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SG/SM/12635-OBV/836-PAL/2126

Le plus grand défi aux efforts communs est la création de conditions propices pour la reprise des négociations, estime le Secrétaire général

1/12/2009
Secrétaire généralSG/SM/12635
OBV/836
PAL/2126
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LE PLUS GRAND DÉFI AUX EFFORTS COMMUNS EST LA CRÉATION DE CONDITIONS PROPICES POUR LA REPRISE DES NÉGOCIATIONS, ESTIME LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


Vous trouverez ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien célébrée le 29 novembre.


Il y a 62 ans, l’Assemblée générale, dans sa résolution 181, a formulé la vision de l’existence de deux États.  L’État d’Israël existe.  Pas l’État de Palestine.  Le peuple palestinien lutte toujours pour son droit à l’autodétermination.


La communauté internationale continue d’aider et de protéger le peuple palestinien, notamment grâce à l’action menée par les organismes des Nations Unies, au premier rang desquels figure l’UNRWA.  Cette action humanitaire est vitale mais elle n’est pas suffisante.  Notre objectif fondamental doit être de trouver une solution politique aux causes profondes du conflit.


Il est vital qu’un État de Palestine souverain soit réalisé.  Cela doit se faire sur la base des frontières de 1967 accompagné d’échanges de terres et d’une solution juste et négociée sur la question des réfugiés – un État qui vit côte à côte avec Israël dans la paix et à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.


Je me félicite de l’engagement pris par le Premier Ministre Nétanyahou et le Président Abbas en faveur d’une solution à deux États, mais je suis profondément préoccupé par le fait que les pourparlers entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine sont suspendus depuis pratiquement un an.  J’appuie les efforts des États-Unis en faveur d’une reprise de négociations véritables au sujet de l’ensemble des questions concernant le statut final, y compris la sécurité des Israéliens et des Palestiniens, les frontières, les réfugiés et Jérusalem.


      Le plus grand défi à ce programme commun est de créer des conditions dans lesquelles les parties auront confiance pour reprendre des pourparlers authentiques et substantiels. 



Du côté palestinien, l’Autorité palestinienne a accompli des progrès considérables dans la mise en œuvre de ses obligations concernant la Cisjordanie qui ont été définies dans la Feuille de route.  J’appelle tous les Palestiniens à combattre l’extrémisme violent, à s’abstenir de toute incitation et à poursuivre leur lutte intransigeante pour l’instauration de leurs propres institutions étatiques.  Ces efforts, qui ont conduit à des progrès économiques et en matière de sécurité, doivent être soutenus et prolongés.  Je me félicite des mesures prises par Israël pour contribuer à cette tournure positive et appelle les autorités israéliennes à les étendre pour parvenir à un changement réellement tranformateur. 


Je suis profondément préoccupé par le fait qu’à Jérusalem-Est et dans le reste de la Cisjordanie, l’implantation illicite de colonies de peuplement se poursuit.  J’ai pris note de l’annonce faite récemment par le Premier Ministre Netanyahu de limiter ces implantations.  Bien que ce soit un progrès par rapport à ses positions antérieures, cela ne répond pas aux obligations d’Israël en vertu de la Feuille de route, compte tenu notamment de l’exclusion de Jérusalem-Est.  J’appelle à nouveau Israël à s’acquitter pleinement de ses engagements en vertu de la Feuille de route et à geler toutes les activités d’implantation, y compris la « croissance naturelle », et à démanteler les avant-postes construits depuis mars 2001.


En outre, la barrière continue de limiter l’accès des Palestiniens à des services sociaux essentiels, aux terres agricoles et à Jérusalem-Est.  Comme vous le savez, la Cour internationale de Justice (CIJ) a déclaré que la barrière qui s’écarte de la ligne de 1967 et pénètre en territoire palestinien est contraire au droit international.


Je suis également très préoccupé par la situation à Jérusalem.  Les évictions de Palestiniens, les destructions de logements, l’installation de colons dans des quartiers palestiniens, la fermeture persistante des institutions palestiniennes de Jérusalem-Est occupée et le développement des implantations sont contraires au droit international et aux dispositions de la Feuille de route.  Je demande à Israël de mettre fin à de telles actions à Jérusalem-Est, qui entretiennent les tensions, entraînent des souffrances et sapent davantage la confiance, et de rouvrir les institutions palestiniennes.


      Je réitère ma conviction que Jérusalem est une question relevant du statut final qui doit être négociée par les parties concernées.  Comme le Quatuor l’a déclaré précédemment, des actions unilatérales ne peuvent pas préjuger de l’issue des négociations et ne seront pas reconnues par la communauté internationale.  Jérusalem devrait devenir la capitale de deux États, avec des arrangements acceptables pour tous en ce qui concerne les lieux saints.


Il reste toujours nécessaire de trouver d’urgence une solution durable à la crise à Gaza.  L’arrivée de l’hiver et des intempéries suscite de profondes préoccupations concernant la situation humanitaire.  Le bouclage de Gaza devrait être levé, comme demandé par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1860, afin de permettre à l’aide humanitaire et aux biens commerciaux d’entrer sans entrave

et aux personnes de se déplacer librement.  Conformément à la même résolution, il faut également chercher à répondre aux préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité, notamment en mettant en place des mécanismes visant à prévenir l’entrée en contrebande d’armes à Gaza et à mettre fin aux tirs de roquettes palestiniens dirigés contre des civils israéliens.


Dix mois après la fin des hostilités à Gaza et dans le sud d’Israël, la question de la responsabilité des nombreuses violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme qui ont été signalées n’a toujours pas été résolue de manière satisfaisante.  Je demande à Israël et aux autorités palestiniennes compétentes d’engager, sans retard, des investigations crédibles au sujet des allégations de violations graves des droits de l’homme en rapport avec le conflit à Gaza.


La réunification de Gaza et de la Cisjordanie est également essentielle.  Il ne peut y avoir de solution à deux États sans un territoire palestinien unifié et j’appuie les efforts de l’Égypte à cet égard.


Aujourd’hui, plus que jamais, l’action politique doit être crédible.  Il ne faut pas permettre à ceux qui cherchent à gêner le mouvement en faveur de la paix, que ce soit par la violence ou en falsifiant la réalité des faits sur le terrain, de prendre l’initiative.


Pour sa part, l’ONU continuera à travailler en faveur d’une paix juste et durable au Moyen-Orient par la négociation fondée sur les résolutions 242, 338, 1397, 1515 et 1850 du Conseil de sécurité, les accords existants, le Cadre de Madrid, la Feuille de route et l’Initiative de paix arabe.  Moi-même, je continuerai à inciter tous ceux concernés à faire en sorte qu’il soit mis fin à l’occupation et à réaliser l’objectif de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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