Ukraine: il faut garder la tête froide, conseille le Vice-Secrétaire général, en soulignant l’attachement de l’ONU au règlement pacifique des différends
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UKRAINE: IL FAUT GARDER LA TÊTE FROIDE, CONSEILLE LE VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRAL,
EN SOULIGNANT L’ATTACHEMENT DE L’ONU AU RÈGLEMENT PACIFIQUE DES DIFFÉRENDS
On trouvera ci-après le discours du Vice-Secrétaire général de l’ONU, M. Jan Eliasson, lors de la réunion d’information que le Conseil de sécurité a tenue sur la situation en Ukraine, le 1er mars:
Depuis l’exposé fait hier au Conseil par le Sous-Secrétaire général, M. Fernández-Taranco, plusieurs rapports font état d’une aggravation continue de la situation en Ukraine. En Crimée, des sites clefs tels que des aéroports, des locaux servant aux communications et des bâtiments publics, dont le Parlement régional, continueraient d’être bloqués par des hommes armés non identifiés. Selon d’autres rapports, du personnel armé s’est emparé de bâtiments administratifs régionaux dans plusieurs villes de l’est et du sud de l’Ukraine.
Le nouveau Premier Ministre de la Crimée, Sergeï Aksenov, a fait une déclaration aujourd’hui dans laquelle il appelle le Président Poutine à fournir une assistance afin « d’assurer la paix et la tranquillité sur le territoire de la République autonome de Crimée ». Dans la même déclaration, il a annoncé qu’il prenait le contrôle de la sécurité en Crimée « à titre temporaire ». Il a ordonné à tout le personnel de sécurité de lui déclarer allégeance plutôt qu’aux autorités de Kiev. Suite à l’annonce du déploiement de contingents supplémentaires et de véhicules blindés russes en Crimée, la chambre haute du Parlement de la Fédération de Russie a aujourd’hui approuvé la requête du Président Poutine, qui a demandé à ce que des forces russes soient mobilisées en Ukraine « dans l’attente d’une normalisation de la situation publique et politique dans le pays ».
Néanmoins, il y a, dans cette situation mouvante, quelques signes encourageants. L’un d’entre eux est que Kiev viendrait juste d’annoncer son intention d’élargir le Gouvernement pour y intégrer des représentants de l’est de l’Ukraine. Nous prenons également note du fait que les appels au dialogue entre toutes les autres parties intéressées, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Ukraine, semblent avoir une résonance.
S’agissant des délibérations qui se sont tenues hier au Conseil de sécurité à propos de la mission d’établissement des faits de Robert Serry et de son éventuel déplacement en Crimée, M. Serry était en contact avec les autorités de la République autonome de Crimée. Il est parvenu à la conclusion qu’un déplacement en Crimée aujourd’hui n’était pas possible pour des raisons logistiques. Dans sa déclaration d’aujourd’hui, M. Serry a souligné que s’il s’était rendu en Crimée, il aurait transmis, au nom du Secrétaire général, un message à toutes les parties pour les engager à apaiser la situation et à s’abstenir de tout acte de nature à aggraver une situation déjà tendue. Robert Serry se rendra à Genève aujourd’hui pour rendre compte au Secrétaire général de sa mission en Ukraine et discuter de nouvelles mesures à prendre éventuellement.
Le Secrétaire général est gravement préoccupé par le fait que la situation s’est encore détériorée depuis la séance du Conseil d’hier. À cet égard, j’aimerais réitérer ici les importants messages transmis par le Secrétaire général, dans sa déclaration d’aujourd’hui: « Le Secrétaire général continue de suivre étroitement les évènements qui évoluent gravement et rapidement en Ukraine, dont l’évolution de la situation en Crimée. Il est gravement préoccupé par la détérioration de la situation. Il réitère son appel au plein respect et au maintien de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Le Secrétaire général appelle à un retour immédiat au calme et à un dialogue direct entre toutes les parties concernées pour résoudre la crise actuelle. Il compte s’entretenir très bientôt de la situation en Ukraine avec le Président de la Fédération de Russie, M. Vladimir Poutine. »
J’aimerais dire, pour terminer, qu’en cette heure cruciale, il importe de rappeler la mission de l’Organisation. L’ONU recherche toujours un règlement pacifique des différends. C’est l’essence de la Charte des Nations Unies et c’est ce qui doit nous guider, avant tout, dans cette situation. Il est maintenant temps de calmer les esprits.
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