada, ainsi que les autres membres, Mme Yasmin Sooka, Directrice exécutive de la Fondation pour les droits de l’homme en Afrique du Sud, et M. Hassan Jiallo, Procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda, d’avoir accompli ce travail important.

Le Secrétaire général souscrit globalement aux conclusions du rapport du Groupe d’enquête.

Le rapport dépeint une Organisation des Nations Unies qui n’a pas su se montrer à la hauteur de la situation lorsqu’elle a eu connaissance d’informations faisant état de ces actes criminels répréhensibles commis sur des enfants vulnérables.  Le Secrétaire général déplore profondément que ces enfants aient été trahis par ceux-là mêmes qui ont été envoyés pour les protéger.  Bien que les soldats ayant commis ces exactions n’eussent pas été placés sous le commandement de l’ONU, le rapport montre que l’Organisation des Nations Unies, qui a rendu ces faits publics, n’a pas traité l’affaire avec la diligence, l’attention et la délicatesse requises.

D’après le rapport, trois fonctionnaires de l’Organisation ont abusé de leur autorité.  Compte tenu de la gravité de ces conclusions, le Secrétaire général va agir rapidement pour déterminer quelles mesures pourraient être nécessaires.  Dans le souci de respecter le principe fondamental de responsabilité, et étant donné que les allégations actuelles de sévices sexuels commis par des membres de contingents déployés en République centrafricaine ne sont pas les premières, le Secrétaire général avait déjà demandé à un des fonctionnaires en question, son Représentant spécial pour la République centrafricaine, de remettre sa démission.

Le rapport indique également que plusieurs autres fonctionnaires et bureaux de l’Organisation n’ont pas abusé de leur autorité, bien que leur performance ait laissé à désirer.  Le Secrétaire général pense que ces manquements résultent dans une large mesure de systèmes défaillants.  Le Secrétaire général se propose d’étudier ces cas de façon plus approfondie afin de veiller à ce que les personnes et les bureaux concernés tirent des enseignements de cette enquête.

Les observations et déclarations faites par les fonctionnaires en question figurent dans un appendice au présent rapport.

Le Secrétaire général compte examiner d’urgence les recommandations du Groupe et prendre immédiatement les mesures qui s’imposent pour remédier aux problèmes structurels, au cloisonnement et à tous autres problèmes.  Il fait toutefois observer que certaines de ces recommandations nécessiteront la participation et l’approbation des États Membres.

Au fil des ans, l’ONU a mis en place toute une série de mesures visant à prévenir l’exploitation et les atteintes sexuelles commises par des membres du personnel de maintien de la paix des Nations Unies en prévoyant une réaction ferme en cas d’infraction.  Cette année, le Secrétaire général a continué de renforcer la politique de tolérance zéro.  Il a rencontré tous ses représentants spéciaux et les commandants de la force et chefs de la police afin de leur rappeler l’importance de la politique de tolérance zéro adoptée par l’Organisation concernant l’exploitation et les atteintes sexuelles.  Il a également eu des entretiens avec les membres du Conseil de sécurité et les pays qui fournissent des contingents et du personnel de police pour leur rappeler que les États Membres avaient un rôle déterminant à jouer pour ce qui était de prendre des mesures de prévention et de répression énergiques.

Reste qu’il faut, de toute évidence, faire beaucoup plus, notamment pour mieux mettre en cohérence le système du maintien de la paix et celui des droits de l’homme.  Ainsi que l’indique le rapport, il est particulièrement compliqué de traiter les problèmes d’exploitation et d’atteintes sexuelles lorsque, comme en l’espèce, les contingents ne sont pas placés sous le commandement de l’ONU.  L’Organisation n’exerce pas son autorité sur les contingents qui ne font pas partie de ses missions de maintien de la paix.  Cela ne l’exonère en rien de dénoncer les exactions commises par d’autres forces.  Or, les pays concernés réagissent trop souvent aux accusations avec lenteur ou tiédeur, quand ils ne restent pas complètement silencieux.  Cette situation grave appelle une action de notre part.  Pour les victimes, peu importe la couleur du casque ou de l’uniforme porté par ceux qui viennent les protéger.  Notre devoir est de maintenir la confiance qui doit sous-tendre toutes les interventions internationales.

Le personnel des Nations Unies s’emploie à lutter contre l’exploitation et les atteintes sexuelles au nom des valeurs humaines fondamentales, mais aussi parce qu’il est conscient que les actes effroyables de quelques-uns peuvent saboter le travail de milliers de fonctionnaires dévoués.  En ce qui le concerne, bien que n’adhérant pas à toutes les affirmations figurant dans le rapport, le Secrétaire général en accepte globalement les conclusions.  L’exploitation sexuelle et les abus de pouvoir n’ont pas de place à l’ONU ou dans le monde de dignité pour tous que nous nous efforçons d’édifier.

La déclaration est également publiée de la voix du Secrétaire général.

Libye

Le Représentant spécial pour la Libye, Martin Kobler, a salué aujourd’hui, au Maroc, la signature de l’Accord politique libyen.

Les participants à la réunion comprenaient les représentants d’un large éventail de la société libyenne, tels que des membres de la Chambre des représentants et le Congrès national général, des personnalités politiques importantes, des représentants de la société civile, des municipalités et des groupes de femmes.

M. Kobler a estimé que c’était un jour historique pour la Libye, car l’Accord met en place un ensemble unique d’institutions légitimes, qui sont des éléments essentiels pour aller vers une Libye pacifique, sûre et prospère.

Il a ajouté que la porte restait grande ouverte à ceux qui n’étaient pas présents au Maroc lors de sa signature.  Soulignant que le chemin sera difficile, M. Kobler a souligné la nécessité cruciale, pour aller de l’avant, de la réconciliation nationale et d’un dialogue inclusif sur la sécurité nationale.

Plus d’informations sont à lire sur le site de la Mission des Nations Unies en Libye.

Yémen

Au troisième jour des négociations parrainées par l’ONU sur le Yémen, qui ont lieu en Suisse, les participants ont conclu un accord qui permet une reprise complète et immédiate de l’aide humanitaire à la ville de Taïz.

L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, a salué cet accord comme étant une avancée majeure qui permettra de prendre des mesures immédiates afin d’alléger la souffrance du peuple yéménite et d’assurer le caractère neutre et impartial de l’action humanitaire.

Un grand convoi de l’ONU, transportant des fournitures humanitaires essentielles, a atteint les districts les plus touchés de la ville de Taïz et a commencé à distribuer l’aide à ceux qui en ont besoin.  Il est prévu que l’aide humanitaire atteigne également Hajja, Saada et d’autres villes yéménites dans les prochains jours.

L’Envoyé spécial a félicité les participants aux pourparlers pour cette première réalisation importante.  Il les a également encouragés à travailler à de nouveaux accords sur les mesures qui permettront un accès rapide, sûr et sans entrave, aux acteurs humanitaires pour qu’ils atteignent les personnes dans le besoin, dans tous les gouvernorats yéménites.

Burundi

Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a exhorté aujourd’hui la communauté internationale à prendre une action forte et décisive sur la situation au Burundi, pour éviter une guerre civile qui pourrait avoir des relents ethniques, ainsi que des conséquences régionales alarmantes.

Il a déclaré, lors de la session extraordinaire que le Conseil des droits de l’homme a consacrée au Burundi, que le pays est au bord de la rupture et proche d’une guerre civile.  Le temps pour les réponses au coup par coup est terminé, a-t-il ajouté, soulignant que les calculs diplomatiques et politiques ne devaient pas éclipser la nécessité d’une action.

Plus de 400 personnes ont été tuées depuis le 26 avril, voire considérablement plus.  Au moins 3 496 personnes ont été arrêtées dans le cadre de la crise politique et 220 000 personnes ont cherché à se réfugier dans les pays voisins.  Beaucoup d’autres sont des réfugiés intérieurs.

Nomination de personnel de haut niveau

Le Secrétaire général a nommé aujourd’hui Catherine Pollard, de Guyana, Secrétaire générale adjointe chargée de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences, en tant que nouveau Coordonnateur pour le multilinguisme.

Dans cette fonction, Mme Pollard est chargée de coordonner la mise en œuvre globale du multilinguisme à l’échelle du Secrétariat.  Auparavant, cette fonction a été remplie par M. Gettu, à qui le Secrétaire général a exprimé sa reconnaissance pour son dévouement.

Rencontre avec la presse

À 12 h 45, les membres du Groupe de travail indépendant sur la République centrafricaine s’exprimeront pour donner des informations sur leur rapport.

Et puis, à environ 13 heures, à la sortie du Conseil de sécurité, le Sous-Secrétaire général et Directeur exécutif de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT), Jean-Paul Laborde, s’exprimera.

À 14 h 30, il y aura un briefing en lien avec la Journée internationale des migrants, par le Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations, William Lacy Swing.

À 17 heures aura lieu ici, dans cette même salle, un point de presse conjoint avec Jacob J. Lew, Secrétaire du Département du Trésor des États-Unis, Michel Sapin, Ministre des finances de la France, et George Osborne, Chancelier de l’Échiquier du Royaume-Uni.  Tous trois sont ici dans le cadre de la réunion d’information du Conseil de sécurité sur la paix et la sécurité internationales qui a lieu cet après-midi, à laquelle le Secrétaire général assistera également et au cours de laquelle il prendra la parole.

Annuaire des Nations Unies

Le soixante-cinquième volume de l’Annuaire des Nations Unies (Yearbook of the United Nations, en anglais exclusivement) qui couvre l’ensemble des activités menées, en 2011, par l’Organisation à travers le monde, est publié.  Cet annuaire de 1 541 pages est disponible en librairies à travers le monde et en ligne.  Tous les volumes de l’Annuaire des Nations Unies, depuis le premier, qui date de 1946–1947, sont également disponibles en ligne à l’adresse http://unyearbook.un.orgL’Annuaire Express, également disponible sur le site Internet, dispose de chapitre d’introductions pour certains annuaires sélectionnés dans les six langues officielles des Nations Unies.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.