En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse du Président de l’Instance permanente sur les questions autochtones

30/04/2010
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DE L’INSTANCE PERMANENTE SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES


« Le respect et l’application, sur le plan national, du droit international mettra un terme à la situation d’injustice que connaissent les peuples autochtones », a déclaré cet après-midi M. Carlos Mamani, Président de l’Instance permanente sur les questions autochtones, à l’occasion d’une conférence de presse organisée au Siège de l’ONU à New York.


Venu faire le point sur les travaux de la neuvième session de l’Instance, qui se terminent aujourd’hui, M. Mamani a notamment dénoncé les activités des entreprises d’extraction minière, « qui empoisonnent des ressources aussi vitales que l’eau », et la construction de grands barrages hydroélectriques, pour ensuite souligner l’importance que revêtent les forêts pour les populations autochtones du monde.


Il a notamment annoncé qu’en 2011, moment de la célébration de l’Année internationale des forêts, la dixième session du Forum permanent des peuples autochtones axerait ses travaux autour du thème des forêts.


« Le Forum est particulièrement préoccupé par le fait que les peuples autochtones sont expulsés de leurs forêts à cause de la plantation d’espèces végétales destinées à la production de biocarburants et de l’expansion des activités d’extraction minière, ainsi que par la création de parcs nationaux et de réserves naturelles », a précisé Mme Victoria Tauli-Corpuz, membre de l’Instance, qui participait également à cette conférence de presse.


« La construction de gigantesques barrages hydroélectriques présente quant à elle une menace notable, car elle peut provoquer des déplacements massifs », a-t-elle ajouté.


De son côté, M. Mamani a exhorté les États concernés à obtenir le consentement libre et préalable des peuples autochtones avant de procéder au lancement de tels projets.  Il a ensuite estimé que la construction de tout barrage devait se fonder sur les principes énoncés dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.


Mme Tauli-Corpuz a également expliqué que l’Instance avait fermement recommandé que la situation des peuples autochtones, et des femmes notamment, figure à l’ordre du jour de l’examen de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui doit se dérouler au mois de septembre à New York.  « Malgré les OMD, les autochtones sont devenus de plus en plus marginalisés », a-t-elle commenté.


Elle a par ailleurs appelé le Représentant spécial chargé de la question des droits de l’homme et des sociétés transnationales et autres entreprises à étudier l’impact des activités entrepreneuriales de ces entités sur les peuples autochtones, pour ensuite citer l’importance que revêt la collecte de données.  « Leur absence contribue à rendre les peuples autochtones invisibles », a-t-elle regretté.


Le Président de l’Instance permanente sur les questions autochtones s’est félicité, quant à lui, du fait qu’au cours des travaux de la session actuelle de l’Instance, les États-Unis et le Canada aient affirmé leur intention de réviser leur position vis-à-vis de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, ceci dans la perspective d’en devenir parties, à l’instar de la Nouvelle- Zélande.


Il a aussi salué le fait que les Gouvernements du Canada et des États-Unis aient également reconnu l’impact dévastateur de la « Doctrine de la découverte » sur les peuples autochtones.  « Le Forum envisage de progresser davantage sur ce point afin de réaliser une réconciliation véritable », a-t-il dit.


Répondant par ailleurs à la question d’une journaliste qui voulait savoir si les peuples autochtones pouvaient espérer être réellement respectés un jour, M. Mamani a affirmé que de nombreux progrès avaient été réalisés à cet égard, surtout si on compare leur situation actuelle à celle des années 50 et 60, où ils étaient complètement ignorés et ne figuraient même pas dans les statistiques nationales.


« Nous sommes à l’aube d’un nouveau lever de soleil », a-t-il déclaré.


M. Mamani a notamment évoqué l’élection, en 2005, d’Evo Morales à la présidence de la Bolivie, pour se féliciter ensuite du fait que le Secrétaire général ait affirmé que les peuples autochtones faisaient parti de la communauté internationale.  « Nous pouvons regarder l’avenir avec une attitude positive », a assuré le Président de l’Instance.


Répondant à une autre question, M. Mamani a cependant avoué être très préoccupé par le meurtre, il y a trois jours, au Mexique, de deux observateurs des droits de l’homme.  Il a fait part de son intention de présenter ses commentaires au Gouvernement du Mexique et de suivre l’affaire par l’intermédiaire du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme et des libertés fondamentales des populations autochtones.


Il a également annoncé que l’Instance effectuerait prochainement une mission en Colombie.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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