En cours au Siège de l'ONU

DBF150513

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 13 mai 2015

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:

Burundi

Naturellement, l’ONU suit avec une grande préoccupation l’évolution de la situation au Burundi.

Le Secrétaire général appelle instamment toutes les parties à faire preuve de calme et de retenue.  Il rappelle à tous les dirigeants burundais la nécessité de préserver la paix et la stabilité d’un pays qui a souffert douloureusement des derniers accès de violence. 

L’ONU évalue l’évolution d’une situation qui est encore assez illisible.  L’Organisation est en contact avec l’Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs, M. Saïd Djinnit, qui est actuellement à Dar-es-Salam pour le Sommet de la Communauté des États d’Afrique de l’Est.

Pakistan

Dans une déclaration publiée aujourd’hui, le Secrétaire général condamne dans les termes les plus forts l’attaque terroriste perpétrée aujourd’hui contre un bus à Karachi qui aurait tué au moins 45 personnes et blessé de nombreuses autres parmi la communauté ismaélite. 

Yémen

La Coordonnatrice des secours d’urgence, Mme Valerie Amos, a salué le début de la pause humanitaire au Yémen qui devrait permettre aux agences humanitaires et à leurs partenaires d’intensifier la fourniture d’une aide vitale aux personnes qui en ont désespérément besoin.

Dans la déclaration qu’elle a publiée hier soir, Mme Amos appelle toutes les parties au conflit à respecter cette pause vitale des hostilités, laquelle offre un répit aux civils et permet la fourniture de nourriture, de médicaments et autres articles essentiels aux populations piégées dans les zones de conflit.

Compte tenu du rôle des Nations Unies dans la coordination des activités de secours, de manière impartiale et neutre, Mme Amos demande que l’aide humanitaire soit acheminée à travers les canaux des Nations Unies et des organisations humanitaires internationales existants.  Il est essentiel que l’aide ne soit pas politisée.

Selon les estimations, un million de personnes devraient recevoir l’aide si les médicaments, l’eau, les services sanitaires, les abris, les articles ménagers, la protection, la nutrition et la nourriture sont fournis comme prévu pendant la pause.  Plus de trois millions de personnes bénéficieront de l’aide que les partenaires de l’ONU distribueront et stockeront pendant la pause, pour autant que les plans de transport soient mis en œuvre comme prévu.

Par ailleurs, les journalistes ont été informés hier soir du début de la première visite de M. Ismail Ould Cheikh Ahmed au Yémen, en tant qu’Envoyé spécial du Secrétaire général.  M. Ould Cheikh Ahmed tiendra des consultations élargies à toutes les entités et groupements politiques, à la société civile ainsi qu’aux représentants des jeunes et des femmes pour examiner les moyens de reprendre aussi tôt que possible les pourparlers politiques sous les auspices des Nations Unies.

Syrie

Dans le cadre des consultations de Genève, l’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, s’est entretenu aujourd’hui dans la ville suisse avec le Président et Fondateur du Mouvement de la société pluraliste, M. Randa Qaisi. 

Il a aussi poursuivi ses rencontres avec les représentants de la société civile au cours de réunions qui ont surtout porté sur les différentes perspectives et initiatives pour appuyer le peuple syrien dans la recherche de la paix.  Elles ont aussi porté sur la détérioration de la situation en Syrie et les problèmes humanitaires croissants.

M. de Mistura a souligné qu’un des objectifs des consultations de Genève est d’aider les Nations Unies à comprendre toute la diversité des perspectives et des idées sur le règlement du conflit qui s’aggrave en Syrie.  Il a réitéré l’urgence de trouver une solution politique et de n’épargner aucun effort pour alléger les souffrances des populations et leur sauver la vie.

Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité a entendu aujourd’hui une déclaration du Secrétaire général au cours de son débat public sur les armes légères et de petit calibre.  Le Secrétaire général a prévenu que le détournement des armes, y compris les stocks des gouvernements, alimentent encore plus les conflits et permettent aux rebelles, aux gangs, aux organisations criminelles, aux pirates, aux groupes terroristes et aux insurgés d’augmenter leur puissance de feu.

Le Conseil a aussi entendu le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Al Hussein, qui a souligné que les petites armes n’ôtent pas seulement la vie mais elles tuent aussi l’économie et les liens sociaux sur lesquels se construisent toutes les institutions collectives et le progrès.  

Migration/Asie

S’agissant de la crise liée aux migrants du Myanmar et du Bangladesh, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est déclaré extrêmement inquiet des informations indiquant que l’Indonésie et la Malaisie auraient repoussé des embarcations transportant des gens vulnérables du Myanmar et du Bangladesh.

Lundi dernier, la marine indonésienne a déclaré qu’elle avait escorté un bateau sans dire s’il s’agit d’un changement dans la politique gouvernementale.  Hier, l’agence maritime de l’ordre de la Malaisie a annoncé qu’elle ne laisserait aucun bateau accoster à moins qu’il ne soit hors d’état de naviguer ou qu’il fasse naufrage.

Les conflits et les persécutions forçant de plus en plus de gens à rechercher la sécurité au-delà des frontières, le HCR n’a cessé de souligner l’importance de porter secours en haute mer.  Pour sa part, le Secrétaire général est préoccupé par la situation de ces migrants du Myanmar et du Bangladesh.  Tout comme en Méditerranée, la priorité doit être de sauver des vies et de respecter l’impératif humanitaire.

Le Secrétaire général appelle à une solution globale qui tienne compte des causes sous-jacentes dans les pays d’origine et de transit.  Il appelle aussi à des mesures de protection viables dans les pays de destination. 

Le Secrétaire général condamne la montée de réseaux criminels qui profitent du trafic des migrants et appelle les autorités judiciaires à les poursuivre conformément à la loi, y compris la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et son Protocole sur le trafic des migrants.

République démocratique du Congo (RDC)

Un rapport publié aujourd’hui révèle les graves violations du droit international humanitaire commises par les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle ougandais, dans le territoire de Beni, dans l’est de la RDC, pendant le dernier trimestre de 2014.

Ces violations, qui sont à la fois systématiques et extrêmement brutales, peuvent être qualifiées de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, selon le rapport.

Entre le 1er octobre et le 31 décembre 2014, au moins 237 civils ont été tués, y compris 65 femmes et 35 enfants, par les combattants des ADF à Beni.  Au total, ces combattants ont attaqué 35 villages.

Au moins 300 personnes, y compris au moins 33 membres des Forces armées de la RDC, ont été arrêtées dans le cadre des enquêtes menées par les autorités congolaises sur les massacres de Beni.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Zied Ra’ad Al Hussein, a salué ces premières étapes vers la justice, mais a lancé un appel urgent aux autorités congolaises pour qu’elles redoublent d’efforts et traduisent en justice tous ceux qui sont impliqués.

Par ailleurs, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) a indiqué qu’elle a déployé deux hélicoptères d’attaque pour appuyer les opérations de l’Armée congolaise contre les ADF à Beni. 

Il y a une semaine, un convoi tanzanien de la Brigade d’intervention de la Mission était tombé dans une embuscade tendue par des éléments armés des ADF, au cours de laquelle deux Casques bleus ont été tués.

La Mission souligne que c’est la coopération étroite qui protège les civils, les soldats congolais et les Casques bleus.  Elle souligne aussi la nécessité de reprendre totalement la coopération militaire avec l’Armée congolaise dans la lutte contre les ADF mais aussi contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et les autres groupes armés.

Darfour

L’Opération hybride Union africaine-ONU au Darfour (MINUAD) a indiqué qu’elle demeure gravement préoccupée par la mobilisation des deux parties malgré une pause temporaire dans les combats entre les tribus Ma’alia et Reziegat. 

La Mission n’épargne aucun effort pour atténuer l’impact de ces combats sur la population civile.

Elle s’est dite prête à aider les autorités soudanaises à évacuer les plus de 50 blessés à Karthoum pour des soins.  L’Opération a aussi fourni aux autorités médicales de l’État de l’Est-Darfour des médicaments et du matériel chirurgical qui de toute évidence faisaient défaut.

Libye

Après de longues consultations avec les acteurs libyens au cours de ces derniers mois, le Représentant spécial du Secrétaire général en Libye, M. Bernardino Leon, a présenté aux parties, le 27 avril dernier, un projet d’accord sur le gouvernement d’accord national.  La plupart des parties a envoyé sa réaction officielle et les deux côtés ont maintenu leur engagement à participer au dialogue.  M. Leon a dit attendre des parties qu’elles présentent des amendements une fois que tous les commentaires auront été communiqués. 

En parallèle, la Mission en Libye continue d’interagir avec les parties pour trouver un accord sur la sécurité et un cessez-le-feu.  L’ONU a l’intention de convoquer une réunion sur cette question aussi tôt que possible.

Alors que le processus politique continue, la sécurité sur le terrain continue de se détériorer.  Des progrès concrets doivent être faits sur les plans politique et sécuritaire aussi tôt que possible pour stopper le chaos grandissant et mettre la Libye dans la position de traiter des questions capitales auxquelles elle fait face, y compris la menace terroriste croissante.

Népal

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a prévenu que la fourniture de l’aide sera compromise une fois que la période des moussons aura commencé, ces prochaines semaines.  Selon les estimations, 315 000 personnes vivent dans des zones inaccessibles par route.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a indiqué aujourd’hui que les tremblements de terre et les répliques soulignent l’importance des efforts que le Ministère népalais de la santé et l’OMS déploient depuis plus d’une décennie pour que les principaux hôpitaux, les infrastructures de santé et leur personnel soient prêts face aux situations d’urgence et aux catastrophes naturelles.

Santé

L’année 2015 est la date butoir des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les Statistiques de la santé dans le monde, publiées aujourd’hui par l’OMS, évaluent les progrès vers les objectifs liés à la santé dans chacun des 193 pays où les données sont disponibles.

Le bilan est mitigé: à la fin de cette année, si les tendances actuelles se confirment, le monde aura réalisé les objectifs fixés en matière de VIH/sida, de paludisme, de tuberculose et d’accès à l’eau potable.

Le monde aura aussi fait des progrès substantiels dans la réduction de la malnutrition chez les enfants, dans la baisse des taux de mortalité maternelle et infantile et dans l’accès à l’assainissement.

Toutefois et malgré de grandes avancées dans la réduction du taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans, moins d’un tiers des 193 pays ont réalisé l’objectif fixé ou sont sur le point de le réaliser cette année.

De même, le nombre de femmes qui meurent des suites d’une complication pendant la grossesse et l’accouchement a été divisé par deux entre 1990 et 2013 mais ce taux ne suffira pas à réaliser l’objectif d’une réduction de 75% d’ici à la fin de l’année.

Pesticides

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation internationale du Travail (OIT) a publié un nouveau guide de formation à la manière d’impliquer les communautés rurales dans la protection des enfants contre les pesticides toxiques utilisés dans l’agriculture.

Près de 100 millions de garçons et de filles âgés de 5 à 7 ans travaillent dans les fermes, dont de nombreux sont directement exposés aux produits chimiques toxiques.

Conférence de presse

Demain à 11 heures, le Département des affaires économiques et sociales (DAES) donnera une conférence de presse sur le lancement de l’édition 2015 de la « Situation économique et sociale » en Asie et dans le Pacifique.

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