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À la Conférence sur le thème « les femmes donnent la vie », Ban Ki-moon souligne l’importance d’agir immédiatement et de manière concertée en faveur des femmes

07/06/2010
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À LA CONFÉRENCE SUR LE THÈME « LES FEMMES DONNENT LA VIE », BAN KI-MOON SOULIGNE L’IMPORTANCE D’AGIR IMMÉDIATEMENT ET DE MANIÈRE CONCERTÉE EN FAVEUR DES FEMMES


Le 7 juin, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a fait les observations suivantes à la Conférence qui s’est tenue à Washington sur le thème « Les femmes donnent la vie »:


Je suis très heureux d’ouvrir cette conférence historique.  Docteur Fred Sai, je vous remercie de vos aimables paroles – et des nombreuses années de travail que vous avez consacrées à la santé des femmes.


Nous sommes réunis ici pour un événement historique.  Le moment est venu de nous rassembler.  Dix ans après notre entrée dans le nouveau millénaire, nous sommes prêts à faire le point des progrès accomplis.


C’est un cadre approprié.  Quel plaisir de voir autant d’amis des Nations Unies –ministres et responsables gouvernementaux, promoteurs de la santé, prestataires de soins, fondations– réunis autour d’une même cause.  Je me félicite aussi de la présence d’un aussi grand nombre d’hommes.  Offrir un monde meilleur aux femmes et aux enfants, c’est aussi la tâche des hommes!


Et c’est une juste cause.  Investir dans les femmes, c’est rentable.  C’est l’un des meilleurs investissements que nous pouvons faire pour la génération présente et celles à venir.  En travaillant ensemble, nous voulons faire de 2010 un tournant décisif pour la santé des femmes.  Grâce à votre soutien, le monde a commencé à reconnaître que la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement passe par l’amélioration de la santé des femmes.  Des statistiques récentes montrent que des progrès ont été accomplis.  Mais le nombre de femmes qui meurent en couches diminue beaucoup trop lentement.


Ces décès pourraient être évités.  Nous savons comment sauver la vie des mères.  Une simple prise de sang, une visite médicale si possible, et une accoucheuse qualifiée, de préférence une sage-femme, peuvent faire une grande différence.  Moyennant des antibiotiques essentiels, des transfusions sanguines, une salle d’opération stérile et des moyens de transport efficaces, le risque de décès peut être pratiquement éliminé.


Mais des centaines de milliers de femmes continuent à mourir en couches chaque année – 99% d’entre elles dans des pays en développement.  Nous devons traduire rapidement ce que nous savons en mesures concrètes à l’échelle mondiale.  Le meilleur moyen –le seul moyen– de généraliser ces mesures simples est de forger des partenariats mondiaux.


Mon message est clair et simple: si nous agissons maintenant et ensemble, nous pouvons répondre aux attentes des femmes.  C’est pourquoi j’annonce que l’Organisation des Nations Unies renouvelle l’engagement qu’elle a pris d’aider les gouvernements à tenir les promesses faites en ce qui concerne les femmes et les enfants.  J’ai entre les mains notre plan d’action commun pour accélérer les progrès dans le domaine de la santé des femmes et des enfants, le plan qui nous aidera à réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement à l’horizon 2015.


Ce plan repose sur la collaboration internationale entre toutes les structures de santé à un seul et même but.  Gouvernements et services de santé des pays développés et des pays en développement; organisations internationales, entreprises, fondations privées; organisations non gouvernementales et société civile; tous ont un rôle à jouer.


Nous avons déjà essayé d’appliquer une approche fragmentaire, en traitant les problèmes séparément, en mobilisant un groupe à la fois.  Cela n’a pas marché.  Nous devons déployer toutes nos ressources en même temps pour améliorer la santé des femmes.  Lorsque nous œuvrons ensemble, nous obtenons de bons résultats, comme nous avons pu le constater dans la lutte contre le VIH/sida et contre le paludisme.


Notre plan d’action commun demande que toutes les femmes et tous les enfants puissent bénéficier de pratiques de santé relativement simples mais éprouvées et de technologies connues qui sauvent des vies.  Il demande que tous les acteurs –gouvernements, fondations, société civile, entreprises privées, organisations non gouvernementales et institutions internationales– renouvellent leurs engagements.  Et il est assorti d’un dispositif de suivi des progrès.  La responsabilité est l’un de ses mots d’ordre.


Les mois à venir seront décisifs.  Nous devons saisir les possibilités de collaboration, notamment les sommets du G-8 et du G-20, le Sommet de l’Union africaine sur la santé maternelle et infantile et la Conférence internationale sur le sida.  Nous devons mettre la dernière main à ce plan avant de pouvoir prendre des mesures décisives.  D’ici à septembre, tous les acteurs devront indiquer clairement ce qu’ils comptent faire et comment ils comptent s’y prendre.


J’invite tous ceux ici présents –ministres, chefs d’entreprise, médecins, infirmières, sages-femmes et promoteurs de la santé– à lire ce plan.  Levez-vous.  Prenez la parole.  Faites-nous part de vos idées.  Des vies en sont jeu.  Nous comptons sur votre créativité.  Nous devons tenir notre promesse d’une meilleure santé pour les femmes et les enfants du monde entier.


Pour tenir cette promesse, nous ne devons pas seulement combattre les inégalités en matière de santé.  Nous devons aussi lutter contre la discrimination sous toutes ses formes.  L’inégalité entre les sexes constitue un danger pour la santé des femmes.  L’Organisation des Nations Unies s’emploie à y mettre fin.


Tout d’abord, nous nous employons à lutter contre l’épidémie mondiale qu’est la violence à l’égard des femmes.  Les femmes ne peuvent jamais s’épanouir ni s’intégrer pleinement dans la société lorsqu’elles vivent dans la crainte du viol comme arme de guerre, de la violence familiale, du trafic sexuel.


J’ai lancé une campagne de sensibilisation mondiale.  Partout où je me rends, je dis aux responsables que c’est une question de responsabilité morale et de volonté politique.  C’est notre affaire à tous de mettre fin à ces pratiques.


Ensuite, l’ONU est déterminée à améliorer l’efficacité de son action en faveur des femmes de tous âges.  L’année dernière, les États Membres sont convenus de regrouper les fonctions et les mandats de différents organismes des Nations Unies.  Les femmes et les filles auront un puissant nouveau défenseur, tant au niveau international qu’au sein du système des Nations Unies.


Ce qui me conduit à mon troisième point.  L’autonomisation des femmes commence chez soi.  Depuis que j’ai pris mes fonctions de Secrétaire général, le nombre de postes de direction occupés par des femmes a sensiblement augmenté au sein de l’Organisation des Nations Unies.  Dans bien des cas, c’était la première fois en soixante ans qu’une femme était nommée à un poste occupé jusqu’ici par un homme.  Croyez-moi, cela fait une différence.


Mais ce n’est qu’un début.  Je compte aller plus loin, et pas seulement aux échelons supérieurs.  Dans presque toutes les réunions auxquelles je participe, les femmes demeurent minoritaires.  Et pourtant, elles soutiennent la moitié du ciel dans le monde entier.  Au lieu de faire exception, l’ONU doit donner l’exemple.


Au cours de mon existence, la santé des femmes s’est considérablement améliorée dans les pays développés.  Je suis moi-même né à domicile, dans un petit village coréen.  Cela n’avait rien d’étrange ni de spécial.


Je me souviens que lorsque j’étais enfant, j’ai demandé à ma mère pourquoi les femmes sur le point d’accoucher avaient le regard fixé sur les modestes chaussures en caoutchouc qu’elles avaient déposées à la porte.  Ma mère m’a expliqué qu’elles se demandaient si elles ne remettraient jamais ces chaussures.  Un accouchement était toujours risqué.  Elles avaient peur de mourir.  Sa réponse m’a mis sur la voie qui m’a conduit jusqu’ici aujourd’hui.  Une démarche entamée pour permettre à chaque femme de se relever après un accouchement.


Les femmes sont le ciment de nos sociétés et de nos nations.  Les mères font tourner le monde.  Mais trop souvent, le monde les laisse tomber.


L’heure est au changement: la pression monte.  Elle est palpable ici.  Un mouvement mondial s’amorce pour mettre fin au scandale silencieux des femmes qui meurent en couches.  Nulle femme ne devrait perdre la vie en donnant la vie.


Nous pouvons l’empêcher, et nous l’empêcherons.


Merci à tous de votre excellent travail.  Merci de votre vision et de votre engagement.  Unissons-nous pour changer le monde – en aidant les femmes à donner la vie.  Des résultats concrets pour des êtres de chair et de sang.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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