Point de presse du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 08 mars 2011

POINT DE PRESSE DU BUREAU DU PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU: 8 MARS 2011

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Martin Nesirky, Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:

Journée internationale de la femme

Le Secrétaire général a souligné aujourd’hui, à l’occasion de la centième Journée internationale de la femme, que dans trop de pays et de sociétés les femmes demeuraient des citoyennes de deuxième classe.

À la maison, à l’école, au travail ou dans leurs communautés, être une femme signifie bien trop souvent être vulnérable, a-t-il dit.  Dans de nombreuses zones de conflit, la violence sexuelle est délibérément et systématiquement utilisée pour intimider les femmes et des communautés entières.

C’est seulement par l’intermédiaire d’une participation pleine et égale des femmes dans tous les domaines de la vie publique et privée que l’on peut espérer réaliser la société durable, pacifique et juste promise par la Charte de l’ONU, a-t-il estimé.

La Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Mme Michelle Bachelet, a noté que les femmes n’étaient pas les seules à payer le prix de la discrimination: « Nous compromettons la qualité de notre démocratie, la vigueur de nos économies, la santé de nos sociétés et la durabilité de la paix », a-t-elle déclaré.

Mme Bachelet a souligné avoir vu ce que les femmes, souvent dans les circonstances les plus difficiles, étaient capables de faire pour leur famille et pour leur société si on leur en donnait l’occasion.  La force, le zèle et la sagesse des femmes sont la plus grande ressource, et la plus inexploitée, de l’humanité.

Pour sa part, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, a salué les femmes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord pour avoir fait reculer les limites et brisé les stéréotypes sexistes grâce à leur participation active aux récents efforts en faveur de la paix et de la démocratie.  Elle a estimé que les droits de la femme devaient figurer en tête des nouvelles priorités.

Libye

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) s’inquiète des informations faisant état d’une recrudescence d’actes de violence et de discrimination prenant pour cible, tant dans l’est que dans l’ouest de la Libye, des Africains d’origine subsaharienne.

Il réitère son appel à toutes les parties, les engageant à reconnaître la vulnérabilité des réfugiés et des migrants originaires d’Afrique subsaharienne et à prendre des mesures pour assurer leur protection.

Hier, une équipe du HCR qui se trouvait à la frontière égyptienne s’est entretenue avec des Soudanais qui venaient d’arriver depuis l’est de la Libye.  Ceux-ci ont indiqué que des Libyens armés allaient de porte en porte, obligeant les Africains subsahariens à partir.  Dans un cas, une fillette soudanaise de 12 ans aurait été violée.

Le long des frontières libyennes avec la Tunisie et l’Égypte, la plupart des personnes cherchant à être évacuées sont des hommes originaires du Bangladesh.  Il y a actuellement une pénurie critique de vols à destination du Bangladesh et d’autres pays d’Asie et d’Afrique subsaharienne.

Plus de 210 000 personnes ont maintenant fui la violence en Libye, précise le HCR.  Un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) doit arriver aujourd’hui dans l’est de la Libye, dans la ville portuaire de Benghazi.  Ce sera la première livraison d’aide alimentaire d’une agence de l’ONU à arriver dans le pays.

De plus, une livraison de plus de 1 100 tonnes de blé, qui avait été refoulée du port la semaine dernière à cause de préoccupations d’ordre sécuritaire, est partie aujourd’hui pour la Libye.

Conseil de sécurité

Ce matin, le Conseil de sécurité a tenu des consultations sur des récents développements politiques.  Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. B. Lynn Pascoe, a fait le point sur la situation en Libye et sur d’autres questions d’actualité.

Soudan

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), environ 20 000 personnes ont fui la ville d’Abyei, au Soudan, au cours des derniers jours.  Les personnes déplacées représentent la moitié des habitants de la ville.

La plupart d’entre elles se sont établies à titre temporaire dans des villages proches.  Trois mille personnes se trouvent dans la région d’Agok.  Dans l’ensemble de la région, des travailleurs humanitaires se tiennent prêts pour distribuer de l’aide alimentaire, des abris d’urgence, de l’eau et des équipements d’assainissement, ainsi que pour fournir des soins médicaux à la population déplacée.

Entre-temps, l’appel humanitaire pour le Soudan demeure largement sous-financé, seul 24% des 1,7 milliard requis ayant été versés à ce jour.

HCR/Côte d’Ivoire-Libéria

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) appelle les groupes opposés de la Côte d’Ivoire à appuyer les efforts humanitaires et à éviter de mettre les vies des civils en péril.

Le HCR a indiqué que, selon des estimations qui datent d’hier, entre 200 000 et 300 000 personnes avaient été déplacées vers Abidjan, et 70 000 autres vers l’ouest du pays.  L’agence a ajouté que les besoins humanitaires et de protection croissaient rapidement.

À Abidjan, des milliers de personnes demeurent terrées dans des centres communautaires aux conditions inadéquates et où les besoins en matière de protection n’ont pas été correctement évalués.  Dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, l’accès humanitaire est gravement entravé par l’insécurité et des milliers des personnes déplacées ne reçoivent pratiquement aucune aide.

L’agence indique que le nombre d’Ivoiriens fuyant vers le Libéria, qui se trouvent à l’est du pays, a également fortement augmenté.  Quelque 75 000 réfugiés ont été recensés à ce jour.  Le HCR et ses partenaires s’efforcent de rétablir les ponts et les routes afin d’améliorer l’accès.  Il fournit également un appui direct, quand il le peut, aux réfugiés et aux communautés qui se trouvent à leur proximité.

Par ailleurs, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a annoncé aujourd’hui que le Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) avait débloqué 6 millions de dollars pour aider les personnes ayant fuit la Côte d’Ivoire vers le Libéria.

République démocratique du Congo

La Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, Mme Valerie Amos, est arrivée en République démocratique du Congo (RDC) aujourd’hui pour une visite de trois jours.

Pendant sa mission, elle se rendra au Nord-Kivu et dans la province Orientale, deux des provinces les plus touchées par la violence armée.  Au cours de réunions avec les autorités, la communauté humanitaire et la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), elle discutera de la protection des civils et du meilleur moyen d’assurer un meilleur accès aux populations qui se trouvent dans le besoin.

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