Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 21 mai 2015
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:
Financement de l’action humanitaire
Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a annoncé aujourd’hui la création du Groupe de haut niveau sur le financement humanitaire.
L’un des défis les plus importants auxquels le système humanitaire est confronté aujourd’hui est l’écart croissant entre le nombre de personnes dans le besoin qui augmente et les ressources nécessaires pour fournir des secours.
Au cours de la dernière décennie, la demande d’aide humanitaire a augmenté de façon spectaculaire. Le nombre de personnes dans le besoin a plus que doublé depuis 2004, s’établissant à plus de 100 millions aujourd’hui, et les exigences actuelles de financement humanitaire pour 2015 s’élèvent à 19,1 milliards de dollars, contre 3,4 milliards en 2004.
Ceci est le résultat de plusieurs facteurs, dont les conflits prolongés qui contraignent un nombre record de personnes à quitter leurs maisons; la pénurie d’eau; l’insécurité alimentaire; les changements démographiques; l’urbanisation rapide; et les changements climatiques. Toutes ces raisons et d’autres dynamiques contribuent à créer une situation dans laquelle les ressources actuelles et les flux de financement sont insuffisants pour répondre à la demande croissante de l’aide. En outre, les acteurs humanitaires sont appelés à séjourner plus longtemps dans les pays et régions touchés par des crises et des conflits de longue durée.
Il s’agit là de certaines des raisons parmi les plus urgentes qui m’ont conduit à établir un Groupe de haut niveau sur le financement humanitaire.
J’ai nommé la Vice-Présidente de la Commission européenne chargé du budget et des ressources humaines, Mme Kristalina Georgieva (Bulgarie) et le fils aîné du défunt Sultan de Perak (Malaisie), M. Sultan Nazrin Shah, en tant que Coprésidents du Groupe de haut niveau. Cette initiative permettra de rapprocher des personnalités éminentes ayant un large éventail d’expérience et d’expertise, y compris la Directrice exécutive de la Fondation Mo Ibrahim, Mme Hadeel Ibrahim (Royaume-Uni), le Directeur général du Croissant-Rouge des Émirats arabes unis, M. Badr Jafar (Émirats arabes Unis), le Conseiller principal auprès du cabinet de Conseil financier Rothschild, M. Trevor Manuel (Afrique du Sud), la Gouverneure de la Banque du Botswana, Mme Linah Mohohlo (Botswana), le Vice-Président de MasterCard Worldwide, M. Walt Macnee (Canada), la Ministre suédoise des affaires étrangères, Mme Margot Wallström, et le Secrétaire général de CIVICUS: Alliance mondiale pour la participation des citoyens, M. Dhananjayan Sriskandarajah (Sri Lanka).
Le Groupe de haut niveau spécial examinera les défis du financement humanitaire et va identifier les moyens par lesquels l’écart entre les besoins croissants et les ressources disponibles pour y répondre peut être comblé. Le Groupe s’attellera également à trouver des solutions pour arriver à un financement plus prévisible et disponible, ainsi que la manière dont les ressources peuvent être utilisées plus efficacement.
Asie du Sud-Est
Le Vice-Secrétaire général de l’ONU, M. Jan Eliasson, et le Secrétaire général de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. Le Luong Minh, ont discuté aujourd’hui de la situation des migrants et des réfugiés échoués sur des navires dans le golfe du Bengale et en mer d’Andaman.
Le Vice-Secrétaire général a encouragé les opérations de sauvetage et les efforts pour parvenir à une solution durable à long terme.
Burundi
Au Burundi, le dialogue politique consultatif entre les parties prenantes burundaises, y compris des représentants du Gouvernement, des partis d’opposition et d’organisations religieuses a repris aujourd’hui sous la facilitation de l’Envoyé spécial de l’ONU, M. Said Djinnit.
Il est essentiel que toutes les parties participent au dialogue afin qu’il puisse aider à désamorcer les tensions et aboutir à un consensus sur les mesures nécessaires pour créer un environnement propice à des élections pacifiques, crédibles et inclusives au Burundi.
Il est tout aussi essentiel que le Gouvernement, avec la coopération de toutes les autres parties, crée de toute urgence des conditions afin que le processus électoral puisse progresser sans heurt et pacifiquement, et que tous les acteurs s’engagent de nouveau en faveur de la non-violence.
À cette fin, M. Djinnit continue de travailler en étroite collaboration avec la région, y compris avec les délégations de haut niveau actuellement présentes à Bujumbura.
Dans le même temps, à la suite d’une épidémie de choléra parmi les réfugiés burundais se trouvant sur les rives du lac Tanganyika, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a envoyé d’urgence des secours à la frontière nord-ouest entre le Burundi et la Tanzanie.
L’épidémie a déjà coûté la vie à 27 personnes.
Les troubles actuels au Burundi ont forcé plus de 110 000 personnes à fuir vers les pays voisins.
Soudan du Sud
La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a rapporté que de violents combats entre l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS) et les forces de l’opposition avaient repris ce matin autour de la localité de Melut dans l’État du Haut-Nil. Il demeure difficile de savoir lequel des protagonistes a le contrôle de la ville.
Quelque 1 600 déplacés en quête de protection sont dans la base de la MINUSS à Melut. Comme indiqué précédemment, le camp de la MINUSS et le site de protection des civils se sont retrouvés au milieu des coups de feu croisés et sept déplacés y ont trouvé la mort.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a affirmé que quelque 20 000 déplacés qui étaient auparavant hébergés dans deux sites en dehors de la base de l’ONU ont été dispersés.
Six cents personnes qui ont trouvé refuge dans la base des Nations Unies à Melut, pour des raisons de protection, y reçoivent une aide vitale, mais les articles commencent à diminuer.
Le Coordonnateur humanitaire de l’ONU au Soudan du Sud, M. Toby Lanzer, a appelé tous les combattants à respecter le caractère sacré des bases de l’ONU et des civils qui y cherchent un refuge, en particulier les femmes et les enfants.
Dans la base de l’ONU à Malakal, l’aide humanitaire est fournie à plus de 17 000 déplacés. Cependant, les mouvements en dehors de la base de l’ONU sont limités pour les travailleurs humanitaires en raison de l’insécurité, et il est donc difficile d’évaluer le niveau de besoins des gens vivant hors de la base.
Dans le sud de l’État de l’Unité, toutes les activités d’aide ont été suspendues depuis le début du mois de mai en raison de l’insécurité. En conséquence, plus de 300 000 personnes qui sont dans le besoin n’ont pas d’aide vitale, y compris les services alimentaires et médicaux critiques.
Darfour
L’Opération hybride Union africaine/Nations Unies au Darfour (MINUAD) continue de travailler avec les autorités gouvernementales compétentes et les parties prenantes de la communauté locale pour faciliter une cessation des hostilités et la réconciliation entre les communautés Ma’alia et Rezeigat au Darfour-Oriental.
La Mission a appelé à la retenue après la montée des tensions et la flambée de violence entre les deux tribus à Abu Karinka.
En plus de son appui aux efforts de médiation, la MINUAD a aidé à mettre en place des mesures pour atténuer l’impact des affrontements sur la population civile. Ces mesures ont été mises en œuvre en coordination avec l’équipe de pays des Nations Unies à travers la fourniture d’aide humanitaire et de produits médicaux à ceux qui étaient touchés par les combats et par l’évacuation des blessés.
Libye
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré qu’il fournit actuellement de l’aide à 51 000 Libyens parmi les plus vulnérables qui ont été déplacés dans l’ouest du pays. Avec l’aide de son partenaire, l’organisation caritative Shaikh Tahir Azzawi Charity Organization (STACO), le PAM est en mesure de distribuer de l’aide aux familles touchées dans plusieurs villes, y compris à Wadi ash-Shati, Misrata, Sebha et Traghen.
Le PAM prévoit de soutenir près d’un quart de million de personnes déplacées à l’intérieur de la Libye en leur fournissant une aide alimentaire vitale au cours des six prochains mois. Dix camions ont franchi la frontière tunisienne transportant de la nourriture à destination de l’entrepôt de la STACO dans l’ouest du pays pour être distribuée.
Le PAM travaille actuellement avec une autre organisation caritative libyenne afin de distribuer des denrées alimentaires aux familles qui avaient fui l’est de la Libye, notamment à Benghazi.
Seulement 33% des besoins de l’opération d’urgence du PAM en Libye a été financée à ce jour. Il espère lever 14 millions de dollars supplémentaires pour faire en sorte que ces activités en Libye ne soient pas interrompues.
Mali
Les partenaires humanitaires sont préoccupés par les attaques des groupes et d’individus armés autour de Tombouctou, dans le nord du Mali, qui ont obligé les populations à fuir leurs habitations.
Les partenaires humanitaires estiment que plus de 20 000 personnes ont pris la fuite depuis le 15 mai pour se rendre à Gourma Rharous, Tombouctou et Goundam. Ils surveillent ces nouveaux déplacements mais l’insécurité entrave l’accès de certaines zones touchées.
Syrie
La Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Mme Irina Bokova, a déclaré hier qu’elle était vivement préoccupée par la situation du site de Palmyre, en Syrie. Elle a ajouté que les combats menaçaient l’un des sites les plus importants du Moyen-Orient et la population civile.
Elle a appelé la communauté internationale à faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger la population civile concernée et sauvegarder le patrimoine culturel unique de Palmyre. Elle a indiqué qu’il était impératif que toutes les parties en présence respectent les obligations internationales pour protéger le patrimoine culturel pendant le conflit en évitant de le prendre pour cible directe ou de l’utiliser à des fins militaires.
Organisation mondiale de la Santé
Les États membres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont adopté hier le budget et le programme de l’OMS pour l’exercice 2016-2017.
Ils se sont aussi mis d’accord sur une nouvelle stratégie mondiale contre le paludisme pour la période 2016-2030 qui vise à réduire le fardeau de cette épidémie de 40% avant 2020 et d’au moins 90% avant 2030, et à éliminer le paludisme dans au moins 35 nouveaux pays avant 2030.
Entre 2000 et 2013, le taux de mortalité au niveau mondial causé par le paludisme a diminué de 47%, mais des millions de gens n’ont pas accès à la prévention et au traitement, et la plupart des cas et des décès ne sont ni répertoriés ni déclarés.
En 2013, la maladie a tué environ 584 000 personnes.
Éducation
La Déclaration d’Incheon a été adoptée aujourd’hui lors de la clôture du Forum mondial de l’éducation en République de Corée.
La Déclaration renforce les cibles en matière d’éducation dans les objectifs de développement durable qui seront ratifiés en septembre aux Nations Unies. Elle encourage les pays à fournir une éducation ouverte à tous, équitable et de qualité ainsi que des possibilités d’apprentissage pour tous tout au long de la vie.
Tableau d’honneur
L’Inde a payé sa quote-part au budget ordinaire de l’ONU portant à 89 le nombre des États Membres qui ont versé la totalité de leur contribution.