Conférence de presse conjointe à l’occasion du lancement de la première partie du rapport « Situation et perspectives de l’économie mondiale 2012 »
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CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE À L’OCCASION DU LANCEMENT DE LA PREMIÈRE PARTIE
DU RAPPORT « SITUATION ET PERSPECTIVES DE L’ÉCONOMIE MONDIALE 2012 »
La situation de l’économie mondiale est difficile et ses perspectives plutôt sombres, et un fort ralentissement dans les pays développés est fort probable, ont prédit aujourd’hui, au cours d’une conférence de presse, le Sous-Secrétaire général chargé du développement économique au Département des affaires économiques et sociales (DAES), M. Jomo Kwame Sundaram; et le Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement de ce même Département du Secrétariat de l’ONU, M. Rob Vos.
Venus procéder au lancement de la première partie, intitulée « Perspectives de l’économie mondiale » du rapport « Situation et perspectives de l’économie mondiale 2012 », qui devrait être publié au début de l’année 2012, les deux invités du Point de presse du Porte-parole du Secrétaire général ont affirmé que « 2012 sera l’année du quitte ou double en ce qui concerne soit un lent redressement de l’économie mondiale, soit une rechute dans la récession ».
« L’incapacité des décideurs, particulièrement en Europe et aux États-Unis, à résoudre la crise de l’emploi et à prévenir une aggravation de la situation de la dette souveraine et de la fragilité du secteur financier fait courir l’un des risques les plus sérieux à l’économie mondiale à l’horizon 2012-2013 », ont souligné M. Sundaram et M. Vos.
Ponctuant son intervention de données étayant les analyses figurant dans le rapport qui justifient « l’élaboration d’un scénario pessimiste » pour l’année à venir, M. Jomo Kwame Sundaram a identifié quatre faiblesses qui se renforcent mutuellement, en l’occurrence: l’aggravation de la dette souveraine; la fragilité des secteurs bancaires; la faiblesse de la demande, associée à un taux de chômage élevé et à des mesures d’austérité fiscale; et la paralysie résultant des contraintes politiques et des déficiences d’ordre institutionnel.
« Toutes ces faiblesses sont d’ores et déjà présentes, mais l’aggravation de l’une ou l’autre d’entre elles risquerait de déclencher des conditions créant un cercle vicieux conduisant à de graves troubles financiers et à une récession économique », a auguré le Sous-Secrétaire général chargé du développement économique.
Dans ce scénario, les pays en développement et les économies en transition continueraient d’être les moteurs de l’économie mondiale, avec une croissance moyenne de 5,4% en 2012 et de 5,8% en 2013 selon les prévisions des Nations Unies, a indiqué M. Sundaram, tout en faisant observer qu’il y avait un franc recul par rapport à 2010, lorsque la croissance des grandes économies émergentes d’Asie et d’Amérique latine, telles celles du Brésil, de la Chine et de l’Inde, avait été particulièrement robuste.
« En dépit du renforcement des liens économiques entre pays en développement, ceux-ci n’en restent pas moins vulnérables aux conditions économiques prévalant dans les nations développées », a-t-il relevé, avant de rappeler qu’au deuxième trimestre de 2011, la croissance économique de la majeure partie des pays en développement et à économie en transition avait connu un ralentissement notable.
Dans les pays développés, a renchéri M. Rob Vos, Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement au DAES, le taux de chômage a été de 8,3% en moyenne en 2011, ce qui est bien au-dessus des 5,8% enregistrés au début de la crise en 2007. Selon les estimations des Nations Unies, il y a, au niveau mondial, un déficit de 64 millions d’emplois en 2011, a-t-il poursuivi, en signalant qu’un chômage prolongé avait des répercussions préjudiciables de longue durée tant sur les travailleurs concernés que sur l’économie en général.
À cet égard, M. Vos a estimé que « les politiques nationales actuelles et le Plan d’action adopté par le G-20 à Cannes ne constituaient pas une plus-value en matière de croissance de l’emploi et ne tenaient pas suffisamment compte des risques ».
En guise de solution, pour relever les défis actuels en matière de politiques économique et financière, notamment avec la crise de la dette qui affecte l’Europe et le blocage des négociations sur le déficit budgétaire et la dette aux États-Unis, M. Vos a souligné qu’il était préconisé, dans le rapport, de mener, à l’échelle internationale, une action coordonnée sur la création d’emplois. Le rapport souligne d’autre part la nécessité de procéder à des investissements orientés vers des réformes à moyen terme, et celle de prendre des mesures plus audacieuses pour résoudre la fragilité et la volatilité financières en mettant en œuvre les réformes du système financier que la communauté internationale appelle de ses vœux depuis un certain nombre d’années.
« Des politiques axées sur une stimulation plus directe de la création d’emplois, sur des investissements, en particulier dans les infrastructures, l’énergie durable et la sécurité alimentaire, ouvriraient la voie à une sortie de la dette et à la mise en place de réformes structurelles nécessaires dans le moyen terme », a ajouté le Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement.
Le rapport annuel intitulé « Situation et perspectives de l’économie mondiale 2012 » est le fruit des efforts conjoints du Département des affaires économiques et sociales (DAES), de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et des cinq commissions économiques régionales des Nations Unies.
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