En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/12133

CONFÉRENCE DE PRESSE MENSUELLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, M. BAN KI-MOON

12/03/2009
Secrétaire généralSG/SM/12133
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE MENSUELLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, M. BAN KI-MOON


Des changements climatiques au Soudan, en passant par la crise économique mondiale, l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Afghanistan, Haïti ou la dénucléarisation de la péninsule coréenne, le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, a fait, ce matin devant la presse, un tour d’horizon des principaux dossiers internationaux, dont la plupart ont constitué le menu de l’entretien qu’il a eu, il y a deux jours à Washington, avec le Président des États-Unis, M. Barack Obama.


Cette première réunion avec le Président américain fut « extrêmement encourageante, tant dans le fond que dans l’esprit », a souligné Ban Ki-moon, lors de sa conférence de presse mensuelle tenue au Siège des Nations Unies, à New York.  Le fait que cette rencontre ait eu lieu si tôt « représente un signal fort de l’engagement de la nouvelle Administration américaine à l’égard des Nations Unies et de leur cause », a estimé M. Ban.


Le Secrétaire général, qui a dit avoir trouvé un « énorme terrain d’entente » avec le Président Obama, s’est déclaré « certain » que celui-ci, qui est un dirigeant extrêmement engagé et visionnaire « placera sur la scène internationale la même ambition et le même appétit pour des mesures hardies » que celles qu’il a prises sur le plan national. 


Sur la question des changements climatiques, « nous sommes d’accord et sur la même longueur d’onde: c’est une menace existentielle », a affirmé M. Ban.  « Nous savons ce que nous devons faire », a-t-il ajouté.  « Le Président Obama et moi-même partageons un engagement fondamental sur la question. »  Le Secrétaire général a ainsi considéré que « l’année 2009 doit être l’année des changements climatiques ».  « Ce qui signifie », a-t-il expliqué, « qu’il faut parvenir à un accord complet à Copenhague, d’ici la fin de l’année ». 


La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques aura en effet lieu dans la capitale danoise en décembre 2009.  « Avec les dirigeants des États-Unis, en partenariat avec les Nations Unies, nous pouvons et nous arriverons à un accord sur les changements climatiques que toutes les nations pourront reprendre à leur compte », a encore déclaré M. Ban.


S’agissant de la crise économique, le Secrétaire général a indiqué que M. Obama et lui-même étaient d’accord pour considérer que « les plus pauvres et les plus vulnérables du monde ne sauraient être laissés sur la touche ».  Il a précisé que le Premier Ministre du Royaume-Uni, M. Gordon Brown, avec qui il a été en contact, « partage cette priorité des Nations Unies ».  « Nous allons pousser cette question au cours du prochain Sommet du G-20 à Londres », a-t-il ajouté.


En outre, a indiqué M. Ban, « le Président américain et moi-même avons convenu que des investissements « verts » doivent former la composante essentielle de tout plan de relance économique au niveau mondial ».  « Si nous devons dépenser d’énormes sommes d’argent, autant le faire intelligemment », a-t-il dit.


M. Ban s’est par ailleurs déclaré « très préoccupé » par l’enlèvement de quatre membres de l’organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) au Darfour, au Soudan, ainsi que par l’attaque lancée, il y a quelques jours, contre des personnels du maintien de la paix des Nations Unies. 


Il a demandé à ce que ces humanitaires soient libérés sains et saufs, et a prié « toutes les parties au Darfour, et notamment le Gouvernement du Soudan, d’assumer leurs responsabilités et d’assurer la sécurité des personnels des Nations Unies et des autres personnels connexes ». 


Le Secrétaire général a affirmé que tout gouvernement souverain devait en principe assumer sa responsabilité d’assurer, partout sur son territoire, « la sécurité et la sûreté de tous ».


M. Ban a rappelé, de même, avoir demandé au Gouvernement du Soudan de revenir sur sa décision d’expulser 13 organisations non gouvernementales internationales (ONG).  Renouvelant aujourd’hui cet appel, il a estimé que ni les Nations Unies ni le Gouvernement soudanais ne pourraient remplacer les ONG dans les tâches indispensables qu’elles accomplissent sur le terrain. 


« Les Nations Unies mobilisent toutes les ressources nécessaires, toutes les agences, pour qu’il n’y ait pas de vide, pour que nous puissions continuer à venir en aide à 1,2 million de personnes sur le terrain », a-t-il dit.  L’ONU représente « la seule possibilité de survie pour ces populations actuellement », a-t-il souligné, notant que « sans un tel appui, il y aura une énorme crise humanitaire ».  « Cela m’inquiète énormément », a-t-il ajouté.


Le Secrétaire général a également jugé que la position de l’Union africaine et de la Ligue des États arabes, qui sont en faveur de l’utilisation de l’article 16 du Statut de la Cour pénale internationale (CPI), qui offre la possibilité de suspendre le processus juridique en cours contre le Président soudanais Omar al-Bashir, relevait d’un examen qui ne revient qu’au seul Conseil de sécurité. 


Interrogé sur la possibilité, pour l’ONU, de poursuivre ses relations avec le Président al-Bashir, Ban Ki-moon a affirmé que « tout contact par un haut fonctionnaire des Nations Unies avec toute personne inculpée par la CPI doit être limité au strict minimum requis ».  « Cependant, il me revient en premier lieu d’évaluer la situation avant de prendre une décision le moment venu », a-t-il précisé.


Au début de la conférence de presse, dans ses remarques d’introduction, le Secrétaire général avait évoqué son déplacement en République démocratique du Congo (RDC), qui a eu lieu il y a deux semaines, indiquant y avoir « vu de première main les progrès enregistrés sur le terrain ».  « Notre tâche consiste maintenant à renforcer ces gains et permettre à des millions de personnes de retourner dans leurs foyers et de vivre en paix », a-t-il ajouté.


Quant à la Somalie, des « progrès très clairs » y sont visibles, « même si la situation politique et en matière de sécurité reste précaire », a estimé M. Ban.


Concernant l’Afghanistan, il a annoncé que, le 31 mars, il ouvrirait une conférence internationale accueillie par le Gouvernement des Pays-Bas.  « Cette conférence offre la possibilité de définir une voie commune à suivre », a-t-il souligné, se félicitant « de la nouvelle réflexion et du nouveau regard porté par la nouvelle Administration américaine sur la question afghane ».


Le Secrétaire général a jugé « utile et efficace » le renforcement des capacités militaires en Afghanistan, décidé par la Maison Blanche afin de faire face à une situation en matière de sécurité « toujours très volatile, mais, a-t-il cependant ajouté, « tout effort militaire doit s’accompagner d’un effort politique ».  Cet effort politique peut être mené par le Président afghan Hamid Kharzai et son gouvernement, qui pourraient prendre langue avec plusieurs autres leaders afghans, qu’ils soient au sein du Gouvernement ou dans l’opposition.  L’effort politique pourrait aussi recevoir l’aide de la communauté internationale au Gouvernement afghan pour aider ce dernier à améliorer ses relations avec les pays voisins, a indiqué Ban Ki-moon.


M. Ban a, d’autre part, affirmé que le Président Obama et lui-même partageaient le même point de vue en ce qui concerne « la nécessité de pousser, de toute urgence, le processus au Moyen-Orient ».  À Charm el-Cheikh, lors de la réunion sur la reconstruction de Gaza, « les donateurs ont fait d’importantes annonces de contributions, bien au-delà de ce qui avait été anticipé », a fait observer le Secrétaire général, tout en notant que cet appui devait se traduire aussi par une « relance du processus de paix au Moyen-Orient et du dialogue entre les Palestiniens ».


Le Secrétaire général a également rappelé qu’il s’était rendu en Haïti au début de la semaine avec l’ancien Président américain Bill Clinton.  « Nous avons vu des personnes vivant dans une pauvreté désespérée », a-t-il dit.  « Cependant, nous avons aussi entrevu des possibilités de redressement », a ajouté M. Ban, précisant que les États-Unis avaient accordé à Haïti un accès sans taxe et sans  quotas de ses produits au marché américain pour les neuf prochaines années.  « Nous pouvons œuvrer sur cette base », a-t-il déclaré.  « C’est là une occasion offerte pour ramener les investisseurs et créer des centaines de milliers d’emplois », a dit le Secrétaire général. 


M. Ban s’est en outre déclaré « préoccupé » par l’intention annoncée par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de lancer, au mois d’avril, un satellite de communication.  « Cela menacerait la paix et la sécurité dans la région », a-t-il estimé, tout en affirmant espérer que les autorités de la RPDC respecteront les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et, qu’au cours des Pourparlers à Six, elles mettront en œuvre « fidèlement et pleinement les dispositions de l’Accord ».


Enfin, le Secrétaire général a tenu à clarifier un « malentendu » qui, a-t-il dit, « a fait la une des journaux hier ».  « En parlant avec un groupe de membres de la Chambre des représentants, j’ai relevé à quel point les États-Unis avaient été généreux pour appuyer les Nations Unies tant en terme de versements de leurs quotes-parts du budget qu’en terme de versements de contributions budgétaires volontaires », a-t-il souligné.  Mais, il a indiqué avoir relevé, dans le même temps, que bien qu’ils soient le contributeur le plus généreux au budget de l’ONU, les États-Unis en demeurent aussi « le plus grand débiteur, devant à l’Organisation plus d’un milliard de dollars en arriérés, qui atteindront bientôt 1,6 milliard ».  « Ma remarque était simplement que l’Organisation des Nations Unies avait besoin du plus grand appui de ses Membres, surtout en cette période très exigeante », a ajouté le Secrétaire général.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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