En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse des mouvements religieux de la République démocratique du Congo sur le thème: « la paix est toujours possible entre la RDC et le Rwanda »

05/09/2012
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DES MOUVEMENTS RELIGIEUX DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO SUR LE THÈME:

« LA PAIX EST TOUJOURS POSSIBLE ENTRE LA RDC ET LE RWANDA »


« Après six millions de morts directes et indirectes, et un million de femmes violées depuis 1999, et alors qu’une nouvelle guerre se prépare à l’est du Congo, toutes les congrégations religieuses de la République démocratique du Congo ont décidé de passer à l’action pour faire entendre la voix et la douleur du peuple congolais », a déclaré Monseigneur Dieudonné Mbaya Tshiakany, Modérateur national de l’Église du Christ au Congo.


Au cours d’une conférence de presse tenue au Siège de l’ONU à New York, et parrainée par la Mission de la République démocratique du Congo (RDC), M. Mbaya a indiqué qu’il faisait partie d’une délégation de 32 représentants de tous les mouvements religieux congolais venus remettre une pétition au Secrétaire général des Nations Unies et au Conseil de sécurité.  Il a précisé que cette pétition, qui contient trois éléments clefs, exigeait notamment une action forte de la communauté internationale incluant une condamnation du Rwanda pour son ingérence en RDC et pour l’appui apporté par les autorités rwandaises au Mouvement M23 et à d’autres milices responsables d’exactions dans l’est de la RDC.  « Nous n’appelons pas à la haine du Rwanda, mais nous souhaitons juste que notre frontière commune devienne une frontière d’amour et de paix », ont souligné les représentants des communautés religieuses de la RDC.  


Intervenant aux côtés de Monseigneur Pierre Marini Bodho, Président de l’Église du Christ au Congo, et du Révérend Elebe Kapalay, Représentant de l’Église kimbanguiste, Monseigneur Mbaya a également indiqué que la pétition déposée ce jour exigeait aussi que toutes les personnes citées dans les rapports de l’ONU, et reconnues responsables de pillages et d’exactions en RDC, soient traduites en justice.


La pétition exige enfin que tout soit mis en œuvre pour empêcher le Rwanda de devenir l’an prochain un membre non permanent du Conseil de sécurité.  Monseigneur Mbaya a jugé inacceptable qu’un pays qui ne respecte pas la Charte des Nations Unies et menace l’intégrité territoriale et les vies des citoyens d’un pays voisin, au vu et au su de toute la communauté internationale, puisse devenir membre du Conseil de sécurité.  C’est pourquoi, a-t-il dit, nous faisons appel à l’attention de l’Union africaine et exigeons que la Communauté des États de l’Afrique de l’Est désigne un autre candidat pour l’accession à un siège du Conseil de sécurité.  Alors que le rapport S/2012/343 des experts de l’ONU reconnait clairement l’implication du Rwanda dans la création du M23 et l’appui logistique apporté à ce groupe, a-t-il dit, il serait inacceptable et impensable que l’ONU ne s’oppose pas à l’entrée du Rwanda au Conseil de sécurité.    


Monseigneur Mbaya et Monseigneur Bodho ont demandé à la communauté internationale de cesser de se cantonner dans une position de simple observation et de ne plus se limiter à compter les morts.  « Il est urgent », ont-ils insisté au nom de l’ensemble des congrégations religieuses, « de passer à l’action pour protéger les populations congolaises des exactions commises par les groupes armés soutenus par le Rwanda ».


Répondant à la question d’un journaliste, les intervenants ont estimé que la soi-disant porosité de la frontière congolaise et les impératifs de sécurité qu’invoquent les autorités du Rwanda n’étaient qu’un alibi fallacieux qu’utilise le Gouvernement rwandais pour s’immiscer dans les affaires de la RDC.  Ils ont rappelé que la RDC avait des frontières communes avec neuf pays, et que seule la frontière commune que le pays a avec le Rwanda était sujette au genre de contentieux dénoncé aujourd’hui.


Les représentants des mouvements religieux congolais ont estimé que l’instabilité créée par les actions du Rwanda et de ses affidés, caractérisée par le déplacement de deux millions de Congolais dans les Kivus, servait les intérêts économiques rwandais et permettait le pillage des ressources naturelles de la RDC, notamment le colombo tantalium (coltan) et les diamants.


Parmi la délégation congolaise figuraient également Mme Cécile Tshibanda Lepira, la déléguée des « Religions pour la paix », Mme Chantal Malamba, du Caucus des femmes congolaises, et Madame Madeleine Ngwang.


La délégation des 32 représentants des congrégations religieuses congolaises comprend les représentants des églises catholiques, protestantes, reformées, orthodoxes et islamiques présentes en RDC.  Elle comprend aussi les représentants des églises de réveil et des églises indépendantes, dont l’église kimbanguiste, qui est la plus grande église indépendante congolaise.  Alors que la délégation était reçue aujourd’hui à l’ONU, elle était aussi représentée à Washington par Monseigneur Nicolas Djomo, Président de la Conférence épiscopale nationale de la Conférence du Congo (CENCO).  Parallèlement, le représentant de la religion islamique du Congo a présenté aujourd’hui la pétition des mouvements religieux congolais en Turquie.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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