Macroéconomie, commerce, plein emploi, la CNUCED XIII analyse ces questions sous l’angle de l’égalité entre les sexes
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
MACROÉCONOMIE, COMMERCE, PLEIN EMPLOI, LA CNUCED XIII ANALYSE
CES QUESTIONS SOUS L’ANGLE DE L’ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES
(Publié tel que reçu)
DOHA, QATAR, 22 avril –- C’est à une véritable réflexion sur la question des femmes et du développement que s’est livrée la treizième Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED XIII) au troisième jour de ses travaux qui se tiennent à Doha, au Qatar jusqu’au 26 avril.
Articulée autour de quatre tables rondes thématiques, la CNUCED a analysé les questions de la macroéconomie, du commerce, de la lutte contre la pauvreté et du plein emploi sous l’angle de l’égalité entre les sexes. Une attention particulière a été accordée à la situation des agricultrices et à la condition des femmes dans le monde arabe.
La nécessité absolue d’autonomiser les femmes a été soulignée à plusieurs reprises ainsi que l’importance d’assurer leur participation au processus de prise de décisions. Il faut donc y préparer les femmes et pour cela, Mme Tarja Halonen, ancienne Présidente de la Finlande, a vanté les mérites de l’État-providence, non sans humour: « Avant les diamants, c’est l’État-providence qui est le meilleur ami de la femme car il leur offre des chances innombrables ».
Mais la Ministre du tourisme du Ghana, Mme Akua Sena Dansua, a mis en garde ses congénères contre la « collection de diplômes ». « S’il faut bien sûr acquérir une éducation, il faut aussi s’affirmer pour aboutir à quelque chose ».
Une fois formées, comment les femmes entrent-elles dans les processus de prise de décisions? Par la politique des quotas, a répondu Mme Mary Robinson, ancienne Présidente de l’Irlande.
Les participants ont alors soulevé le problème de la double charge de responsabilités –professionnelles et familiales– que doivent assumer les femmes. S’ils ont appelé les hommes à assumer leurs responsabilités domestiques, la Ministre de la condition féminine et de l’enfance du Bangladesh s’est tournée vers les employeurs pour qu’ils se sensibilisent aux questions liées au genre.
Mme Stephanie Seguino, Professeure d’économie à l’Université du Vermont, a attiré l’attention sur un paradoxe macroéconomique selon lequel la libéralisation du commerce et l’égalité entre les sexes pouvaient parfois s’exclure mutuellement, notamment dans les pays exportateurs en développement dont le succès se repose sur les bas salaires octroyés aux femmes.
Le même phénomène s’observe dans le monde agricole, a expliqué M. Marcel Mazoyer, Professeur émérite à l’Institut national d’agronomie, Paris-Grignon. Un « bon demi milliard » de femmes agricultrices n’a pas accès à des semences et utilisent des outils manuels. Dans de telles conditions, elles peuvent cultiver en moyenne une tonne de céréales par an et par actif contre un agriculteur danois ou français qui peut produire en moyenne 9 ou 10 tonnes de céréales par hectare.
La sexospécificité permettait de mieux comprendre les politiques macroéconomiques et leur performance, a commenté le Secrétaire général de la CNUCED, M. Supachai Panitchpakdi. Il a dénoncé le rythme trop lent dans l’intégration de la parité hommes-femmes dans les politiques économiques. Comme mesure incitative, il a proposé de lier l’aide au commerce à la participation des femmes à l’économie.
Dans son allocution liminaire, Cheikha Al Mayassa bint Hamad bin Khalifa Al-Thani, Présidente de la « Qatar Museums Authority », a mis en garde contre le recours « au prétexte fallacieux » de la crise économique pour justifier l’inaction. « Il faut agir maintenant et de manière concrète. »
ÉVÉNEMENT DE HAUT NIVEAU SUR LES FEMMES ET LE DÉVELOPPEMENT
Déclarations liminaires
CHEIKHAAL MAYASSA BINT HAMAD BIN KHALIFA Al-THANI, Présidente de la « Qatar Museums Authority », a invité à analyser les résultats des différents processus de réflexion sur les femmes afin d’arrêter une vision de la transformation qu’il faut entreprendre pour qu’hommes et femmes réalisent « le rêve » du développement durable. Les femmes et les hommes doivent participer ensemble à cette analyse. Évoquant plus particulièrement les évènements en cours dans de nombreux pays arabes, elle a estimé que la situation actuelle exige que « nous écoutions ce que la société attend de nous ». Mme Al-Thani a mis en garde contre le recours « au prétexte fallacieux » de la crise économique pour justifier l’inaction. « Il faut agir maintenant et de manière concrète », a-t-elle insisté.
La Présidente de la « Qatar Museums Authority » a affirmé que le Qatar fait tout ce qui est en son pouvoir pour que la famille et la femme fassent partie intégrante du développement. Des efforts ont d’ores et déjà été déployés pour remédier au problème de l’écart salarial, a-t-elle notamment fait savoir.
« Un oiseau a besoin de deux ailes pour voler », a commenté M. HAMAD BIN ABDULAZIZ BIN ALI AL-KUWARI, Président de la CNUCED XIII et Ministre de la culture, des arts et du patrimoine du Qatar. « Il est indéniable que les femmes sont l’une des ailes. »
M. SUPACHAI PANITCHPAKDI, Secrétaire général de la CNUCED, a noté une tendance à la hausse, dans le monde, des disparités de revenus et sociales. Le développement équitable doit pourtant être au cœur de la mondialisation, a-t-il insisté, en faisant observer qu’à travail égal dans le secteur agricole, les femmes ne touchent encore que 75% des salaires des hommes. L’intégration de la parité hommes-femmes dans les politiques économiques se fait à un rythme trop lent, a-t-il dénoncé, citant des études menées par la CNUCED dont celle sur les préjugés sexistes dans le commerce. Pourtant, une autre étude a révélé que les ménages dirigés par les femmes, par exemple au Bhoutan, vivent mieux que ceux dont le chef de famille est un homme.
On peut, a estimé le Secrétaire général, encourager efficacement les mesures d’autonomisation des femmes, en liant l’aide au commerce à la participation des femmes à l’économie. M. Supachai a donné l’exemple d’une femme du Lesotho qui, depuis qu’elle travaille dans une usine de vêtements, a pu améliorer son statut social. Outre le salaire qu’elle perçoit, elle peut aussi se faire soigner dans les services gratuits de l’usine. Cette amélioration est cependant tempérée par le fait que les salaires dans le secteur textile sont moindres que dans d’autres secteurs et par le caractère répétitif d’un travail qui, par ailleurs, n’offre pas beaucoup de perspectives de promotion.
En outre, les vêtements qu’elle produit se verront bientôt barrés du marché américain puisque l’accord préférentiel dont bénéficie le Lesotho arrivera bientôt à son terme. Cette ouvrière, qui n’a pas les moyens de faire des économies, risque de se retrouver à terme dans une situation difficile, a dit craindre M. Supachai.
Première session: Politique macroéconomique: Le genre est-il important?
Cette première table ronde a été l’occasion de réfléchir aux défis liés à l’application des politiques macroéconomiques soucieuses d’égalité entre les sexes mais également de parler de thèmes plus vastes, tels que l’impact de certaines coutumes ou traditions.
CHEIKH HASINA WAJED, Premier Ministre du Bangladesh, a souligné le lien étroit entre politique macroéconomique et genre et a affirmé que l’égalité entre les sexes permettait de déboucher sur une économie plus saine et plus stable; les femmes évitant les investissements à haut risque. Il est donc tout à fait raisonnable d’investir dans les femmes non seulement par souci d’égalité entre les sexes mais aussi pour assurer le développement durable.
Face à une féminisation croissante de la pauvreté, le Bangladesh mise sur la gratuité de l’éducation et l’accès des femmes au crédit. Cheikh Hasina a passé en revue les différentes avancées du Bangladesh en matière de parité, s’agissant en particulier de la représentation des femmes en politique.
Mme TARJA HALONEN, ancienne Présidente de la Finlande, a vanté les performances de son pays dont le produit intérieur brut (PIB) est de 35 500 dollars par habitant, faisant de la Finlande un des pays les plus riches du monde sans ressource naturelle comme le gaz ou le pétrole. La réussite est due à l’éducation et au modèle de l’État-providence. « Avant les diamants, c’est l’État-providence qui est le meilleur ami de la femme », car il leur offre des chances innombrables. Mme Halonen a également souligné le rôle de la famille dans la lutte contre les préjugés. Aussi, en Finlande, le bon taux de réussite scolaire chez les filles s’explique par le fait qu’elles ont compris qu’il faut travailler pour réussir.
Pour assurer la pérennité du développement, il faut prendre très au sérieux la question de l’égalité entre les sexes, a insisté l’ancienne Présidente. « L’oiseau battait de l’aile », l’aile-femme, a-t-elle dit, improvisant sur la métaphore du Président de la CNUCED XIII. Pour Mme Halonen, « une politique macroéconomique qui favorise les femmes est une politique intelligente qui favorise le monde ».
« Investir dans la femme c’est investir dans le monde entier », a renchéri Mme AISHA ALFARDAN, Vice-Présidentede la « Qatari Businesswomen Association » qui a, à son tour, déclaré que les femmes étaient meilleures épargnantes que les hommes. Elle a observé que les pays qui offraient toutes les chances aux femmes, dans la santé et l’éducation notamment, enregistraient les meilleures avancées en matière de développement.
Elle a insisté sur l’importance d’exploiter la ressource humaine que sont les femmes et de réduire les obstacles culturels qui s’érigent devant elles et cela ne peut se faire que dans un environnement d’ouverture. Mme Alfardan a parlé des défis des femmes arabes s’agissant de leur participation au processus de prise de décisions, notamment depuis le « printemps arabe ». La Vice-Présidente de la « Qatari Businesswomen Association » a affirmé que la participation des femmes est une partie intégrante de la stratégie nationale de développement du Qatar. Elle s’est notamment enorgueillie du fait que le pays compte plus de femmes universitaires que d’hommes.
Mme STEPHANIE SEGUINO, Professeure d’économie à l’Université du Vermont, a insisté sur l’accès des femmes à l’emploi et à un salaire qui soit non seulement digne mais qui permette de réduire les inégalités entre les sexes. Elle a appelé à la relance des compétences productives des femmes, tout en reconnaissant que la libéralisation et l’égalité entre les sexes pouvaient parfois s’exclure mutuellement.
Les femmes, a-t-elle expliqué, ont joué un rôle important dans le succès économique des pays exportateurs en développement. Outre la productivité des femmes, ce succès s’explique par les bas salaires qui permettent aux entreprises à forte densité de main-d’œuvre de compresser leur prix de revient et aux pays d’attirer l’investissement étranger direct (IED). Dans ces conditions, augmenter le salaire des femmes risque d’avoir des répercussions négatives sur les exportations et l’IED. Mais à terme, a-t-elle mis en garde, le prix de l’exploitation des femmes sera très élevé.
Mme Seguino a donc appelé à une stratégie de développement fondée sur l’équité et la croissance. L’égalité doit résider au cœur de toute politique macroéconomique, ce qui entend politiques commerciales et d’investissement. Aux yeux de l’universitaire, privilégier la libéralisation des investissements et du commerce est en fait un choix cornélien pour les pays. Mais, a-t-elle insisté, le développement pérenne, a-t-elle souligné, exige que l’accent soit mis sur l’égalité entre les sexes ainsi que sur l’amélioration des conditions de travail.
La participation des femmes au « printemps arabe » a été évoquée à plusieurs reprises au cours de ce débat. Le représentant de la Libye a observé qu’aucun obstacle n’avait entravé leur participation. Ce qui pose problème en revanche, ce sont les coutumes et les traditions qui freinent l’application des lois d’égalité entre les sexes, a-t-il relevé.
La représentante de la Jordanie a appelé à une conférence sur le rôle des femmes arabes dans le développement et a estimé nécessaire de mener une analyse comparative entre les ambitions, la législation et leur application.
Pour lancer un changement significatif, il faut une volonté politique, a affirmé la Vice-Présidente de « Qatari Businesswomen Association ». Elle a indiqué que le Qatar ambitionne d’élaborer une politique commune d’égalité entre les sexes dans la région du Golfe.
Devant les craintes de la représentante de l’Azerbaïdjan de voir la participation des femmes à la vie économique les séparer de leur famille et provoquer d’autres problèmes, la professeure de l’Université du Vermont a admis l’importance de politiques favorables à l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale. Il faut aussi faire en sorte que les hommes assument leurs responsabilités familiales.
À ses yeux, les dépenses sociales sont en réalité des investissements puisqu’elles permettent d’améliorer les conditions de vie. La lutte contre la pauvreté et les inégalités entre les sexes vont main dans la main, a-t-elle dit.
Renchérissant, la Ministre de la condition féminine et de l’enfance du Bangladesh a ajouté: il faut sensibiliser les employeurs aux questions liées au genre comme les congés-maternité ou les crèches. Nous devons faire participer les hommes et les garçons à l’autonomisation des femmes car ce processus n’est pas quelque chose d’isolé qui ne concerne que les femmes, a-t-elle estimé.
Cette table ronde était modérée par M. Abderrahim Foukara, Chef de bureau d’AlJazeera, à Washington, D.C.
Deuxième session: Commerce, pauvreté et sexospécificité: nouvelles perspectives selon une approche tenant compte du contexte et des spécificités des pays
Au cours de cette deuxième table ronde, modérée par M. Abderrahim Foukara, Chef de bureau d’AlJazeera, à Washington, D.C., six experts ont souligné les relations interdépendantes entre le genre, le commerce et la pauvreté, ce qui a ensuite permis un bref échange entre les participants.
Mme ANABEL GONZALEZ, Ministre du commerce extérieur du Costa Rica, a indiqué que le PIB de son pays a triplé depuis ces quelques dernières années et que le Costa Rica jouit d’un bon indice de développement humain, même si une part importante des Costariciens vit toujours dans la pauvreté. Le Gouvernement fait tout pour que les femmes puissent davantage bénéficier des retombées économiques. Grâce à ses efforts, la participation des femmes est maintenant de 38% sur le marché du travail, contre 29% il y a 20 ans. Mme Gonzalez a reconnu cependant que beaucoup de femmes occupent des postes peu qualifiés et qu’elles se heurtent à des difficultés pour à la fois gérer leur vie familiale et conduire leur carrière professionnelle, sans compter qu’elles sont aussi victimes de discrimination. La Ministre a mentionné les initiatives en leur faveur, comme la mise en place d’un réseau de soins de santé.
Mme ALOYSIA INYUMBA, Ministre des affaires sexospécifiques du Rwanda, a assuré que, depuis la fin du génocide, les dirigeants politiques se sont engagés à faire en sorte que les femmes comme les hommes participent au processus d’édification nationale. Depuis 1994, nous avons multiplié les réformes et adopté une Constitution très progressiste, a-t-elle dit. Elle s’est réjouie que les femmes représentent actuellement 56% des parlementaires rwandais, un des taux les plus élevés au monde. En outre, les femmes ont les mêmes droits en matière d’héritage et de propriété foncière. Le pays a aussi progressé sur d’autres fronts, comme l’éducation des filles. La Ministre a également parlé des programmes favorables aux pauvres qui visent particulièrement les femmes et les filles. Nous sommes convaincus de l’importance d’investir dans les femmes, a ajouté Mme Inyumba.
Mme HEIDEMARIE WIECZOREK-ZEUL, Membre du Parlement allemand et ancien Ministre de la coopération économique et du développement, a évoqué le « printemps arabe », en soulignant l’importance d’aller de l’avant au lieu de faire marche arrière. Dans un pays comme l’Allemagne, a-t-elle dit, l’enseignement et l’accès au planning familial ont permis beaucoup de changements. Nous avons aussi mis en place des quotas, le seul moyen de faire accéder les femmes au Parlement qui compte désormais 40% de femmes. Mme Wieczorek-Zeul a assuré que plus les femmes participeront à la vie économique plus le taux de croissance des pays augmentera. Elle a proposé que les femmes aient leur mot à dire dans toutes les négociations commerciales et, en général, dans tous les domaines dont la lutte contre les changements climatiques.
Les femmes sont sous-représentées en termes de compétitivité économique, a rebondi Mme PATRICIA FRANCIS, Directrice exécutive de « International Trade Centre (ITC) ». Elle a donné l’exemple de l’Ouganda où les cours de formation sur la culture du coton ont bénéficié aux hommes alors que les femmes sont plus nombreuses à travailler dans ce secteur. Elle a aussi expliqué que le manque de formation ne permet pas aux femmes de gravir les échelons de la diversité économique. À son avis, il serait utile de publier des données mieux ventilées par sexe. Les gouvernements devraient tout faire pour favoriser non seulement l’égalité des chances sur le marché du travail mais aussi l’égalité dans la gestion des ressources, a-t-elle ajouté.
Mme BUTHAINA AL ANSARI, membre du Conseil d’administration de « Qatari Businesswomen Association », a expliqué que le Qatar met l’accent sur la participation de la femme dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de la politique. Des ateliers de formation sont organisés pour renforcer la capacité des femmes de participer aux processus de prise de décisions, a-t-elle indiqué. Elle a espéré cependant voir changer les mentalités, en particulier pour arriver à un meilleur aménagement du temps de travail. Les heures de travail ne permettent pas aux femmes d’éduquer leurs enfants qui sont élevés par des domestiques, a-t-elle regretté.
M. MASSOUD KARSHENAS, Professeur à l’École des études orientales et africaines, du Département des sciences économiques de l’Université de Londres, a invité à concevoir les politiques commerciales en réfléchissant à la participation des femmes dans l’économie et en prévoyant les effets de ces politiques sur elles. La région arabe a beaucoup progressé en termes d’éducation par rapport aux années 60, a-t-il observé. Il y a maintenant plus de femmes que d’hommes dans les universités, à part quelques exceptions comme la Turquie et le Yémen. Mais les inégalités subsistent sur le marché de l’emploi, surtout pour les femmes de condition modeste qui doivent assumer les charges familiales. Il a aussi dénoncé une loi sur la famille qui discrimine les femmes dès leur naissance. Se penchant aussi sur la situation des femmes migrantes dans les pays du Golfe, il a regretté qu’aucun de ces pays n’ait signé les conventions de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur les droits des migrants.
Dans la discussion qui a suivi, une représentante de la Commission économique de l’Amérique latine et des Caraïbes (CEALC) a demandé s’il existait des recommandations particulières en ce qui concerne les politiques commerciales décidées au niveau international pour permettre une meilleure intégration des femmes dans ce secteur. Elle a aussi repris l’exemple du Costa Rica qui connaît un bon indice de développement humain, tout en ayant un faible taux de participation des femmes. La Ministre du commerce extérieur du Costa Rica a expliqué qu’entre la fin des quatre mois de congé maternité et le début de la scolarisation de l’enfant, soit cinq ans, il n’existe que des réseaux informels de crèches. Elle a appelé tous les pays à améliorer leurs systèmes de garde d’enfant.
Comment convaincre les femmes de poursuivre leurs études et de chercher un emploi, a ensuite lancé la Membre du Parlement de l’Allemagne. Comme les femmes peuvent se retrouver seules, elles ont tout intérêt à développer leur propre carrière. Elles restent sous-représentées dans les grandes entreprises, a-t-elle aussi relevé.
Celle qui a été la première femme dirigeante d’entreprise au Qatar, actuellement membre du Conseil d’administration de « Qatari Businesswomen Association », a expliqué que si les croyances de la population de sa région sont très anciennes, le Qatar a cependant adopté des lois et pas seulement des slogans. La femme jouit d’une vie confortable mais elle doit pouvoir choisir de rester à la maison, a-t-elle estimé. La femme au foyer prépare ainsi la génération future et participe à la construction de son pays, a-t-elle argué. Pour le professeur à l’École des études orientales et africaines de l’Université de Londres, il faut arriver à changer la mentalité des femmes qui croient qu’elles n’ont pas d’autre choix que de rester à la maison. Tranchant, la Directrice exécutive du International Trade Centre (ITC) a invité à trouver un équilibre qui permettrait aux femmes de faire un choix libre. Le mari doit également changer d’attitude et partager les responsabilités familiales, a-t-elle ajouté.
Troisième session: Agriculture, environnement, sécurité alimentaire, propriété intellectuelle et considérations sexospécifiques
Mme MARY ROBINSON, Fondatrice de la « Mary Robinson Foundation on climate justice », ancienne Présidente de l’Irlande et ancienne Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a évoqué le problème croissant de l’insécurité alimentaire et déploré que les femmes agricultrices étaient rarement propriétaires foncières. Le fait d’autonomiser les femmes permettrait d’accroître leur participation au processus de prise de décisions et leur leadership. Mme Robinson a déploré que les femmes représentent moins de 25% des membres des principaux organes chargés des changements climatiques. À moins de pouvoir s’exprimer, on ne peut pas agir, et à ce stade, il faut agir, a-t-elle affirmé.
M. CHRISTIAN FRIIS BACH, Ministre de la coopération au développement du Danemark, a souligné la complexité du rôle de la femme dans l’agriculture et la multiplicité des tâches dont elle doit s’acquitter, tant sur le plan professionnel que dans son ménage. Dans le monde, les femmes doivent consacrer de nombreuses heures à la collecte du bois de chauffe dont l’utilisation est néfaste pour leur santé et celle de leurs enfants, d’où l’importance de l’accès à des énergies propres. Le Ministre a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre les lois, d’établir des filets de sécurité sociale et d’ouvrir aux femmes l’accès à la propriété.
Mme MANNETE RAMAILI, Ministre du tourisme, de l’environnement et de la culture du Lesotho, a témoigné de l’engagement des femmes du Lesotho au développement du pays et a expliqué qu’un cadre de politique générale très ciblé avait été mis sur pied. La violence sexuelle est dorénavant sanctionnée et une attention spéciale est accordée à l’éducation, ce qui a permis au Lesotho de devancer la France et le Royaume-Uni dans un classement sur l’éducation, s’est-elle enorgueillie. Elle a insisté sur l’importance des énergies durables et a indiqué que son pays envisage de consacrer cinq milliards de dollars à un programme d’accès à ces énergies. C’est beaucoup d’argent, mais comment un enfant peut-il réussir à l’école s’il n’a pas l’électricité chez lui, comment une femme peut-elle occuper un emploi si elle doit consacrer des heures à la collecte du bois de chauffe? Mme Ramaili a vu dans l’agriculture un moteur de la croissance économique. Il faut non seulement investir dans ces derniers mais aussi s’assurer que les femmes soient une partie intégrante de ces projets, a-t-elle estimé.
Mme KRISTALINA GEORGIEVA, Commissaire européenne à la coopération, à l’aide humanitaire et à la réaction aux crises, s’est félicitée de l’élimination progressive, par l’Union européenne, des subventions agricoles. Elle a fait savoir que la politique d’aide alimentaire de l’Union européenne mettait dorénavant l’accent sur l’octroi de fonds aux pays dans le besoin pour leur donner les moyens d’acheter la production locale. Auparavant, a-t-elle avoué, on déversait nos excédents alimentaires, ce qui avait des conséquences néfastes pour les petits exploitants. Aujourd’hui, l’Union européenne examine ses programmes à l’aune de l’autonomisation des femmes. Par exemple, elle verse à certaines femmes du Niger une somme de 40 dollars par mois et, après une période de réticence, les hommes ont commencé à réaliser le bien fondé de cette initiative. « Si cet argent m’avait été versé, je m’en serais servi pour acheter un vélo et nous aurions toujours faim », lui a avoué un des maris.
Comme les enfants sont souvent les premiers à souffrir de la malnutrition, la Commissaire européenne a insisté sur la nécessité d’apprendre aux femmes comment en détecter les premiers signes. Elle a fait la démonstration d’un petit bracelet en papier qui mesure le diamètre du bras d’un enfant et permet de détecter toute perte de poids préoccupante.
« L’autonomisation des femmes rurales est liée à la question de la sécurité alimentaire », a insisté Mme LAKHSMI PURI, Directrice exécutive adjointe d’ONU-Femmes. Elle a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre les instruments agréés au niveau international et de tenir compte de la perspective des femmes rurales qui, a-t-elle relevé, est souvent négligée, même dans les instruments qui concernent directement les femmes. Il faut une démarche globale, intégrée et maintenue, et déployer un effort multisectoriel.
L’investissement dans les femmes rurales, a-t-elle affirmé, est étroitement lié à la lutte contre la pauvreté et à la protection de l’environnement. Mais il faut d’abord autonomiser les femmes pour avoir un retour sur investissement. Les démarches transversales ont leur utilité, mais elles doivent être bien ciblées.
Dans le monde agricole, 66% des bergers sont des femmes, a-t-elle enchaîné. Les femmes représentent 50% des cultivateurs et 43% de la main-d’œuvre agricole. Pourtant, elles ne touchent que 10% des recettes et ne représentent que 2% des propriétaires fonciers. La Directrice exécutive adjointe a souligné l’importance de créer des ministères du genre mais elle a jugé crucial d’appuyer mouvements de femmes, coopératives, syndicats et autres types d’association pour encourager le changement. Évoquant la tenue prochaine de la Conférence sur le développement durable « Rio+20 », elle a estimé que la question des femmes, et celle des femmes rurales notamment, devaient figurer au cœur des objectifs qui y seront adoptés.
M. MARCEL MAZOYER, Professeur émérite à l’Institut national d’agronomie, Paris-Grignon, a indiqué qu’a moins d’identifier avec précision pourquoi les femmes souffraient plus de malnutrition que les hommes, il sera impossible de résoudre le problème. Il a indiqué que 925 millions de personnes souffrent de sous-alimentation presque tous les jours, et que neuf millions en meurent chaque année, dont 6 millions d’enfants et une majorité de femmes. En outre, 75% des pauvres sous-alimentés sont des femmes qui vivent en milieu rural. Parmi les 25% restant, il y a de nombreux « ex-ruraux », principalement des hommes, qui ont quitté les campagnes faute de pouvoir se nourrir. Il résulte de cet exode, une féminisation du travail agricole. Pauvres parmi les paysans pauvres, elles sont particulièrement marginalisées car elles sont rarement propriétaires foncières et n’ont pas un accès équitable aux semences et aux intrants.
M. Mazoyer s’est efforcé d’expliquer pourquoi la pauvreté frappait principalement les campagnes. Le monde compte une population rurale de 2,8 milliards de personnes. En règle générale, les femmes n’ont pas accès aux outils, tels que les tracteurs ou les animaux de traie, qui permettent une exploitation plus facile et plus rentable des terres. En outre, « un bon demi milliard » de femmes agricultrices n’ont même pas accès à des semences et utilisent des outils manuels. Dans de telles conditions, elles peuvent cultiver en moyenne une tonne de céréales par an et par actif. Or, un agriculteur danois ou français qui a un tracteur peut produire en moyenne 9 ou 10 tonnes de céréales par hectare, ce qui lui permet d’être beaucoup plus compétitif sur les marchés.
Pour le professeur d’agronomie, la cause de la pauvreté et de la sous-alimentation féminine en milieu rural, tient aux « formidables inégalités » de développement qui ne cessent de se répercuter à travers un échange inégal. Mais personne ne semble se douter de l’énormité de cette inégalité. C’est une absolue nécessité, a-t-il souligné, de protéger les paysans pauvres des subventions appliquées ailleurs.
M. Mazoyer a également parlé de l’acquisition massive de terres dans des pays en développement et a appelé à ce que l’on les limite lorsqu’elles nuisent aux agriculteurs locaux. Il a appelé à l’adoption d’une réforme agraire qui permette d’accorder un accès à la terre aux paysans, aux femmes notamment et a invité l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à s’occuper un peu plus de cette question. Il y a assez de terres et de paysans pour nourrir la population mondiale, mais il faut organiser le processus plus correctement, a-t-il dit.
Comment les femmes peuvent-elles être propriétaires de terres alors qu’on ne leur laisse même pas le droit d’être propriétaire de leur corps? s’est indignée la représentante d’une ONG qui a par ailleurs soulevé les problèmes liés à la forte croissance démographique.
L’ancienne Présidente de l’Irlande a estimé que la santé reproductive est une question essentielle du développement. Évoquant un récent déplacement en Somalie, au cours duquel elle n’avait rencontré aucune femme qui ait moins de six enfants, elle a fait savoir qu’au moins 200 millions de personnes aimeraient pouvoir maitriser leur fertilité, mais qu’elles n’ont malheureusement pas accès à ces services. La Commissaire européenne a souligné l’importance de veiller à ce que la croissance démographique ne dépasse pas la croissance économique des pays particulièrement pauvres, tels que la Somalie.
« Outre les informer de leurs droits, il faut également apprendre aux femmes comment les défendre », a estimé la Directrice exécutive adjointe d’ONU-Femmes. Elle a dit ne pas croire à la victimisation des femmes. « Les femmes sont plus fortes que les hommes mais ce sont les systèmes qui doivent changer pour qu’elles deviennent le moteur du changement », a-t-elle affirmé.
La Ministre du Lesotho a proposé des « mesures simples », comme la simplification des lois sur la succession. Les femmes doivent occuper un maximum de postes à responsabilité, a ajouté la Commissaire européenne qui a reconnu que « l’Europe est un peu coupable » en la matière car malgré les moyens dont elle dispose, elle est encore loin d’avoir réalisé cet objectif.
Cette table ronde était modérée par Mme Ghada Oueiss, d’AlJazeera.
Quatrième session: Égalité et opportunités par rapport à l’égalité de revenus: comment faire en sorte que les acquis académiques des femmes se traduisent par un accès égal au plein emploi et au travail décent
Cette dernière partie de la réunion de haut niveau a été l’occasion de discuter des options politiques concrètes permettant aux femmes d’utiliser les connaissances acquises au cours de leur formation pour avoir un réel accès au plein emploi et au travail décent. Les intervenantes ont invité les gouvernements à adopter des réformes et des cadres juridiques adéquats pour permettre cette autonomisation des femmes dans tous les secteurs.
« Nous souffrons de l’inégalité des chances en 2012, comme si la femme était un être qui avait des besoins spéciaux, des besoins différents des hommes », a lancé d’emblée Mme SIHEM BADI, Ministre des affaires féminines et familiales de la Tunisie. La vingtième session de la CNUCED évoquera peut-être encore ces problèmes, a-t-elle ironisé, se désolant de la lenteur des progrès. Elle a invité à s’intéresser aux expériences des autres pays, s’adressant à Mme AKUA SENA DANSUA, Ministre du tourisme du Ghana, pour qu’elle donne son témoignage. Celle-ci a expliqué qu’elle avait toujours voulu contribuer à façonner l’avenir de son pays. Après avoir obtenu un diplôme de journaliste et s’être mariée, elle a utilisé le temps consacré à l’éducation de ses trois enfants pour suivre une formation continue, ce qui l’a conduite finalement au Parlement du Ghana.
La Ministre du tourisme du Ghana a ensuite donné quelques conseils aux femmes, leur suggérant de donner la priorité à une voie qui permette de travailler, au lieu de collectionner les diplômes. S’il faut bien sûr acquérir une éducation, il faut aussi s’affirmer pour aboutir à quelque chose. Il ne faut pas non plus partir du principe qu’il y aura une égalité absolue, a-t-elle averti. Elle a aussi conseillé d’aller au-delà des bonnes paroles et des grandes conférences, en proposant tout de même de convoquer une conférence internationale de femmes pour examiner les raisons de la lenteur des progrès.
En Afrique du Sud, on part du principe que si on instruit une femme, c’est tout le pays qui en bénéficie, a expliqué M. PAUL MASHATILE, Ministre des arts et de la culture de l’Afrique du Sud. Il a précisé que son gouvernement met l’accent sur l’éducation des filles. Si les femmes en ont les compétences, elles occuperont des emplois, a-t-il assuré, citant comme exemple les 40 femmes du Parlement sud-africain. Le Ministre a indiqué que les Sud-Africaines bénéficiaient d’une discrimination positive, après avoir subi une triple discrimination sous l’apartheid parce qu’elles étaient femmes, noires et ouvrières. Il a aussi indiqué que les entreprises sud-africaines comptent de nombreuses femmes à des postes de direction.
En Allemagne, en dépit d’un bon niveau d’éducation, les chiffres concernant les femmes à ce genre de postes sont toujours décevants, a indiqué Mme ANNE RUTH HERKES, Secrétaire d’État à l’économie et à la technologie de l’Allemagne. Les femmes s’inquiètent toujours des moyens qu’elles ont pour conjuguer, de façon heureuse, vie familiale et vie professionnelle, a-t-elle remarqué. Elle a souhaité que les femmes soient en mesure de bien peser les enjeux afin de prendre une décision qui est très personnelle.
Répondant à la modératrice qui soulignait le caractère encore plus pertinent de cette question dans le monde arabe, Mme NOOR AL-MALKI AL-JEHANI, Directrice exécutive de « Doha International Institute for Family Studies and Development », a expliqué que la femme ne vit pas dans un vide mais dans une famille. Ainsi, pour autonomiser la femme, il faut autonomiser la famille, a-t-elle prôné. Reconnaissant qu’il y avait toujours un tiraillement entre travail et famille pour les femmes, elle a estimé qu’il fallait élaborer des politiques de soutien à la famille. Dans les pays arabes, nous avons de longs congés-maternité, a-t-elle fait valoir, soutenant l’importance de donner le temps nécessaire aux femmes pour élever leurs enfants. « La femme ne doit pas être punie parce qu’elle a des enfants. » Elle a fait porter aux gouvernements la responsabilité de faire avancer les choses en promulguant des lois qui garantissent les droits de la femme en matière d’emploi. De son côté, le Qatar a ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) qui interdit de discriminer les femmes enceintes en matière d’emploi.
« La société perd beaucoup lorsqu’elle n’utilise pas la capacité productive des femmes », a estimé Mme JAYATI GHOSH, Professeur au Centre des études économiques et de la planification de l’École des sciences sociales de Jawaharlal Nehru University, à New Delhi. Elle a relevé que la femme contribue déjà beaucoup à l’économie, notamment dans le secteur informel et au sein de la famille. Il n’y a donc aucune excuse valable pour ne pas lui accorder un emploi décent. Elle a proposé elle aussi aux gouvernements d’intervenir, en commençant par accroître les dépenses sociales pour fournir de meilleurs services. Il faut aussi offrir aux femmes davantage d’emplois publics, a-t-elle suggéré.
Il faudrait réfléchir à un ensemble de réformes, a confirmé une participante à la réunion qui a souligné l’inadaptation du marché du travail aux besoins des femmes notamment, sur le plan juridique. Le sultanat d’Oman a de nombreuses lois pour l’autonomisation des femmes, a indiqué la représentante de ce pays, qui a regretté toutefois que les femmes n’en soient pas bien conscientes du fait de leur manque de connaissances juridiques.
Beaucoup de femmes, en effet, ne savent pas qu’elles ont droit au même salaire que les hommes pour un même travail, a reconnu la Ministre des affaires féminines et familiales de la Tunisie. Elle a souhaité que le « printemps arabe » soit l’occasion d’aller de l’avant dans tous les domaines, notamment les droits de la femme, afin de consolider leurs gains. Nous voulons inclure dans la Constitution les principes de protection des femmes, a-t-elle dit, avant de signaler l’adoption d’une nouvelle loi fixant un quota de 25% de femmes au Parlement. Selon la Ministre, les Tunisiennes, du fait de leur bon niveau d’éducation, ont grandement contribué à la révolution en poussant les membres de leur famille à réagir.
La représentante de la Commission régionale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) a confirmé qu’il fallait un changement de mentalité au niveau de la politique. Si les employeurs ont bien sûr des préjugés sur l’emploi des femmes, c’est davantage pour des raisons pratiques que les femmes renoncent à une carrière, notamment quand il n’existe pas de structures appropriées pour accueillir leurs enfants ou les personnes âgées de leur famille. Abondant dans
le même sens, la Secrétaire d’État au Ministère fédéral de l’économie et de la technologie de l’Allemagne a demandé aux gouvernements d’adopter des politiques sociales permettant aux femmes de retrouver un emploi après s’être occupées de leurs enfants ou de leurs parents âgés. En outre, les hommes apprécient leur congé de paternité, a-t-elle aussi remarqué.
Cette table ronde était modérée par Mme Ghada Oueiss, d’AlJazeera.
Déclarations de clôture
Le Président de la CNUCED XIII et Ministre de la culture, des arts et du patrimoine du Qatar a constaté que plus les sociétés étaient égalitaires, plus elles étaient pacifiques. Il a appelé à ce que l’on mette davantage l’accent sur l’intégration des femmes au processus de prise de décisions. Il importe également d’examiner la question de l’accès des femmes à l’éducation, à la santé ainsi qu’aux ressources et aux crédits, a-t-il ajouté. L’engagement politique est nécessaire à cette fin. Le Qatar, a-t-il assuré, est non seulement motivé, mais a les moyens de mettre en œuvre une politique d’égalité entre les sexes.
M. SUPACHAI PANITCHPAKDI, Secrétaire général de la CNUCED, a appelé les décideurs politiques à tenir compte de la dimension genre dans l’élaboration de leurs politiques de développement et a fait observer que cette dimension permettait d’examiner les politiques de développement sous un angle nouveau. Selon le Secrétaire général de la CNUCED, la sexospécificité permet de mieux comprendre les politiques macroéconomiques et leur performance. Il s’est félicité que cette réunion ait aussi donné plus de visibilité à la situation des femmes dans le monde arabe et a annoncé la création prochaine, à Doha, d’un centre d’excellence sur les études du genre à l’Institut international des études familiales et du développement.
* *** *
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel