Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 5 novembre 2014
(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:
Burkina Faso
Le Secrétaire général a exprimé aujourd’hui sa gratitude aux Présidents John Mahama du Ghana, Goodluck Jonathan du Nigéria et Macky Sall du Sénégal pour la mission de consultations qu’ils effectuent actuellement à Ouagadougou.
Les trois Chefs d’État sont arrivés dans la capitale burkinabé aujourd’hui pour rejoindre les efforts de médiation de la délégation commune de l’ONU, de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Le Secrétaire général a réitéré son appel à un dialogue inclusif et a encouragé toutes les parties à parvenir au plus vite à un accord sur une transition pacifique dirigée par les civils.
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest, M. Mohamed Ibn Chambas, a aussi salué le soutien apporté par les trois dirigeants de la région, ainsi que par M. Edem Kodjo, Envoyé spécial de l’Union africaine, pour trouver une solution à la crise politique.
La mission conjointe ONU-UA-CEDEAO poursuit ses consultations avec toutes les parties et d’autres forces pour assurer une transition démocratique et civile au Burkina Faso. Elle poursuivra ses efforts pour aider à résoudre la crise, conformément à la Constitution nationale.
Ebola
La Société financière internationale (SFI), membre du Groupe de la Banque mondiale qui travaille exclusivement sur le secteur privé, a annoncé aujourd’hui un financement d’au moins 450 millions de dollars pour les secteurs du commerce, des investissements et de l’emploi en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone.
Les initiatives comprennent un soutien pour financer des importations essentielles et un appui à 800 petites et moyennes entreprises pour les aider à poursuivre leurs affaires pendant la crise de l’Ebola, et pour soutenir des projets d’investissement pour la relance économique après l’épidémie.
La SFI a dit qu’elle est déterminée à trouver et créer des opportunités pour encourager les investisseurs privés à jouer un rôle plus grand dans la reprise des marchés directement et indirectement touchés par l’épidémie d’Ebola dans les trois pays.
Cette annonce intervient alors qu’une nouvelle étude du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) estime que la flambée actuelle d’Ebola compromet la faculté des gouvernements à engranger des revenus, les exposant de plus en plus à l’endettement national et extérieur et les rendant plus dépendants vis-à-vis de l’aide internationale.
Au total, les Gouvernements de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone sont confrontés à un déficit de 328 millions de dollars qui les empêche de fonctionner comme avant la crise.
Les écarts sont causés par l’augmentation des dépenses pour lutter contre la crise de l’Ebola et les contraintes fiscales résultant du ralentissement des activités économiques telles que le tourisme, l’exploitation minière et le commerce. En raison de l’épidémie, les dépenses du Gouvernement ont augmenté d’environ 30% dans les trois pays et les déficits budgétaires sont également à la hausse.
Darfour
L’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) a dit avoir appelé le Gouvernement du Soudan, conformément à l’Accord sur le statut des forces (SOFA), à accorder un accès sans entrave de la MINUAD à tout le Darfour, en particulier aux zones où ont été signalés des incidents affectant les civils.
La MINUAD a lancé cet appel après qu’une patrouille de vérification s’est vue refuser l’accès à la localité de Tabit, au Nord-Darfour, par l’Armée soudanaise, à un point de contrôle. L’Opération s’est dite profondément préoccupée par les informations rapportées par les médias sur le fait que 200 femmes et filles auraient été violées dans la localité. La MINUAD étudie la véracité de cette information.
Aujourd’hui, la MINUAD a dépêché une équipe au camp de déplacés de Zamzam, afin d’évaluer les mouvements de population possibles vers Tabit comme en signalent les médias. Après une évaluation approfondie et des discussions avec les habitants et les leaders communautaires de la région, l’équipe a conclu qu’aucun déplacement vers Tabit n’avait eu lieu récemment. Dans le cadre de l’enquête, des fonctionnaires des droits de l’homme de la MINUAD ont également rencontré le procureur en chef du Nord-Darfour qui a déclaré n’avoir reçu la moindre plainte sur un cas de viol à Tabit.
Moyen-Orient
Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Robert Serry, a confirmé hier que le mécanisme temporaire pour la reconstruction de Gaza a commencé ses opérations, en donnant la priorité à l’acheminement des matériaux et équipements de construction pour la réparation urgente des abris.
Dès lundi, quelque 700 bénéficiaires ont pu acheter du matériel pour lancer la réhabilitation de leurs maisons après le dernier conflit dévastateur à Gaza.
M. Serry a déclaré qu’il est essentiel que la mise en œuvre du mécanisme s’accélère dès maintenant pour les quelque 60 000 maisons qui doivent être réparées avec du ciment et autres matériaux, avant l’hiver. L’ONU s’active pleinement à terminer de recenser ces maisons, y compris à mobiliser suffisamment de fonds pour aider ceux qui en ont besoin.
Le Coordonnateur spécial continuera ses efforts avec les parties pour accélérer le travail.
Maintenant que le mécanisme est opérationnel, il est plus important que jamais que les donateurs qui ont fait des promesses de contributions à la Conférence du Caire déboursent l’argent qu’ils ont promis.
République démocratique du Congo
La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a annoncé aujourd’hui que plus de 200 personnes ont été arrêtées, à la suite des attaques menées dernièrement contre des civils autour de Beni dans le Nord-Kivu.
Parmi eux se trouvent des membres du groupe rebelle « Forces démocratiques alliées (ADF) » soupçonnés d’être responsables de ces attaques. Des armes, des munitions et d’autres équipements militaires ont été saisis.
Les opérations ont été menées par la police nationale et la police de la MONUSCO, tandis que les forces militaires de la MONUSCO ont intensifié leurs patrouilles dans la région.
Question du « nom »
L’Envoyé personnel du Secrétaire général pour les pourparlers entre la Grèce et l’ex-République yougoslave de Macédoine, M. Matthew Nimetz, a invité les représentants des deux pays à venir le rejoindre au Siège de l’ONU mercredi prochain. Les deux parties ont accepté.
M. Nimetz rencontrera les deux représentants séparément puis en même temps, pour poursuivre les pourparlers facilités par l’ONU visant à trouver une solution mutuellement acceptable à la question du « nom ».
Invité du Point de presse demain
Demain, M. Enrico Giovaninni et Mme Claire Melamed, coprésidents du Groupe consultatif d’experts indépendants du Secrétaire général sur la révolution des données pour le développement durable seront les invités du Point de presse. Ils parleront de leur rapport « Un monde qui compte: Mobiliser la révolution des données pour le développement durable ».
Soudan du Sud
La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a signalé que de fortes tensions subsistent parmi les déplacés qui ont trouvé refuge dans ses sites à Bentiu et Malakal, situés respectivement dans les États de l’Unité et du Haut-Nil.
Hier, la police des Nations Unies a été attaquée sur le site de Bentiu par des civils armés de machettes, de barres d’acier et de lances, alors qu’elle dispersait des groupes de jeunes en train de se battre. Cinq déplacés ont été légèrement blessés.
Par ailleurs, 2 700 déplacés qui vivaient sur le site originel en dehors de Bor, capitale de l’État de Jonglei, ont été réinstallés dans un nouvel emplacement.
La Mission a signalé qu’à Djouba, quelque 3 000 déplacés sont arrivés sur les sites de Tomping et de la Maison des Nations Unies à Djouba, au cours des deux derniers mois. La plupart d’entre elles venaient des États du Haut-Nil et de l’Unité.
Dans l’ensemble, la Mission offre sa protection à plus de 102 000 civils dans ses camps.