Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 31 août 2013
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POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DU PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU: 31 AOÛT 2013
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Martin Nesirky, Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:
Syrie
Le Secrétaire général s’est entretenu aujourd’hui avec Mme Angela Kane, Haut-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement, qui revient de Damas. Mme Kane a informé le Secrétaire général de sa visite en Syrie et de l’état actuel de l’enquête.
Mme Kane a indiqué que la mission a été en mesure de mener un large éventail d’activités liées à l’établissement des faits relatifs à l’incident qui s’est produit, le 21 août dernier, dans la zone de Ghouta. Elle a remercié le Gouvernement syrien et l’opposition pour la coopération qu’ils ont offerte à la mission.
La mission sera en mesure de remettre ses conclusions au Secrétaire général dès qu’elle aura reçu les résultats de l’analyse des échantillons qu’elle a confiés aux laboratoires.
Le Secrétaire général attend avec impatience les conclusions de la mission pour les présenter rapidement aux États Membres et au Conseil de sécurité.
Le Secrétaire général a exprimé sa sincère gratitude à M. Åke Sellström et à son équipe, y compris au personnel chargé de la sécurité et aux interprètes, pour leur courage et leur professionnalisme exceptionnels. Il a aussi salué l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et l’Organisation mondiale de la Santé pour leur coopération extraordinaire. Il a enfin remercié Mme Angela Kane pour la coordination efficace qu’elle a assurée entre la mission et le Gouvernement syrien malgré des circonstances exceptionnelles et difficiles.
Toujours aujourd’hui, le Secrétaire général s’est entretenu très brièvement au téléphone avec M. Åke Sellström, peu après l’arrivée de l’équipe d’enquête sur les armes chimiques aux Pays-Bas. Il s’agissait tout simplement de remercier l’équipe. Le Secrétaire général aura une conversation téléphonique plus approfondie demain avec M. Sellström.
La mission, qui est désormais aux Pays-Bas, passera la journée à mettre de l’ordre dans les échantillons et les autres éléments de preuves qu’elle a collectés avant de les confier à des laboratoires européens pour analyse.
Questions-réponses
« Pourquoi le Secrétaire général n’élargit-il pas le mandat de la mission d’enquête à l’identification des auteurs des attaques chimiques? », a demandé un journaliste. La modification ou l’élargissement d’un mandat ne relève pas de la prérogative du Secrétaire général, a répondu le Porte-parole. « Un mandat c’est un mandat », a-t-il souligné, en rappelant qu’il s’agit d’établir si des armes chimiques ont été utilisées ou pas et non de déterminer qui les a utilisées.
Lorsque le 21 mars 2013, le Secrétaire général a annoncé sa décision de lancer une enquête de l’ONU sur l’utilisation possible d’armes chimiques en Syrie, il s’est fondé sur la résolution de l’Assemblée générale relative aux « mesures visant à renforcer l’autorité du Protocole de Genève de 1925 et à appuyer la conclusion d’une convention sur les armes chimiques »*.
Cette résolution, qui a été ensuite approuvée par le Conseil de sécurité** « prie le Secrétaire général, lorsqu’un État Membre lui signalera des cas d’emplois d’armes chimiques, de procéder à une enquête afin d’établir les faits et de rendre compte rapidement des résultats à tous les États Membres ». Dans le cas présent, l’État en question était la Syrie qui, le 20 mars, demandait par une lettre officielle au Secrétaire général, qu’il lance une enquête après l’attaque survenue à Khan-Al-Assal, le 19 mars.
L’ONU, a insisté aujourd’hui le Porte-parole, a pour seul et unique mandat de mener, « de manière impartiale et crédible », une enquête sur l’utilisation ou pas d’armes chimiques. Pour ce faire, a-t-il insisté, le Secrétaire général s’est montré à la hauteur des enjeux. Il a déployé des experts scientifiques et de santé qui, alors qu’ils ont essuyé des tirs, ont poursuivi et achevé un travail rigoureux.
Ils ont accepté de retourner en Syrie pour enquêter sur toutes les autres allégations, y compris celles concernant Khan-Al-Assal. Plus d’une dizaine d’allégations d’attaques chimiques ont été recensées par l’ONU. Le Porte-parole n’a pas commenté la question d’un journaliste qui se demandait si les enquêteurs ne craignaient pas que l’opposition ait eu le temps de faire disparaître les preuves.
Pour l’heure, les membres de la mission d’enquête sont en train de mettre de l’ordre et d’étudier les informations et les preuves collectées. Ils ont besoin de temps. Quant à savoir si le Secrétaire général a réussi à convaincre le Président américain, Barack Obama, d’attendre les conclusions de l’enquête avant de prendre une décision concernant des frappes militaires contre la Syrie, le Porte-parole a souligné que le Secrétaire général a toujours déclaré que « l’action militaire ne saurait être la solution », et qu’il n’a cessé d’invoquer la Charte des Nations Unies qui interdit l’usage de la force dans de tels cas.
Le Secrétaire général se refuse d’ailleurs à fixer un délai pour la remise des résultats de l’enquête, même s’il a demandé que les analyses des deux laboratoires désignés s’achèvent le plus rapidement possible.
En attendant, le Secrétaire général est en contact étroit avec les Représentants de l’Argentine et de l’Autriche, Présidents sortant et entrant du Conseil de sécurité. Aucune réunion du Conseil de sécurité n’est prévue à ce jour, mais le Secrétaire général doit se rendre au Sommet du G-20, les 5 et 6 septembre, à Saint Petersburg en Fédération de Russie. Nul doute que le travail de la mission d’enquête sera au centre des entretiens qu’il aura avec les dirigeants du monde, a confié le Porte-parole.
* A/RES/42/37
** Résolution 620 (1988)
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