Ban Ki-moon appelle à une réflexion sur le rôle de la gestion des ressources naturelles dans la prévention des conflits et le maintien de la paix
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BAN KI-MOON APPELLE À UNE RÉFLEXION SUR LE RÔLE DE LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
DANS LA PRÉVENTION DES CONFLITS ET LE MAINTIEN DE LA PAIX
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de la Journée internationale pour la prévention de l’exploitation de l’environnement en temps de guerre et de conflit armé, le 6 novembre 2012:
La guerre et les conflits armés défont le tissu du développement durable. Ils accroissent la pauvreté, réduisent toute possibilité et sapent les droits fondamentaux de l’être humain. Nul pays touché par un conflit n’a encore atteint un seul Objectif du Millénaire pour le développement. Si nous regardons au-delà de l’échéance de 2015 pour la réalisation des objectifs, nous ne pouvons que reconnaître que la paix et la sécurité constituent la « quatrième dimension » essentielle au développement durable.
Il nous faut également reconnaître que la paix durable et le développement après un conflit passent par la protection de l’environnement et une bonne gouvernance des ressources naturelles. Il ne saurait y avoir de paix si la base de ressources dont les individus dépendent pour leur subsistance et dont ils tirent leurs revenus est mise à mal ou détruite, ou si elle est illégalement exploitée pour financer ou provoquer un conflit.
Depuis 1990, au moins 18 conflits violents se sont nourris de l’exploitation de ressources naturelles telles que le bois, les minéraux, le pétrole et le gaz. Parfois, ils trouvent leur origine dans la dégradation de l’environnement ou dans la marginalisation des populations locales, qui ne parviennent pas à tirer des avantages économiques de l’exploitation des ressources naturelles. Mais le plus souvent, c’est la cupidité qui en est la cause.
En Afghanistan, certains craignent que des gisements minéraux récemment mis au jour –d’une valeur estimative de 1 000 milliards de dollars des États-Unis– ne perpétuent le conflit civil. Dans l’est de la République démocratique du Congo, de riches réserves d’étain, de tantale, de tungstène et d’or, qui pourraient servir à élever le niveau de vie de millions de personnes, sont détournées pour financer des groupes armés et prolonger la violence. Enfin, dans toute l’Afrique, des populations d’éléphants sont décimées pour alimenter le commerce illégal de l’ivoire à l’échelle mondiale, ce qui, à son tour, sert à financer des mouvements de rebelles, des réseaux criminels et d’autres agents déstabilisateurs.
À ce jour, six missions de maintien de la paix des Nations Unies ont été chargées d’aider le pays hôte à reprendre le contrôle de sa base de ressources et à mettre fin aux activités d’extraction illicites menées par des groupes armés. Toutefois, il nous faut réfléchir davantage, à l’échelle internationale, au rôle que joue la gestion des ressources naturelles dans la prévention des conflits et dans le maintien et la consolidation de la paix.
En cette Journée internationale, réaffirmons notre volonté de gérer et de préserver durablement les ressources naturelles vitales, en temps de guerre comme en temps de paix. Redoublons d’efforts pour prévenir les conflits provoqués par les ressources naturelles et pour en maximiser les avantages afin de maintenir et de consolider la paix. Les ressources ne doivent plus se révéler une malédiction qui compromette la sécurité des États fragiles et touchés par un conflit et sape les fondements d’un développement durable.
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