Réunion de haut niveau sur la République centrafricaine, le 26 septembre 2014
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RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, LE 26 SEPTEMBRE 2014
(Adapté de l’anglais)
Le 26 septembre 2014, le Secrétaire général des Nations Unies a présidé une réunion de haut niveau sur la République centrafricaine, à laquelle ont participé les pays et organisations suivantes: Angola, Bénin,Burundi,Cameroun, République centrafricaine, Chine, République du Congo, République démocratique du Congo, États-Unis, France, Gabon, Guinée équatoriale, Maroc, Nigéria, Royaume-Uni, Fédération de Russie, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Tchad, Banque africaine de développement, Banque islamique de développement, Banque mondiale, Communauté économique des États de l’Afrique centrale, Fonds monétaire international, Organisation internationale de la Francophonie, Organisation de la coopération islamique, Union africaine et l’Union européenne.
Cette réunion a permis aux principales parties prenantes de réaffirmer leur soutien à la République centrafricaine et au rétablissement de la paix et de la stabilité dans le pays. Les participants ont exprimé l’espoir que la dynamique générée par la signature de l’Accord de cessation des hostilités à Brazzaville, en République du Congo, le 23 juillet 2014, la nomination d’un nouveau gouvernement le 24 août 2014 et le transfert d’autorité de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite Africaine (MISCA) à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) le 15 septembre 2014 se traduise par des progrès tangibles. Cette réunion a également encouragé les autorités de transition à adopter et mettre en œuvre sans délais, avec le soutien des partenaires internationaux, y compris la Commission de consolidation de la paix et sa configuration spécifique à la République centrafricaine, les mesures nécessaires à l'aboutissement de la transition, de sorte que la République centrafricaine retrouve la voie de la paix, de la stabilité, du dialogue et de la réconciliation nationale, et du développement.
Tout en se félicitant de la réduction significative de la violence en République centrafricaine, en particulier à Bangui, grâce au déploiement de la MISCA, soutenue par la force française Sangaris et la force de l’Union européenne (EUFOR-RCA), les participants ont exprimé de sérieuses préoccupations quant à la poursuite des violences et des attaques sur les populations civiles et les travailleurs humanitaires dans certaines régions du pays ainsi que des violations persistantes des droits de l’homme et du droit international humanitaire.
Ils ont appelé les signataires de l’accord de cessation des hostilités à respecter résolument et de bonne foi l’esprit et la lettre dudit accord, notamment par leur participation active aux mécanismes de suivi aux niveaux national et local, et ont rappelé que des mesures ciblées seront prises envers les individus et entités qui compromettraient la paix, la stabilité et la sécurité comme le prévoit la résolution du Conseil de sécurité 2134 (2014). Les participants ont exprimé leur soutien à la mise en œuvre de l’accord, particulièrement en ce qui concerne le regroupement envisagé des combattants comme première étape du désarmement, et qui repose en premier lieu sur les autorités centrafricaines. Les participants ont également appelé les autorités de transition à protéger les populations civiles en prenant des décisions concrètes pour restaurer l’autorité de l’État et mettre fin à l’impunité avec le soutien des Nations Unies.
Les participants se sont félicités de la coopération entre l’Union africaine et les Nations Unies qui a permis le succès du transfert d’autorité de la MISCA à la MINUSCA. Ils ont exprimé leur profonde gratitude pour le rôle important joué par la région, notamment les déploiements de la Force multinationale de l'Afrique centrale (FOMAC), de la Force multinationale en Centrafrique (FOMUC), de la Mission de consolidation de la paix en Centrafrique (MICOPAX) et de la MISCA, et ont rendu hommage à ceux qui ont perdu la vie au service de la paix. Les participants se sont félicités du transfert des contingents de la MISCA sous la responsabilité des Nations Unies au sein de la MINUSCA. Ils ont affirmé la nécessité du déploiement complet et le plus rapidement possible des contingents militaires, de police et civil de la MINUSCA, et ont appelé les États Membres à fournir les éléments de soutien manquants. Les participants ont souligné l’importance de la mise en œuvre intégrale de la résolution 2149 (2014) du Conseil de sécurité, qui réaffirme les priorités telles que la protection des civils, le soutien au processus politique et au rétablissement de l’autorité de l’État.
Les participants ont souligné le rôle majeur joué par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, et les pays d’Afrique centrale au cours de ces dernières années pour soutenir un retour à la paix et la sécurité en République centrafricaine. Ils se sont félicités du rôle essentiel joué par le Médiateur international, le Président de la République du Congo, M. Denis Sassou Nguesso, avec le soutien de l’Union africaine et des Nations Unies et les dirigeants de la région, et les ont invités à continuer à soutenir la Transition.
Les participants se sont accordés sur le fait qu’une solution durable à la situation en RCA nécessite l’engagement de l’ensemble de la population centrafricaine dans un processus politique inclusif. Ils ont appelé les parties prenantes centrafricaines, en particulier les membres des groupes armés de renoncer à la violence et à tout acte qui pourrait mettre en péril la cohésion nationale et l’intégrité territoriale, et de résoudre leurs différends par des moyens pacifiques, y compris un dialogue interreligieux/intercommunautaire. Les participants ont également appelé les autorités de transition à agir rapidement pour organiser des consultations au niveau local conformément à l’accord de Brazzaville afin de permettre au peuple centrafricain dans l’ensemble du pays ainsi qu’à ceux qui ont trouvé refuge dans les pays voisins d’exprimer leurs opinions sur les défis auxquels la République centrafricaine fait face. Ils ont souligné la nécessité que ces consultations contribuent à un consensus politique élargi sur les réformes de gouvernance, notamment la réforme du secteur de la sécurité, le désarmement, la démobilisation et la réintégration des anciens combattants, le rétablissement de la cohésion sociale et de la cohabitation pacifique des communautés, la restauration de l’État de droit et la lutte contre l’impunité, un développement socioéconomique régional équilibré, et l’accès aux services sociaux. Les participants ont encouragé les autorités de transition à accélérer immédiatement les préparatifs afin de tenir, dès que cela sera possible, des élections présidentielles et législatives libres, justes, transparentes et inclusives, programmées en février 2015. Ils ont encouragé tous les Chefs d’État et de gouvernement, ainsi que les bailleurs, à soutenir ces processus menés par les autorités centrafricaines.
Les participants ont exprimé leurs profondes préoccupations concernant la situation humanitaire encore précaire et la situation des populations civiles, en particulier les femmes et les enfants exposés à la violence et aux abus, ainsi que les milliers d’enfants associés aux groupes armés, et la crise de sécurité alimentaire imminente. Ils ont pris note des rapports des partenaires humanitaires qui font état de 2,5 millions de personnes dépendant de l’assistance humanitaire sur une population de 4,6 millions d’individus. Les participants ont exprimé leurs préoccupations quant aux insuffisances des moyens financiers visant à soutenir l’assistance humanitaire et ont pressé les bailleurs d’honorer leurs engagements en République centrafricaine et dans les pays voisins. Ils ont salué les efforts consentis par les pays voisins pour l’accueil sur leurs territoires des réfugiés centrafricains. Les participants ont également encouragé les acteurs partenaires du développement et les institutions financières à identifier les modalités de financement des actions humanitaires, de protection et de résilience des populations.
Les participants ont réaffirmé la nécessité de renforcer l’appareil juridique et de lutter contre l’impunité. Ils ont appelé les autorités centrafricaines à prendre sans délai des mesures concrètes, en adoptant notamment, en tant que priorité, la législation nécessaire pour une chambre criminelle spéciale en soutien des mesures temporaires d’urgence prévues par la résolution 2149 (2014) du Conseil de sécurité afin de poursuivre les auteurs de violations des droits de l’homme et des violations du droit international humanitaire et de promouvoir l’entente et la réconciliation nationale avec le soutien de la communauté internationale. Ils ont également appelé les autorités de transition à poursuivre leurs efforts afin de rétablir une présence étatique dans les provinces, à travers notamment la restauration d’une administration judiciaire effective et le rétablissement de la chaîne pénale à travers le pays.
Les participants se sont accordés sur le fait que le rétablissement de la sécurité devrait aller de pair avec un soutien de la communauté internationale pour la restauration de l’autorité de l’État et la reprise économique. Les participants ont souligné l’importance du soutien aux autorités centrafricaines dans la mise en œuvre du plan d’action de reprise économique et à la revitalisation de l’économie. Ils ont souligné le besoin de renforcer la gestion, et la transparence des finances publiques, et la responsabilité, en ciblant notamment la collecte des recettes fiscales et douanières, le contrôle des dépenses, les marchés publics et les pratiques de concession et ils ont ainsi vivement recommandé de poursuivre des initiatives de partenariat efficace entre les autorités centrafricaines et la communauté internationale conformément à la résolution 2149 (2014) du Conseil de sécurité. Les efforts soutenus des autorités centrafricaines dans la mise en œuvre de la feuille de route des actions à prendre conformément à la résolution 2149 (2014) du Conseil de sécurité conduiraient à la création d’un environnement propice à un effort financier de la communauté internationale en 2015, et pourraient être accompagnés par une conférence des donateurs en temps utile afin que la transition soit un succès. À cet égard, les participants ont encouragé les partenaires du développement et les institutions financières internationales à maintenir leur engagement actif pour couvrir les besoins financiers à court et long termes et aider à répondre aux besoins multidimensionnels de la République centrafricaine, aidant ainsi le pays à se relever et se stabiliser.
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