SG/SM/14764-SC/10883

Pour le Secrétaire général, la lutte contre le terrorisme passe par le développement, le dialogue et la bonne utilisation des réseaux sociaux

15/01/2013
Secrétaire généralSG/SM/14764
SC/10883
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POUR LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME PASSE PAR LE DÉVELOPPEMENT,

LE DIALOGUE ET LA BONNE UTILISATION DES RÉSEAUX SOCIAUX


On trouvera ci-après le discours du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à la réunion que le Conseil de sécurité a tenue, le 15 janvier 2013, sur les menaces à la paix et à la sécurité causées par les actes terroristes:


Il m’est agréable de souhaiter une nouvelle fois la bienvenue à l’ONU à S. E. Mme Khar, Ministre pakistanaise des affaires étrangères.  Je remercie le Pakistan d’avoir convoqué cet important débat.


Puisque c’est la première fois que je prends la parole devant le Conseil cette année, je tiens à saluer chaleureusement tous les membres du Conseil de sécurité et à leur affirmer que je compte sur leur leadership.  Parallèlement, je voudrais accueillir chaleureusement les nouveaux membres du Conseil, à savoir les représentants de l’Argentine, de l’Australie, du Luxembourg, de la République de Corée et du Rwanda.


À la suite des récents attentats terroristes qui ont secoué le Pakistan, je tiens une nouvelle fois à exprimer mes sincères condoléances aux familles des victimes et à réaffirmer le ferme appui et la solidarité de l’ONU envers les efforts que le Gouvernement déploie pour lutter contre le terrorisme et défendre les institutions et les libertés du pays.


En nous réunissant à l’aube de cette nouvelle année, nous avons la lourde tâche de réfléchir tant à ce que nous avons accompli pour combattre le terrorisme qu’à ce nous devrons accomplir pour venir à bout de cette menace mortelle.


Des progrès solides ont été enregistrés pendant l’année écoulée.  En juin, l’Assemblée générale a réaffirmé son attachement à la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Par une résolution adoptée par consensus (résolution 66/282 de l’Assemblée générale), l’Assemblée a renforcé notre détermination à appuyer les victimes de terrorisme dans le monde entier.  Elle a réaffirmé notre engagement à une approche intégrée face au terrorisme, ancrée dans le respect des droits de l’homme et de l’état de droit.


Aucune politique de lutte contre le terrorisme ne pourra être efficace si l’on ne remédie pas aux conditions qui favorisent la propagation du terrorisme.  C’est le premier pilier de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Aujourd’hui, je voudrais mettre en exergue trois facettes de ce pilier. 


La première facette réside dans les liens essentiels qui existent entre développement et sécurité.  Rien ne pourra jamais justifier le terrorisme.  Aucune doléance, aucun objectif, aucune cause ne saurait excuser des actes de terrorisme.  Parallèlement, nous devons éliminer les conditions qui ne font qu’exacerber le problème.  Le terrorisme se développe là où les conflits sont endémiques, où les droits de l’homme, la dignité humaine et la vie humaine ne sont pas protégés, et où l’impunité règne.


Deuxièmement, ce qui compte, c’est le dialogue et la compréhension.  Nous ne devons pas laisser la place aux appels hystériques à l’intolérance et à l’extrémisme et plaider en faveur de la compassion et de la modération. 


Troisièmement, il y a l’utilisation croissante de la technologie de l’information au service de la haine.  Les terroristes et les extrémistes exploitent les réseaux sociaux pour radicaliser les populations.  C’est là encore un domaine où nous devons remplacer le discours terroriste par des messages de paix, de développement et de bien-être humain.  Pour réaliser des progrès dans ces domaines, les États devront déployer des efforts constants, tant individuellement que collectivement.


Je me félicite de la tenue prochaine de trois conférences internationales.  En avril, un nouveau projet de formation aux droits de l’homme à l’intention des responsables des forces de police chargées de la lutte contre le terrorisme tiendra sa première conférence à Amman.  C’est le groupe de travail de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme sur les droits de l’homme qui, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, organise cette manifestation.  Dans deux semaines, les gouvernements se réuniront à Bogota pour la Conférence internationale sur les stratégies nationales et régionales de lutte contre le terrorisme, organisée par le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme.  Cet été, l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme et le Gouvernement suisse organiseront une conférence des points focaux nationaux de lutte contre le terrorisme afin de traiter des conditions qui favorisent la propagation du terrorisme.


Le fait de s’intéresser aux conditions qui constituent un terrain favorable au terrorisme ne diminue en rien l’importance des autres priorités en matière de lutte contre ce fléau.  Le financement du terrorisme reste une menace considérable; il faut donc renforcer les capacités des États à y faire face.  La réunion extraordinaire du Comité contre le terrorisme sur la question tenue en novembre 2012 sous la présidence de l’Ambassadeur Puri de l’Inde, a été très importante.


Dans le cadre de nos efforts pour éradiquer le terrorisme, j’exhorte les acteurs humanitaires, sécuritaires et politiques à s’engager dans un dialogue général continu et ouvert afin d’assurer que les efforts déployés pour contrer le terrorisme ne constituent pas un obstacle au principe de la fourniture en temps voulu d’une assistance d’ordre strictement humanitaire aux civils.  Ceci est d’autant plus important que nous avons à faire face à un nombre croissant d’urgences humanitaires de par le monde.  Cette année, nous sommes confrontés à une situation difficile au Mali et dans l’ensemble de la région du Sahel, où le terrorisme trouve un terreau fertile dans l’extrême pauvreté et sape le développement par la violence, l’intolérance et les violations des droits de l’homme. 


Je salue la détermination du Conseil de sécurité de s’attaquer de front aux problèmes de cette région.  J’apprécie tout particulièrement l’approche sensible adoptée par le Conseil vis-à-vis des facteurs sous-jacents qui ont mené à cette situation d’insécurité prononcée.


L’année écoulée a vu un bien trop grand nombre de victimes du terrorisme, mais aucune d’entre elles n’a livré un combat plus énergique que Malala Yousafzai, la jeune adolescente pakistanaise blessée par balles, ainsi que ses camarades de classe, par des extrémistes.  Le Gouvernement et le peuple pakistanais ont reçu l’appui du monde entier pour soutenir Malala et lui souhaiter un prompt rétablissement.  J’ai été profondément ému par son courage et par sa lutte pour défendre le droit fondamental à l’éducation – une valeur inscrite dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, ainsi que dans les enseignements de l’islam.


Je suis fier d’être l’un de ses défenseurs et de ses sympathisants.  Malala et ses camarades ont fait montre d’un courage extraordinaire.  Leur grâce et leur intégrité mettent le monde au défi de répondre à la menace terroriste par une approche globale et à larges assises essentielle à son succès.


Je compte sur tous les membres du Conseil –et sur tous les membres de la communauté internationale- pour mener à bien ensemble cette tâche importante.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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