Ban Ki-moon se dit « fier » que l’ONU se dote d’un monument symbolisant la reconnaissance universelle de la tragédie de l’esclavage
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BAN KI-MOON SE DIT « FIER » QUE L’ONU SE DOTE D’UN MONUMENT SYMBOLISANT
LA RECONNAISSANCE UNIVERSELLE DE LA TRAGÉDIE DE L’ESCLAVAGE
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, publié le 25 mars, à l’occasion de la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, célébrée cette année sur le thème « Honorer les héros, les résistants et les survivants »:
La traite transatlantique des esclaves a été une tragédie, à cause de la cruauté intrinsèque de l’esclavage et de l’ampleur qu’il a prise ainsi qu’en raison de son caractère systématique et organisé. Un groupe d’êtres humains –les marchands, les propriétaires et tous ceux qui ont participé à cette ignoble entreprise et en ont profité– en a écrasé un autre, niant jusqu’à son humanité.
« Je me souviens », raconte une victime dans un témoignage enregistré (disponible en anglais sur le site Web de l’ONU à l’adresse suivante: http://www.unmultimedia.org/radio/english/tag/slavery/), « du jour où ils ont emmené mon père avec deux de mes sœurs et un frère, et pas moi ». La Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves a été créée pour cette femme et pour tous ceux, qui se comptent en millions, dont la vie et la famille ont été détruites et dont la dignité a été si brutalement foulée aux pieds.
Pour que les générations à venir se souviennent des souffrances inhumaines infligées quatre siècles durant aux victimes de l’esclavage et rendent hommage à ceux qui ont opposé une résistance énergique au système, un monument permanent va être érigé au Siège de l’ONU. Je suis fier que l’Organisation se dote d’un monument symbolisant la reconnaissance universelle d’une tragédie qui a touché les Africains et les personnes d’ascendance africaine et couvert de honte l’humanité tout entière.
Outre qu’elle permet de ne pas oublier les crimes commis par ceux qui se sont livrés à la traite des esclaves, cette Journée sert aussi à faire mieux connaître les causes et les conséquences du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée. Nous nous engageons à rester vigilants dans notre combat contre les nombreuses formes contemporaines de l’esclavage, y compris la servitude pour dettes, la traite des êtres humains, l’exploitation sexuelle, les pires formes de travail des enfants, le mariage forcé et le recrutement forcé des enfants en vue de leur utilisation dans des conflits armés.
L’adoption de nouvelles lois, la création d’institutions et l’évolution des mentalités nous ont permis de lutter plus efficacement contre ces fléaux. Force est cependant de reconnaître que, dans de nombreuses parties du monde, les préjugés se sont aggravés. Les pratiques discriminatoires acquièrent une légitimité politique, morale et même juridique, notamment en étant cautionnées dans les programmes de certains partis et organisations politiques et par le biais de la diffusion d’idées basées sur la notion de supériorité raciale au moyen des technologies des communications modernes.
L’Organisation des Nations Unies reste fermement déterminée à lutter contre les actes et comportements haineux. C’est une question de principe, car il en va du respect de la Charte des Nations Unies, de la Déclaration des droits de l’homme et de la Déclaration politique adoptée l’année dernière à la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale, mais aussi un moyen de combattre l’intolérance et la discrimination, qui sont cause de conflit et représentent un obstacle majeur au développement.
La célébration de cette année, consacrée au thème « Honorer les héros, les résistants et les survivants », rend hommage à ceux qui se sont élevés contre l’esclavage durant son apogée ainsi qu’à ceux qui font entendre leur voix aujourd’hui pour lutter contre ses manifestations actuelles. En cette Journée, réaffirmons notre engagement à combattre le racisme et à bâtir des sociétés fondées sur les principes de justice, d’égalité et de solidarité.
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