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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 14 octobre 2014

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

 

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:

Voyages du Secrétaire général

Le Secrétaire général s’est rendu aujourd’hui à Gaza, où il s’est adressé aux journalistes dans les locaux d’une école gérée par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) à Jabalia, zone qui avait été frappée durant le conflit de l’été dernier.  Il a dit qu’il avait eu une journée profondément émouvante et inoubliable, et que la force et le courage des enfants rencontrés étaient une inspiration.  Il a aussi souligné que l’école de Jabalia est ouverte, et que, de site d’une terrible tragédie, elle est devenue un symbole de ténacité, d’éducation et de la possibilité de jours meilleurs.  Il a ajouté qu’il ne pouvait pas y avoir de paix au Proche-Orient, ni de sécurité en Israël, tant que la crise couve à Gaza. Le cycle reconstruction et de destruction doit être rompu.

Plus tôt, le Secrétaire général avait rencontré les ministres du Gouvernement d’union nationale de la Palestine.  Il a dit aux journalistes avoir souligné lors de ses rencontres avec des responsables israéliens et palestiniens qu’il n’y a pas d’espoir pour la stabilité à long terme à Gaza si on ne s’attaque pas aux causes sous-jacentes du conflit.  Cela inclut à la fois la levée du blocus de Gaza et la prise en compte des inquiétudes légitimes qu’éprouve Israël en matière de sécurité.  Le Secrétaire général a dit qu’il était heureux d’annoncer l’arrivée aujourd’hui à Gaza du premier camion apportant des matériaux de construction, ce qui a été rendu possible à la suite d’un accord sur un mécanisme temporaire de surveillance de l’usage de ces matériaux.

Le Secrétaire général a aussi rencontré un groupe de familles forcées à quitter leur logement durant le conflit et logées dans un abri pour personnes déplacées, qui ont perdu des proches au cours du conflit.  Il a partagé leurs inquiétudes concernant l’arrivée de l’hiver.  Le Secrétaire général a ensuite visité un projet du Programme des Nations Unies pour le développement destiné à soutenir les pêcheries, où il a rencontré la seule femme titulaire d’une licence de pêche à Gaza.  Il s’est ensuite rendu dans le sud d’Israël, où il a visité le kibboutz Ein Hash Losa et a rencontré une douzaine de membres d’une famille touchée par ses tirs de roquettes et affectée par l’activité provenant des tunnels de Gaza.

Ebola

Le Chef de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), Mme Karin Landgren, a annoncé le décès aujourd’hui du bénévole atteint par le virus Ebola qui travaillait dans l’équipe médicale de la Mission des Nations Unies au Libéria, et avait été évacué en Allemagne pour y être soigné.  C’est le deuxième décès dû au virus Ebola parmi les membres de la MINUL, après un autre cas probable ayant entraîné la mort d’un employé le 25 septembre.  Les collègues de la MINUL sont attristés par cette nouvelle tragique alors qu’ils poursuivent leur travail en cette période très difficile.  Nos pensées vont à la famille et aux proches du disparu.

M. Anthony Banbury, Chef de la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre Ebola (MINUAUCE), a déclaré que cette triste perte faisait ressortir l’importance d’une réaction urgente et immédiate de la communauté internationale pour soutenir les efforts des courageux travailleurs sanitaires au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée.

À Genève, l’Organisation mondiale de la Santé a annoncé qu’il y avait désormais 8 914 cas et 4 447 décès.  Ici à New York, le Conseil de sécurité tient une réunion sur Ebola cet après-midi.  Pour ce qui est du soutien international à la lutte contre Ebola, deux initiatives du système onusien sont à signaler.

L’Agence internationale de l’énergie atomique a annoncé qu’elle fournirait des équipements de diagnostic spécialisés pour aider la Sierra Leone dans les efforts menés pour vaincre l’épidémie.  Cette aide sera ensuite étendue au Libéria et à la Guinée.  Il s’agira de compléter les moyens du pays à faire des diagnostics rapides d’Ebola avec le procédé dit de transcription inverse de réaction en chaîne par polymérase (RT-PCR).  Des diagnostics précoces, combinés avec des soins appropriés, augmentent les chances de survie des personnes atteintes et aident à enrayer la contagion en permettant d’isoler et de traiter les malades plus rapidement.

D’autre part, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) organise cette semaine une conférence sur les survivants d’Ebola à Kenema, dans le sud-est de la Sierra Leone.  Cette conférence prévoit une rencontre entre des survivants d’Ebola sierra-léonais et des praticiens de l’aide psycho-sociale et psychologique, afin que les survivants puissent aider à la lutte contre Ebola dans leurs communautés.

Conseil de sécurité

Ce matin le Conseil de sécurité a adopté deux résolutions à l’unanimité.

Il a prorogé jusqu’au 28 février 2015, le mandat de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), chargée notamment de contrôler la zone frontalière entre le Soudan et le Soudan du Sud et d’y protéger civils et travailleurs humanitaires.  Il a également prolongé le mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).

Après cela, Nicholas Kay, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), a participé aux discussions du Conseil par visioconférence.  Il a dit qu’en dépit de progrès politiques, la Somalie continuait à faire face à de graves difficultés.  Il est urgent d’agir pour améliorer la sécurité, le développement, et les conditions politiques et humanitaires dans le pays, a-t-il indiqué.

Près de 3 millions de personnes dépendent actuellement d’une aide extérieure  pour subvenir à leurs besoins les plus élémentaires, parmi elles, un million n’ont pas assez à manger.

Concernant toujours la Somalie, l’ONU, l’Union africaine, l’Union européenne et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) ont salué l’accord intervenu entre le Gouvernement somalien et l’État somalien du Puntland pour reprendre les relations et œuvrer ensemble à la paix et au renforcement de l’État.

Iraq

Le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Ivan Šimonović, est arrivé hier en Iraq où il restera jusqu’au 19 octobre.  Durant sa visite M. Šimonović évaluera la situation des droits de l’homme dans le pays, appellera à une protection renforcée des civils, et discutera des façons de prévenir de nouvelles violations des droits de l’homme.  Il rencontrera des membres du nouveau gouvernement, de la Commission parlementaire chargée des droits de l’homme, et du Haut-Commissariat iraquien pour les droits de l’homme, ainsi que des représentants de la société civile et des personnes déplacées de la région du Kurdistan iraquien.

Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), la dernière offensive de l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL) contre la ville de Hit, dans la province d’Anbar en Iraq, a déclenché une nouvelle vague de déplacements de populations dans le centre de l’Iraq alors que le nord de l’Iraq a accueilli des réfugiés en nombre croissant venant de Kobani, en Syrie, via la Turquie.  On estime qu’après la capture d’Hit, située à 180 km de Bagdad, par l’EIIL et des groupes affiliés, quelque 180 000 personnes ont fui la ville et sa région ces derniers jours.  Beaucoup se sont réfugiés chez des proches et des amis, ainsi que dans des écoles, des mosquées et des abris publics qui accueillent déjà de plus en plus de personnes déplacées en Iraq.

Parallèlement, dans le nord de l’Iraq, un nombre croissant de Kurdes syriens venus de Kobani ont trouvé refuge dans la province de Dohuk.  Quelque 5 400 Syriens de Kobani sont maintenant entrés en Iraq, dont 3 600 ces trois derniers jours.  On s’attend à ce que 10 000 à 15 000 autres traversent la frontière dans les jours qui viennent.

République centrafricaine

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a fait état d’une situation relativement stable mais très tendue à Bangui.

Une série d’incidents violents ont eu lieu depuis le 7 octobre à Bangui, et la Mission a aussi été visée par des manifestations et des attaques.

La MINUSCA a adopté une position énergique pour réagir aux événements de Bangui, en coordination avec la Force de maintien de la paix de l’Union européenne et l’opération française Sangaris.  Sur le front politique, le Représentant spécial du Secrétaire général en RCA, M. Babacar Gaye, a immédiatement ouvert le dialogue avec la Présidente Catherine Samba Panza, les membres du G-8, et les partenaires internationaux pour contenir la violence, et appeler toutes les parties à revenir au dialogue.  Aujourd’hui il a rencontré le médiateur régional à Brazzaville.

La Mission a également renforcé ses patrouilles dans la capitale, et elle continue à travailler à trouver des solutions à la situation de sécurité avec le Groupe de travail de Bangui.  Le 11 octobre, la MINUSCA est intervenue et a repoussé une attaque d’une centaine de combattants anti-Balaka près de la résidence de la Présidente de transition, Mme Samba Panza.  Les patrouilles ont été renforcées dans la zone.  La Mission reste en alerte et continue à œuvrer à ce que les parties reviennent au dialogue.

Sur le front humanitaire, le HCR a dit que selon les dernières informations reçues, la récente flambée de violence avait fait 6 500 personnes déplacées, mais qu’il pourrait y en avoir beaucoup plus.  Le HCR appelle toutes les parties à respecter le travail humanitaire et à permettre le plein accès des organisations de secours auprès des milliers de personnes déplacées en détresse.

Soudan du Sud

Selon la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), plus de 25 000 personnes déplacées ont été relogées depuis juin.  Des sites dédiés à la protection des civils, adjacents des bases de la MINUSS, ont été construits dans la capitale, Juba, ainsi qu’à Malakal dans l’État du Haut-Nil, et à Bor dans l’État de Jonglei.

À Juba, plus de 10 800 personnes ont déménagé depuis le mois de juin du site de Tomping pour aller dans un site neuf proche de la maison de l’ONU.

À Malakal, quelque 13 500 personnes ont été relogées dans le nouveau site, et la Mission aide les travailleurs humanitaires à construire une annexe pour loger 5 000 personnes de plus.

À Bor, 300 personnes sont installées dans le nouveau site depuis le début des opérations de déménagement le 9 octobre.  On prévoit actuellement que 2 700 personnes déplacées viendront s’installer dans le nouveau site dans les semaines qui viennent.

Les sites où les personnes déplacées n’ont plus besoin de protection vont être fermés.  La MINUSS a ainsi clos le site de Rumbek le week-end dernier après avoir trouvé des solutions individuelles pour les personnes qui s’y trouvaient encore.

Comme nous l’avons dit, la protection de sites civils n’est pas une option viable à long terme pour leur protection et ne doit être qu’une option de dernier recours.  Dans un effort mené par tout le système de l’ONU, on cherche des solutions pour aider les personnes déplacées à rentrer chez elles quand c’est possible, ou à se rendre ailleurs où elles se sentent en sécurité.  Des plans sont en cours d’élaboration pour aider le plus de retours volontaires possible durant la prochaine saison sèche.

Libye

À Genève, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Al Hussein, a prévenu mardi que les défenseurs des droits de l’homme, les militants politiques, les blogueurs et les professionnels des médias en Libye sont de plus en plus victimes d’attaques par les groupes armés depuis la recrudescence des combats à la mi-mai à Benghazi puis à Tripoli.

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) a reçu de nombreux rapports signalant des menaces, des enlèvements et des assassinats de membres de la société civile qui ont provoqué l’exil de défenseurs des droits de l’homme, tandis que d’autres ont été forcés de réduire leur militantisme ou de se réfugier dans la clandestinité.

Le Haut-Commissaire a exhorté les autorités libyennes à prendre toutes les mesures possibles pour mener des enquêtes rapides, approfondies et impartiales, afin que les responsables rendent des comptes.

Conférence de presse

Il y aura demain dans cette salle, à 12 h 30, un exposé sur la semaine de l’Afrique à l’Assemblée générale de l’ONU, qui se tient du 13 au 17 octobre.

 

 

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