Le Syndicat du personnel de l’ONU s’inquiète de l’arrestation et de la détention de plusieurs employés au Soudan et au Cambodge
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LE SYNDICAT DU PERSONNEL DE L’ONU S’INQUIÈTE DE L’ARRESTATION ET DE
LA DÉTENTION DE PLUSIEURS EMPLOYÉS AU SOUDAN ET AU CAMBODGE
(Adapté de l’anglais)
Le Syndicat du personnel de l’ONU et son Comité permanent sur la sécurité et l’indépendance de la fonction publique internationale déplore les actes d’intimidations délibérés que les Gouvernements du Soudan et du Cambodge ont dernièrement dirigés contre le personnel de l’ONU. De tels actes représentent une atteinte à l’indépendance de la fonction publique internationale et menacent la capacité de l’ONU de remplir son mandat.
Au Soudan, des inquiétudes subsistent quant à la sûreté et à la sécurité de Mme Hawa Abdullah Mohammed, membre du personnel de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD). Elle a été arrêtée le 5 mai par des membres de la sécurité nationale, à son domicile à Abu Shouk, un camp de déplacés dans lequel elle travaillait. Selon les informations, tout contact avec un avocat ou sa famille lui a été refusé malgré l’appel à sa libération immédiate et sans condition ainsi qu’à celle d’un autre membre du personnel de l’ONU, lancé par le chef de la MINUAD.
M. Ibrahim Gambari a déclaré que leur arrestation est contraire à l’Accord sur le statut des forces signé entre la MINUADet le Gouvernement. Aux termes de cet Accord, le Gouvernement doit informer la MINUAD de tout crime commis par son personnel, preuve à l’appui.
Toujours au Soudan, le 22 juin, les Forces armées soudanaises ont arrêté six membres du personnel de l’ONU originaires du Sud, à l’aéroport de la capitale de l’État, Kadugli, alors qu’ils étaient en train d’être redéployés à partir du Kordofan méridional. Ils faisaient partie d’un groupe de 23 employés soudanais transportés par avion dans la ville de Wau, dans le cadre d’un plan de redéploiement de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS). Les autorités soudanaises n’ont présenté à la MINUS aucune preuve d’une activité illégale. Deux d’entres eux ont, depuis, été relâchés.
Ces arrestations sont intervenues juste après que des soldats des Forces armées soudanaises eurent arrêté et harcelé quatre Casques bleus à Kadugli, les soumettant à un simulacre d’exécution le 16 juin.
Au Cambodge, Seng Kunakar, un employé du Programme alimentaire mondial (PAM) a été relâché le 20 juin après avoir purgé une peine de six mois de prison pour avoir partagé, avec des collègues, des articles imprimés à partir d’un site Internet antigouvernemental. Selon la presse, il avait été arrêté le 1er décembre 2010 et condamné pour « incitation criminelle » dans ce que certains ont appelé une campagne d’intimidation en cours, menée par le Gouvernement cambodgien contre l’ONU.
Au mois de mai, M. Christophe Peschoux, Chef du Bureau de liaison du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme au Cambodge, a été forcé de quitter le pays. Son départ est intervenu six mois après que le Premier Ministre, Hun Sen, eut, selon les informations, dit vouloir la fermeture de la liaison et le renvoi de M. Peschoux.
Le Syndicat du personnel de l’ONU et son Comité appellent le Soudan et le Cambodge à respecter le principe du procès équitable et le caractère international de l’ONU et de son personnel. En particulier, le personnel ne doit pas être détenu sans charge, il doit être présenté le plus rapidement possible devant un tribunal ordinaire et voir sa liberté de mouvement respectée. Le Comité demande au Soudan de libérer, sans délai et sans condition, tous les membres du personnel arrêtés.
Le Syndicat du personnel exprime sa profonde inquiétude quant à l’impact de ces incidents sur les membres du personnel et leur famille, ainsi que sur les opérations et le travail de l’ONU. Il exhorte les États Membres, en particulier les États parties à la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies, dont le Soudan et le Cambodge, à honorer leurs obligations.
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