M. Ban Ki-moon demande aux parties de ne pas altérer le caractère de la vieille ville de Jérusalem ou autoriser des provocations
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M. BAN KI-MOON DEMANDE AUX PARTIES DE NE PAS ALTÉRER LE CARACTÈRE DE LA VIEILLE VILLE DE JÉRUSALEM OU AUTORISER DES PROVOCATIONS
Vous trouverez ci-après le message adressé par le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, aux participants à la Réunion internationale sur la question de Jérusalem, et prononcé par M. Robert Serry, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, à Ankara aujourd’hui:
C’est avec le plus grand plaisir que j’adresse mes cordiales salutations à tous les participants à la Réunion internationale sur la question de Jérusalem. Je remercie le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, ainsi que le Gouvernement turc et l’Organisation de la coopération islamique, d’avoir organisé cette manifestation.
Votre réunion s’ouvre deux semaines après la date butoir fixée pour la fin des pourparlers engagés entre Israël et la Palestine avec le parrainage des États-Unis, sans qu’un accord de paix global ait été conclu. L’impasse politique actuelle hypothèque gravement la perspective d’une solution des deux États et, si rien n’est fait, l’instabilité risque de s’aggraver encore.
Les parties doivent comprendre que ne pas choisir la paix et la coexistence dans un cadre prévoyant deux États est le pire qui puisse arriver. Si de réelles négociations en vue d’une solution des deux États ne sont pas poursuivies, c’est la réalité d’un seul État qui finira par prévaloir sur le terrain. J’ai donc demandé aux parties de s’abstenir de prendre des mesures unilatérales qui risqueraient d’empirer la situation et d’amenuiser encore les chances d’une reprise des négociations.
Les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est sont illégales au regard du droit international et elles portent gravement obstacle à la réalisation de la paix. Les démolitions d’habitations et les destructions d’autres biens appartenant aux Palestiniens sont contraires à l’obligation faite à Israël de protéger la population civile en tant que Puissance occupante.
Ceci étant, la poursuite des violences et des attaques contre les civils, et notamment des tirs de roquettes lancés depuis Gaza contre Israël, est inacceptable.
La crise humanitaire qui sévit à Gaza est profondément préoccupante. Nous remercions le Gouvernement turc qui a promis récemment de verser un montant de 1,5 million de dollars à l’Organisation mondiale de la Santé pour remédier au manque de médicaments de première nécessité. J’appelle aussi à l’adoption de mesures pour améliorer les conditions sur le terrain et garantir une ouverture totale des points de passage vers Gaza, et notamment Rafah, pour permettre des échanges commerciaux légitimes et la circulation des personnes.
La réunion d’aujourd’hui est consacrée à la question de Jérusalem, qui constitue sans doute le principal point de discorde. Je suis particulièrement troublé par l’aggravation récente des tensions autour de la question sensible de Jérusalem et de l’accès à ses sites saints.
La ville de Jérusalem est un lieu de foi et de pèlerinage pour les musulmans, les juifs et les chrétiens. Elle doit être ouverte et accessible à tous. C’est seulement dans le cadre d’une solution négociée que Jérusalem pourra devenir la capitale de deux États et ses sites doivent faire l’objet d’arrangements qui soient acceptables par tous. En attendant, toutes les parties doivent s’abstenir d’essayer de créer une situation de fait accompli sur le terrain en altérant le caractère de la vieille ville, ou d’autoriser des provocations qui sèmeraient encore davantage le trouble et aggraveraient le climat de méfiance.
L’heure est venue pour les parties, avec le soutien de la communauté internationale, de concrétiser dans les faits leur vision de deux États pour deux peuples, Israël et la Palestine, qui vivraient côte à côte dans la paix, la sécurité et la reconnaissance de leurs droits légitimes et de ceux de leurs citoyens respectifs, étant entendu que la question du statut de Jérusalem doit être réglée dans le cadre de cette solution. L’Organisation des Nations Unies reste déterminée à aider les parties à mettre un terme à l’occupation et à régler ce conflit, afin d’instaurer une paix durable et de garantir la sécurité à la fois des Israéliens et des Palestiniens.
C’est dans cet esprit que je vous adresse mes meilleurs vœux de succès dans le cadre de votre réunion.
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