« Barrons la route à de nouvelles infections, à la discrimination et aux décès provoqués par le sida », déclare M. Ban Ki-moon devant le Conseil de sécurité
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« BARRONS LA ROUTE À DE NOUVELLES INFECTIONS, À LA DISCRIMINATION ET AUX DÉCÈS
PROVOQUÉS PAR LE SIDA », DÉCLARE M. BAN KI-MOON DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ
On trouvera, ci-après, le texte de l’allocution du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, devant le Conseil de sécurité, le 7 juin 2011:
Je remercie le Président de la République du Gabon, S. E. M. Ali Bongo Ondimba, d’avoir convoqué cette importante séance. J’apprécie vivement le dynamisme avec lequel le Gabon a entrepris de soumettre cette résolution, qui vient d’être adoptée. Le moment est venu de prendre des mesures ambitieuses.
Il y a plus de 10 ans, le feu Ambassadeur des États-Unis Richard Holbrooke s’était efforcé de rendre possible la première discussion sur le sida au sein de cette salle du Conseil. L’Ambassadeur Holbrooke était un diplomate d’excellence, et restait déterminé à conférer un profil élevé à la question du sida même quand celle-ci revêtait un aspect non-diplomatique. Je salue l’initiative du Président Ali Bongo Ondimba. Je suis content de voir que, pour la deuxième fois, le Conseil de sécurité se saisit de cette question cruciale, en parallèle de l’Assemblée générale.
Nous avons fait beaucoup de chemin depuis que les questions relatives à la santé ont commencé à être abordées au Conseil de sécurité. Je continue d’appeler très régulièrement l’attention du Conseil sur le sida, notamment dans mes rapports sur la violence sexuelle et sexiste et dans ceux qui mettent en évidence tout ce que font les femmes pour la paix et la sécurité.
Chaque fois que le sida entre dans l’équation, l’ONU s’attache à faire partie de la solution. Tout a commencé avec la résolution 1308 (2000), adoptée en 2000. Aujourd’hui, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, le Département des opérations de maintien de la paix et divers gouvernements organisent des activités de formation à l’intention des Casques bleus et des soldats de différents pays, pour qu’ils puissent faire œuvre utile.
(l’orateur poursuit en anglais)
Les engagements doivent être pris au plus haut niveau. Je soulève cette question directement auprès des dirigeants du monde, et mes principaux conseillers sont également très passionnés pour ce qui est de notre riposte face au sida. Au Timor-Leste, mon ancien représentant spécial a demandé à se faire dépister pour le VIH. Son adjoint lui a emboîté le pas, de même que le Chef de la police de l’ONU, son adjoint, et beaucoup d’autres. Ils ont obtenu ainsi des informations sur leur santé, ont donné l’exemple et ont lutté contre la peur, la stigmatisation et la discrimination.
Au Liban, le Commandant de la Force a organisé une manifestation sur le thème de la prévention à l’occasion de la Journée mondiale contre le sida. Le jour même et sur place, un commandant de contingent a décidé de se faire dépister. Beaucoup de ses soldats, encouragés par son leadership, se sont également portés volontaires. Pour notre personnel, la formation pré-déploiement à la lutte antisida se fait automatiquement. Nous avons formé plus de 1 500 Casques bleus aux fonctions de conseillers. En cinq ans à peine, le nombre de Casques bleus sollicitant des services de conseil et de dépistage est passé de moins de 2 000 à plus de 14 000.
Mais nous ne faisons pas qu’aider les membres de nos forces de maintien de la paix qui œuvrent pour que les populations qui se relèvent de la guerre n’aient pas aussi à se relever de la maladie. Tout ceci s’inscrit dans la mission plus large que le Conseil confie à nos troupes: mettre fin à la violence sexiste et sexuelle, renforcer le rôle des femmes et protéger les enfants. Cela s’inscrit également dans une campagne internationale plus vaste, la Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants. Dans les zones de conflits, les camps de réfugiés er partout où les populations ont peur pour leur vie, les femmes, les jeunes et les enfants sont plus exposés au VIH.
Avant que la résolution 1308 (2000) ne soit adoptée, le personnel en uniforme était perçu en termes des risques qu’il pourrait faire courir aux civils. Nous comprenons désormais que les soldats et la police de l’ONU font partie intégrante de la prévention, des traitements et des soins. Par exemple, nous sommes actifs en Côte d’Ivoire, qui a le taux le plus élevé de VIH en Afrique de l’Ouest. L’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire et des coparrainants des Nations Unies forment des soldats et des policiers à la lutte antisida, aux droits de l’homme et à l’égalité entre les sexes. Ils fournissent également un appui technique sur le VIH dans les programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR). En intégrant la prévention du VIH dans nos activités de DDR, nous pouvons protéger les civils contre le VIH. Nous pouvons réduire la discrimination et nous pouvons aider d’anciens soldats vivant avec le VIH à recevoir les soins et le traitement dont ils ont besoin.
Nous devons parler de questions sensibles lorsque nous abordons le VIH et le sida. Nous devons dire franchement quelles sont nos défaillances. Le Conseil a réalisé des progrès majeurs face à la violence sexuelle dans les conflits, mais le viol est encore une arme de prédilection. C’est une violation atroce des droits fondamentaux. C’est un crime de guerre. Et c’est une menace à la santé publique. Les femmes et les filles sont extrêmement vulnérables en tant que victimes, mais, plus encore, elles sont des agents du progrès et du changement. J’engage instamment tous les membres à lutter de concert contre le VIH/sida dans le cadre de nos campagnes contre la violence sexuelle et en faveur des droits des femmes. Il faut donc traiter de l’interaction dangereuse entre le sida, le commerce international des stupéfiants, la traite sexuelle et les sévices que subissent les femmes. Ce problème ne suscite pas l’attention voulue.
Nous avons besoin d’agir une fois que l’encre sèche sur les accords et que les armes se taisent. Nous devons aider les sociétés brisées à prévenir la propagation du VIH. Et nous devons fournir des traitements à tous ceux qui en ont besoin. Nous pouvons le faire avec l’aide de nos partenaires régionaux si nous faisons participer les organisations de la société civile – les militants, les chercheurs et les travailleurs sanitaires qui nous ont fait tant avancer.
Aujourd’hui, nous célébrons 30 ans de lutte contre le sida. Mais focalisons-nous sur un chiffre différent: zéro. Barrons la route à de nouvelles infections, à la discrimination et aux décès provoqués par le sida. C’est là notre objectif.
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