Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 12 juin 2015
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:
Dag Hammarskjöld
Le Secrétaire général est heureux d’annoncer que la Commission d’enquête indépendante, nommée par lui conformément à la résolution 69/246 de l’Assemblée générale, afin d’examiner et d’évaluer de nouvelles informations relatives à la mort tragique de l’ancien Secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, et des personnes qui l’accompagnaient, a présenté son rapport dans lequel sont mentionnés ses constats, ses conclusions et recommandations.
Le Secrétaire général tient à remercier le Chef de la Commission, le juge en chef, M. Mohamed Chande Othman, de la République-Unie de Tanzanie, et les autres membres de la Commission, Mme Kerryn Macaulay, de l’Australie, et M. Henrik Larsen, du Danemark, pour leur importante contribution à la recherche actuelle de la vérité sur les conditions et les circonstances de la mort tragique de l’ancien Secrétaire général Dag Hammarskjöld et des personnes qui l’accompagnaient dans cette nuit fatidique du 17 au 18 septembre 1961.
Le Secrétaire général se félicite du fait que la Commission ait visité la Zambie pour rencontrer de nouveaux témoins, et qu’elle a recueilli avec succès de nouveaux renseignements supplémentaires auprès d’États Membres et d’autres sources, y compris des archives nationales et privées en Belgique, en Suède et au Royaume-Uni.
Le Secrétaire général étudiera le rapport attentivement et rapidement, et, sous réserve de considérations de nature médicale ou privée, fera sa propre évaluation et présentera ses options sur la voie à suivre, avant de rendre le rapport disponible aux États Membres et au public dès que possible.
Ouzbékistan
Le Secrétaire général est en ce moment en Ouzbékistan où il a rencontré aujourd’hui le Président du pays, M. Islam Karimov.
Parlant aux journalistes, il a dit que l’ONU était prête à aider l’Ouzbékistan dans la promotion et la protection des libertés fondamentales et pour fournir des possibilités de participation du public, y compris à travers les médias indépendants, les institutions démocratiques, l’accès à la justice, une voix plus forte pour la société civile, et des garanties qui permettent aux défenseurs des droits de l’homme de faire leur travail de base.
En Ouzbékistan, le Secrétaire général a également visité Boukhara, un site du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) qui est l’exemple le plus complet d’une ville médiévale d’Asie centrale.
Le Secrétaire général est en route vers le Turkménistan, le dernier pays qu’il va visiter en Asie centrale. Il y rencontrera le Président du pays et s’exprimera devant le corps professoral et les étudiants de l’Université internationale des sciences humaines et le développement.
Dimanche, le Secrétaire général se rendra à Genève pour assister à l’ouverture des consultations de Genève sur le Yémen.
Yémen
Les consultations de Genève sur le Yémen sont le début d’un processus. Il s’agira des premières consultations qui impliqueront les différentes parties au conflit yéménite depuis la reprise des hostilités. Ces consultations marquent une étape importante alors que les parties se lancent sur la route vers un accord.
L’ONU espère que les consultations permettront de créer une nouvelle dynamique pour renforcer la confiance entre les acteurs yéménites et apporteront des avantages concrets pour la population, en particulier en réduisant la violence et en renforçant l’accès à l’aide humanitaire et aux services de base.
Plus précisément, l’ONU espère que les consultations aideront à atteindre les résultats suivants:
- une pause humanitaire renouvelée pour permettre à l’aide humanitaire d’atteindre tous les Yéménites qui en ont besoin, et fournir une assistance alors que le mois sacré du Ramadan commence;
- un accord sur le cessez-le-feu avec le retrait des groupes armés des villes, permettant ainsi d’aller vers un cessez-le-feu global et durable dans tout le pays;
- et la reconnaissance par toutes les parties de la nécessité de la reprise d’une transition politique pacifique et ordonnée, et pour des pourparlers idoines afin d’inclure plus de représentants d’autres partis politiques, les femmes, les jeunes et les groupes de la société civile.
Sur le terrain, les organisations d’aide ont publié de nouveaux chiffres aujourd’hui qui montrent l’augmentation significative des besoins humanitaires au Yémen depuis l’escalade du conflit. On estime que 21,1 millions de personnes au Yémen, soit 80% de la population du pays, ont désormais besoin d’aide humanitaire.
Plus d’un million de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays et ont besoin d’abris d’urgence et des articles ménagers essentiels, de même que quelque 200 000 membres vulnérables supplémentaires des communautés accueillant ces déplacés.
Les civils sont les principales victimes des combats, avec 11,4 millions de personnes qui ont besoin d’assistance pour leur protection, y compris 7,3 millions d’enfants.
On estime que 20,4 millions, soit près de 80% de la population, ont besoin d’aide pour obtenir l’accès à de l’eau potable et à l’assainissement.
Au moins 12,3 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, vivent en état d’insécurité alimentaire, ces chiffres représentent une augmentation de plus de 15% depuis le début de la crise.
En outre, 15,2 millions de personnes ont besoin d’aide pour obtenir des soins de santé de base; 1,5 million de femmes et d’enfants ont besoin de services de nutrition, et 2,9 millions d’enfants ont besoin d’accéder d’urgence à l’éducation.
Syrie
L’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, a fermement condamné hier le meurtre présumé de 20 villageois druzes par des membres du Front el-Nosra dans le nord-ouest de la Syrie.
M. de Mistura a déclaré que le caractère divers de la mosaïque sociale de la Syrie doit être protégé. La Syrie doit rester une maison pour toutes ses communautés qui y ont vécu et prospéré depuis des milliers d’années.
Ukraine
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a rapporté qu’au moins 68 enfants auraient été tués et 180 autres blessés depuis le mois de mars 2014 à la suite du conflit dans l’est de l’Ukraine. Le nombre réel d’enfants victimes du conflit serait considérablement plus élevé du fait que de nombreuses zones restent inaccessibles en raison du conflit.
L’UNICEF et ses partenaires travaillent à assurer la sécurité des enfants dans l’est de l’Ukraine, y compris par le lancement récent d’une campagne d’éducation sur les dangers des mines, à travers le soutien psychosocial dans les écoles et les centres de protection communautaires, et en fournissant de l’eau potable à plus de 550 000 personnes touchées par le conflit dans les régions de Donetsk et de Lougansk.
L’UNICEF lance un appel de 55,8 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires urgents des enfants et des familles.
Myanmar
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que trois ans après le début des flambées de violences intercommunales dans l’État d’Arakan, plus de 416 000 personnes ont toujours besoin d’aide humanitaire. Cela inclut 140 000 déplacés vivant dans des conditions déplorables dans des camps et beaucoup d’autres sans citoyenneté dans des villages isolés.
L’accès aux soins de santé et aux moyens de subsistance adéquats reste un sujet de préoccupation majeur pour les personnes déplacées et les communautés vulnérables dans l’État d’Arakan.
Les restrictions à la liberté de mouvement de centaines de milliers de personnes dans cet État compromettent gravement leurs droits fondamentaux à la nourriture, à la santé, à l’éducation, aux moyens de subsistance et d’autres services de base, les laissant dépendants de l’aide humanitaire.
Jusqu’à 40 000 déplacés dans l’État d’Arakan vivent dans des camps qui sont à moins de 500 mètres de la côte. Avec la saison de la mousson en cours, les conditions météorologiques le long des côtes devraient se détériorer.
Colombie
Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. António Guterres, a exprimé son inquiétude quant à la reprise des affrontements armés en Colombie qui risque de faire dérailler le processus de paix en cours et créer des risques supplémentaires pour la population. Il a appelé les deux parties à aller de l’avant dans les négociations, ajoutant qu’il espérait que les pourparlers, qui se déroulent dans la capitale cubaine, La Havane, depuis 2012, aboutiraient bientôt à un accord de paix.
M. Guterres a déclaré que les progrès réalisés sur les aspects cruciaux des questions à l’ordre du jour des négociations, les accords conclus jusqu’à présent et la participation des victimes aux pourparlers, constituaient des réalisations importantes qui pourraient faire la différence entre la guerre et la paix.
Balkans
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) fait part aujourd’hui de ses préoccupations en ce qui concerne l’augmentation des risques auxquels sont confrontés les réfugiés et les migrants dans les Balkans occidentaux. Ce qui est maintenant connu comme « la route des Balkans occidentaux » connait une augmentation spectaculaire de réfugiés et de migrants qui arrivent de Grèce.
Entre 2012 et 2014, le nombre de personnes qui déclaraient avoir l’intention de demander l’asile dans cette région, les Balkans occidentaux, est passé de 5 000 à 20 000, soit 4 fois plus. En 2015, pour l’instant, les chiffres ont encore augmenté, avec plus de 22 000 demandes d’asile déposées rien qu’en Serbie au cours des cinq premiers mois de l’année.
La situation est particulièrement difficile dans l’ex-République yougoslave de Macédoine où les réfugiés et les migrants marchent le long de voies ferrées et de routes de montagne, pendant des jours et des jours, en prenant des risques en termes d’accident ferroviaire, de subir les éléments naturels ainsi que des abus et menaces provenant des trafiquants et des réseaux criminels.
Albinisme
Demain sera célébrée la toute première Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme. Dans une déclaration, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a souligné que c’était l’occasion de célébrer les talents et les réalisations des personnes atteintes d’albinisme, et de se joindre à la lutte contre les défis qu’elles rencontrent. Partout dans le monde, ces enfants sont susceptibles de subir des intimidations, des préjugés et même la violence en raison de stéréotypes basés sur la couleur de leur peau. Très souvent, les albinos n’ont pas accès à des soins de santé adéquats, alors que l’albinisme peut altérer leur vision et accroître le risque de cancer de la peau.
Reine Letizia
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a annoncé aujourd’hui que la Reine Letizia d’Espagne avait aujourd’hui été nommée Ambassadrice spéciale de la FAO pour la nutrition, au cours d’une cérémonie qui s’est tenue à Rome. Cette nomination est basée sur l’engagement personnel de la Reine à édifier un monde exempt de la faim et de la malnutrition, ainsi que sur les efforts de l’Espagne pour promouvoir la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le monde.