Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 15 mai 2015
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:
Burundi
Le Secrétaire général s’est entretenu, ce matin, avec le Président du Kenya, M. Uhuru Kenyatta, concernant la situation au Burundi. Le Secrétaire général a souligné la nécessité pour les dirigeants de la région de se joindre aux efforts menés pour contribuer à résoudre la crise au Burundi. Ils ont été d’accord pour dire qu’il faudrait un dialogue et un appel inclusifs. Le Secrétaire général envisage de s’entretenir aussi, dans les prochains jours, avec le Président Nkurunziza et d'autres dirigeants.
Dans la déclaration que nous avons publiée hier, le Secrétaire général a lancé un appel pour que la Constitution du Burundi et l’Accord d’Arusha soient strictement respectés. Il a exhorté tous les dirigeants politiques et ceux en charge de la sécurité de rejeter clairement et ouvertement l’usage de la violence, de s’abstenir d’actes de vengeance et de contenir leurs militants. Il a également souligné que toute personne qui aurait donné l’ordre de commettre ou commis des violations des droits de l’homme serait tenue pour responsable. Enfin, le Secrétaire général a exhorté les Burundais à établir, dès que possible, les conditions nécessaires à la tenue d’élections inclusives, libres, crédibles et sans violence.
Son Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs, M. Said Djinnit, est, aujourd’hui, au Burundi et nous vous tiendrons au courant des efforts qu’il déploie quand nous le pourrons.
À ce jour, plus de 105 000 personnes ont fui le Burundi pour se rendre dans les pays voisins de la Tanzanie, du Rwanda et dans la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo, selon les informations données par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Le nombre de nouveaux arrivants a fortement augmenté en Tanzanie au cours de ces derniers jours, les autorités locales de l’immigration signalant que plus de 50 000 Burundais vivent dans des conditions rudimentaires sur la rive du lac Tanganyika, et qu’au moins 10 000 personnes de plus seraient prêtes à traverser la frontière.
Le HCR indique que les conditions de vie des réfugiés sont devenues extrêmement pénibles. Il met en place un centre d’accueil pour répondre aux besoins les plus urgents. Au Rwanda, le rythme des arrivées a diminué au cours des deux dernières semaines. Les réfugiés indiquent que les autorités burundaises rendent très difficile le départ des gens du pays.
Plus de détails sont disponibles dans les notes de la séance d’information, d’aujourd’hui, du HCR à Genève.
Népal
Le Secrétaire général a pris la parole, ce matin, lors d’une réunion de l’Assemblée générale sur le Népal. Il a rappelé qu’au cours des trois dernières semaines, la vie de 8 millions de personnes népalaises avait changé radicalement, alors que le tremblement de terre du 25 avril a fait 8 000 morts et qu’un second, le 12 mai, en a fait des dizaines d’autres.
Le Secrétaire général a souligné la nécessité de fournir une aide à tous ceux qui en ont besoin, dans les prochaines semaines, notamment un approvisionnement en eau propre et des équipements sanitaires de base. Une aide urgente est également nécessaire pour créer des emplois d’urgence, favoriser la reprise économique locale et assurer des moyens de subsistance. Tout en répondant à ces besoins pressants, a souligné le Secrétaire général, nous devons regarder vers l’avant en étant conscients de la nécessité de la continuité de l’aide d’urgence pour soutenir la reprise et le développement. Les secours d’urgence, a-t-il prévenu, ne suffisent jamais. Pour sauver des vies humaines, il faut leur fournir les moyens de subsistance car, a-t-il insisté, elles veulent avoir un avenir.
Le texte intégral des observations du Secrétaire général est disponible en ligne et au Bureau du Porte-parole.
Chypre
Dans une déclaration publiée hier soir, le Secrétaire général a salué la reprise des négociations à part entière vendredi entre Chypriotes grecs et Chypriotes turcs, sous l’égide du Conseiller spécial des Nations Unies sur Chypre, M. Espen Barth Eide.
M. Eide a déclaré aujourd’hui que les deux dirigeants se sont engagés à travailler sans relâche pour arriver dès que possible à un règlement global de la question chypriote. Les deux dirigeants ont convenu que ce processus serait mené par les dirigeants et ont commencé à préparer une vision commune pour que Chypre soit un pays fédéral uni. M. Eide a précisé que cela se passait dans une atmosphère très positive et constructive.
Les dirigeants se sont également mis d'accord sur la façon dont ils ont l’intention de diriger le processus au cours des prochains mois et ont décidé de se réunir au moins deux fois par mois. Leur prochaine réunion aura lieu jeudi 28 mai.
Comme un signe de leur engagement mutuel, MM. Akýncý et Anastasiades ont convenu de travailler ensemble sur un certain nombre de mesures de renforcement de la confiance mutuelle qui profiteront aux deux communautés. Le Secrétaire général espère s’entretenir séparément avec les dirigeants et M. Eide, si possible aujourd'hui.
Yémen
L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Ismail Ould Cheikh Ahmed, a achevé, hier, sa première visite au Yémen. Tout en notant une réduction de l’intensité des activités militaires, l’Envoyé spécial a exprimé sa profonde préoccupation devant les violations sporadiques de la pause humanitaire. Il a exhorté toutes les parties à adhérer pleinement à l’arrêt convenu des hostilités pour le reste de la période de cinq jours et à faciliter l’acheminement de l’aide d’urgence en conformité avec leurs obligations découlant du droit international humanitaire.
Afin de permettre aux Nations Unies de fournir l’assistance humanitaire nécessaire, l’Envoyé spécial a réitéré les appels antérieurs du Secrétaire général afin que toutes les parties veillent à ce que les organisations humanitaires et leurs partenaires disposent d’un accès sûr et fiable dans le pays. L’Envoyé spécial appelle toutes les parties à éviter toute action qui porterait atteinte à la sûreté et la sécurité des aéroports, des ports et des infrastructures de transport du Yémen. En outre, l'Envoyé spécial encourage la levée du blocus actuel pour permettre l’importation de carburant, de nourriture et de médicaments et faciliter le retour des ressortissants yéménites qui sont bloqués à l’étranger.
Lors de son déplacement au Yémen, l’Envoyé spécial a eu des entretiens avec les dirigeants des groupes politiques, ainsi que de la société civile. Avant son arrivée à Sanaa, il s’est rendu dans plusieurs pays de la région, y compris l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Il va maintenant poursuivre ses consultations dans la région afin de faire en sorte que la communauté internationale et les pays de la région travaillent de concert pour aider à l’instauration de la paix au Yémen et au retour d’un dialogue inclusif dirigé par les Yéménites eux-mêmes sur l’avenir de leur pays.
La trêve humanitaire au Yémen est largement respectée et va permettre aux institutions humanitaires des Nations Unies et leurs partenaires de reconstituer les stocks de nourriture, de carburant et de fournitures médicales dans les zones du pays où elles ont accès, a déclaré, aujourd’hui, le Coordonnateur humanitaire au Yémen. La trêve va également permettre aux organisations d’acheminer une aide d’urgence en plus grande quantité dans le pays.
Le Coordonnateur humanitaire, M. Johannes Van Der Klaauw, qui s’est exprimé devant la presse à Sanaa, a déclaré que les frappes aériennes et les combats sur le terrain ont jusqu’à présent causé la mort d’au moins 1 600 personnes et blessé plus de 6 200 personnes. Le nombre de personnes nouvellement déplacées atteint 450 000, alors que plus de 29 000 personnes ont quitté le pays ces deux derniers mois.
Les organisations humanitaires mettent à profit la pause humanitaire pour remédier aux besoins alimentaires d’au moins 700 000 Yéménites, fournir des abris d’urgence à 55 000 personnes, prodiguer des soins de santé de première nécessité à 500 000 personnes et utiliser les 3,5 millions de vaccins pour enfants dans le pays.
Les partenaires des Nations Unies ont récemment livré 430 000 litres de carburant au Yémen, bien que les organisations éprouvent encore des difficultés pour les acheminer aux hôpitaux et aux installations de pompage en eau.
Le régime d’inspection lié à l’embargo sur les armes a empêché la livraison -par avion ou par bateau- de marchandises commerciales. Le régime d’inspection actuel doit être simplifié et assoupli afin que les importations commerciales et humanitaires de carburant, de nourriture et d’autres biens de première nécessité puissent reprendre.
Iraq
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Iraq, M. Ján Kubiš, a condamné l’incident odieux survenu hier lorsque des éléments criminels aux intentions séditieuses ont attaqué le bâtiment de la Fondation sunnite dans le quartier d’A’dhamiyya, mettant le feu à plusieurs maisons et causant la mort et blessant les personnes innocentes piégées à l’intérieur du bâtiment.
Il a félicité le Premier Ministre, les forces de sécurité, les dirigeants politiques, ainsi que les érudits et dignitaires religieux d’A’dhamiyya qui, avec l’appui des résidents locaux, ont réagi avec sagesse, ce qui leur a permis de reprendre rapidement le contrôle de la situation et de déjouer la tentative de provocateurs d’attiser les tensions sectaires dans la région.
Libye
La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) indique que les groupes armés en Libye sont responsables d’enlèvements de civils, y compris de mineurs, sur la base de leur origine réelle ou supposée, de leur opinion, de leur famille et de leur affiliation politique.
La Mission a déclaré que les personnes enlevées, qui courent généralement le risque d’être torturées et de subir d’autres mauvais traitements, sont souvent privées de tout contact avec leurs familles. Certaines sont mortes en détention, ayant probablement été exécutées ou torturées à mort.
Soulignant que les prises d’otages, les actes de torture et les assassinats constituent des crimes de guerre, la Mission a averti que les responsables qui ont commis, commandité ou n’ont pas empêché de tels crimes alors qu’ils étaient en position de le faire sont pénalement responsables, y compris devant la Cour pénale internationale (CPI).
Asie du Sud-Est
Alors que quelque 6 000 migrants rohingyas et bangladeshis seraient sur des embarcations de fortune dans les eaux d’Asie du Sud-Est, et que trois pays mettent en œuvre une politique consistant à repousser ces bateaux en mer, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a exhorté, aujourd’hui, les gouvernements de la région à prendre des mesures rapides pour sauver des vies.
Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Al-Hussein, s’est dit choqué par des informations selon lesquelles la Thaïlande, l’Indonésie et la Malaisie ont repoussé ces bateaux remplis de migrants vulnérables en mer, ce qui se traduira inévitablement par de nombreuses morts.
L’accent devrait être mis sur les moyens de sauver des vies, et non de les mettre encore plus en danger, a insisté le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, en ajoutant que certaines informations selon lesquelles un nouveau bateau aurait reçu des provisions avant d’être repoussé, hier, vers la mer par la marine thaïlandaise étaient incompréhensibles et inhumaines.
Il a estimé que les gouvernements de la région avaient besoin de répondre à cette crise en partant du principe selon lequel les migrants, quel que soit leur statut juridique ou leur origine, sont des gens dotés de droits qui doivent être respectés. Criminaliser des gens aussi vulnérables, en particulier les enfants, et les mettre en détention n’est pas la solution, a-t-il rappelé.
Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) s’est dit aujourd’hui très inquiet au sujet de la situation des enfants et de leurs familles entassés sur des bateaux dans les mers d’Asie du Sud-Est.
L’UNICEF a dit que ces enfants avaient besoin, et en avaient le droit, d’une aide et d’une protection urgentes. Il a indiqué qu’il partageait l’émoi du Secrétaire général au sujet d’informations selon lesquelles certains pays refusent l’entrée d’embarcation transportant des réfugiés et des enfants migrants.
Les enfants actuellement coincés sur des embarcations ont besoin d’une aide humanitaire immédiate afin d’assurer leur sécurité. Ils ont aussi besoin d’une aide à long terme pour déterminer leur statut et leur fournir un environnement sain dans lequel leurs droits seront pleinement respectés.
Hier, le Bureau du Porte-parole avait publié une déclaration par laquelle le Secrétaire général a exprimé son inquiétude au sujet de la crise qui se développement dans la mer d’Andaman et le détroit de Malacca. Cette déclaration est disponible en ligne. Le Secrétaire général et le Vice-Secrétaire général ont l’intention de suivre ces questions en appelant les dirigeants de la région dans les prochains jours.
Invité du Point de presse
La Représentante spéciale du Secrétaire général et Chef de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), Mme Ellen Margrethe Løj, est l’invitée, aujourd’hui, du Point de presse
Le Porte-parole du Secrétaire général a ensuite annoncé que le Cabo Verde est devenu le quatre-vingt-septième État Membre à avoir réglé la totalité de ses contributions au budget de l’Organisation des Nations Unies.
La semaine à venir au Nations Unies
Samedi 16 mai
À Washington D.C., le Secrétaire général prononcera le discours de fin d’année lors de la cérémonie de remise des diplômes pour la promotion 2015 de l'École des affaires étrangères de l'Université de Georgetown.
Dimanche 17 mai
Journée mondiale des télécommunications et de de la société de l'information.
Lundi 18 mai
Début de la visite du Secrétaire général en République de Corée.
Ouverture de la soixante-neuvième session du Comité sur les droits de l’enfant à Genève. Les travaux se poursuivront jusqu’au 5 juin.
À Genève, l’Organisation internationale du Travail (OIT) présentera son rapport phare: Perspectives pour l’emploi et le social dans le monde – Tendances 2015 (WESO) à 9 h 30, dans la salle III. Le rapport sera sous embargo jusqu’au 18 mai à 22 heures GMT.
Mardi 19 mai
En République de Corée, le Secrétaire général ouvrira le Forum mondial sur l’éducation et d’autres événements de l’ONU.
Dans la matinée, réunion du Conseil de sécurité sur la Mission des Nations Unies pour l’assistance en Somalie (MANUSOM). Consultations sur le Moyen-Orient dans l’après-midi.
À 13 h 15 dans la salle de conférence 8, le Groupe de l’état de droit des Nations Unies organisera conjointement une table ronde sur le Processus multilatéral d’élaboration des traités: Perspectives sur les petits États et l’état de droit.
À Genève, conférence de presse de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) sur la création de la couverture maladie universelle pour les réfugiés de Palestine à midi, dans la salle III.
Mercredi 20 mai
Le matin, consultations du Conseil de sécurité sur le Yémen.
Jeudi 21 mai
Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement.
Conférence de presse sur les résultats du Forum sur l’énergie durable pour tous à 12 h 45, en salle S-237.
Le Département des affaires économiques et sociales (DAES) tiendra une séance d’information sur l’examen triennal de 2015 de la liste des pays les moins avancés (PMA) à 13 h 15, dans la salle de conférence 8.
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Groupe de l’état de droit des Nations Unies organiseront conjointement une table ronde sur L'enregistrement des naissances: Passeport pour la protection, à 13 h 15, dans la salle de conférence 11.
Vendredi 22 mai
Journée internationale pour la diversité biologique.
Début de la visite du Secrétaire général Viet Nam.
À Genève, projection d'un documentaire intitulé Go On, à la veille de la Journée internationale de l’élimination de la fistule obstétricale (23 mai) à 13 h 15, dans la salle de conférence 11. Le documentaire porte sur le travail de la Fondation Hamlin Fistula, en Éthiopie.