Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 22 mai 2015
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:
Déplacements du Secrétaire général
Aujourd’hui à Hanoi, le Secrétaire général s’est entretenu avec le Président vietnamien, M. Truong Tan Sang, avant de parler à la presse et de déclarer qu’il a eu des discussions très productives sur les progrès impressionnants du Viet Nam dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Les deux hommes ont aussi parlé des changements climatiques, des droits de l’homme et d’autres sujets.
Le Secrétaire général a indiqué que lui et le Président se sont mis d’accord sur le fait qu’une transition sans heurt des OMD aux nouveaux objectifs de développement durable est la priorité des priorités tant pour les Nations Unies que pour le Viet Nam.
Il a noté que le Viet Nam est en ce moment membre du Conseil des droits de l’homme, ajoutant qu’on attend des membres de ce Conseil qu’ils « respectent les normes les plus élevées dans la promotion et la protection des droits de l’homme ». Le Secrétaire général a ajouté que cela place le Viet Nam dans une position idéale pour démontrer son engagement en faveur des droits de l’homme, en travaillant à l’amélioration de sa propre situation en la matière.
Le Secrétaire général a aussi eu des entretiens avec le Premier Ministre, M. Nguyen Tan Dung et le Secrétaire général du Parti communiste vietnamien, M. Nguyen Phu Trong, sur à peu près les mêmes sujets qu’il a abordés avec le Président vietnamien.
Syrie
L’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, a poursuivi aujourd’hui ses « Consultations de Genève ».
Il s’est entretenu avec l’universitaire, M. Muhammad Al Habash, qui lui a fait part de sa réflexion sur les méthodes et les processus pour faciliter une solution pacifique au conflit, sous l’angle religieux et celui des traditions.
M. de Mistura a aussi rencontré les représentants de l’organisation de la société civile « Tastaqil », Mmes Hind Kabawat et Asma Kftarou. Ils ont parlé des souffrances inacceptables du peuple syrien et de la nécessité urgente de mettre fin à la violence et de parvenir à une solution politique.
L’Envoyé spécial a également reçu une délégation du Conseil national kurde, qui a donné son avis sur la manière de mettre fin au conflit, dans le respect de la diversité syrienne tout en maintenant la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie.
Avec la Représentante permanente du Liban auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, Mme Najla Riachi Assaker, il a parlé des moyens d’appuyer la Syrie dans le lancement du processus politique ainsi que de la nécessité urgente d’atténuer les souffrances humanitaires et leur impact sur les pays voisins.
M. de Mistura a appris avec une profonde tristesse la nouvelle de l’enlèvement d’un prêtre, le père Jacques Mourad, hier à Homs. Il a déclaré que cet acte n’est malheureusement pas le premier de ce type et qu’il est une des tristes conséquences du conflit qui fait rage.
Toujours sur la Syrie, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires préparent de l’aide pour quelque 11 000 personnes qui ont fui l’ancienne ville syrienne de Palmyre et les villages avoisinants quand ils ont été saisis par les forces militantes cette semaine.
Au centre de la Syrie, Palmyre a accueilli des milliers de personnes déplacées par la force dans d’autres parties de la Syrie, ces trois dernières années. Selon les informations, la ville a été prise à l’armée syrienne ce mercredi, y compris les sites voisins inscrits au Patrimoine mondial de l’humanité.
Environ 8 000 personnes ont trouvé rejuge dans le village d’Al-Qarayateen alors qu’un autre flux de 3 000 personnes a fui vers les environs du village de Furgus. Ces déplacés sont décrits comme fatigués et apeurés. Le HCR est en train d’envoyer des articles de secours supplémentaires à Al-Qarayateen et à Furglus pour répondre aux besoins croissants, même s’il s’attend à ce que les nouveaux arrivants se dirigent plutôt à l’ouest vers la ville d’Homs.
Yémen
Les agences humanitaires signalent la poursuite des destructions de bâtiments et d’infrastructures civiles au Yémen. Ces destructions délibérées pendant le conflit sont une violation du droit international humanitaire et doivent cesser. Toutes les parties au conflit ont l’obligation de protéger les civils et les infrastructures civiles des conséquences des attaques.
À Sa’adah City, les premières analyses des images satellites de l’ONU ont montré des dégâts généralisés. Quatre centres médicaux ont été identifiés sur une centaine de mètres de bâtiments endommagés et détruits. Dans le district d’Haradh, dans le Gouvernement d’Hajjah, un entrepôt qui contenait des kits d’hygiène, de l’eau et du matériel d’assainissement a été endommagé lors d’une attaque aérienne.
Mali
La Mission intégrée multidimensionnelle de l’ONU pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a indiqué qu’une équipe d’enquête a été déployée aujourd’hui dans la ville de Tin-Hamma, dans la région de Gao, pour établir les faits sur les allégations de violations graves des droits de l’homme, dont l’exécution présumée de civils après des affrontements entre groupes armés.
La MINUSMA est également préoccupée par l’augmentation du nombre des affrontements armés dans le nord du Mali. Elle condamne les violations constantes du cessez-le-feu qui compromettent le processus de paix.
La MINUSMA déplore que l’accès humanitaire soit aussi affecté par la violence et appelle toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire.
Soudan du Sud
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Al Hussein, a prévenu que l’escalade des combats, ces dernières semaines, entre le Gouvernement et les forces de l’opposition au Soudan du Sud a donné lieu à des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, avec des conséquences terribles pour les civils.
Il a ajouté que depuis l’escalade des combats à la fin du mois d’avril, des informations alarmantes font état de violations massives, y compris de meurtres, des viols, d’enlèvements, de mises à feu et de destructions de villes et de villages dans plusieurs comtés de l’État de l’Unité. Les observateurs des droits de l’homme se sont vus nier l’accès à ces sites par l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS).
Le Haut-Commissaire a aussi noté que les engagements successifs de mettre fin aux hostilités sont restés sans suite et qu’il y a une absence de justice et de responsabilité individuelle ou collective face aux victimes.
Il a exhorté les parties au conflit à prendre des mesures réalisables pour prévenir toute menace à la vie et aux infrastructures civiles, y compris le personnel et les locaux de l’ONU et de ses agences humanitaires.
La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) est également profondément préoccupée par le fait que son camp est atteint par les tirs croisés. À ce jour, huit morts ont été enregistrés parmi les personnes déplacées. Plus de 1 600 déplacés sont protégés actuellement par la MINUSS à Melut.
Burundi
Le HCR et 17 de ses partenaires ont lancé un Plan de réponse régional pour protéger et venir en aide aux 200 000 Burundais réfugiés dans les pays voisins.
Depuis le début du mois d’avril, 100 000 Burundais ont fui leur pays vers le Rwanda, la Tanzanie et la République démocratique du Congo (RDC). Comme la situation au Burundi demeure tendue et que la violence semble continuer, les agences humanitaires craignent que le nombre de réfugiés ne double pendant les six prochains mois.
Le Haut-Commissaire, M. Antonio Guterres, a salué les pays voisins pour avoir gardé leur frontière ouverte et a appelé la communauté des donateurs internationaux à appuyer le Plan de réponse.
Pour sa part, le Secrétaire général s’est, dans une déclaration publiée aujourd’hui, félicité du dialogue en cours à Bujumbura entre les représentants de la société civile, des parties politiques, des organisations religieuses et du Gouvernement. Le dialogue est facilité, entre autres, par l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la région des Grands Lacs, M. Said Djinnit.
Conseil de sécurité
Ce matin, le Conseil de sécurité a adopté une résolution dans laquelle il exprime son intention de tenir dûment compte des questions liées au transfert illicite, à l’accumulation déstabilisante et au détournement d’armes légères et de petit calibre, lorsqu’il examine ou actualise les mandats des opérations de maintien de la paix de l’ONU et des autres entités mandatées par lui.
La résolution a été adoptée par huit voix pour et les abstentions de l’Angola, de la Chine, de la Fédération de Russie, du Nigéria, du Tchad et du Venezuela.
Myanmar
Le HCR s’est félicité aujourd’hui du fait que plus de 200 personnes bloquées en mer au large de la côte de l’État de Rakhine au Myanmar aient pu accoster.
Après leur débarquement, elles ont été conduites dans un centre de réception, mis en place par le HCR en collaboration avec les autorités locales, dans le sud de Maungdaw où elles ont reçu de l’aide.
Le HCR travaille avec ses partenaires pour aider le Gouvernement à répondre aux besoins de ces personnes qu’il s’agisse d’eau, de nourriture, d’assistance médicale ou de protection.
Le HCR espère que cette dernière évolution positive sera suivie d’autres débarquements au Myanmar et dans la région. Le Haut-Commissariat a réitéré que la priorité est de sauver des vies en faisant descendre en toute sécurité les gens des bateaux et ce, aussi vite que possible.
On estime à 2 000 le nombre de personnes bloquées sur des bateaux dans le golfe du Bengale et à 1 500 celui de personnes dans la mer d’Andaman.
Depuis que l’Indonésie, la Malaisie et la Thaïlande ont annoncé mercredi dernier, qu’elles allaient travailler ensemble pour aider les gens en détresse en mer, le HCR n’a cessé de parler aux Gouvernements de l’appui qu’il peut fournir et de faire des recommandations sur la voie à suivre, dont la réponse aux besoins humanitaires et la recherche conjointe de solutions à moyen et à long terme.