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SG/SM/12038-SC/9564

BAN KI-MOON DEMANDE AU CONSEIL DE SÉCURITÉ D’AGIR RAPIDEMENT ET DE FAÇON DÉCISIVE POUR METTRE FIN AUX HOSTILITÉS DANS LA BANDE DE GAZA ET DANS LE SUD D’ISRAËL

06/01/2009
Secrétaire généralSG/SM/12038
SC/9564
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

BAN KI-MOON DEMANDE AU CONSEIL DE SÉCURITÉ D’AGIR RAPIDEMENT ET DE FAÇON DÉCISIVE

POUR METTRE FIN AUX HOSTILITÉS DANS LA BANDE DE GAZA ET DANS LE SUD D’ISRAËL


On trouvera ci-après le texte intégral de la déclaration faite par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, devant le Conseil de sécurité, le 6 janvier:


Alors que le Conseil se réunit pour traiter de la crise grave qui sévit à Gaza, je souhaite la bienvenue au dirigeant du peuple palestinien, le Président Mahmoud Abbas, que les membres de cet organe reconnaissent comme étant le représentant légitime du peuple palestinien.  Sa présence et celle de représentants de haut niveau des membres du Conseil de sécurité, ainsi que de représentants d’États arabes et d’autres États Membres, viennent nous rappeler que nous devons passer des paroles aux actes et ce, immédiatement.


La situation sur le terrain n’exige rien de moins.  L’opération militaire israélienne, avec l’objectif annoncé de mettre un terme aux attaques à la roquette perpétrées par les militants du Hamas et d’amener un changement des conditions sécuritaires dans le sud d’Israël, en est à sa onzième journée.  Israël a intensifié ses bombardements aériens et les attaques lancées depuis la mer sur Gaza.  Ces attaques ont causé des dégâts matériels, détruisant des installations des militants du Hamas, mais aussi des équipements publics, des mosquées, des écoles et des maisons. 


Les militants du Hamas ont poursuivi leurs tirs de roquettes contre Israël.  Tout récemment, des roquettes sont tombées à 30 kilomètres de Tel-Aviv.  Il y a trois jours, dans une nouvelle escalade, les troupes israéliennes sont entrées dans la bande de Gaza.  Il y a eu des heurts violents dans des zones densément peuplées, y compris dans la ville de Gaza et alentour et dans des camps de réfugiés.


Selon le Ministère palestinien de la santé et la presse, plus de 570 Palestiniens ont déjà été tués et plus de 2 700 blessés.  Les équipes de l’ONU ne peuvent pas confirmer ces chiffres en raison de la situation dangereuse qui prévaut sur le terrain, mais des évaluations objectives, y compris celles fondées sur des visites dans les hôpitaux, portent à croire qu’ils sont crédibles.


Les sources israéliennes ont confirmé la mort de cinq soldats et que 50 autres avaient été blessés –outre quatre morts et des dizaines de blessés parmi les civils– par plus de 500 roquettes tirées ces derniers jours, dont certaines ont atteint des foyers et des écoles. 


Depuis le début de l’escalade du conflit, je n’ai cessé de condamner les attaques aveugles à la roquette lancées par le Hamas et le recours excessif à la force par Israël.  J’ai demandé qu’il soit immédiatement mis fin aux violences et j’ai averti que si ces appels n’étaient pas entendus, les civils allaient inévitablement continuer d’être tués en grands nombres.  Aujourd’hui, dans les installations de l’ONU à Gaza, c’est exactement ce qui s’est passé.


Trois écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), mises en place par l’ONU en tant que lieu de refuge pour les civils fuyant les combats, ont été touchées par des frappes israéliennes adjacentes.  La troisième frappe, dans une école du camp de réfugiés de Jabaliya, a fait des dizaines de morts parmi les civils.  Ces attaques des forces militaires israéliennes, qui mettent en danger des installations de l’ONU servant de refuge, sont totalement inacceptables et doivent cesser.  Est tout aussi inadmissible tout acte des militants du Hamas qui met en danger la population palestinienne civile.  Les événements d’aujourd’hui soulignent les dangers inhérents à la poursuite et à l’escalade du conflit. J’appelle de nouveau à un cessez-le-feu immédiat.


Au milieu de ces combats, la population civile de Gaza connaît une crise humanitaire.  Des familles entières, y compris des femmes et des enfants, ont péri dans la violence, de même que du personnel de l’ONU et des personnels médicaux.  Il n’y a pas d’abri pour la grande majorité de la population civile.  Les approvisionnements en combustible et en vivres sont insuffisants.  Un million de personnes n’ont pas d’électricité; 250 000 n’ont pas d’eau courante.  La seule réponse est la fin de la violence.  Quelles que soient les raisons invoquées par les combattants, seules la fin des violences et une solution politique qui permettra d’avancer pourront fournir la sécurité et la paix à long terme.


J’ai travaillé activement avec les dirigeants de la région et les dirigeants mondiaux pour mettre rapidement fin à la violence.  J’ai souligné aujourd’hui auprès du Président Bush l’importance d’agir immédiatement, et j’ai eu des consultations utiles avec les dirigeants arabes hier et aujourd’hui, y compris avec le Président Abbas.  Mes émissaires et moi-même avons œuvré pour faciliter l’émergence d’un consensus, et je poursuivrai mes efforts avec les dirigeants de la région et du monde, dont nombre d’entre eux sont déjà réunis ici à New York.


Je suis très heureux de la dernière initiative lancée par le Président Moubarak et par le Président Sarkozy pour chercher à sortir de l’impasse actuelle. 


J’ai également l’intention de me rendre la semaine prochaine en Israël, dans le territoire palestinien occupé et dans les capitales de la région.  Mais je pense qu’on ne peut pas attendre jusque-là pour mettre fin à la violence.  Nous devons l’obtenir maintenant.


Pour ce faire, il faut un cessez-le-feu immédiat, durable et respecté pleinement par tous.  Des mesures humanitaires immédiates, y compris l’ouverture des points de passage pour l’assistance humanitaire, doivent être garanties.


En outre, des mécanismes internationaux viables seront nécessaires pour garantir le bon fonctionnement des frontières.  Ceci doit inclure un plan garantissant que les points de passage fonctionnent comme envisagé dans l’Accord réglant les déplacements et le passage de 2005 et prévoyant des mesures face à la contrebande dans toutes les directions.  Des tiers devront fournir une assistance, à la fois sur le terrain et en termes d’appui diplomatique, pour superviser et garantir tous les divers éléments d’un cessez-le-feu.


Les besoins énormes de Gaza en secours sociaux et en reconstruction devront être satisfaits. 


Un récapitulatif des besoins humanitaires actuels, englobant l’appel urgent lancé par l’UNRWA, a été établi par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires.  Je prie instamment tous les États Membres de répondre promptement et généreusement à cet appel.


Nous devons de toute urgence réaliser l’unité palestinienne et la réunification de Gaza avec la Cisjordanie dans le cadre de l’Autorité palestinienne légitime.  Il est également urgent de voir la poursuite des négociations pour une solution politique au conflit israélo-palestinien, à laquelle nous avons si durement travaillé en 2008, mais sans y parvenir.


Le Conseil a la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  J’espère que le Conseil agira rapidement et de façon décisive pour mettre fin à cette crise.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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