Pour lutter contre la criminalité transnationale organisée, le Secrétaire général demande le renforcement de la Convention historique de Palerme
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POUR LUTTER CONTRE LA CRIMINALITÉ TRANSNATIONALE ORGANISÉE, LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DEMANDE LE RENFORCEMENT DE LA CONVENTION HISTORIQUE DE PALERME
On trouvera ci-après le texte de l’allocution prononcée par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la criminalité transnationale, à New York aujourd’hui 17 juin:
Je suis honoré de prendre la parole à cette réunion spéciale de haut niveau. La criminalité transnationale organisée est devenue une menace multinationale pour la sécurité: tel est le message du rapport sur la criminalité mondialisée remis aujourd’hui par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.
Mais si la menace grandit, la mobilisation de la communauté internationale n’est pas en reste. Lors des réunions sur ce thème tenues récemment au Brésil et en Autriche, les États Membres ont réclamé l’intensification des efforts déployés pour prévenir la criminalité et promouvoir la justice. Le Conseil de sécurité s’est saisi de la question à plusieurs reprises au cours des derniers mois – à propos du trafic de drogue, de la traite et du trafic d’armes, ou encore de l’évolution inquiétante de la situation en Afrique de l’Ouest et en Somalie.
La criminalité organisée préoccupe de plus en plus les organisations régionales, notamment l’Union africaine, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, l’Organisation des États américains et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
Pourtant, la communauté internationale doit aller encore plus loin. Notre capacité à actionner la justice n’évolue pas aussi rapidement que l’habileté des criminels à se soustraire à la loi. Conséquence: les appareils d’État et les marchés sont progressivement infiltrés. La police et l’armée sont de plus en plus impuissantes. La sécurité et menacée. Pourtant, nous disposons déjà d’un instrument pour contrer cette menace: la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée (Convention de Palerme) et ses trois Protocoles additionnels.
La Convention de Palerme a 10 ans cette année. Profitons de cet anniversaire pour renforcer le principal instrument international de lutte contre la criminalité. Une Conférence des parties se tiendra à Vienne en octobre afin de promouvoir la Convention et d’en examiner l’application.
Je vous engage vivement à élaborer un mécanisme d’examen, à l’exemple de ce qui a été fait pour la Convention des Nations Unies contre la corruption en novembre dernier à Doha. Il aiderait les États à déterminer leurs besoins en matière de justice pénale et à mesurer leurs progrès.
Nous devons utiliser les précieuses mesures détaillées énoncées dans la Convention de Palerme pour combattre le blanchiment d’argent, confisquer les avoirs des criminels, mettre fin au secret bancaire, conduire des enquêtes communes, protéger les témoins, partager les renseignements et améliorer l’entraide judiciaire.
Notre action doit évidemment être solidement ancrée dans l’état de droit, aux niveaux national et international. Le Groupe interinstitutions de coordination et de conseil sur l’état de droit a été créé pour encadrer nos efforts dans ce domaine critique.
Nous devons mobiliser tous les moyens disponibles pour que le bras de la justice s’étende au-delà des frontières – exactement comme les réseaux criminels. Nous le devons à toutes les victimes de la criminalité organisée et à toutes celles et ceux qui risquent chaque jour leur vie pour défendre la justice. Pour combattre la criminalité transnationale organisée, nous devons nous organiser nous aussi. Nous devons travailler ensemble. Nous devons agir avec une détermination encore plus grande que nos adversaires.
Merci d’être d’ici pour nous aider à avancer vers ces objectifs essentiels. Vos travaux ne sont pas seulement indispensables pour réduire la criminalité. Ils vont également améliorer la sécurité, la justice et le développement pour tous.
J’ai maintenant le plaisir de céder la parole au Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, M. Antonio Mario Costa.
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