En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/14666-SC/10828

Après l’annonce du cessez-le-feu à Gaza et en Israël, le Secrétaire général félicite vivement les parties « pour avoir évité le pire »

21/11/2012
Secrétaire généralSG/SM/14666
SC/10828
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

APRÈS L’ANNONCE DU CESSEZ-LE-FEU À GAZA ET EN ISRAËL, LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

FÉLICITE VIVEMENT LES PARTIES « POUR AVOIR ÉVITÉ LE PIRE »


On trouvera ci-après la déclaration que le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a faite devant le Conseil de sécurité le 21 novembre 2012, par visioconférence depuis Tel Aviv:


Monsieur le Président, je vous remercie de me donner l’occasion de présenter aujourd’hui au Conseil un exposé sur la visite de trois jours que j’ai effectuée en Égypte, en Israël, dans les territoires palestiniens occupés et en

Jordanie.


Depuis que la situation à Gaza et en Israël a connu une escalade la semaine dernière, ma priorité a été de contribuer aux efforts visant à mettre un terme à la violence, l’objectif prioritaire étant de protéger les civils.  


J’ai annulé un voyage prévu auparavant pour me rendre au Moyen-Orient et montrer clairement qu’il importait de mobiliser la diplomatie internationale pour prévenir une nouvelle escalade qui mettrait l’ensemble de la région en danger, mais aussi pour renforcer les efforts louables dirigés par l’Égypte en vue d’obtenir un cessez-le-feu.


Je me félicite vivement du cessez-le-feu annoncé aujourd’hui.  Je félicite les parties d’avoir évité le pire, et je félicite le Président Morsy, de l’Égypte, de son dynamisme exceptionnel.


 Nous devons maintenant veiller à ce que le cessez-le-feu tienne et à ce que tous les habitants de Gaza qui sont dans le besoin –et ils sont nombreux– reçoivent l’aide humanitaire nécessaire. 


Le soulagement créé par la cessation de la violence est immense pour les habitants de Gaza et d’Israël ainsi que pour la communauté internationale, mais nous sommes tous conscients des risques, et nous sommes tous conscients que de nombreux détails doivent être solidifiés pour qu’un cessez-le-feu général et solide tienne sur le long terme.  Il est impératif que les deux parties respectent le cessez-le-feu pour favoriser le règlement durable des problèmes de fond.


L’annonce d’aujourd’hui fait suite à une semaine de violences dévastatrices dans le sud d’Israël et à Gaza, y compris l’attaque terroriste d’aujourd’hui contre un bus dans le centre-ville de Tel-Aviv, que j’ai immédiatement et énergiquement condamnée.  Ces événements nous ont conduits à un moment important, après une semaine de diplomatie intensive pour parvenir à un cessez-le-feu.


À cet égard, j’ai rencontré le Président égyptien, M. Morsy, le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, M. Elaraby, le Premier Ministre israélien, M. Netanyahu, le Président palestinien, M. Abbas, le Roi Abdallah de Jordanie; et le Ministre jordanien des affaires étrangères, M. Judeh, et de nombreux autres dirigeants à chaque endroit, dont le Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères d’Égypte, le Ministre de la défense, le Ministre des affaires étrangères et Président d’Israël et le Premier Ministre M. Fayyad.  J’ai aussi rencontré la Secrétaire d’État des États-Unis, Mme Hillary Clinton, pendant mon séjour à Jérusalem.  Je viens de m’entretenir avec le Premier Ministre d’Israël, M. Netanyahu, pour la deuxième fois aujourd’hui.


Ma principale préoccupation tout au long de ma visite a été la sûreté et le bien-être de tous les civils, où qu’ils se trouvent.  Des innocents, dont des enfants, ont été tués et blessés dans les deux camps.  Les familles des deux camps ont dû vivre dans la peur alors que la violence faisait rage autour d’elles. Il m’a été pénible d’être de retour ici dans des circonstances semblables à celles de ma visite de 2009, lors de l’opération « Plomb durci ».  Ces derniers événements en sont un sinistre rappel.


Ce matin, j’ai eu des nouvelles de l’équipe des Nations Unies de Gaza, qui m’a informé des conséquences des actes de violence, notamment du nombre de victimes civiles qui a augmenté; on compte désormais plus de 139 morts du côté palestinien, dont plus de 70 civils, et plus de 900 blessés, et 10 000 Gazaouis déplacés, qui sont maintenant hébergés dans 12 écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et dans deux autres écoles gérées par les autorités locales.  


L’UNRWA a souligné qu’il était absolument nécessaire d’appuyer les programmes en cours relatifs à l’aide alimentaire, à la santé et à l’assainissement, qui manquent de fonds et devront maintenant prendre en charge d’autres personnes déplacées.  Je demande à nos équipes de secours d’urgence et humanitaires de se préparer à faire ce qui est en leur pouvoir pour soulager leurs souffrances.


Les attaques des deux côtés ont continué aujourd’hui alors qu’un accord de cessez-le-feu était proche.  Le bombardement qui a eu lieu aujourd’hui à Tel-Aviv a fait 23 blessés, dont trois gravement.  Les tirs de roquettes aveugles sur Israël ont aussi continué.  Une roquette à longue portée a atterri à la périphérie de Jérusalem hier, sans faire de blessé.  Depuis le 14 novembre, les tirs de roquettes ont tué quatre civils israéliens, et auraient fait 219 blessés, pour la plupart des civils.  Trois sont dans un état grave.  Un soldat israélien a été tué hier, et 16 soldats israéliens ont été blessés, dont l’un grièvement.


Dans l’ensemble, au cours de la même période, plus de 1 456 roquettes ont été lancées de Gaza sur Israël.  Cent quarante-deux sont tombées à Gaza même.  Environ 409 ont été interceptées par le système de défense antimissile « Dôme d’acier ».  Dix missiles Fajr-5 ont été tirés sur les faubourgs de Tel-Aviv et en mer, dont cinq ont été interceptés par le système Dôme d’acier.  Trois missiles à longue portée ont frappé les abords de Jérusalem, ce qui est sans précédent.


Depuis l’assassinat par Israël de M. Ahmed Al-Jaabari, le chef militaire du Hamas, lors d’une attaque aérienne le 14 novembre, et le début de l’offensive d’Israël à Gaza il y a huit jours, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont déclaré publiquement avoir lancé des frappes sur plus de 1 450 cibles à Gaza.  Les cibles des frappes aériennes sur la bande de Gaza comprenaient, entre autres, des sites de lancement de roquettes, des bases militaires, des commissariats de police et des tunnels situés le long de la frontière avec l’Égypte. 


L’armée de l’air israélienne a aussi visé des bâtiments de bureaux et des immeubles résidentiels, qui, selon les FDI, appartenaient à des membres de groupes armés palestiniens.  Le personnel et les bureaux des chaînes de télévisons Al-Qods et Al-Aqsa ont été pris pour cibles les 18 et 20 novembre, trois journalistes ont été tués et 10 autres blessés.


Je condamne systématiquement les tirs de roquettes effectués sans discernement de Gaza sur Israël.  En même temps, je crois également que le recours excessif et disproportionné à la force qui met en danger la vie de civils est intolérable.  Il est inacceptable que des citoyens des deux côtés vivent dans la peur permanente d’une nouvelle frappe.  Pour dire les choses simplement, toutes les parties doivent respecter le droit international humanitaire pour garantir la protection de tous les civils à tout moment. 


Aujourd’hui même, je me suis rendu en Égypte pour la seconde fois lors de ce voyage afin d’appuyer les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu dont la phase finale a lieu sous les auspices du Président Morsy, avec l’appui actif de plusieurs dirigeants régionaux et internationaux.  


Les visites des ministres des affaires étrangères de plusieurs pays, dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis et de nombreux pays arabes témoignent clairement de la préoccupation de la communauté internationale et de la volonté commune de faire cesser la violence.


Lorsque j’ai rencontré le Président Morsy il y a seulement quelques heures, il a dit que ses efforts pour parvenir à un cessez-le-feu étaient près d’aboutir.  Il a également réaffirmé la nécessité de se pencher sur les questions sous-jacentes qui préoccupent les deux camps, pour que le cessez-le-feu soit durable.  En outre, le Président Morsy s’est dit préoccupé de voir que la paix arabo-israélienne globale, à laquelle l’Égypte est attachée, n’est toujours pas instaurée.  J’ai souligné l’importance des efforts du Président Morsy compte tenu de son leadership et de ses contacts avec toutes les parties.


Je suis conscient que tant pour les Palestiniens que pour les Israéliens, le statu quo est une préoccupation fondamentale.  Comme l’a dit le Président Morsy, ces questions sous-jacentes doivent être traitées.  L’ONU est prête à intervenir pour faciliter tous les efforts à cet égard.  Mais des personnes meurent chaque jour et des villes sont prises pour cibles chaque jour.  Plus la crise continue, plus la crise humanitaire s’accentue d’une façon exponentielle.  Il faut qu’un cessez-le-feu soit conclu maintenant, et soit suivi immédiatement par des négociations sur les questions sous-jacentes.  C’est ainsi que nous sauverons des vies maintenant. 


Cette crise a montré clairement que le statu quo n’est pas tenable et qu’il faut trouver des solutions à long terme aux problèmes de Gaza, et pour les Palestiniens dans leur ensemble.  Les éléments essentiels de la résolution 1860 (2009) n’ont toujours pas été appliqués.  Une fois que le calme sera rétabli et que la violence aura cessé, il faudra un cessez-le-feu plus vaste qui tienne compte de toutes les causes sous-jacentes du conflit, et prévoie notamment l’ouverture totale des points de passage, la réconciliation palestinienne et la fin de la contrebande d’armes.


Il est évident que la communauté internationale doit parler d’une seule voix pour empêcher un retour de la violence.  J’ai l’intention de garder le contact avec les dirigeants mondiaux, et j’ai demandé au Coordonnateur spécial, M. Robert Serry, de rester au Caire pour appuyer les initiatives prises pour parvenir à un cessez-le-feu durable.


Je terminerai en soulignant, comme je l’ai fait pendant toutes mes discussions au cours de ce voyage intense, qu’à cette époque difficile, où toute la région connaît des transformations profondes, nous ne devons pas perdre de vue que la paix doit rester notre ultime objectif et notre priorité absolue.  La concrétisation de la solution des deux États à laquelle nous sommes attachés, qui mettrait fin à une occupation prolongée et au conflit entre Israël et les Palestiniens est plus urgente que jamais.  La réalisation de cet objectif, qui a été affirmé à plusieurs reprises par ce Conseil, se fait attendre depuis longtemps et est essentielle à la stabilité de la région.  Seule une paix juste et globale peut assurer une sécurité durable pour tous.


Je pars bientôt pour New York.  Je souhaite à tous les membres du Conseil un joyeux Thanksgiving. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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