Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 11 décembre 2015
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:
COP21
Le Secrétaire général poursuit son travail à la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), à Paris. Après une réunion avec le Président de la COP, M. Laurent Fabius, le Secrétaire général a fait part de son optimisme concernant les pourparlers en cours. Il a déclaré que ces discussions étaient, de loin, les plus compliquées et les plus difficiles auxquelles il n’avait jamais assisté, mais qu’elles étaient aussi les plus importantes pour l’humanité.
Le Secrétaire général a décrit le projet de texte actuel comme une bonne base de négociations et a exhorté les négociateurs à aller au-delà des intérêts nationaux. Il leur a dit que de « bonnes solutions mondiales aident de bonnes solutions locales ».
La partie principale de sa journée a été consacrée à des réunions bilatérales, avec les délégations de l’Inde, de la Chine, de la Turquie, du Venezuela, des États-Unis, de l’Australie, de Singapour et d’autres encore plus tard dans la journée.
Syrie
L’Organisation des Nations Unies en Syrie et le Croissant-Rouge arabe syrien ont évacué plus de 300 combattants, leurs familles et des blessés graves du quartier d’Al Waer à Homs et les ont transférés dans le Gouvernorat d’Idleb, comme l’a stipulé un accord local entre le Gouvernement de la Syrie et le Comité local d’Al Waer. Lors d’une opération d’évacuation qui a été réalisée mercredi, une équipe des Nations Unies, aidée par ses partenaires, a déplacé environ 700 personnes d’Al Waer, dont 30 blessés.
Cette évacuation, qui se rajoute à l’aide humanitaire précédente du 5 décembre, a apporté un changement important pour plus de 60 000 personnes qui ont un accès limité à l’assistance humanitaire dans Al Waer, et plus largement, dans la zone géographique de Homs.
L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, a déclaré que l’objectif de l’ONU est d’obtenir, dès que possible, un cessez-le-feu à l’échelle nationale. Pendant ce temps, a-t-il ajouté, des initiatives comme celles ayant pour but de porter secours aux communautés assiégées ou isolées, ont une grande valeur. Elles aident à percevoir qu’un cessez-le-feu à l’échelle nationale, négocié par les membres du Groupe international d’appui pour la Syrie, est possible, et que l’ONU peut et va y participer.
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. Stephen O’Brien, a prévu de visiter la Syrie du 12 au 14 décembre 2015 pour examiner le travail humanitaire et voir par lui-même l’impact de l’intensification des combats et des opérations militaires sur les civils.
Alors que le cinquième hiver de ce conflit commence, plus de 13,5 millions de personnes ont besoin d’aide et de protection. Elles sont confrontées à des privations quotidiennes, ainsi qu’à la brutalité. Quatre familles syriennes sur cinq vivent à présent dans la pauvreté, et plusieurs millions de personnes ne disposent pas d’assez de nourriture, d’eau potable ou d’un abri.
Au cours de sa visite, M. O’Brien doit rencontrer les familles déplacées, ainsi que les principaux responsables, les agences humanitaires et leurs partenaires, afin de discuter des moyens pour renforcer l’accès des secours dans le but de sauver davantage de vies.
L’Accord entre les Nations Unies et le Gouvernement syrien concernant le statut de la Mission conjointe de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et de l’Organisation des Nations Unies chargée du démantèlement du programme d’armes chimiques de la République arabe syrienne (OIAC-ONU) a été signé à New York, ce matin. Par cet accord, le Gouvernement syrien a accepté de fournir un soutien au Mécanisme conjoint d’enquête pour qu’il mène ses activités, conformément à la résolution 2235 (2015) du Conseil de sécurité.
Le mandat du Mécanisme est d’identifier, dans la mesure du possible, les individus, les entités, les groupes ou gouvernements qui étaient auteurs, organisateurs, sponsors ou autrement impliqués dans l’utilisation en tant qu’armes de produits chimiques toxiques, y compris le chlore, dans la République arabe syrienne, tel que déterminé par la Mission d’établissement des faits de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).
Conformément à la résolution 2235 (2015), le premier rapport du Mécanisme conjoint d’enquête sera présenté 90 jours après l’annonce du début de ses activités. Le Secrétaire général a annoncé que le Mécanisme pourra être pleinement opérationnel le 13 novembre. Son premier rapport est attendu dans le courant du mois de février 2016.
Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité se réunit en ce moment sur l’Ukraine.
Dans son exposé, le Vice-Secrétaire général, M. Jan Eliasson, a noté que deux années s’étaient écoulées depuis le début de la crise en Ukraine.
Il a souligné que les Accords de Minsk restaient la meilleure voie possible vers la résolution du conflit, et a ajouté que les accords devaient être pleinement mis en œuvre.
Le Vice-Secrétaire général a déclaré que toutes les parties devaient immédiatement travailler à une solution politique durable. Une grande volonté politique et une grande souplesse doivent être démontrées par tous les intéressés.
Soulignant également l’importance des Accords de Minsk, le Sous-Secrétaire général chargé des droits de l’homme, M. Ivan Šimonović, a déclaré qu’ils étaient la seule stratégie viable pour parvenir à une solution pacifique dans l’est de l’Ukraine, qui est aussi une clef pour résoudre la crise des droits de l’homme en Ukraine.
Il a estimé que le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies continuera en 2016 à surveiller et à défendre la situation des droits de l’homme en Ukraine.
Pour sa part, le Directeur des opérations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), M. John Ging, a présenté un exposé devant le Conseil de sécurité depuis l’Ukraine, où il a dit avoir vu l’impact dévastateur du conflit sur les personnes à l’est, en particulier sur les plus vulnérables.
Il a noté que le conflit avait eu un impact inacceptable sur les personnes les moins en mesure de le supporter.
M. Ging a demandé à toute personne ayant du pouvoir et de l’influence, de mettre au centre de leurs préoccupations la situation humanitaire des civils touchés par ce conflit.
Cet après-midi, à 15 heures, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, M. Martin Kobler, s’exprime devant le Conseil de sécurité via une vidéo à partir de Tunis.
Libye
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, M. Martin Kobler, a tenu une réunion pendant deux jours, hier et aujourd’hui à Tunis, avec les membres du dialogue politique libyen.
Il a déclaré qu’il y avait un consensus parmi les membres sur la nécessité de parvenir à un accord et de régler les problèmes les plus urgents qui se posent au pays, ce qui comprend la menace croissante de Daech et d’autres groupes terroristes, ainsi que la détérioration de la situation humanitaire et économique.
Il a ajouté qu’il y avait un large consensus sur le fait que seul un accord politique libyen pourrait ramener l’unité du pays.
M. Kobler a pris note de l’annonce par les membres de la Chambre des représentants et du Congrès général national, que le 16 décembre serait la date butoir pour la signature de l’accord. Il a ajouté que la signature devait être suivie par une forte résolution du Conseil de sécurité.
En ce qui concerne la situation humanitaire dans le pays, l’ONU et ses partenaires ont lancé plus tôt, cette semaine, le plan d’intervention pour 2016. Ce plan demande plus de 165 millions de dollars pour répondre aux besoins de 2,4 millions de personnes, dont près d’un demi-million de personnes déplacées à l’intérieur de la Libye.
République centrafricaine
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme ont publié aujourd’hui un rapport sur la situation des droits de l’homme dans ce pays.
Les auteurs du rapport indiquent que des violations des droits de l’homme ont été enregistrées tous les jours entre septembre 2014 et mai 2015 en République centrafricaine. Au moins 785 personnes, dont 88 femmes et 43 enfants, ont été victimes de ces violations, qui comprennent des meurtres, des tortures, des enlèvements, des violences sexuelles et des prises d’otages.
Ils notent également que ces violations s’expliquent essentiellement par la capacité de groupes armés à mener librement des exactions dans plusieurs régions du pays et par la culture de l’impunité. Ils appellent les autorités nationales à mettre un terme à l’impunité et précisent que la mise en place du Tribunal pénal spécial sera un pas important pour garantir la reddition de comptes.
Par ailleurs, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Al Hussein, a condamné vendredi la poursuite des violences intercommunautaires et exprimé sa profonde préoccupation à propos de l’usage croissant d’un langage sectaire en République centrafricaine. Il a prévenu que cela pourrait entraîner de graves conséquences dans le contexte pré électoral particulièrement instable.
Il a également fait part de son inquiétude à propos de l’appel par toutes les parties, y compris les plus hautes autorités, à la constitution de groupes de surveillance. La tendance croissante, parmi les chrétiens et les musulmans à s’organiser en groupes d’autodéfense et à exclure toute personne qui n’est pas considérée comme membre de leur communauté, est particulièrement inquiétante, a ajouté le Haut-Commissaire.
M. Zeid a appelé les autorités de l’État à prendre des mesures urgentes pour juguler ces incitations à la violence et à la haine et pour que justice soit rendue sur les violations des droits de l’homme. Il a également encouragé les responsables politiques à appeler leurs partisans à participer dans le calme au référendum constitutionnel organisé en fin de semaine et aux élections présidentielle et législatives dans deux semaines.
Pour ramener la paix et la stabilité dans le pays, l’une des priorités essentielles est de mettre un terme à la longue tradition d’impunité, a déclaré le Haut-Commissaire.
La MINUSCA indique de son côté que la situation sécuritaire en République centrafricaine est restée relativement tendue dans la capitale, Bangui, hier. Les soldats de la paix ont démantelé des barricades érigées dans le quatrième arrondissement et visées par des anti-Balaka, avec qui des tirs ont été échangés.
À l’extérieur de Bangui, des groupes armés non identifiés ont tiré sur un convoi commercial escorté par la MINUSCA à Bormo, sur la route Baoro-Bossemptele, mais ont pris la fuite après les tirs de réplique des soldats de la paix. En ce qui concerne la préparation des élections, la Mission a organisé plus de 60 vols hier et aujourd’hui pour distribuer aux 15 préfectures environ 100 tonnes de matériel destiné au référendum constitutionnel de dimanche.
Viet Nam
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a indiqué aujourd’hui qu’il était préoccupé par une recrudescence des attaques violentes contre les défenseurs des droits de l’homme au Viet Nam et par ce qu’il qualifie d’échec manifeste des autorités pour enquêter et poursuivre en justice les auteurs de ces attaques.
Le Haut-Commissariat a fait part de son inquiétude aux autorités vietnamiennes et a sollicité des éclaircissements sur les allégations sérieuses selon lesquelles des policiers en civil étaient impliqués. Une protection particulière des autorités est conférée aux défenseurs des droits de l’homme en vertu du droit international des droits de l’homme, a-t-il précisé.
Le Haut-Commissariat prie le Gouvernement du Viet Nam de prendre des mesures urgentes afin d’assurer la sécurité de tous les défenseurs des droits de l’homme et de mener des enquêtes rapides, approfondies et impartiales sur tous les incidents enregistrés qui les impliquent.
Népal
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué aujourd’hui que les graves perturbations dans les importations de biens alimentaires et d’essence à la frontière entre l’Inde et le Népal avaient eu un impact très négatif sur les approvisionnements du Népal et causé une inquiétante hausse des prix de l’alimentation. Le Népal étant très dépendant des importations, en particulier en provenance de l’Inde, de graves ruptures de stocks sont à déplorer sur les marchés locaux.
Le coût de certains aliments de base, tels que l’huile, le riz, les lentilles, le sucre et le sel, a grimpé en flèche ces dernières semaines alors que les stocks diminuaient.
Le PAM précise que si les restrictions commerciales persistent et que les prix de l’alimentation continuent à augmenter, une grave crise humanitaire sera difficile à éviter. Survenant si peu de temps après le récent tremblement de terre, une telle crise serait une rude épreuve infligée à la population et pourrait conduire à une hausse des cas de malnutrition.
Le PAM a une nouvelle fois demandé aux parties d’autoriser la libre circulation des biens alimentaires à la frontière afin de s’assurer que les Népalais, et en particulier ceux qui luttent chaque jour pour nourrir leur famille, ne sont pas ceux qui portent le fardeau de cet affrontement politique prolongé.
Couverture sanitaire
À l’occasion de la Journée de la couverture sanitaire universelle, qui a lieu demain, le Secrétaire général souligne que nos meilleures défenses contre toute crise sanitaire sont des systèmes de santé robustes et résilients, capables de prendre quiconque en charge sans l’exposer à la ruine.
Il fait remarquer qu’aujourd’hui au moins 400 millions de personnes n’ont pas accès à des services de santé de base et que, chaque année, les coûts des soins font plonger des millions de personnes dans la pauvreté.
Tableau d’honneur
Le Bangladesh s’est entièrement acquitté de sa cotisation pour 2015, ce qui en fait le cent trente-neuvième État Membre à l’avoir fait pour cette année.
Soudan du Sud
S’agissant des incidents qui ont eu lieu plus tôt cette semaine dans l’État de l’Équatoria-Occidental, le Coordonnateur de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a rencontré le Gouverneur de cet État pour discuter de la situation sécuritaire actuelle et pour exiger que les garanties judiciaires des individus qui ont été arrêtés, dont Angelo Bakote, soient respectées, y compris leur droit à un procès juste. La Mission va continuer de suivre la situation.
Conférence de presse de lundi
Lundi, l’invité du Point de presse sera le Chef de l’équipe chargée de rédiger le rapport du Bureau du Rapport sur le développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), M. Shantanu Mukherjee.