Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 18 juin 2015
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:
Changement climatique
Le Secrétaire général se félicite de l’encyclique publiée aujourd’hui par Sa Sainteté le pape François qui souligne que le changement climatique est l’un des principaux défis auxquels fait face l’humanité, et que c’est une question morale exigeant un dialogue respectueux avec tous les segments de la société. Le Secrétaire général prend note des conclusions de l’encyclique selon lesquelles il existe « un consensus scientifique très solide » sur un réchauffement important du système climatique et sur le fait que la plupart du réchauffement planétaire, ces dernières décennies, est « principalement le résultat de l’activité humaine ».
Le Secrétaire général réaffirme que l’humanité a une obligation importante de prendre soin et de protéger notre maison commune, la planète Terre, et de faire preuve de solidarité envers les membres les plus pauvres et les plus vulnérables de la société qui souffrent le plus de l’impact du changement climatique. Le Secrétaire général exhorte en conséquence les gouvernements à placer le bien-être mondial au-dessus des intérêts nationaux et à adopter, cette année à Paris, un accord sur le climat ambitieux et universel.
Le Secrétaire général se félicite de la contribution de tous les leaders religieux et des personnes d’influence à la réponse au défi du climat et à la consolidation du développement durable. Il se réjouit d’accueillir aux Nations Unies, le pape François qui prononcera un discours devant l’Assemblée générale, en septembre prochain.
La FAO et le changement climatique
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié aujourd’hui un nouveau ouvrage intitulé: « Le changement climatique et les systèmes alimentaires: Évaluations et conséquences mondiales pour la sécurité alimentaire et le commerce ». L’ouvrage rassemble les constats auxquels sont parvenus les membres d’un groupe de scientifiques et d’économistes à l’issue d’études menées sur les effets qu’a eu le changement climatique sur l’alimentation et l’agriculture aux niveaux mondial et régional, au cours des deux dernières décennies.
Le livre peut être téléchargé sur le site de la FAO.
Invités du Point de presse aujourd’hui
M. Jo Scheuer, Directeur du Bureau chargé des études sur le changement climatique et la réduction des risques de catastrophe, et Mme Cassie Flynn, du Bureau des politiques et de l’appui aux programmes du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ont été les invités du Point de presse. Ils ont parlé de l’état actuel des négociations sur le climat, de ce à quoi il faut s’attendre entre la date d’aujourd’hui et le début de la Conférence des États Parties (COP21), qui aura lieu à Paris à la fin 2015. Ils ont également discuté de ce que les pays doivent faire en prévision de la Conférence et au-delà. Les deux invités ont participé aux négociations sur le changement climatique à Bonn, Allemagne.
Le sort des enfants en temps de conflit armé
Le Secrétaire général et la Représentante spéciale pour le sort des enfants en temps de conflit armé, Mme Leila Zerrougui, ont participé ce matin au débat public tenu par le Conseil de sécurité sur cette question. Le Secrétaire général a déclaré que les violations très graves commises contre les enfants en Iraq, au Nigéria, en République centrafricaine, au Soudan du sud et en Syrie représentent un affront à notre humanité. Il a ajouté qu’il est également très préoccupé par les souffrances que les opérations israéliennes ont causées à un grand nombre d’enfants à Gaza l’an dernier.
Le Secrétaire général a noté que les enlèvements d’enfants ont connu une rapide augmentation et constituent une tendance inquiétante. Des groupes comme l’Armée de résistance du Seigneur ont enlevé des enfants pendant de nombreuses années. Mais l’ampleur et la nature de cette violation grave des droits de l’enfance et des droits de l’homme sont en train de changer. L’enlèvement d’enfants est maintenant utilisé comme une tactique pour terroriser ou cibler des groupes ethniques ou des communautés religieuses.
Le Secrétaire général a ajouté qu’il est déterminé à veiller à ce que l’ONU fasse plus et mieux pour prévenir tout abus d’enfants dans les contextes de conflit. Il a dit que les récentes allégations concernant les abus commis en République centrafricaine font que cette question soit une des plus importantes à résoudre.
Mme Leila Zerrougui a également déclaré au Conseil qu’environ 230 millions d’enfants vivent dans des pays et des zones touchés par les conflits. L’augmentation du nombre de conflits et la gravité des crises récentes ont mis à l’épreuve à la fois notre détermination et notre capacité à répondre, a-t-elle ajouté.
Les textes de ces deux déclarations sont disponibles au Bureau du Porte-parole. Le Secrétaire général et la Représentante spéciale, Mme Zerrougui, ont tous les deux parlé à la presse à leur sortie du Conseil.
Soudan du Sud
Le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), M. Anthony Lake, a dénoncé dans une déclaration les violences inacceptables commises contre des enfants au Soudan du Sud. La violence contre les enfants dans le pays a atteint un nouveau niveau de brutalité.
Plus de 129 enfants de l’État de l’Unité ont été tués en trois semaines seulement au cours du mois de mai, et les survivants ont indiqué que des petits garçons ont été castrés, puis abandonnés sans soins et en sont morts, tandis que des fillettes, dont un grand nombre âgées de moins de 8 ans ont subi des viols collectifs avant d’être assassinées.
M. Anthony Lake a ajouté que des enfants ont été ligotés en groupes avant d’être égorgés par les assaillants, tandis que d’autres ont été jetés dans des bâtiments en feu.
Des enfants sont aussi abusivement recrutés dans des groupes armés par les deux parties au conflit à un niveau alarmant. M. Lake a dit qu’au nom de toute l’humanité et de simple décence commune, il faut mettre fin à cette violence contre les plus innocents d’entre nous.
Un rapport sur les violations des droits de l’homme qui ont eu lieu, plus particulièrement dans l’État de l’Unité, sera publié prochainement.
La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud travaille sans relâche afin de vérifier les atrocités commises et d’informer le monde sur les violations flagrantes qui sont actuellement perpétrées par les deux parties au conflit au Soudan du Sud.
Réfugiés
Les déplacements de réfugiés à travers le monde dus à des guerres, des conflits et à la persécution ont atteint le niveau le plus haut jamais enregistré, et connaissent une accélération rapide.
Le tout dernier rapport du HCR sur les « Tendances mondiales », publié jeudi, fait état d’une hausse considérable du nombre de personnes forcées à fuir, 59,5 millions d’entre elles ayant été forcées à s’enfuir à la fin 2014, alors que ce chiffre avait atteint 51,2 millions l'année précédente et était de 37,5 millions il y a une décennie.
À travers le monde, un humain sur 122 est désormais soit un réfugié, soit un déplacé interne ou un demandeur d’asile. La moitié de ces gens sont des enfants. Si cette population correspondait à celle d’un pays, celui-ci se classerait au vingt-quatrième rang au niveau mondial.
La Syrie est le plus important pays générateur de réfugiés au monde, que ce soit en termes de personnes déplacées internes ou de réfugiés, suivie en cela par l’Afghanistan et la Somalie.
Mais même dans ce contexte d’importante augmentation de la masse des réfugiés et de déplacés de l’intérieur, leur répartition au niveau mondial reste inégale. Près de 9 réfugiés sur 10 se trouvaient dans des régions et des pays considérés comme économiquement moins développés, et un quart de la population réfugiée se trouvait dans des pays classés comme des pays moins avancés (PMA).
Déplacements du Secrétaire général
Le Secrétaire général quittera New York dimanche, le 21 juin, pour se rendre au Luxembourg pour participer à la réunion des ministres des affaires étrangères de l’Union européenne, et à Strasbourg, en France, pour s’adresser à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe sur trois défis qui sont liés entre eux: les obstacles qui se posent à la société civile, la montée de l’extrémisme violent, et la nécessité urgente de bâtir un avenir durable.
Au Luxembourg, M. Ban Ki-moon rencontrera le Secrétaire général du Conseil de l’Europe, M. Thorbjorn Jagland, la Présidente de l’Assemblée parlementaire du Conseil, Mme Anne Brasseur, et le Ministre des affaires étrangères de la Bosnie-Herzégovine et Président du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, M. Igor Crnadak.
Le Secrétaire général sera de retour à New York le 23 juin.
Yémen
La sécurité alimentaire au Yémen continue de se dégrader, avec 19 des 22 gouvernorats désormais classés comme étant en « crise » ou « en situation d'urgence », selon la dernière analyse publiée par l’Organisation des nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Gouvernement du Yémen. Le nombre de personnes souffrant d'insécurité alimentaire au Yémen a augmenté de 17% depuis l'escalade du conflit à la fin du mois de mars.
Il y a maintenant plus de 12,9 millions de personnes sans accès adéquat à la nourriture, alors qu’elles étaient plus de 2,3 millions en mars. Ce chiffre inclut six millions de personnes qui sont en situation d’urgence d’insécurité alimentaire, soit un million de plus qu'au mois de mars.
Les niveaux de malnutrition aiguë sont également en hausse, avec de nombreuses personnes ayant moins de repas par jour qu’auparavant, ou achetant des produits alimentaires moins coûteux et moins nutritifs.
La guerre, l'insécurité et la réduction des importations de carburants ont fait grimper les prix et ont poussé les familles qui luttent pour leur survie, au bord du gouffre.
Le Yémen a désespérément besoin d'une pause dans les combats, d’un accès accru au financement et à l'aide humanitaire, et d’une reprise immédiate des importations commerciales.
Ukraine
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré que le nombre de personnes qui ont fui leurs maisons en Ukraine continue d’augmenter. Plus de 1,3 million de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays, ce qui en fait le neuvième plus grand nombre de déplacés internes dans le monde.
Quelque 890 000 personnes ont fui dans les pays voisins.
Nomination de haut fonctionnaire
Le Secrétaire général a annoncé la nomination de M. Peter de Clercq, des Pays-Bas, comme Représentant spécial adjoint à la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MINUSOM). Il assumera également les fonctions de Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire des Nations Unies et de Représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
M. de Clercq succède à M. Philippe Lazzarini, de la Suisse, qui quitte ses fonctions bientôt pour entrer au Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban. Le Secrétaire général exprime sa gratitude à M. Lazzarini pour son dévouement et son travail en Somalie.
Des informations plus détaillées sont disponibles au Bureau du Porte-parole.
Violence sexuelle
Demain vendredi, aura lieu une manifestation spéciale dans la salle de l’Assemblée générale sur la violence sexuelle en temps de conflit. Le personnel des Nations Unies et les correspondants de presse sont invités à y assister. La possession d’un billet d’entrée n’est pas requise.
La manifestation aura lieu après la séance plénière de l’Assemblée générale qui prévoit d’adopter une nouvelle résolution faisant du 19 juin la « Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit ».
La Journée vise à sensibiliser l’opinion, à honorer les victimes et les survivants et à rendre hommage à tous ceux qui militent pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit.