L’Instance permanente entend de nombreux témoignages sur les exactions et injustices vécues par les peuples autochtones
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Instance permanente sur les questions autochtones
Onzième session
14e séance – après-midi
L’INSTANCE PERMANENTE ENTEND DE NOMBREUX TÉMOIGNAGES SUR LES EXACTIONS
ET INJUSTICES VÉCUES PAR LES PEUPLES AUTOCHTONES
Avant de conclure cet après-midi le débat qu’elle a entamé mardi dernier* sur les droits de l’homme, l’Instance permanente sur les questions autochtones a décidé de tenir sa session de 2013 au Siège de l’ONU, à New York, du 20 au 31 mai, et d’organiser une réunion de trois jours sur le thème « Les jeunes autochtones, identité, défis et espoir: articles 14, 17, 21 et 25 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones ».
Au cours du débat sur les droits de l’homme, le représentant de San Carlos Apache Tribe des États-Unis a dénoncé, à l’instar de nombreux autres orateurs, les exactions subies par les peuples autochtones. Le Gouvernement américain, a-t-il dit, les dépossède de leurs territoires pour les donner aux grandes sociétés. La représentante de Koani Foundation a ajouté que ces exploitations industrielles violent non seulement des sites sacrés mais ont aussi des conséquences graves sur l’environnement.
Pour les deux orateurs, les peuples autochtones souffrent des effets d’un changement climatique aggravé par « cette politique colonialiste ». Réclamant des indemnisations, ils ont demandé aux Nations Unies de servir d’intermédiaire entre les peuples autochtones et les États-Unis.
La représentante du Consejo nacional de Ayllus markas del Qullasuyu Conamaq a égrené, à son tour, les exactions de l’État bolivien et l’impunité dont bénéficient les auteurs de meurtres contre les autochtones. « Il est faux de dire que tout va bien en Bolivie », a-t-elle tranché. Le représentant du Tribal Welfare Society a invité le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones à se rendre en Inde pour constater de visu la situation des Adivasi, victimes de discrimination et de la violence perpétrées par des groupes extrémistes dans l’est et le centre de l’Inde. À ce jour, 29 cas de violations des droits des Adivasi, 500 meurtres et 90 cas de coups et blessures sont restés impunis, a-t-il dit.
La représentante de l’Asociacion de Descendientes de la Nacion Charrua a accusé l’État uruguayen de génocide contre les autochtones Charrua exterminés en 1831. Elle a dénoncé l’absence de politique publique en faveur de ces peuples et le refus du Gouvernement de signer les instruments juridiques internationaux. Les représentants de l’Ainu Association of Hokkaido et du Longhouse Treaty Nations ont dénoncé les politiques d’assimilation du Japon et des États-Unis.
Ceux des autochtones des Caraïbes et de la New Future Foundation, Inc. ont demandé réparation pour les exactions commises lors des conquêtes espagnoles et les déversements de déchets toxiques par les États-Unis. Les accusations ne se sont pas arrêtées là. Le représentant du Comité de coordination des peuples autochtones d’Afrique a demandé une enquête internationale sur la situation des autochtones twas victimes de mauvais traitements et parfois réduits en esclave dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
De même, le délégué de l’Association pour l’intégration et le développement durable du Burundi a plaidé pour la réhabilitation sociale, civique et politique des Twas du Burundi. La représentante de la Commission des juristes autochtones de l’Argentine a, quant à elle, demandé la révision des programmes d’histoire alors que celle des femmes autochtones du Nigéria a jugé indispensable de faciliter l’accès des peuples autochtones à la justice.
Sur une note plus positive, une représentante des enfants autochtones a convoqué la cosmogonie guatémaltèque pour affirmer que « les configurations actuelles du ciel » présagent d’un avenir heureux pour les peuples autochtones. « C’est une période pendant laquelle nous aurons la chance de nous réaliser », a-t-elle fait savoir.
L’Instance permanente sur les questions autochtones fermera ses portes demain vendredi 18 mai, après l’adoption de son rapport.
*DH/5093 du 15 mai 2012
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