DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT, LES POLITIQUES EN MATIÈRE DE POPULATION SOUFFRENT D’UNE INSUFFISANCE DE FONDS POUR FINANCER LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LES SOINS PÉRINATALS
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Commission de la population et du développement
Quarante-deuxième session
4e séance – après-midi
DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT, LES POLITIQUES EN MATIÈRE DE POPULATION SOUFFRENT D’UNE INSUFFISANCE DE FONDS POUR FINANCER LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LES SOINS PÉRINATALS
Les services de santé reproductive doivent permettre de freiner la croissance démographique des pays les moins avancés et d’y favoriser le développement
La population de l’Afrique subsaharienne pourrait être limitée à 1,5 ou 2 milliards de personnes en 2050, si on arrive à une moyenne de trois enfants par femme dans cette région, ce qui implique un taux de 50% pour l’utilisation de la contraception, a expliqué aujourd’hui l’expert invité de la Commission de la population et du développement, qui parlait de l’impact de la croissance démographique sur le développement des pays les moins avancés. Après l’exposé de M. Jean-Pierre Guengant, Représentant résident de l’institut de recherche pour le développement au Burkina Faso, et le débat interactif sur ce sujet, les délégations ont poursuivi le débat général consacré à leur expérience dans le domaine de la population, dans la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD).
La Ministre de la population et de la planification familiale de la Chine, reconnaissant que son pays connaît un problème de surpopulation, a affirmé que les 30 années de planification familiale ont permis de réduire le taux de fécondité des femmes, qui est passé de 5,8 enfants par femme en 1970 à environ 1,8 aujourd’hui. Parallèlement, la Chine a accompli des progrès dans le domaine de la parité entre les sexes.
En Guinée, a précisé le Ministre du plan et de la promotion du secteur privé, il y a eu une véritable prise de conscience au sein des familles quant à l’importance des questions de population, et ce, grâce aux initiatives de l’État fortement appuyées par la communauté internationale, notamment les institutions des Nations Unies. Mais le Ministre a regretté la tendance à la baisse de l’aide publique au développement (APD), depuis 2004.
En tant que pays hôte de la CIPD de 1994, l’Égypte a déclaré attacher une grande importance au suivi des résultats de la mise en œuvre du Programme d’action qui y avait été adopté. Le représentant a notamment mis l’accent sur l’échange des meilleures pratiques et des leçons apprises au niveau mondial.
Plusieurs délégations ont appelé les pays donateurs à s’intéresser à la planification familiale et à la santé reproductive, domaines qui, ont-elles rappelé, souffrent d’un manque cruel de financement. Chaque million de dollars qui fait défaut dans le financement des services et fournitures donne lieu à 360 000 grossesses non programmées, 150 000 avortements, 800 décès de mères et 11 000 décès d’enfants, a fait remarquer la représentante des Pays-Bas, qui s’exprimait également au nom du Burkina Faso et de l’Éthiopie.
Les besoins en financement sont cruciaux pour les soins périnatals et gynécologiques, ainsi que les soins pour les nouveau-nés, l’allaitement et les vaccinations. Pour sauver des vies, il faut aussi utiliser davantage de moustiquaires traitées à l’insecticide et fournir suffisamment de compléments alimentaires, de vitamines et d’eau, a indiqué le Directeur exécutif de l’UNICEF.
La nouvelle Administration des États-Unis a, elle aussi, avancé dans la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD, a déclaré sa représentante. Elle a rappelé que les États-Unis avaient annoncé, la semaine dernière, leur décision de contribuer à hauteur de 50 millions de dollars au FNUAP, ce qui représente une augmentation de 130% par rapport à 2001.
Les autres délégations ayant pris la parole dans le cadre du débat général sont les suivantes: Pérou, Afrique du Sud (au nom de la SADC), Kazakhstan, Indonésie, Norvège, Belgique, Pologne, Croatie, Malaisie, Mauritanie, Canada et Bulgarie.
S’il n’y a pas de relation claire entre croissance démographique et croissance économique, les travaux récents soulignent toutefois le caractère positif de la baisse de la fécondité dans le processus de développement, a indiqué M. Jean-Pierre Guengant. Dans son exposé devant la Commission, cet expert a expliqué l’intérêt qu’il y a à ralentir la « croissance démographique phénoménale » constatée pendant 50 ans pour une cinquantaine de pays les moins avancés, dont 33 situés en Afrique subsaharienne.
M. Guengant a préconisé pour cela l’utilisation de programmes en matière de santé de la reproduction, comme le recommande le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement adopté en 1994. Ce document engage en effet les pays à offrir une gamme complète de contraception moderne, a-t-il fait remarquer, avant de noter que cela correspond à une grande demande dans les pays les moins avancés. Pourtant, un quart des femmes de ces pays ont des besoins en contraception non satisfaits, a-t-il signalé. L’objectif est donc, selon lui, de multiplier par 3 ou 4 le nombre d’utilisatrices de ces pays d’ici à 2030. Pour passer de six ou sept à deux ou trois enfants par femme, le taux de femmes utilisant la contraception doit passer de 10 à 70%, a-t-il averti.
Mais, a-t-il aussi signalé, l’un des problèmes en Afrique est que la planification n’est pas légitime au sein des sociétés. Le représentant de l’Italie a proposé, de son côté, l’organisation de la prochaine Conférence internationale sur la population et le développement dans un pays d’Afrique subsaharienne.
La Commission de la population et du développement poursuivra ses travaux demain, mercredi 1er avril, à 10 heures.
SUITE DONNÉE AUX RECOMMANDATIONS DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT
EXPÉRIENCE DES PAYS DANS LE DOMAINE DE LA POPULATION: CONTRIBUTION DU PROGRAMME D’ACTION DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT CONVENUS À L’ÉCHELON INTERNATIONAL, NOTAMMENT LES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT
Déclaration liminaire
Dans un exposé sur le thème « Impact de la croissance de la population dans les pays les moins avancés, en particulier sur le rôle de la santé de la procréation », M. JEAN-PIERRE GUENGANT, Représentant résident de l’Institut de recherche pour le développement au Burkina Faso, s’est interrogé sur l’opportunité de ralentir cette croissance par des programmes en matière de santé de la reproduction. La croissance démographique peut être un atout pour le développement, comme en Asie du Sud, ou un handicap entraînant la population dans un schéma malthusien, a-t-il expliqué. Il a analysé la situation des 49 pays les moins avancés (PMA), dont 33 pays d’Afrique subsaharienne et 10 pays d’Asie. Cette population comprend, en 2009, 840 millions de personnes, dont 60% en Afrique subsaharienne, a-t-il précisé. S’il n’y a pas de relation claire entre croissance démographique et croissance économique, des travaux récents soulignent toutefois le caractère positif de la baisse de la fécondité dans le processus de développement, a-t-il expliqué.
M. Guengant a précisé qu’en Afrique subsaharienne, on constate souvent une croissance variable et épisodique, ainsi qu’une gouvernance de qualité déficiente. En terme de fécondité, cette région du monde connaît une transition tardive, avec la persistance d’un taux élevé, même s’il est en légère baisse depuis une vingtaine d’années. Pendant ce temps, le taux de mortalité a lentement baissé dans ces pays. Ils connaissent donc un accroissement démographique « phénoménal », d’environ 2,5% par an, qui dure depuis 50 ans. « C’est une première dans l’histoire », a affirmé M. Guengant. Il a ensuite parlé des conséquences de cette croissance, qui a entraîné une faible augmentation du revenu par tête entre 1960 et 2004 en Afrique subsaharienne (+0,5% contre +2,5% dans les autres pays en développement). Cela explique les difficultés à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il noté.
Le nombre d’enfants à scolariser a été multiplié par 4 depuis 1960 dans les pays de l’Afrique subsaharienne, a poursuivi M. Guengant. C’est ce qui explique une scolarisation incomplète dans l’enseignement primaire et une scolarisation faible dans l’enseignement secondaire. Les pays d’Asie centrale, quant à eux, en sont encore à des taux de scolarisation très faibles (10 à 30%) dans le secondaire. Citant une autre conséquence de la forte croissance démographique, il a parlé de l’accroissement de la main-d’œuvre qui n’a pas profité à l’économie. Les adultes ont en effet un nombre croissant d’enfants à charge, ce qui réduit les capacités d’épargne, a-t-il relevé. L’expert a aussi indiqué que les taux élevés de fécondité actuels s’expliquent par la faiblesse du taux d’utilisation de la contraception moderne, qui est seulement de 10% en Afrique centrale. Pour passer de six ou sept enfants par femme à deux ou trois enfants, le taux de femmes utilisant la contraception doit passer de 10 à 70%, a-t-il fait remarquer.
Faut-il pour cela accroître l’utilisation de la contraception? M. Guengant a rappelé que c’est tout d’abord une recommandation de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) qui engage les pays à offrir une gamme complète de contraception moderne. En outre, a-t-il indiqué, la demande en planification familiale est grande dans les pays les moins avancés. Il a regretté qu’on ne respecte par le droit des femmes à recourir à des moyens de contraception, ni leur droit à l’information. Un quart des femmes des pays les moins avancés ne bénéficient pas de moyens contraceptifs, a-t-il signalé. L’objectif est de multiplier par 3 ou 4 le nombre de femmes des pays les moins avancés utilisant la contraception d’ici à 2030, a-t-il avancé.
Pour atteindre cet objectif, a poursuivi M. Guengant, on peut se contenter de répondre aux besoins actuels ou alors stimuler la demande dans les pays où elle n’est pas formulée. Il a fait référence aux panneaux publicitaires qu’il a observés dans des pays d’Afrique subsaharienne, et noté qu’ils ont essentiellement pour mission d’éduquer les populations sur la violence sexuelle, le VIH/sida, la santé maternelle, l’abstinence ou encore le préservatif. Sur toutes ces affiches, une seule concernait la planification familiale, qui invitait à espacer les naissances, a-t-il noté. Il a donc suggéré de changer d’approche, en passant d’une attitude de laisser-faire, qui consiste à attendre que les jeunes filles soient éduquées, à des programmes non coercitifs de santé de la reproduction et de planification familiale. Il faut élaborer des instruments ciblés et intégrer les objectifs dans les stratégies de développement. Le futur n’est pas écrit et il est plus facile de prévoir le climat que les chiffres relatifs à la croissance démographique, a dit M. Guengant. En ce qui concerne l’Afrique subsaharienne, on pourrait atteindre 1,5 à 2 milliards de personnes en 2050, si les naissances sont limitées à trois enfants par femme, ce qui implique 50% d’utilisation de la contraception.
Débat interactif
Lors du bref débat interactif qui a suivi, le représentant des États-Unis a demandé dans quelle mesure les souhaits de fertilité des femmes étaient pris en compte. L’un des problèmes en Afrique, a répondu M. Guengant, est que la planification n’est pas légitime au sein des sociétés. Personne n’en parle, a-t-il souligné. Si les femmes sont éduquées et si elles ont le droit de s’exprimer, il n’est pas certain que la demande de planification familiale demeurera à 30% dans les prochaines décennies.
Le délégué de la République-Unie de Tanzanie a mis l’accent sur les facteurs religieux, tout aussi importants, selon lui, que les facteurs culturels. La religion n’est pas le problème, a estimé le démographe, soulignant en revanche le rôle clef que jouent les gouvernements, la société civile et les bailleurs de fonds.
Le représentant de l’Italie a proposé, de son côté, l’organisation de la prochaine Conférence internationale sur la population et le développement dans un pays d’Afrique subsaharienne.
Débat général
Mme LI BIN, Ministre de la population et de la planification familiale de la Chine, a souligné que la surpopulation était un problème qui se posait à son pays. Elle a affirmé que grâce à 30 années de planification familiale, le taux de fécondité des femmes était passé de 5,8 enfants par femme en 1970 à environ 1,8 aujourd’hui. À présent, la population totale de la Chine compte 1 milliard 328 millions de personnes. Sans la politique de planification familiale établie par le Gouvernement, la population totale de la Chine aurait dépassé 1,7 milliard d’habitants en 2008, a-t-elle précisé. La Ministre a ajouté que l’espérance moyenne de vie était de 73 ans en 2008, contre 68 ans au début des réformes en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement. De même, les taux de mortalité maternelle et infantile ont été réduits respectivement de 24% et de 14,9%, a-t-elle poursuivi, notant que l’indice de développement humain plaçait désormais le pays au quatre-vingt et unième rang mondial en 2007, au lieu du cent cinquième rang en 1990.
La Ministre a par ailleurs mis l’accent sur les progrès enregistrés par la Chine dans le domaine de la parité entre les sexes. Elle a également indiqué que le Gouvernement chinois accordait une grande importance à la prévention du VIH/sida. Elle a expliqué, en outre, qu’avec l’accélération de l’industrialisation et de l’urbanisation, la Chine connaissait le plus grand taux de migration de l’histoire humaine. La migration en Chine devrait s’accélérer davantage dans les 20 à 30 années, a-t-elle dit, précisant que le Gouvernement s’attachait à fournir des services de qualité aux migrants.
Mme MARGARET POLLACK (États Unis) a réaffirmé l’engagement des États-Unis aux objectifs du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement. Elle a indiqué que la nouvelle Administration américaine a déjà agi en faveur des droits des femmes, en particulier en matière de santé, des droits de l’homme et de leur autonomisation. Elle a insisté sur le fait que le Programme d’action fournit des directives pour parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement, comme l’adoption de politiques en faveur de la santé de la procréation. Elle a souhaité que les droits des femmes soient protégés de manière à ce qu’elles puissent prendre les décisions qui concernent leur santé et leur avenir. « Nous devons encourager les partenariats et le partage des responsabilités par tous les membres de la famille », a-t-elle estimé. Elle a aussi reconnu le lien direct qui existe entre la dynamique démographique et la croissance économique.
Les États-Unis s’engagent à éduquer et à assurer l’accès à des soins de santé et aux modes de contraception à toutes les femmes, a-t-elle ajouté. Le Président américain a déjà abrogé la « politique de Mexico City » qui visait à éliminer toute subvention aux associations américaines qui travaillaient sur la planification familiale et sur l’avortement en dehors du territoire des États-Unis. Elle a rappelé que les États-Unis avaient annoncé, la semaine dernière, leur décision de contribuer à hauteur de 50 millions de dollars au Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), ce qui représente une augmentation de 130% par rapport à 2001. La représentante a aussi parlé du Plan d’urgence du Président des États-Unis pour l’aide consacrée à la lutte contre le VIH/sida, qui permet d’établir le lien entre les programmes de planification familiale et le VIH/sida. La nouvelle Administration américaine jouera un rôle de chef de file pour toute une série de questions, comme la santé des femmes et des filles, a assuré Mme Pollack, avant d’indiquer que l’une des priorités des États-Unis est de ratifier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
M. MAMADOUBA MAX BANGOURA, Ministre du plan et de la promotion du secteur privé de la Guinée, a affirmé que son pays avait enregistré des acquis importants dans la réalisation du Programme d’action du Caire. Il a ainsi cité une prise de conscience de l’importance des questions de population, grâce à des initiatives de l’État fortement appuyées par la communauté internationale, notamment les institutions des Nations Unies. Il a de même fait état de l’intégration de l’éducation à la vie familiale dans les programmes des écoles primaires et dans les écoles de « seconde chance », dont les Centres d’appui à l’autopromotion féminine. De même, a-t-il ajouté, le Gouvernement guinéen a adopté en 1992 une politique nationale de population qu’il a adaptée, en 1996, aux recommandations de la Conférence internationale sur la population et le développement, et articulée en 2006 avec sa stratégie de réduction de la pauvreté. Le Ministre a estimé que pour le financement des programmes, la communauté internationale devrait jouer un rôle de premier plan. Malheureusement, a-t-il dit, la tendance de l’aide publique au développement (APD) est à la baisse depuis 2004. Il a exhorté les partenaires de la Guinée à amplifier leur aide en vue de permettre à son pays d’atteindre, à l’horizon 2015, le principal objectif de la CIPD qui est d’améliorer la qualité de la vie de la population.
M. LUIS ENRIQUE CHÁVEZ (Pérou) a reconnu que la baisse de la croissance démographique peut stimuler l’économie. « Nous sommes conscients qu’il faut garantir l’accès de la population à une information adéquate et aux services de santé reproductive », a-t-il dit. Le Pérou a lancé un processus de consultation sur son Plan national quinquennal concernant la population, pour arriver à concilier la croissance démographique avec les exigences d’un développement véritablement durable. « Nous poursuivons nos efforts pour sensibiliser la population sur les problèmes démographiques et éliminer le fossé qui sépare les hommes et les femmes », a-t-il assuré. Il a signalé que la pauvreté a été réduite au cours des dernières années, grâce à une croissance soutenue. Des progrès substantiels ont été réalisés concernant d’autres Objectifs du Millénaire pour le développement, comme l’éducation primaire universelle et la promotion de la parité entre les sexes. Il a fait part des mesures prises par son gouvernement, comme la Stratégie nationale « CRECER » (grandir), qui lutte contre la malnutrition des enfants de moins de 5 ans, en intégrant des mesures nationales et régionales. Le représentant a reconnu l’utilité de l’échange des expériences entre pays et relevé le rôle des institutions spécialisées des Nations Unies en la matière. Il a enfin appelé à faire preuve de volonté politique, pour exercer une responsabilité commune mais différenciée.
M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a affirmé que l’Égypte, en tant que pays hôte de la Conférence internationale sur la population et le développement en 1994, attachait une grande importance au suivi des résultats de la mise en œuvre du Programme d’action qui y avait été adopté. Le représentant a estimé que le grave défi sans précédent auquel le monde était actuellement confronté, qui résulte de la conjonction de crises multiples et liées entre elles, menaçait sérieusement les réalisations obtenues jusque-là des objectifs pour le développement internationalement convenus. Il alourdit le fardeau des pays en développement, contraints de réduire le volume des ressources allouées aux programmes de lutte contre la pauvreté et à des services essentiels, tels que la santé, l’éducation et d’autres éléments du Programme d’action de la CIPD. Le représentant a notamment mis l’accent sur la nécessité d’accorder une importance à l’échange des meilleures pratiques et des leçons apprises au niveau mondial, en particulier à la lumière des succès de politique démographique mentionnés dans le rapport du Secrétaire général. Par ailleurs, il a appelé les pays donateurs à s’intéresser à la planification familiale et à la santé reproductive, domaines qui, a-t-il dit, souffrent d’un manque cruel de financement
M. ZANE DANGOR (Afrique du Sud), au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a réaffirmé son engagement à mettre en œuvre la Déclaration de Dakar/Ngor de 1992, la Déclaration de Johannesburg de la Commission africaine de la population de 2007, et les résolutions de la SADC de Maputo (2004) et de Johannesburg (2007) sur la population et le développement. Il a indiqué que les membres de cette communauté sont particulièrement préoccupés par l’incidence du VIH/sida dans la région. Ils reconnaissent que les réponses doivent être intégrées dans tous les programmes de développement. Ces pays savent aussi qu’il est essentiel de promouvoir l’égalité des sexes. Parlant ensuite au nom de son pays, l’Afrique du Sud, le représentant a indiqué qu’il avait progressé dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Il a cité par exemple la fréquentation de l’école primaire qui est maintenant quasi universelle, et celle concernant le secondaire qui a atteint 90%. Les femmes participent à la vie publique à hauteur de 50% au Parlement et dans les cabinets ministériels, a-t-il ajouté. Il a cependant indiqué que le taux de mortalité infantile, qui a légèrement baissé, reste élevé avec 45‰. La mortalité maternelle diminue grâce à un meilleur accès à la santé génésique, a-t-il aussi signalé. Le déclin de la prévalence du VIH/sida a été constaté auprès des jeunes femmes, grâce à une meilleure information. La pauvreté dans les zones urbaines et rurales subsiste malgré quelques progrès réalisés grâce au transfert de fonds. L’Afrique du Sud a démontré son engagement aux niveaux local et international, a-t-il aussi assuré. Le représentant a estimé que la mortalité maternelle peut être réduite en assurant aux femmes un meilleur accès aux soins. Il faut qu’elles aient accès à une santé génésique complète et à des services d’interruption de grossesse dans de bonnes conditions, sans discrimination, a-t-il précisé, en soulignant par ailleurs l’importance des programmes appropriés pour les adolescents.
Mme ALDA ALZHANOVA (Kazakhstan) a rappelé qu’après son indépendance en 1991, son pays avait perdu plus de 12% de sa population en raison de la baisse de la fertilité, d’une augmentation de la mortalité et de l’émigration. Dans ce contexte, le Gouvernement du Kazakhstan, en 1997, a identifié le développement démographique comme une de ses priorités, conformément aux principes du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement. La tendance a pu être inversée à partir de 1999 et, en 2007, le taux de fertilité a dépassé le seuil de remplacement pour atteindre 2,4 naissances par femme. La représentante a souligné qu’un rapport national sur les Objectifs du Millénaire pour le développement publié en 2008 montrait que le pays avait atteint ses cibles pour les trois premiers objectifs, à savoir l’élimination de la pauvreté, l’accès universel à l’éducation primaire et la parité entre les sexes dans le domaine de l’éducation. En dépit de ces acquis, le Kazakhstan ne devrait pas être en mesure de réaliser d’ici à 2015 les Objectifs nºs 4, 5, 6 et 7, en raison notamment du manque de personnel qualifié dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’environnement et d’inégalités socioéconomiques régionales persistantes, en particulier les disparités qui existent entre le développement rural et le développement urbain.
M. SUGIRI SYARIEF (Indonésie) a assuré que son pays avait pu réduire de façon significative ses taux de natalité et de mortalité, grâce à une politique de planification familiale efficace. Il a indiqué qu’après 2005, le rapport de dépendance a augmenté lentement, à cause du grand nombre de personnes âgées dépendantes. Il a donc souligné l’importance de la formation du capital humain, qui est assurée par le biais de programmes portant notamment sur l’éducation, l’égalité des sexes, le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose. Le Gouvernement indonésien a aussi mis en place des programmes pour l’éradication de la pauvreté qui visent à combler les besoins fondamentaux des personnes, en particulier ceux relatifs à l’éducation des personnes pauvres et isolées. En outre, les conditions de vie ont été améliorées grâce à une discrimination positive et des réseaux d’intégration de la parité entre les sexes, a expliqué M. Syarief. Il a aussi indiqué que des mesures ont été prises en faveur des femmes migrantes, afin de mieux les protéger. L’objectif principal des programmes de planification familiale est d’améliorer l’accès aux services de santé génésique, en essayant d’atteindre en particulier les personnes isolées, a—il poursuivi. Cette politique promeut notamment la planification familiale à long terme, grâce en particulier à la stérilisation des femmes et des hommes, a-t-il ajouté. Le représentant a aussi signalé l’existence d’un plan d’action qui a été mis en œuvre pour la prévention et le traitement des personnes vivant avec le VIH/sida. Pour lutter contre le paludisme, l’Indonésie a lancé un programme de prévention, tout en encourageant l’utilisation de moustiquaires. Le Gouvernement lutte aussi contre la tuberculose, a-t-il ajouté. En ce qui concerne le programme de santé de la reproduction, il encourage par exemple les jeunes à repousser l’âge du mariage. Pour mieux mettre en œuvre le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), le représentant a lancé un appel à renforcer la coopération entre les États, en particulier la coopération Sud-Sud.
M. MORTEN WETLAND (Norvège) a affirmé que la Conférence du Caire sur la population et le développement n’avait pas été très claire concernant les droits génésiques. Les participants n’étaient pas prêts pour formuler de tels libellés en 1994. Aujourd’hui, en revanche, le monde est plus apte à traiter de ces questions en suspens, a-t-il estimé. Des négligences dans ce domaine coûtent chaque année des millions de vies humaines, a-t-il fait remarquer, soulignant qu’aucun pays ne pouvait accepter une telle situation. Dans de nombreux pays, a-t-il ajouté, une grossesse ou un accouchement sont très risqués pour une femme. Le représentant a expliqué que les faits démontraient dans de nombreux pays que l’information sexuelle encourageait un comportement sexuel responsable, et même l’abstinence. Le manque de services de santé reproductive contribue à créer de plus gros risques pour les relations sexuelles, en particulier pour les femmes. Le représentant a jugé important qu’au milieu de cette grave crise économique, les politiques visant à y répondre donnent la priorité à la protection des personnes les plus vulnérables, en particulier les femmes, les jeunes filles et les enfants.
M. OLIVIER BELLE (Belgique), qui a souscrit à la déclaration du représentant de la République tchèque faite au nom de l’Union européenne (UE), a noté que le thème retenu cette année par la Commission de la population et du développement est délibérément très ambitieux. Il a cependant fait remarquer que le Programme d’action du Caire était nettement plus large que les Objectifs du Millénaire pour le développement, et qu’un débat focalisé sur ces derniers risque d’être trop restrictif. La Belgique, a-t-il assuré, accorde beaucoup d’attention à la réalisation du Programme d’action. Il a rappelé qu’une Conférence internationale sur la population et le développement était organisée chaque année par la Plate-forme belge sur la population et le développement pour réunir les acteurs principaux de la société civile.
En ce qui concerne les bonnes pratiques de la Belgique, le représentant a cité l’éducation sexuelle et l’accès aux contraceptifs. Il a ajouté que le système de santé belge était considéré comme « un des meilleurs en Europe ». M. Belle a ensuite souligné l’importance du système scolaire belge qui est de bonne qualité et obligatoire jusqu’à l’âge de 18 ans. Passant au financement de la coopération, le représentant a indiqué que le financement de la Belgique avait augmenté de 16% en 2008. Il a également indiqué que la Belgique allait dorénavant concentrer sa contribution sur les ressources générales des institutions du système de l’ONU, au lieu d’un financement par projet. Le représentant a assuré que son gouvernement soutenait le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) de manière croissante, et qu’il considère le renforcement des systèmes de santé comme une des priorités de ses interventions en matière de coopération. M. Belle a ensuite plaidé pour qu’un système national de couverture de maladie soit intégré dans les programmes de réduction de la pauvreté. La Belgique continuera, a-t-il dit, d’augmenter les efforts pour le financement de la coopération et s’engage à respecter l’objectif de 0,7%. Avant de conclure, M. Belle a dénoncé la violence faite aux femmes, situation qui mérite, selon lui, « une attention particulière ».
M. ADAM FRONCZAK (Pologne) a indiqué qu’un Secrétaire d’État chargé de l’égalité des sexes avait été nommé en mars 2008, et que depuis l’instauration d’une législation non discriminatoire, le pays avait enregistré une croissance économique « dynamique ». Il a également passé en revue les différents programmes de lutte contre la pauvreté mis en place par le Gouvernement polonais, et a indiqué qu’un nouveau programme de bourses avait été mis en place pour augmenter le nombre d’étudiants du pays. Des mesures sont également prises pour assurer l’égalité des chances entre la population rurale et la population urbaine.
Le représentant polonais a ensuite signalé que la mortalité infantile avait été réduite de moitié depuis 1994, tandis que le taux de mortalité maternelle s’alignait sur celui des autres pays développés. M. Fronczak s’est également félicité du fait que l’espérance de vie avait augmenté en Pologne, mais a averti que le nombre de décès prématurés chez les hommes restait bien au-dessus de celui des autres pays d’Europe de l’Ouest. En matière de santé reproductive, le représentant polonais a expliqué que les soins sont assurés gratuitement, que les préservatifs étaient facilement accessibles et que le nombre de jeunes filles enceintes avait chuté. M. Fronczak a ensuite signalé que l’Administration gouvernementale s’était engagée à fournir des consultations médicales gratuites à toute femme dont l’enfant à naître présentait une malformation génétique ou des problèmes de croissance. Il a néanmoins précisé que les avortements « sur demande » étaient interdits en Pologne. Abordant les problèmes liés à la pandémie de VIH/sida, le représentant a ensuite expliqué que la situation épidémiologique dans son pays était relativement limitée, et que des campagnes de sensibilisation ciblaient spécialement les femmes, car elles étaient davantage exposées aux risques d’infection. Le représentant a également signalé qu’en 2007, la Pologne ne connaissait plus que 22,7 cas pour 100 000 de tuberculose, en comparaison aux 450 cas pour 100 000 en 1955, assurant que la tuberculose multirésistante ne posait plus problème.
Mme VESNA VUKOVIC (Croatie) a mis l’accent sur la nécessité de traiter également les questions de développement durable, de l’égalité entre les sexes, de la santé génésique, de la migration, autant d’aspects, a-t-elle dit, qui sont étroitement liés et font partie des mesures prises en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement. À l’instar d’autres pays européens, la Croatie est confrontée à un problème de faible croissance de la population, a-t-elle expliqué, notant que la politique démographique nationale mettait l’accent sur une augmentation naturelle des jeunes au sein de la population. Cette politique envisage des mesures pour aider les familles, en matière notamment de fiscalité, de flexibilité des horaires de travail, de soins de santé pour les enfants et de sensibilisation aux questions démographiques.
Mme AMINAH ABDUL RAHMAN (Malaisie) a affirmé que la Conférence sur la population et le développement avait apporté une contribution significative à la réalisation des objectifs internationalement convenus. Cependant, compte tenu de la crise financière actuelle, il est impératif que les gouvernements prennent des mesures audacieuses pour s’assurer que ces réussites ne soient pas compromises. La déléguée a indiqué que la Malaisie avait accompli la plupart des objectifs fixés par la Conférence, ainsi que certains Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment pour la réduction de la pauvreté, l’égalité entre les sexes et le développement durable. Elle a souligné que le défi pour la Malaisie est de maintenir l’élan dans la réalisation des OMD restants, particulièrement pour combattre efficacement la propagation croissante du VIH/sida.
Mme Rahman a ensuite rappelé qu’en 1990, la Malaisie avait atteint son objectif d’éducation primaire « pour tous » et qu’en 2005, elle avait réussi à assurer l’égalité des sexes dans ce domaine de l’éducation. Elle a par ailleurs indiqué que le niveau de mortalité infantile, dans son pays, était équivalent à celui des pays développés. Elle a néanmoins estimé que de nouveaux défis se posaient dans le domaine de la santé publique, insistant notamment sur la propagation du VIH/sida. Avant de conclure, la représentante a fait remarquer que la crise mondiale actuelle avait aussi affecté la qualité de vie de la population de la Malaisie. Pour y faire face, le Gouvernement de la Malaisie a adopté un plan de relance fiscal de 16 milliards de dollars en mars 2009, qui est venu s’ajouter à celui mis en place en novembre 2008.
M. ABDERRAHIM OULD HADRAMI (Mauritanie) a mis l’accent sur l’autonomisation des femmes car, a-t-il dit, les femmes constituent dans la plupart des pays les moins avancés le noyau central de la famille responsable du bien-être de celle-ci, et tout ce qui touche à la planification familiale, en termes de contrôle et de réduction du taux de natalité. Le représentant a ajouté que son pays accordait une importance particulière à l’autonomisation des femmes et à leur représentation au niveau des institutions de l’État. Il a ajouté que la réduction de la pauvreté constituait la trame du Programme pays pour la Mauritanie mis en œuvre par le FNUAP. Il vise entre autres les populations les plus vulnérables, par le renforcement et la promotion des services et des droits en matière de santé de reproduction, l’égalité et l’équité entre les sexes, le développement durable et le renforcement des capacités nationales.
M. JOHN MCNEE (Canada) a rappelé que 15 ans après la Conférence internationale sur la population et le développement qui s’était tenue au Caire, la reconnaissance de l’importance des besoins et des droits de chacun qui découle du Programme d’action qui y avait été adopté, a mené à des améliorations mesurables dans la vie des hommes, des femmes et des enfants du monde entier. Toutefois, les progrès récents sont menacés par la crise financière mondiale, a-t-il affirmé, avant d’appeler à redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs de développement convenus mondialement. À ce sujet, il a fait part de la détermination de son pays à maintenir les objectifs et principes fixés lors de la Conférence du Caire et dans la Déclaration de Beijing, en estimant que la mise en œuvre des engagements pris lors de ces événements était indispensable à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.
Le délégué a poursuivi, en estimant que les OMD, particulièrement ceux qui ont trait à l’égalité entre les sexes, à la santé maternelle et à la mortalité infantile ne seront pas atteints en l’absence d’un engagement soutenu, aux échelles mondiale, régionale et nationale, pour assurer la santé sexuelle génésique, l’éducation et l’autonomisation des femmes. Il a aussi soutenu que les droits de la personne, ainsi que l’égalité entre les femmes et les hommes sont des thèmes devant être intégrés dans les plans nationaux de développement, de même que doivent être pris en compte, les répercussions sur les personnes handicapées, les groupes autochtones et minoritaires. À l’occasion du prochain Sommet du G-20, le Canada, a dit son représentant, annoncera un financement de plus de 450 millions de dollars pour les 10 prochaines années de l’initiative sur les systèmes de santé en Afrique, afin de soutenir les efforts déployés par les pays concernés pour renforcer les systèmes de santé et progresser vers l’atteinte de la réalisation des objectifs pour la santé maternelle. M. McNee a conclu en estimant que la violence fondée sur le sexe constituait un problème qui méritait une attention, si l’on voulait réduire la mortalité maternelle. Il a également insisté sur le fait que l’éducation des filles avait des retombées positives, leur permettant ainsi d’améliorer leurs propres conditions sociales et économiques.
Mme MARION VAN SCHAILE (Pays-Bas), qui s’exprimait aussi au nom du Burkina Faso et de l’Éthiopie, a noté que la population jeune a tendance maintenant à se marier plus tard. La pandémie de sida a montré à quel point l’information et les services de santé génésique pouvaient permettre aux jeunes de se protéger, a-t-elle ajouté. Les jeunes sont souvent découragés d’utiliser ces servies, en raison de leur coût ou de l’embarras qu’ils ressentent. En outre, la stigmatisation entraîne une utilisation réduite des services de santé pour les jeunes vivant avec le VIH/sida, a constaté la représentante. Au niveau individuel, elle a estimé que les femmes et les hommes doivent pouvoir choisir le nombre d’enfants qu’ils souhaitent avoir et espacer les naissances. Elle en a appelé aux États Membres pour qu’ils améliorent l’accès à l’information, en particulier en ce qui concerne la santé génésique. Le Burkina Faso a créé un poste budgétaire de 800 000 dollars par an pour les moyens contraceptifs, a précisé Mme van Schaile. De leur côté, les Pays-Bas ont augmenté leur soutien financier à des organisations non gouvernementales (ONG) qui fournissent des informations et des services aux jeunes. La représentante a aussi invité les dirigeants communautaires à participer à la sensibilisation et à l’information. Le monde s’est engagé à faire bénéficier de la santé reproductive à tout le monde, mais la demande accrue pour les services de santé génésique et le déclin des fonds apportés rendent la tâche difficile, a-t-elle constaté. Chaque million de dollars qui manque dans le financement des fournitures ne peut éviter les 360 000 grossesses non programmées, les 150 000 avortements, les 800 décès de mères et 11 000 décès d’enfants, a-t-elle fait remarquer.
M. RAYKO RAYTCHEV (Bulgarie) a indiqué que son pays avait mis en œuvre en 2006 une Stratégie démographique nationale pour la période 2006-2020, qui incorpore les recommandations de la Commission européenne concernant la croissance démographique, ainsi que le Programme d’action du Caire. Cette Stratégie, a-t-il expliqué, vise en particulier à lutter contre l’analphabétisme, notamment chez les filles et les jeunes femmes des communautés ethniques vulnérables, à atteindre un haut niveau d’éducation chez les plus jeunes, à réduire la mortalité infantile à 9,5‰ d’ici à 2015, à imposer des vaccinations de base à tous les enfants de moins d’un an, à baisser le taux de mortalité maternelle à un niveau inférieur à 12‰ et à assurer une couverture de santé à 90% des femmes enceintes.
M. JIMMY KOLKER, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a rappelé que, selon les prévisions, la population mondiale atteindra les 7 milliards au moment où on devrait réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, en 2015. La mortalité des enfants de moins de 5 ans est passée en-dessous de la barre des 10 millions pour la première fois dans l’histoire et continue à baisser, a-t-il aussi indiqué. En ce qui concerne l’OMD nº5, les efforts déployés demeurent insuffisants, a-t-il indiqué, notant qu’il y a encore beaucoup de femmes qui meurent en couches dans les pays en développement. Une femme d’un pays en développement a 300 chances de plus qu’une femme d’un pays plus riche de décéder à l’accouchement ou à cause de complications de la grossesse.
Le Directeur exécutif a ensuite appelé à renforcer les systèmes de santé afin d’améliorer les soins prénatals et gynécologiques, ainsi que les soins pour les nouveau-nés, l’allaitement et les vaccinations. Pour sauver des vies, il faut aussi utiliser davantage de moustiquaires traitées à l’insecticide et fournir suffisamment de compléments alimentaires, de vitamines et d’eau, a-t-il précisé. M. Kolker a également noté que les femmes en âge de procréer ne bénéficient pas toutes des services de planification familiale et des moyens contraceptifs. Seulement 29% de ces femmes engagées dans une relation utilisent un moyen de contraception dans les pays les moins développés, et encore moins en Afrique centrale (17%). Il a aussi parlé de la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant, qui exige une meilleure prévention et l’accès au traitement. Il faut aussi retarder l’âge du mariage et améliorer le taux de scolarisation, a-t-il ajouté.
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