Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 16 novembre 2015
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par Stéphane Dujarric, Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:
Turquie
Le Secrétaire général rentre d’Antalya, en Turquie, où il participait au Sommet du G20. Lors d’une conférence de presse au cours de cet évènement, le Secrétaire général a réitéré ses profondes condoléances au peuple de France après les attentats terroristes à Paris et a souligné que le terrorisme est une menace pour l’humanité tout entière. Il a également souligné que la réponse à ces attentats doit être robuste, mais toujours conforme aux règles de droit et au respect des droits de l’homme. Autrement, « nous ne ferons qu’attiser le feu que nous essayons d’éteindre », a-t-il déclaré.
Le Secrétaire général a également exhorté les participants aux pourparlers de Vienne, qui se sont déroulés samedi, à aller au-delà de leurs différences afin de faire pression pour un cessez-le-feu à l’échelle nationale, combattre le terrorisme et aborder les questions de gouvernance et constitutionnelles clefs, en Syrie. Il a également déclaré qu’après des années de division, il y a un rare moment d’opportunité diplomatique pour mettre fin à la violence et faire progresser la recherche d’une solution politique négociée.
Le Secrétaire général a également discuté de la situation en Syrie avec le Président turc Recep Tayyip Erdoğan, et remercié la Turquie d’accueillir un si grand nombre de réfugiés. Il a participé à un dîner de travail sur le terrorisme et la crise des réfugiés avec les dirigeants du G20.
Le changement climatique a également été un sujet de discussion majeur lors du Sommet. Au cours d’un déjeuner de travail sur le sujet, le Secrétaire général a dit aux dirigeants du G20 qu’ils avaient de grandes responsabilités politiques et morales, et pas seulement envers leurs propres citoyens, mais également envers le monde.
Syrie
Le Secrétaire général a demandé dans une déclaration, samedi dernier, au Secrétariat de l’ONU, d’accélérer la planification relative aux modalités visant à appuyer la mise en œuvre d’un processus politique, et d’un cessez-le-feu à l’échelle nationale en Syrie, pour une exploration plus approfondie avec les parties.
Le Secrétaire général réitère la nécessité d’un processus unique de médiation pour assurer que la communauté internationale parle d’une seule voix puissante. Dans le cadre de l’accélération des efforts diplomatiques pour faire avancer une solution politique à la crise, l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, reste prêt à convoquer des pourparlers intra-syriens, sur la base d’un travail préparatoire considérable déjà entrepris.
Plus tôt, dans la journée, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Norvège, le Koweït et les Nations Unies ont annoncé la Conférence des donateurs pour la Syrie pour 2016, qui devrait avoir lieu le 4 février, à Londres, l’année prochaine. Les dirigeants ont exprimé leurs préoccupations face au sort du peuple syrien et au déficit de financement actuel des appels de l’ONU de 2015, lequel n’a même pas atteint les niveaux de l’an dernier. À ce jour, 3,4 milliards de dollars ont été reçus contre un appel de 8,4 milliards de dollars.
Le but de la Conférence est de réunir de nouveaux fonds significatifs pour répondre aux besoins de toutes les personnes touchées par la crise en Syrie et en soutenant les pays voisins qui ont fait preuve d’une grande générosité en accueillant des réfugiés pour faire face à l’impact de la crise. La Conférence vise également à identifier des solutions de financement à long terme et à répondre aux besoins à long terme des personnes touchées par la crise.
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Stephen O’Brien, a déclaré que la Conférence de Londres serait une occasion cruciale pour rappeler au monde la souffrance que les civils syriens endurent. Au moment où la brutalité et la violence dans leur pays s’intensifient, il est de notre devoir de lancer un appel en leur nom, pour leur assurer une assistance soutenue et une protection essentielle, a-t-il déclaré.
Territoire palestinien occupé
Le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies pour le Territoire palestinien occupé, M. Robert Piper, a appelé, aujourd’hui, à la fin des démolitions punitives en Cisjordanie occupée. M. Piper a déclaré que les maisons de cinq auteurs présumés d’attaques contre des Israéliens ont été démolies par les Forces de sécurité israéliennes ces deux derniers jours. Les premières évaluations indiquent que 20 personnes, dont 8 enfants, sont désormais sans abri en raison de la démolition de cinq maisons.
L’opération la plus récente a eu lieu ce matin dans le camp de réfugiés de Qalandiya. Les premières données indiquent que deux Palestiniens ont été tués et neuf autres ont été blessés lors d’affrontements durant cette opération de démolition.
M. Piper a déclaré que les démolitions punitives étaient une forme de sanction collective, car elles punissent non seulement les auteurs présumés d’attaques contre des Israéliens mais aussi des personnes pour des actes qu’elles n’ont pas commis individuellement.
Libye
La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), en collaboration avec le Bureau des droits de l’homme de l’ONU, a publié un rapport dans lequel elle donne des informations sur les bombardements aveugles de zones civiles, ainsi que sur les cas de prise d’otages civils, de torture et d’exécutions, et d’autres abus et violations graves du droit international qui ont eu lieu dans différentes parties de la Libye depuis le début de l’année.
Les auteurs du rapport soulignent que toutes les parties en Libye semblent « commettre des violations du droit international humanitaire, y compris certaines qui peuvent être qualifiées de crimes de guerre » ainsi que des « violations et abus graves du droit international en matière de droits de l’homme ».
Ils expliquent, en outre, que dans le contexte de la détérioration générale de l’ordre public et des combats internes, des groupes qui ont prêté allégeance à Daech ont assuré et consolidé leur contrôle sur des larges étendues du territoire libyen où ils commettent des violations brutales, y compris des exécutions sommaires publiques. Le rapport averti que les responsables de ces violations du droit international humanitaire et du droit international en matière de droits de l’homme sont pénalement responsables, y compris devant la Cour pénale internationale (CPI).
République centrafricaine
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a fait, ce matin, un exposé devant le Conseil de sécurité sur la situation politique et sécuritaire en République centrafricaine ainsi que sur les préparatifs que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) entreprend dans le contexte des élections qui doivent avoir lieu d’ici la fin de l’année.
À la lumière de la situation sécuritaire tendue, marquée par des affrontements continus entre les factions ex-Seleka et anti-balaka, le Secrétaire général doit soumettre une lettre au Conseil de sécurité dans laquelle il demanderait l’accord du Conseil pour un redéploiement temporaire de 300 membres de la Force de réaction rapide de la Mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire en République centrafricaine et cela pour une période de huit semaines environ, dans le cadre des arrangements de coopération intermissions.
Sahel
Le Coordonnateur régional des secours humanitaires pour le Sahel, M. Toby Lanzer, a déclaré que les activités de Boko Haram dans le bassin du lac Tchad et les opérations anti-insurrectionnelles ont poussé 2,5 millions de personnes à chercher refuge au Nigéria, au Cameroun, au Tchad et au Niger.
S’adressant à la presse à Genève, il a ajouté que 1 100 écoles avaient été détruites cette année par Boko Haram dans la région du lac Tchad.
M. Lanzer a également affirmé que 25 millions de personnes étaient touchées par l’insécurité alimentaire dans la région du Sahel, dont 5 millions par une insécurité alimentaire sévère, et qu’environ 700 000 enfants mourront de malnutrition chaque année.
Organisation mondiale de la Santé (OMS)
La nouvelle enquête menée dans plusieurs pays par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) montre qu’il existe une incompréhension générale dans le monde de la grave menace que la résistance aux antibiotiques pose à la santé publique et comment l’empêcher de grandir.
L’OMS développe ses activités dans le domaine de la lutte contre la résistance aux antibiotiques, un phénomène qui se produit lorsqu’une bactérie change et devient résistante aux antibiotiques utilisés pour traiter l’infection qu’elle cause.
La Directrice de l’OMS, Mme Margaret Chan, a déclaré que l’augmentation de la résistance aux antibiotiques représentait une crise mondiale de la santé qui atteint des niveaux alarmants dans toutes les parties du monde. Elle a souligné que la résistance aux antibiotiques remet en cause notre capacité de soigner les maladies infectieuses et sape de nombreuses avancées dans le domaine de la médecine.
Conférence de presse d’aujourd’hui
À 12 h 30, le Représentant permanent du Royaume-Uni, M. Matthew Rycroft, et la Directrice exécutive du Bureau de New York de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Mme Nata Menabde, donnent une conférence de presse sur l’émergence d’une résistance aux antimicrobiens et le lancement d’une nouvelle campagne mondiale sur le thème « Antibiotiques: à manipuler avec soin ».