En cours au Siège de l'ONU

POP/975

LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DÉVELOPPEMENT APPELLE LES ÉTATS À INTENSIFIER LEURS ACTIONS EN VUE D’ATTEINDRE LES OBJECTIFS DE LA CONFÉRENCE DU CAIRE

03/04/2009
Conseil économique et socialPOP/975
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la population et du développement

Quarante-deuxième session

8e séance – après-midi                                     


LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DÉVELOPPEMENT APPELLE LES ÉTATS À INTENSIFIER LEURS ACTIONS EN VUE D’ATTEINDRE LES OBJECTIFS DE LA CONFÉRENCE DU CAIRE


M. Daniel Carmon (Israël) a été élu, après un vote à bulletin secret, Président de la quarante-troisième session


La Commission de la population et du développement a achevé, ce soir, les travaux de sa quarante-deuxième session, ouverte le 30 mars dernier, en appelant les gouvernements à intensifier leurs actions en vue d’atteindre les objectifs fixés en 1994, au Caire, par la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD).  Elle a ensuite élu, après un vote à bulletin secret, M. Daniel Carmon, d’Israël, à la présidence de sa quarante-troisième session.


Le texte de la résolution1 adoptée par la Commission réaffirme le Programme d’action de la CIPD appelle les gouvernements à commémorer son quinzième anniversaire, en continuant à évaluer les progrès dans sa mise en œuvre et en intensifiant les actions visant à atteindre les objectifs fixés.


La Commission exhorte également les gouvernements à protéger et à promouvoir le plein respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales quels que soient l’âge et le statut marital, notamment en éliminant toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des filles. 


Elle exhorte aussi les gouvernements et leurs partenaires de développement à renforcer les systèmes de santé et à donner la priorité à l’accès universel à l’information et aux services de santé sexuelle et reproductive, y compris la planification familiale.


La Commission exhorte les gouvernements à renforcer la coopération internationale dans le développement des ressources humaines en matière de santé.


Reconnaissant que la population adolescente n’a jamais été aussi nombreuse qu’aujourd’hui, elle appelle les gouvernements à accorder toute l’attention nécessaire à l’information sur les services de santé reproductive et à l’éducation permettant à ces jeunes de gérer leur sexualité de façon responsable.


La Commission exhorte aussi les gouvernements à intensifier leurs efforts en vue d’atteindre, d’ici à 2010, l’objectif de l’accès universel aux programmes de prévention du VIH/sida, au traitement, aux soins et au soutien.


Elle reconnaît que « la santé sexuelle et reproductive et les droits sexuels et reproductifs », ainsi que les droits des femmes et leur autonomisation, méritent une attention accrue dans l’aide humanitaire et le rétablissement après une crise.


L’Iran avait obtenu, au terme de consultations avant le vote, une modification du texte.  Les termes « santé et droits sexuels et reproductifs », expression nouvelle à ses yeux, ont été remplacés par ceux de « santé sexuelle et reproductive et droits sexuels et reproductifs », agréés lors de la CIPD.


Après une adoption par consensus, plusieurs délégations ont néanmoins exprimé des réserves sur la forme comme sur le fond.  Les représentants de la Syrie et de Malte ont regretté que la Commission ne tienne pas compte, dans ses négociations, de l’avis de tous les États Membres de l’ONU, alors qu’elles concernent le développement de tous.


Le représentant des Comores a déploré que, dans des réunions où l’on discute de textes aussi importants, plus de la moitié des membres ne puissent apporter leur contribution, faute d’une maîtrise suffisante de la langue anglaise.  Il a donc demandé que les documents soient traduits en français, langue de travail de l’ONU avec l’anglais.


À l’instar de la déléguée de la Pologne, il a par ailleurs souligné que l’avortement restait interdit dans son pays.  Celui du Pérou a indiqué pour sa part qu’il pouvait constituer dans certains cas un crime.


Plusieurs délégations, comme la Pologne et l’Irlande, ont précisé que toute référence aux droits procréatifs et aux services de santé sexuelle et reproductive devait s’inscrire dans le cadre de la CIPD et ne pas promouvoir l’avortement.


L’Observateur du Saint-Siège a insisté quant à lui sur les objectifs principaux des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), c’est-à-dire la promotion de la dignité humaine et la protection des plus vulnérables.  Il a réitéré les réserves du Saint-Siège, déjà émises lors de la CIPD, et interprété le texte comme une non-reconnaissance du  droit à l’avortement.  Cette position a aussi été exprimée par les représentantes de Sainte-Lucie et de Malte, cette dernière affirmant avoir du mal à respecter les recommandations qui proposent l’avortement comme une forme légitime de planification familiale.


De son côté, le représentant de la Norvège a regretté que la référence aux « services sexuels et à l’avortement » ait été retirée du texte adopté.  Beaucoup de femmes meurent inutilement à cause de complications de l’accouchement, a-t-il assuré.


D’autres délégations ont réaffirmé leur soutien aux travaux de la Commission, en tant qu’instrument pour parvenir aux objectifs de développement, comme celles du Chili ou de Cuba.  Cette dernière s’est dite très préoccupée par l’impact de la crise économique et financière sur la mise en œuvre du Programme d’action.


Au nom du Groupe de Rio, le représentant du Mexique a réitéré l’importance des principes de la CIPD, mais s’est inquiété que, 15 ans après cette conférence, certains groupes aient encore des difficultés à accéder à la santé procréative. 


Aujourd’hui, la Commission s’est engagée à nouveau en faveur d’une santé reproductive universelle, a constaté la Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, Mme Rachel Mayanja.  Elle a aussi relevé que la Commission reconnaît l’importance de rééquilibrer les fonds à cet effet.


Au nom de la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Mme Thoraya Obaid, la Directrice exécutive adjointe, Mme Purnima Mane, a elle aussi mis l’accent sur les besoins additionnels de financements pour atteindre les objectifs de la CIPD.  Elle a relevé que la Commission avait, cette semaine, dressé la liste des nombreux progrès accomplis en 15 ans, depuis la Conférence du Caire, mais a admis qu’il restait encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés dans les cinq ans qui restent.  « Le FNUAP continuera à soutenir les efforts des gouvernements et de la société civile dans les domaines de la population et du développement, de la santé et des droits reproductifs, de la promotion de la femme et de la parité des sexes », a ajouté Mme Mane.


À son tour, la Présidente de la Commission, Mme Eleanor Zuniga, du Mexique, a remercié la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales (DESA) qui, sous la direction de sa Directrice, Mme Hania Zlotnik, a « fourni des documents et un travail de qualité pour permettre les délibérations de la Commission ».


La Commission a en outre adopté un projet de rapport sur les travaux de sa quarante-deuxième session2, qui a été présenté par Mme Ivanka Tasheva (Bulgarie), en ses qualités de Vice-Présidente et de Rapporteure.


La Commission a également choisi le thème de sa quarante-quatrième session, en 2011, qui aura pour intitulé: « fécondité, santé procréative et développement3 »


La Commission a, par ailleurs, pris note des rapports du Secrétaire général sur les « tendances démographiques mondiales »4 et sur l’« exécution du programme et bilan des activités menées dans le domaine de la population en 2008 »5 par la Division de la population du DESA.  Elle a aussi pris note du projet de programme de travail de cette Division pour la période biennale 2010-20116, et approuvé l’ordre du jour provisoire7 de sa quarante-troisième session, qui se tiendra en 2010.


La Commission de la population et du développement a ensuite ouvert sa quarante-troisième session pour procéder à l’élection de son Bureau.  Au terme d’un vote à bulletin secret, M. Daniel Carmon (Israël) a été élu Président.  Ce vote avait été décidé après les réserves exprimées par le représentant du Liban, au nom du Groupe des États arabes.  M. Carmon a recueilli 28 voix, contre 9 et une abstention.


Mme Agnieszka Klausa (Pologne), ainsi que MM. Shoji Miagawa (Japon) et Eduardo Rios-Neto (Brésil) occuperont les postes de Vice-Présidents.  Le quatrième Vice-Président, du Groupe des États d’Afrique, sera élu ultérieurement.


Le délégué du Liban, au nom du Groupe arabe, s’est dit préoccupé par la candidature d’Israël à la présidence de la Commission, laquelle, a-t-il dit, « risque de nuire à la crédibilité de ses travaux ».  « Israël entrave le développement et viole les droits de l’homme dans les territoires palestiniens et libanais occupés », a-t-il ajouté, estimant que la délégation israélienne ne remplissait pas les critères requis pour mener à bien la mission de présidence.


L’Iran, le Qatar et la Syrie ont soutenu le principe du vote à bulletin secret, affirmant qu’Israël n’était pas un candidat approprié.  L’Observateur de la Palestine a jugé quant à lui que le candidat représentait « tout le contraire » des normes souhaitables pour assurer la présidence.


Israël a demandé que les groupes régionaux réagissent face à cette demande, voulant éviter que ne soit constitué un précédent.  Son représentant a assuré avoir beaucoup à apporter à cette Commission « en tant que membre et en tant que Président ».  Appuyant sa candidature, les États-Unis ont rappelé qu’Israël avait déjà occupé les postes de Vice-Président d’une commission de l’ONU, d’une Assemblée générale et de la Sixième Commission.


Le représentant de la République tchèque, au nom de l’Union européenne (UE), a regretté qu’on remettre en cause un candidat qui a déjà été nommé par un groupe régional, et a appelé au respect de ce choix.  Le représentant de la Suisse a indiqué avoir déjà voulu, dans une autre occasion, mettre un terme à la politisation des organes de l’ONU dans le domaine du développement.  Les délégations du Canada et de l’Espagne ont également exprimé leur soutien.


1 le texte cette résolution sera prochainement disponible en français

 2E/CN.9/2009/L.3

  3E/CN.9/2009/L.4

  4 E/CN.9/2009/6

   5E/CN.9/2009/7

    6 E/CN.9/2009/CRP.1

     7E/CN.9/2009/L.2


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.