M. Ban Ki-moon souligne le rôle de chef de file du Conseil de sécurité pour instaurer la paix et la sécurité dans un monde exempt d’armes nucléaires
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M. BAN KI-MOON SOULIGNE LE RÔLE DE CHEF DE FILE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ POUR INSTAURER LA PAIX ET LA SÉCURITÉ
DANS UN MONDE EXEMPT D’ARMES NUCLÉAIRES
On trouvera ci-après la déclaration qu’a faite le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, lors de la réunion du Conseil de sécurité sur la non-prolifération, le désarmement et la sécurité nucléaires, le 19 avril 2012, à New York:
Je félicite les États-Unis d’avoir organisé la présente réunion de suivi du sommet du Conseil de sécurité présidé par le Président Obama en septembre 2009 (voir S/PV.6191). Depuis lors, de nombreux faits encourageants sont survenus. La Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2010 a adopté un plan d’action en 64 points pour le désarmement et la non-prolifération nucléaires et les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire. J’espère qu’un débat constructif aura lieu à la première session du Comité préparatoire de la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2015, qui s’ouvre à la fin du mois.
La Fédération de Russie et les États-Unis réduisent, aux termes du nouvel accord START, leurs arsenaux nucléaires déployés et, avec d’autres États dotés de l’arme nucléaire, ils tiennent des consultations sur la mise en œuvre des engagements pris en matière de désarmement et font preuve d’une transparence accrue au sujet de leurs arsenaux nucléaires. Pour la première fois, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a inscrit l’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires à son ordre du jour. Le prochain sommet de l’OTAN, qui se tiendra à Chicago, sera une occasion importante de définir une approche commune.
Des mesures novatrices ont également été prises par des États non dotés de l’arme nucléaire. Il s’agit, notamment, des efforts pour conclure une convention sur les armes nucléaires, appuyée par un solide système de vérification; de l’Initiative pour la non-prolifération et le désarmement, lancée par 10 pays; de la création de la Commission africaine de l’énergie atomique; et d’autres progrès liés au Traité sur une zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud-Est. Nous préparons également la tenue en Finlande cette année d’une conférence sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et de toute autre arme de destruction massive au Moyen-Orient.
Le Sommet sur la sécurité nucléaire tenu en 2010 à Washington a adopté un plan de travail détaillé qui vise à renforcer la sécurité nucléaire, à sécuriser les matières nucléaires et à prévenir le terrorisme nucléaire. Je me félicite des nouveaux engagements pris au Sommet sur la sécurité nucléaire de 2012 à Séoul ainsi que du débat axé sur la multiplication des synergies entre sûreté et sécurité nucléaires. Je remercie le Président de la République de Corée, M. Lee Myung-bak, de son rôle de direction. Lors de ce sommet, j’ai insisté sur la nécessité d’intensifier nos efforts pour prévenir le financement de la prolifération et le financement lié au terrorisme. Aussi, je note avec satisfaction que la déclaration présidentielle d’aujourd’hui reconnaît l’importance du problème du financement de la prolifération.
Le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1540 (2004) encourage la coopération internationale pour empêcher les terroristes d’acquérir des armes de destruction massive. Je salue la décision du Conseil de proroger le mandat du Comité jusqu’en avril 2021. En vue de consolider le cadre juridique de la prévention du terrorisme nucléaire, j’organiserai cet automne une réunion de haut niveau pour promouvoir l’adhésion universelle et la mise en œuvre intégrale de la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire.
Malgré les progrès réalisés, il reste beaucoup à faire. Des dizaines de milliers d’armes nucléaires continuent de menacer l’humanité. Des milliards de dollars sont consacrés à leur modernisation, en dépit de besoins sociaux pressants et bien que les espoirs de progrès en matière de désarmement soient de plus en plus grands dans le monde. Seize ans après son adoption par l’Assemblée générale, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires n’est toujours pas entré en vigueur. Je salue vivement la ratification de ce traité par l’Indonésie et j’appelle les autres États visés à l’annexe 2 à faire de même.
Pendant ce temps, la Conférence du désarmement demeure dans l’impasse. Je le répète, l’impasse actuelle est inacceptable. Si la Conférence n’est pas en mesure de commencer ses travaux cette année, alors l’Assemblée générale doit s’acquitter de la responsabilité qui lui incombe de faire en sorte que le processus de désarmement se poursuive. Pour faciliter les négociations au sein de la Conférence du désarmement, les cinq États dotés de l’arme nucléaire pourraient envisager d’élaborer les éléments d’un traité sur l’arrêt de la production de matières fissiles. En ma qualité de Secrétaire général, je suis prêt à envisager la création d’un groupe de personnalités éminentes pour contribuer à cette entreprise.
L’accident nucléaire tragique de Fukushima a mis en lumière la nécessité urgente de renforcer la sûreté nucléaire et le cadre international des interventions d’urgence. Je félicite l’Agence internationale de l’énergie atomique pour son action. Au Sommet de Séoul sur la sécurité nucléaire, j’ai indiqué les cinq domaines où il fallait agir pour renforcer le régime mondial de sûreté nucléaire et promouvoir des synergies entre la sûreté nucléaire et la sécurité nucléaire. Le Document final de la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2010 a reconnu l’importance de s’attaquer à ces défis et de partager les meilleures pratiques. La première session du Comité préparatoire de la Conférence d’examen de 2015 devrait consacrer du temps à ces questions.
Je tiens également à souligner l’importance du plein respect des résolutions du Conseil de sécurité. Je salue la déclaration présidentielle du Conseil du 16 avril (S/PRST/2012/13), qui a fermement condamné le lancement du prétendu satellite d’application par la République populaire démocratique de Corée. Le Conseil a envoyé un message ferme et uni. Je demande instamment à la République populaire démocratique de Corée de s’acquitter immédiatement et pleinement de ses obligations au titre des résolutions 1718 (2006) et 1874 (2009). Comme l’a demandé le Conseil, elle doit s’abstenir de tout nouveau tir faisant intervenir la technologie des missiles balistiques, essai nucléaire ou autre acte de provocation. J’appelle de nouveau les autorités de la République populaire démocratique de Corée à renforcer la confiance avec les pays voisins et à améliorer la vie de ses citoyens, qui souffrent d’insuffisances graves en matière d’alimentation et de nutrition. Je réaffirme également mon engagement à œuvrer en faveur de la paix et de la stabilité sur la péninsule coréenne.
S’agissant de l’Iran, la seule issue acceptable est un règlement pacifique qui rétablirait la confiance internationale dans la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire de l’Iran, conformément au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. À cet égard, je me réjouis du premier cycle de négociations qui s’est tenu à Istanbul entre l’Iran et les E3 +3. J’espère que les parties feront fond sur ces négociations au cours de leur prochaine réunion, qui se tiendra à Bagdad. Il est essentiel de parvenir à un accord sur des mesures concrètes et réciproques en vue d’une solution globale négociée.
Je me félicite une fois de plus de l’objectif poursuivi par la présente séance. J’espère que le Conseil de sécurité continuera à insister sur le fait que la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales, comme cela a été souligné dans les résolutions pertinentes, notamment la résolution 1887 (2009). Ces discussions doivent se poursuivre au plus haut niveau.
Comme je l’ai souvent dit, le sommet du Conseil de sécurité de 2009 présidé par le Président Obama (voir S/PV.6191) ne devrait pas être un événement ponctuel. J’invite les membres du Conseil à envisager sérieusement de faire un suivi de ce sommet cette année à l’ouverture de la prochaine session de l’Assemblée générale. La communauté internationale compte sur le Conseil de sécurité pour continuer à jouer un rôle de chef de file s’agissant de donner l’élan politique nécessaire pour instaurer la paix et la sécurité dans un monde exempt d’armes nucléaires.
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