Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 18 janvier 2010
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POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DU PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU: 18 JANVIER 2010
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Le Point de presse est remplacé par la conférence de presse du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, et de la Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions sur la situation en Haïti:
Près d’une semaine après le séisme de force 7 qui a frappé de plein fouet Haïti, en particulier la capitale Port-au-Prince et les communautés environnantes, le Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy, et la Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions, Mme Susana Malcorra, ont affirmé, lors d’une conférence de presse donnée cet après-midi à New York, que la priorité de l’ONU était de remettre en route la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).
Les deux hauts responsables onusiens étaient hier, dimanche 17 janvier, aux côtés du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, au cours de la visite qu’il a effectuée en Haïti.
M. Le Roy a d’emblée confirmé que la direction de la Mission était désormais assurée par le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, M. Edmond Mulet, qui, assisté du commandant de la force de la Mission, et en coopération avec le Gouvernement haïtien, « s’efforce, depuis le centre logistique de la MINUSTAH installé près de l’aéroport international, de reprendre le contrôle de la situation ».
Il a ajouté que le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) avait demandé ce matin au Conseil de sécurité l’envoi de 2 000 militaires et de 1 500 policiers supplémentaires en Haïti.
« Une résolution du Conseil devrait approuver cette demande demain matin, résolution dont le libellé ne porte pas sur un éventuel remaniement du mandat de la Mission », a-t-il dit. Il a expliqué que la question d’un mandat « plus robuste » devrait être abordée d’ici à deux semaines en vue, notamment, de renforcer la coordination de l’effort humanitaire et sécuritaire en Haïti.
M. Le Roy a déclaré que les nouvelles troupes auraient pour tâche principale de sécuriser les convois et les couloirs humanitaires, ceux venant de l’aéroport, mais également d’autres points d’entrée, comme le port de la ville, qui devrait être de nouveau opérationnel bientôt, et de la République dominicaine.
« Le Programme alimentaire mondial (PAM) a prévu à lui seul de distribuer 60 000 tonnes de nourriture dans les prochaines semaines, et dans un contexte de tension et de frustration, cette distribution doit être sécurisée par les Casques bleus et la police nationale, que l’ONU a aussi le devoir d’assister », a encore indiqué Alain Le Roy.
« Les Nations Unies sont confrontées à un défi gigantesque, puisqu’elles doivent à la fois porter secours aux centaines de milliers d’Haïtiens démunis et reconstruire presque entièrement la MINUSTAH », a indiqué de son côté Mme Malcorra. Elle a ensuite comparé la situation qui règne en Haïti aux attentats du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles de Manhattan.
« La différence est que là-bas, toute l’infrastructure a disparu, que tout ou presque doit être reconstruit pour que la population reprenne un semblant de vie normale et que l’ONU puisse recommencer à fonctionner », a-t-elle expliqué.
Selon la Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions, il est impératif qu’en dépit des problèmes logistiques qui retardent et compliquent l’acheminement de l’aide, il n’y ait pas de rupture dans la livraison de nourriture, d’abris et de médicaments.
« Nous savons qu’en utilisant d’autres points d’entrée que l’aéroport, dont les capacités sont trop limitées, l’aide mettra plus de temps à arriver. Mais l’essentiel est que cette aide arrive. Ces retards valent mieux que les blocages et la confusion qui risquent de trop sérieusement entraver l’acheminement des biens depuis le seul aéroport où atterrissent et repartent des centaines d’avions, la nuit comme le jour », a-t-elle dit.
Alain Le Roy s’est ensuite refusé à donner un bilan chiffré du nombre de victimes du tremblement de terre. « Nous citons les chiffres du Comité international de la Croix-Rouge, qui parle de 50 000 morts à ce stade », a-t-il noté. Commentant le sauvetage hier d’un membre du personnel de la MINUSTAH, qui était prisonnier des décombres du quartier général de la Mission depuis mardi dernier, M. Le Roy a assuré que les équipes de sauveteurs continueraient de chercher des survivants partout où elles le peuvent.
Concernant l’aide à apporter dans les faubourgs de la capitale les plus touchés, en particulier les localités de Jacmel et Carrefour, M. Le Roy a estimé que cet effort devra être intensifié dans les jours à venir. « Peut-être les secours auraient-ils dû être déployés plus tôt dans ces zones, mais souvenons-nous qu’au lendemain de la catastrophe, toutes les communications étaient coupées, et qu’il était donc impossible d’évaluer l’étendue des dégâts et des besoins en dehors de Port-au-Prince », a-t-il dit aux journalistes.
Mme Malcorra a en outre dit un mot sur l’état psychologique du personnel de la MINUSTAH. « Il faut savoir que de nombreux couples étaient présents en Haïti. Or, à l’heure où nous parlons, des dizaines de membres du personnel de la Mission sont sans nouvelle de leur conjoint, et pourtant ces individus n’ont pas cessé de travailler depuis le début de la catastrophe. Un effort mené dans des circonstances absolument extraordinaires », a-telle raconté. Susana Malcorra a jugé que le remplacement du personnel de la Mission serait un autre « énorme défi » à relever pour l’Organisation.
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