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Conférence de presse

Conférence de presse du Représentant spécial adjoint par intérim

15/11/2010
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL ADJOINT PAR INTÉRIM

DU SÉCRÉTAIRE GÉNÉRAL EN HAÏTI, M. NIGEL FISHER


Le Représentant spécial adjoint par intérim du Secrétaire général et Coordonnateur résident et Coordonnateur de l’action humanitaire par intérim pour la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), M. Nigel Fisher, a affirmé devant la presse, cet après-midi, que l’épidémie de choléra dans le pays n’était plus une simple préoccupation sanitaire ou de santé, mais une « question de sécurité nationale ».


L’épidémie de choléra, a indiqué M. Fisher, qui s’exprimait depuis Haïti par vidéoconférence, continue de se propager rapidement dans le pays, toutes les régions étant touchées, y compris Port-au-Prince, la capitale.  Le bilan actuel des victimes est celui obtenu auprès du Ministère de la santé et des hôpitaux, et une évaluation est en cours auprès des communautés rurales afin de déterminer l’ampleur véritable de l’épidémie, a-t-il souligné.  « Le nombre de victimes augmentera nettement, ce qui ne sera pas une surprise », a-t-il dit.


Le Représentant spécial adjoint par intérim a en outre fait état de mouvements de protestation contre la présence de centres de traitement qui se sont produits ces derniers jours, notamment à Saint-Marc et au Cap-Haïtien.


« La flambée de manifestations est due en partie à un problème de communication avec une population qui n’a aucune expérience du choléra », a expliqué M. Fisher.  « La population a peur et les gens ont peur des centres de traitement », a-t-il ajouté.


Il a exprimé sa crainte de voir la situation engendrée par l’épidémie de choléra exploitée à des fins politiques en cette période électorale.  Le Président haïtien, M. René Préval, et la MINUSTAH ont donc lancé un appel à tous les candidats à la présidentielle, les engageant à ne procéder à aucune tentative de manipulation politique, a-t-il déclaré.


Le Gouvernement haïtien s’attache à assurer le bon déroulement des élections malgré le choléra, et examine les techniques de désinfection à mettre en œuvre en vue de protéger la population qui se rendra aux urnes.


M. Fisher a également annoncé qu’un appel éclair de 160 millions de dollars serait officiellement lancé demain, à Genève, afin de financer l’achat de médicaments, de fournitures et d’équipement spécialisé, ainsi que la fabrication de 10 000 à 12 000 lits de cholériques supplémentaires. 


La MINUSTAH investit également énormément dans la communication afin d’apaiser les craintes de la population et de l’aider à se prémunir, a-t-il ajouté.  « Nous voulons donner aux gens les moyens de se protéger et leur faire comprendre que la présence d’un centre de traitement à proximité de chez eux est un avantage, et non une menace.  Ils leur permettront d’obtenir un traitement rapide si nécessaire. »


La MINUSTAH a mis sur pied un vaste programme d’information qui permet de diffuser toutes les heures des messages radiophoniques ou télévisés.  Des textos sont également transmis sur les téléphones portables des Haïtiens, tandis qu’un « marathon médiatique » de six heures a été diffusé hier à la radio et à la télévision.


M. Fisher a ajouté que la distribution de sels de réhydratation oraux et de pastilles pour la purification de l’eau était également l’occasion d’enseigner à la population l’importance de se laver les mains ou de bien préparer les aliments. 


De plus, la MINUSTAH a participé à l’organisation de comités d’information au sein des camps où vivent les sinistrés du tremblement de terre du 12 janvier.


Selon M. Fisher, le choléra se répand plus rapidement dans les bidonvilles du pays, notamment à Cité Soleil, que dans les camps de réfugiés, ces derniers étant équipés de latrines et disposant d’un accès à de l’eau propre chlorée.


« Cela ne signifie pas pour autant que les camps seront épargnés », a averti le Représentant spécial adjoint, qui a insisté à plusieurs reprises sur le fait que la flambée de choléra en Haïti n’était pas liée au séisme qui a ravagé le pays.


Le Coordonnateur de l’action humanitaire par intérim a fait savoir, de même, que la MINUSTAH s’attachait à assurer une gestion des personnes les plus gravement atteintes et de leur transport vers des centres de traitement.  Un programme de formation pour aider les employés municipaux à traiter correctement les cadavres des victimes a également été mis sur pied.


M. Fisher a par ailleurs précisé que la MINUSTAH n’était pas chargée de la sécurité des centres de traitement, mais qu’elle participait aux travaux d’ingénierie liés à la préparation de leur construction, notamment à Port-au-Prince, aux Gonaïves et à Saint-Marc.


Par ailleurs, le Représentant spécial adjoint par intérim a répondu à plusieurs journalistes qui reprenaient une information selon laquelle un contingent de Casques bleus népalais serait à l’origine de l’épidémie de choléra en Haïti.  Se fondant sur les conclusions du Center for Disease Control d’Atlanta, qui a analysé des échantillons provenant de Mirebalais, la première communauté touchée, M. Fisher a expliqué que la souche de la maladie avait effectivement été identifiée, il y a 50 ans, comme ayant pour origine l’Asie du Sud.  Mais, a-t-il dit, le choléra s’est propagé depuis aux quatre coins de la planète.


M. Fisher a également appuyé les efforts déployés par l’ONU pour prévenir la propagation de maladies au cours des mois qui ont suivi le tremblement de terre du 12 janvier.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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