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SG/SM/12092

CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, M. BAN KI-MOON, AU SIÈGE DES NATIONS UNIES, LE 10 FÉVRIER 2009

10/02/2009
Secrétaire généralSG/SM/12092
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, M. BAN KI-MOON, AU SIÈGE DES NATIONS UNIES, LE 10 FÉVRIER 2009


De retour d’une tournée à l’étranger qui l’a notamment conduit à Gaza, Kaboul, Islamabad, Bagdad, Davos et Dehli, le Secrétaire général de l’ONU a donné ce matin une conférence de presse pour faire le bilan de ce déplacement de près d’un mois, au cours duquel il a rencontré aussi bien des chefs d’État et de gouvernement, que des gens ordinaires.  Ces personnes à qui il a parlé partout il est passé, a-t-il dit, sont exposées aux risques posés par les changements climatiques, vivent dans la crainte d’une guerre, ont perdu leur maison, leurs moyens de subsistance, leurs enfants ou leurs familles.


Rappelant que 2009 était l’Année des changements climatiques, M. Ban Ki-moon a réitéré son souhait d’organiser à New York, dans les deux prochains mois, une réunion de haut niveau sur la question, à laquelle pourrait participer le Président des États-Unis, M. Barack Obama.  Il a par ailleurs confirmé son intention de convoquer une autre manifestation en marge de l’Assemblée générale en septembre, lorsque les chefs d’État et de gouvernement du monde entier seront présents.


Le Secrétaire général a ajouté qu’à Delhi, il avait plaidé en faveur d’un « New Deal écologique » capable de réconcilier croissance économique, lutte contre le réchauffement planétaire et développement des énergies renouvelables.  Il en présentera les grandes lignes lors du Sommet du G-20, qui se tiendra à Londres, le 2 avril prochain.


M. Ban a attiré l’attention sur une autre réunion de haut niveau, celle qui a eu lieu à Madrid, il y a deux semaines, sur la question de la « sécurité alimentaire pour tous ».  La crise alimentaire avait été éclipsée, dans les médias, par la crise économique, a-t-il fait remarquer, en soulignant qu’elle risque d’être oubliée alors qu’elle est loin d’avoir disparu.


Le Kenya a récemment déclaré l’état d’urgence alimentaire, alors qu’un quart de sa population –soit près de 25 millions de personnes- est touché de plein fouet par la hausse du prix des denrées alimentaires, a-t-il précisé.  Ce pays n’est pas le seul concerné, a-t-il ajouté, rappelant qu’aux côtés du Premier Ministre espagnol, il avait lancé un appel pressant pour soutenir l’agriculture des pays vulnérables.  Lors du Forum économique mondial de Davos, il a de nouveau exhorté les donateurs à plus de générosité, à l’image de l’Espagne, qui a pris la tête des efforts, en promettant un milliard d’euros sur cinq ans.


À Addis-Abeba, où se tenait le Sommet de l’Union africaine, la situation au Darfour a été l’objet de discussions nourries.  M. Ban a exhorté le Président soudanais, Omar Al-Bachir, à coopérer pleinement avec les missions des Nations Unies, et à veiller à la sécurité de leur personnel.  Interrogé sur l’inculpation éventuelle du Président soudanais par la Cour pénale internationale (CPI), le Secrétaire général a souhaité que le Président Al-Bachir réagisse de manière responsable et continue de veiller à la sécurité du personnel des Nations Unies, comme des populations civiles.


Toujours à Addis-Abeba, a indiqué le Secrétaire général, il s’était entretenu avec le Président du Zimbabwe, M. Robert Mugabe, à qui il avait rappelé qu’après la formation d’un Gouvernement d’unité nationale, il restait encore beaucoup à faire pour protéger les droits de l’homme et les principes démocratiques dans le pays.  Extrêmement préoccupé par la situation humanitaire et par la propagation de l’épidémie de choléra, qui a déjà coûté la vie à 3 400 personnes et affecté plus de 69 000 autres, le Secrétaire général a annoncé aujourd’hui que la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires (OCHA), Mme Catherine Bragg, se rendra le 20 février, pour faire une évaluation de la situation sur le terrain.


Le Secrétaire général a rappelé qu’il s’était rendu en Afghanistan, où il a rencontré le Président Hamid Karzaï.  Tous ses interlocuteurs, y compris le nouvel Envoyé spécial des États-Unis pour l’Afghanistan, M. Richard Holbrooke, le Président et le Premier Ministre du Pakistan, avaient convenu que la coopération régionale était essentielle pour préserver les gains acquis depuis sept ans, a-t-il expliqué.


M. Ban a souligné que les relations entre le Pakistan et l’Inde, très tendues depuis les attaques terroristes perpétrées à Mumbai, étaient d’une importance cruciale pour la stabilité régionale.  Les dirigeants des deux pays, qu’il a rencontrés successivement à Islamabad et New Dehli, l’ont assuré de leur volonté de coopérer pleinement à l’avenir.  Le Secrétaire général a également indiqué qu’il avait annoncé la création d’une Commission d’enquête indépendante sur l’assassinat de Benazir Bhutto, qui sera dirigée par le Représentant permanent du Chili auprès des Nations Unies, M. Heraldo Muñoz.


Répondant à une série de questions sur la situation à Gaza, M. Ban a expliqué qu’il avait pu constater en personne les conditions de vie très difficiles dans le territoire palestinien.  Déplorant la fermeture des points de passage -à l’exception d’un seul- il a affirmé que près d’un million de réfugiés dépendent quotidiennement de l’aide que leur apportent les Nations Unies, alors que les stocks disponibles ne permettent de venir en aide qu’à environ 30 000 personnes.  Le Secrétaire général a également condamné la saisie, à deux reprises, par le Hamas, de l’aide humanitaire de l’ONU, qui a ensuite été restituée.


« J’ai lancé à Davos un appel éclair d’un montant de 613 millions de dollars pour répondre à l’urgence humanitaire à Gaza », a rappelé le Secrétaire général, qui a aussi annoncé sa participation à la Conférence du Caire du 2 mars prochain, organisée conjointement par l’Égypte, la Norvège, les Nations Unies et l’Union européenne.


Le Secrétaire général a également annoncé l’établissement d’une Commission d’enquête pour faire la lumière sur les incidents ayant causé des pertes en vies humaines et des dégâts dans les locaux des Nations Unies à Gaza.  Dirigée par M. Ian Martin, du Royaume-Uni, elle sera formée d’experts militaires et juridiques et fera rapport au Secrétaire général dans un mois.


Alors que le Tribunal spécial pour le Liban entamera ses travaux le 1er mars prochain à La Haye, le Secrétaire général a été interrogé sur les risques que cette juridiction pourrait faire courir à la stabilité du Liban.  Il s’est dit convaincu que les responsables de l’assassinat de l’ancien Premier Ministre libanais, Rafik Hariri, devront répondre de leurs actes, et que ce processus judiciaire contribuera, au contraire, à consolider l’état de droit au Liban.


Répondant à une question concernant le nouvelle Administration américaine, le Secrétaire général s’est dit encouragé par la proposition de dialogue que le Président Barack Obama a faite à son homologue iranien, M. Mahmoud Ahmadinejad, et par son engagement en faveur du multilatéralisme et d’un partenariat renforcé avec les Nations Unies.


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