Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 12 mars 2015
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:
Point de presse
Le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique (OSAA) a fait un Point de presse sur le thème « Les femmes et filles africaines évoquent la paix, la sécurité et le développement en Afrique ».
Déclaration du Secrétaire général sur la Syrie
Le peuple syrien se sent de plus en plus abandonné par le monde à l’approche de la cinquième année de la guerre qui déchire leur pays. Eux et leurs voisins continuent de souffrir sous les yeux d’une communauté internationale toujours divisée et incapable de prendre des mesures collectives pour arrêter les tueries et la destruction.
En mars 2011, des milliers de civils syriens descendus dans la rue pacifiquement ont appelé à des réformes politiques. Cette demande légitime a été accueillie avec une réaction violente des autorités syriennes. Au fil du temps, des civils ont pris les armes pour répliquer, les puissances régionales s’y sont mêlées et des groupes radicaux y ont pris pied.
Aujourd’hui, plus de 220 000 Syriens ont été tués. Près de la moitié des hommes, des femmes et des enfants du pays ont été contraints à fuir leurs foyers. Plus de quatre millions de personnes ont cherché refuge dans des pays voisins, tandis que 7,6 millions ont été déplacées à l’intérieur de la Syrie. Chaque jour occasionne plus de pertes humaines, de déplacements de population et de dégâts matériels, soulevant la perspective redoutable de l’effondrement total de ce pays et de conséquences encore plus graves dans la région.
Alors que le monde tourne son attention à juste titre vers la menace à la paix et à la sécurité régionale et internationale que posent des groupes terroristes comme Daesh, nous devons nous intéresser en particulier au sort du peuple syrien. Il est impératif de mettre fin au conflit mortel en Syrie si nous voulons éteindre les feux de l’extrémisme violent et du sectarisme qui brûlent dans toute la région.
Les Nations Unies continuent de fournir tous les jours une assistance vitale au peuple syrien. À Alep, l’Envoyé spécial pour la Syrie, M. de Mistura travaille sans relâche en faveur d’une suspension de l’utilisation d’armes lourdes pour permettre à l’ONU d’apporter une aide humanitaire supplémentaire à la population de la ville assiégée. Plus tard ce mois-ci, je vais présider une conférence internationale d’annonces de contributions au Koweït pour recueillir des fonds pour aider le peuple syrien et les pays de la région qui portent le lourd fardeau de l’accueil de millions de réfugiés syriens. J’espère que la réponse à cette occasion sera très généreuse. Je remercie le Gouvernement du Koweït pour accueillir l’événement pour la troisième fois.
L’aide humanitaire ne peut que soulager la souffrance de la Syrie, pas arrêter la guerre. Pour ce faire, une solution politique à ce conflit insensé s’impose. J’appelle la communauté internationale à s’unir et à apporter son plein soutien aux efforts de l’ONU pour la mise en place d’une transition politique inclusive menée par les Syriens et fondée sur le Communiqué de Genève, et qui répond aux aspirations du peuple syrien pour la liberté, la dignité et la justice. Il appartient également aux parties syriennes elles-mêmes, en particulier le Président Bachar al-Assad, de prendre des mesures énergiques pour mettre fin à l’effusion de sang et démarrer un processus politique. Les gouvernements ou les mouvements qui aspirent à la légitimité ne massacrent pas leur propre peuple.
Le manque de responsabilité en Syrie a entraîné une augmentation exponentielle du nombre des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et d’autres violations des droits de l’homme. Chaque jour apporte son lot de nouvelles horreurs: exécutions, arrestations arbitraires généralisées, enlèvements et disparitions ainsi que l’emploi systématique de la torture en détention, des bombardements aveugles de zones civiles, y compris avec des barils d’explosifs, des tactiques de siège et de famine, l’utilisation d’armes chimiques, et des atrocités commises par Daesh et d’autres groupes extrémistes.
Nous avons une responsabilité vis-à-vis du peuple syrien de ne pas laisser impunis ces crimes graves commis au cours des quatre dernières années. Le Conseil de sécurité a par le passé montré sa capacité d’agir contre l’utilisation d’armes chimiques en Syrie et d’imposer l’acheminement de l’aide humanitaire aux Syriens dans le besoin. J’invite le Conseil de sécurité à prendre des mesures vigoureuses pour résoudre cette crise et montrer la voie à suivre.
Travaillons ensemble à présent pour édifier un avenir meilleur pour le peuple de Syrie et de la région. Nous ne pouvons pas esquiver cette responsabilité collective.
Aide humanitaire en Syrie
Toujours au sujet de la Syrie, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance indique que quelque 14 millions d’enfants de la région souffrent de l’escalade du conflit qui frappe la Syrie et l’Iraq. La situation de plus de 5,6 millions d’enfants à l’intérieur de la Syrie demeure la plus grave, y compris le plus de deux millions d’enfants qui vivent dans les régions du pays privées en grande partie de l’aide humanitaire en raison des combats ou d’autres facteurs. Quelque 2,6 millions d’enfants syriens ne sont toujours pas scolarisés à ce jour.
Hier après-midi, nous avons lancé un appel public, aux États Membres, aux dirigeants du monde et à la communauté humanitaire dans son ensemble à leur participation à la campagne du média social « #WhatDoesItTake » pour exprimer leurs frustrations au sujet de la détérioration de la situation humanitaire et adresser un message de solidarité au peuple syrien pour qu’il n’abandonne pas l’espoir. La Secrétaire générale adjointe, Mme Valerie Amos a affirmé que les Syriens ont besoin de paix maintenant, et de savoir que la communauté internationale est engagée à assurer l’avenir de leurs enfants.
S’agissant toujours de la Syrie, le Haut-Commissariat pour les réfugiés a rappelé aujourd’hui que la plupart des près de quatre millions de réfugiés en Turquie, au Liban, en Jordanie, en Iraq et en Égypte n’envisagent aucune possibilité de retour au foyer à court terme, et n’ont que de faibles espoirs de reprendre leur vie en exil. Plus de la moitié de tous les réfugiés syriens au Liban vivent dans des habitations précaires, contre un tiers l’an dernier, posant un problème constant en matière de sécurité et pour les garder au chaud. Une enquête auprès des 40 000 familles syriennes des zones urbaines de la Jordanie a révélé que deux tiers d’entre eux vivaient en-dessous du seuil de pauvreté absolue.
Japon
Le Secrétaire général est parti aujourd’hui au Japon.
Sa première étape sera la ville de Sendai, dans le nord du pays, où il participera à la troisième Conférence mondiale sur la prévention des risques de catastrophe, qui s’ouvre samedi.
Le Secrétaire général rencontrera à cette occasion les dirigeants participant à la Conférence, dont le Premier Ministre japonais, M. Abe, et assistera à plusieurs manifestations en marge de la conférence.
Il visitera également les régions et s’entretiendra avec des personnes touchées par le tremblement de terre et le tsunami de mars 2011.
Le lundi, il se rendra à Tokyo, où il prendra la parole lors d’une manifestation marquant le soixante-dixième anniversaire de l’Organisation des Nations Unies.
Ebola
Vous avez vu sans doute que l’agent de santé du Royaume-Uni vient d’être rapatrié de la Sierra Leone.
L’Envoyé spécial du Secrétaire général sur le virus Ebola, M. David Nabarro, a indiqué que cet incident servait de rappel du courage des intervenants nationaux et internationaux qui s’exposent à des risques quotidiens pour lutter contre Ebola et aider les peuples de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone.
Il a affirmé que leur sacrifice est digne d’éloges et que leur abnégation et détermination faisaient la différence dans la lutte contre Ebola. M. Nabarro a rappelé que l’épidémie ne sera vaincue tant que le dernier cas n’aura pas été identifié et traité.
Pour ce faire, a-t-il souligné, nous nous appuyons sur les intervenants qui persistent dans leur travail. Nous avons besoin de leur aide tant que la tâche n’aura pas été menée à bien et nous devons rester vigilants tant que nous n’aurons pas traité le dernier cas de cette épidémie.
Hépatite B
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié aujourd’hui ses premières directives en matière de traitement de l’hépatite B, une infection virale qui attaque le foie et entraîne plus de 650 000 décès par an, qui surviennent pour la plupart dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Les nouvelles directives proposent une approche simplifiée des soins dispensés aux personnes vivant avec l’hépatite B.
Aviation
Le Conseil de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) à Montréal a nommé Mme Fang Liu, de la Chine, comme sa nouvelle Secrétaire générale pour une période de trois ans à partir du 1er août.
Mme Liu remplace M. Raymond Benjamin, de la France, qui a occupé le poste pendant deux mandats successifs depuis 2009. Elle devient la première femme à être nommée à la tête de l’agence spécialisée des Nations Unies en matière d’aviation civile. Sa note biographique est sur le site de l’OACI.
Nomination
Le Secrétaire général a annoncé aujourd’hui la nomination de M. Miroslav Jenca, de la Slovaquie, comme nouveau Sous-Secrétaire général aux affaires politiques. Il succèdera à M. Jens Toyberg-Frandzen, du Danemark, auquel le Secrétaire général a exprimé sa reconnaissance pour le leadership et la compétence dont il a fait preuve dans ce poste.
M. Jenca sera chargé, entre autres, de superviser les divisions du Département des affaires politiques portant sur les Amériques, l’Asie et le Pacifique, l’Europe et le Moyen-Orient et Asie occidentale, ainsi que de la Décolonisation et la Division pour les droits des Palestiniens.
Énergie durable pour tous
M. Kandeh Yumkella quitte son poste de Représentant spécial et Chef de la Direction de l’énergie durable pour tous.
Le Secrétaire général a exprimé sa profonde gratitude à M. Yumkella pour le travail remarquable qu’il a accompli tout le long de son mandat, affirmant que M. Yumkella avait fait preuve de vision et dynamisme dans ses fonctions, contribuant à définir l’Objectif de développement durable sur l’énergie.
Des dispositions sont prises à l’heure actuelle pour la mise en place d’un nouveau responsable de cette initiative, qui sera communiquée en temps voulu.
Conférence de presse
Demain à 12 h 45 se tiendra une conférence de presse du Programme des Nations Unies pour le développement à l’occasion du lancement d’une publication intitulée « Evidence Changes Lives: Realizing Evaluation’s Potential to Inform the Global Sustainable Development Goals ».