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POP/971

COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DÉVELOPPEMENT: DE NOMBREUX ÉTATS SOULIGNENT LES DIFFICULTÉS DES PAYS PAUVRES À RELEVER LES DÉFIS DÉMOGRAPHIQUES

30/03/2009
Conseil économique et socialPOP/971
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la population et du développement

Quarante-deuxième session

2e et 3e séances – matin et après-midi                      


COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DÉVELOPPEMENT: DE NOMBREUX ÉTATS SOULIGNENT LES DIFFICULTÉS DES PAYS PAUVRES À RELEVER LES DÉFIS DÉMOGRAPHIQUES


La Commission de la population et du développement a ouvert aujourd’hui sa quarante-deuxième session, qui a été l’occasion de souligner, sur fond de grave crise économique mondiale, que le manque de ressources des pays en développement, plus particulièrement les moins avancés, constituait un obstacle majeur à la réalisation des objectifs définis par le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD). 


La pleine mise en œuvre du Programme d’action, qui avait été adopté au Caire en 1994, « peut apporter une contribution importante à la réalisation des objectifs de développement internationalement convenus », affirme le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, dans l’un de ses trois rapports dont la Commission était saisie aujourd’hui*.  Toutefois, « 15 ans après son adoption, des insuffisances dans cette mise en œuvre, particulièrement évidentes dans les pays les moins avancés et dans la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne, ont freiné les progrès dans la réalisation des principaux objectifs de développement, notamment les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ».


Lors du débat général, les délégations ont relevé, comme le Secrétaire général, qu’une forte croissance démographique résultant de la persistance d’une fécondité élevée faisait peser une pression croissante sur les ressources existantes et réduisait l’aptitude des gouvernements à faire face à de nouveaux défis.  Le représentant du Soudan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, reconnaissant qu’il incombait en premier lieu aux États de prendre les mesures nécessaires, a néanmoins observé que la capacité des pays en développement se heurtait à de nombreux obstacles.  Si les pays en développement continuent de faire des progrès pour réaliser ces objectifs, le soutien extérieur ne répond pas aux attentes, a ainsi noté son homologue du Bangladesh.  Aussi, le délégué soudanais a-t-il souligné la nécessité de soutenir les efforts de ces pays en annulant la dette, en augmentant l’aide publique au développement et en établissant des règles plus équitables pour le commerce.  Il a ensuite lancé un appel aux donateurs, aux institutions du système de l’ONU et autres organisations internationales, pour qu’ils renforcent leur assistance financière et technique afin de réaliser les objectifs définis dans le Programme d’action.


En écho, la déléguée tchèque, qui représentait l’Union européenne (UE), a affirmé que les pays les plus pauvres ne devraient pas être les victimes de la crise économique et financière actuelle.  De même, cette crise ne doit pas saper la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre du Consensus de Monterrey et en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle ajouté, tout en soulignant la nécessité de renforcer l’assistance aux pays en développement de manière à ce qu’ils puissent mettre pleinement en œuvre le Programme d’action de la Conférence du Caire.


Auparavant, au nom du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Sha Zukang, la Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, Mme Rachel Mayanja, avait mis l’accent sur les droits reproductifs, reconnus comme des éléments centraux dans la promotion de la femme, a-t-elle déclaré.


Il est urgent que la Commission de la population et du développement obtienne l’appui politique et financier de tous les donateurs et l’engagement de tous les États Membres à mettre en œuvre le Programme d’action du Caire pour les six prochaines années, a-t-elle souligné.


« Nous ne pourrons éliminer la pauvreté extrême, la faim et les inégalités, qui figurent parmi les Objectifs du Millénaire pour le développement, si l’on n’accorde pas davantage d’attention aux programmes démographiques et si l’on n’alloue pas plus de ressources à l’autonomisation des femmes et à la santé reproductive, en particulier la santé maternelle et la planification familiale », a déclaré la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Mme Thoraya Ahmed Obaid. 


Le temps est venu, a-t-elle dit, d’augmenter les investissements pour le développement social et de redoubler d’efforts pour mettre en œuvre les recommandations du Programme d’action, en investissant en faveur des groupes les plus vulnérables à la crise financière, à savoir les femmes, les enfants et les travailleurs migrants. 


La Directrice de la Division population au Département des affaires économiques et sociales (DESA), Mme Hania Zlotnik, a, elle aussi, invité la Commission à montrer la direction pour que les gouvernements puissent prendre les décisions qui s’imposent, afin que, d’ici à 2015, les échecs d’aujourd’hui se transforment en succès.


Dans l’après-midi, lors d’une discussion interactive sur la croissance démographique et l’évolution de la pyramide des âges et ses incidences sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, M. David Canning, professeur d’économie à l’Université Harvard, a en particulier démontré les effets positifs d’une réduction du taux de fécondité sur la participation des femmes au marché du travail.


En tant que Commission technique du Conseil économique et social (ECOSOC), la Commission de la population et du développement, qui se réunit jusqu’au 3 avril, a pour mandat de suivre et d’évaluer la mise en œuvre, aux niveaux national, régional et international, du Programme d’action de la CIPD.


À l’ouverture de ses travaux, la Commission a élu Mme Ivanka Tasheva, de la Bulgarie, pour pourvoir le quatrième poste de vice-président et assumer les fonctions de rapporteur, complétant ainsi la composition de son Bureau**.  Elle a également adopté son ordre du jour pour la présente session***.


La prochaine séance publique de la Commission de la population et du développement aura lieu demain après-midi, à 15 heures.


*   E/CN.9/2009/3, E/CN.9/2009/4 et E/CN.9/2009/5

 **  Voir communiqué de presse POP/970

   *** E/CN.9/2009/1


SUITE DONNÉE AUX RECOMMANDATIONS DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT (E/CN.9/2009/3, E/CN.9/2009/4 ET E/CN.9/2009/5)


Déclarations liminaires


Parlant au nom de M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, Mme RACHEL MAYANJA, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, a noté les résultats importants atteints par la majorité des pays en développement depuis la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), qui s’était tenue au Caire en 1994.  Mais, a-t-elle fait remarquer, il reste encore beaucoup à faire dans les pays les moins avancés (PMA) pour atteindre les objectifs fixés par cette Conférence et, c’est pourquoi la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en souffre.  Parmi les questions clefs discutées au Caire, elle a souligné la possibilité pour les femmes de mieux espacer les naissances et de prendre librement les décisions liées à leur santé reproductive.  Aujourd’hui, les droits reproductifs sont reconnus comme des éléments centraux dans la promotion de la femme, a-t-elle déclaré, en rappelant que la Conférence du Caire a permis de mettre l’accent sur les effets positifs de la réduction du taux de natalité.


Mme Mayanja a rappelé qu’une limitation des grossesses contribue à réduire le taux de mortalité maternelle, précisant que les risques de décès des femmes à l’accouchement sont plus faibles.  Cela permet également de réduire le taux de mortalité infantile, car les enfants ont plus de chance de survivre pendant les cinq premières années s’ils n’ont pas de frères et sœurs très rapprochés.  Une meilleure santé des femmes et des enfants a un impact positif sur l’éducation, l’autonomisation des femmes, l’égalité entre les sexes et l’environnement durable, a aussi précisé la Sous-Secrétaire générale.  Le déclin du taux de fécondité entraîne des changements démographiques et aboutit à la réduction du nombre de personnes dépendantes.  Cela permet aussi de gagner du temps pour combattre la pauvreté et adopter des modes de vie plus durables.  Elle a fait observer que les pays qui ont des taux démographiques élevés ont des difficultés à assurer l’éducation universelle.


Aujourd’hui, on sait qu’il est possible de réduire la fécondité, quels que soient le stade de développement, les traditions culturelles et religieuses, a poursuivi Mme Mayanja.  Pour y arriver, il faut davantage sensibiliser les femmes et les hommes sur les moyens modernes de contraception, assurer l’autonomisation des femmes pour leur permettre de décider d’utiliser ces méthodes, promouvoir la responsabilité des hommes en matière de santé sexuelle et de fécondité, et satisfaire les demandes en contraception.  Environ 106 millions de femmes mariées ne disposent pas de moyens contraceptifs, a fait remarquer la Sous-Secrétaire générale.  C’est le cas d’une femme mariée sur quatre, âgée de 15 à 49 ans, en Afrique subsaharienne.  Mme Mayanja a demandé à ce que les gouvernements allouent des ressources adéquates pour que cette catégorie de leur population puisse bénéficier de services de santé reproductive.  Il est urgent que la Commission de la population et du développement obtienne l’appui politique et financier de tous les donateurs et l’engagement de tous les États Membres à mettre en œuvre le Programme d’action du Caire pour les six prochaines années, a-t-elle souligné avant de conclure.


Mme THORAYA AHMED OBAID, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a souligné que la Commission se réunissait au moment où le monde était frappé par une crise économique et financière.  Dans quelques jours, les dirigeants du G-20, qui représentent 80% de la production mondiale, se rencontreront à Londres pour discuter de la pire crise économique internationale que le monde a connue depuis des générations.  « Depuis le début de ce XXI siècle, a-t-elle notamment expliqué, nous avons été témoins d’une forte augmentation des investissements en vue d’améliorer l’éducation et la santé dans les pays pauvres. »  Ces investissements, a-t-elle ajouté, ont permis d’élever les taux de scolarisation, de réduire les écarts entre les femmes et les hommes dans le domaine de l’éducation, de fournir des traitements aux personnes souffrant du VIH/sida, d’élargir la prévention de cette pandémie, de distribuer des moustiquaires pour empêcher le paludisme et d’améliorer la santé infantile grâce à la vaccination.  Mme Ahmed Obaid a néanmoins souligné que la crise financière menaçait désormais d’effacer les progrès enregistrés pour améliorer la santé et lutter contre la pauvreté.  Des diminutions relativement faibles du financement peuvent contribuer à la perte d’un élan qu’il faudra des décennies à rétablir, a-t-elle déclaré.


La Directrice exécutive du FNUAP a affirmé qu’il existait une opportunité d’utiliser les ressources, la technologie et les connaissances du monde pour placer au premier plan les êtres humains, en particulier les pauvres et les défavorisés.  Elle a estimé que la crise financière exigeait une intervention globale promouvant une reprise rapide, fournissant des appuis financiers aux plus pauvres et une réforme des règlements et des institutions mondiaux.  Des règles plus fortes et une « économie verte » sont nécessaires, a-t-elle dit.  Alors qu’il convient de trouver des solutions aux crises que traverse le monde, le Programme d’action du Caire offre des recommandations concrètes et l’espoir pour notre avenir commun, a-t-elle assuré.  Le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement demeure plus visionnaire que jamais, a-t-elle souligné, tout en faisant remarquer que « nous sommes encore très loin d’en réaliser les objectifs ».


Le temps est venu d’augmenter les investissements sociaux et de redoubler d’efforts pour mettre en œuvre les recommandations du Programme d’action, en investissant en faveur des groupes les plus vulnérables à la crise financière, à savoir les femmes, les enfants et les migrants.  « Nous ne pourrons éliminer la pauvreté extrême, la faim et les inégalités et réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement si l’on n’accorde pas davantage d’attention aux programmes démographiques et si l’on n’alloue pas plus de ressources à l’autonomisation des femmes et à la santé reproductive, en particulier la santé maternelle et la planification familiale », a-t-elle dit.  Le temps est venu de respecter la promesse faite au Caire de garantir l’accès universel à la santé reproductive d’ici à 2015, a-t-elle ajouté. 


Après avoir rappelé que 200 millions de femmes des pays en développement ne bénéficiaient pas de moyens contraceptifs efficaces, en particulier en Afrique, Mme Ahmed Obaid a appelé les gouvernements à accroître leurs ressources pour la santé reproductive, y compris la planification familiale, afin de réaliser des progrès plus importants pour les femmes et les familles.  Elle a également appelé les pays à augmenter les investissements dans tous les domaines identifiés lors de la Conférence internationale sur la population et le développement, y compris la collecte de données et le développement d’analyses pour la planification et le suivi.


Mme HANIA ZLOTNIK, Directrice de la Division population au Département des affaires économiques et sociales, a souligné qu’il était temps de mieux sensibiliser les populations à l’impact positif de la réduction du taux de fécondité.  Sans cette amélioration, l’Asie compterait aujourd’hui plus d’habitants que ceux qui vivent actuellement dans les pays en développement.  Le temps et des données plus fiables ont permis aux économistes de réévaluer les effets de la croissance rapide de la population, a-t-elle expliqué.  Les pays en développement ont élargi l’utilisation des méthodes de contraception mais, dans le même temps, on a perdu du terrain dans les pays les moins avancés qui continuent à connaître une croissance démographique très rapide.  « Nous avons aujourd’hui 1,2 milliard d’habitants de plus qu’en 1994, a rappelé Mme Zlotnik, et la croissance démographique annoncée va se produire essentiellement dans les pays les moins avancés qui vont voir leur population doubler d’ici à 2050.  Elle a invité les gouvernements à adopter des politiques en matière de population qui assurent l’accès aux soins de santé et de planification familiale.


Mme Zlotnik a estimé que les pays peuvent économiser beaucoup de temps s’ils adoptent des mesures très rentables, comme la promotion de l’égalité entre les sexes ou le renforcement de la prise de décisions par les femmes, en particulier pour les méthodes de contraception.  Au moment où l’incertitude règne avec l’actuelle crise économique et financière, il est important de « rentabiliser » le temps dont on dispose, a indiqué Mme Zlotnik.  Elle a regretté que les fonds nécessaires pour appliquer les mesures prises dans ce domaine n’aient pas suivi, et c’est pourquoi, elle a appelé les gouvernements à réaffirmer leurs engagements pour mettre en œuvre le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement et assurer le financement des mesures adoptées.  Elle a, notamment, invité à mettre la santé reproductive au cœur des stratégies d’amélioration de la santé publique.  La Commission doit donner la direction pour que les gouvernements puissent prendre les décisions qui s’imposent, afin que, d’ici à 2015, les échecs d’aujourd’hui se transforment en succès, a-t-elle insisté.


Présentation de rapports et débat général


M. PHILIPPE GUEST, Directeur adjoint de la Division de la population au sein du Département des affaires économiques et sociales, qui présentait le rapport du Secrétaire général sur le « Suivi des programmes de population contribuant à la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement aux objectifs de développement convenus à l’échelon international, notamment les Objectifs du Millénaire pour le développement » (E/CN.9/2009/3), a souligné que les 40 dernières années avaient montré que les gouvernements, par les politiques et les engagements pris en faveur de la population, pouvaient sensiblement influer sur l’évolution de la dynamique démographique. 


Acceptant le fait que le respect des droits de l’homme constitue le fondement même de la réalisation du développement, le Programme d’action contient des objectifs et des recommandations qui se justifient non seulement parce qu’ils débouchent sur le développement ou ont des effets positifs sur le bien-être des individus, mais aussi parce qu’ils sont une expression des droits de l’individu.  C’est ainsi que les mesures destinées à faire progresser l’égalité et l’équité entre les sexes et l’autonomisation des femmes que préconise le Programme d’action du Caire relèvent autant des droits de l’homme que du développement.


Le rapport du Secrétaire général souligne qu’un accroissement substantiel des ressources intérieures et extérieures consacrées à la planification familiale est indispensable pour que la santé pour tous en matière de santé reproductive puisse être garantie d’ici à 2015.  Le Directeur adjoint a souligné en particulier la nécessité, afin d’accélérer la réduction du taux de mortalité infantile, en particulier dans les pays à faible revenu et dont le taux de fécondité est élevé, d’élargir l’accès à la planification familiale et de redoubler d’efforts pour multiplier les interventions destinées à améliorer la santé des enfants afin d’atteindre l’Objectif nº4 du Millénaire pour le développement.  M. Guest a également mis l’accent sur la nécessité, pour réduire le taux de mortalité maternelle, de veiller à ce que les femmes aient accès à des soins prénatals pendant leur grossesse, à un personnel qualifié pendant leur accouchement et à des soins obstétriques d’urgence en cas de complications.


De même, a-t-il dit, le maintien à un accès adéquat à l’eau pour une population mondiale qui ne cesse d’augmenter constitue un défi.  Du fait de la croissance démographique, la consommation d’eau est très forte dans tous les secteurs de l’économie, y compris dans le domaine de l’agriculture.  C’est pourquoi, il est important de limiter cette croissance démographique pour mieux préserver les ressources en eau, faciliter son accès à un plus grand nombre de personnes et élargir la couverture des services d’assainissement afin d’atteindre les objectifs fixés dans le cadre de l’Objectif nº7 du Millénaire pour le développement.


Présentant le rapport du Secrétaire général sur le « Suivi des programmes de population centré sur la contribution du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement aux objectifs de développement convenus à l’échelon international, notamment les OMD » (E/CN.9/2009/4), M. JOSÉ MIGUEL GUZMÁN, Chef de la Section population et développement à la Division d’appui technique du FNUAP, a déclaré que la santé génésique était au cœur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le rapport fait le lien entre ces Objectifs et le Programme d’action de la CIPD, a-t-il expliqué.  Il rappelle qu’il faut éduquer les femmes et les filles pour qu’elles contribuent à la réduction de la pauvreté.  Avec le PNUD et la Banque mondiale, le FNUAP a soutenu l’élaboration de plans nationaux de lutte contre la pauvreté, a indiqué M. Guzmán.  Il a précisé que le FNUAP apportait un soutien technique aux gouvernements pour l’intégration des mesures sur la santé génésique dans les plans d’action nationaux.


L’égalité entre les sexes ne sera réalisée que si on assure la pleine participation des hommes et des femmes en matière de santé reproductive, a poursuivi M. Guzman.  Le FNUAP œuvre en collaboration avec d’autres organisations des Nations Unies et des gouvernements, ainsi qu’avec les sociétés civiles, notamment les populations autochtones.  Il travaille à l’élimination de la pratique des mutilations génitales et cherche à prévenir les discriminations et la violence fondées sur le sexe.  Il fait aussi en sorte que la santé reproductive, et en particulier la planification familiale, soit intégrée aux stratégies nationales.  Le FNUAP est prêt à assurer l’accès aux services de santé reproductive et sexuelle aux adolescents, a précisé M Guzmán.  Il aide également les pays à améliorer l’accès aux soins de santé maternelle, comme les soins obstétriques urgents.  Il œuvre aussi pour contribuer à l’élimination d’infections, comme la fistule.  Dans un autre domaine de son action, la lutte contre le VIH/sida, le FNUAP travaille notamment à améliorer l’accès aux soins pour les jeunes, les femmes et les filles.


M. WERNER HAUG, Directeur de la Division technique du FNUAP, qui présentait le rapport du Secrétaire général sur « Les flux de ressources financières devant concourir à l’application du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement » (E/CN.9/2009/5), a rappelé que ce rapport analysait les flux de ressources financières nationales et internationales portant sur quatre domaines: les services de planification familiale, les services de santé de base en matière de procréation, les activités de prévention des maladies sexuelles transmissibles (MST) et du VIH/sida, et la recherche fondamentale et l’analyse des données et des politiques en matière de population et de développement.


Le rapport contient des informations sur les montants consacrés aux activités relatives à la population dans les pays en développement en 2007 (aide des donateurs et dépenses intérieures), ainsi que des estimations pour 2008 et des projections pour 2009.  L’aide des donateurs a été en constante augmentation ces dernières années, atteignant 7,4 milliards de dollars en 2006.  Elle devrait dépasser 8 milliards de dollars en 2007, puis être portée à 11 milliards de dollars sur les deux années suivantes.  Ces estimations optimistes supposent que les donateurs continueront d’augmenter les sommes versées.  Selon une évaluation approximative, les ressources mobilisées par l’ensemble des pays en développement auraient atteint 18,5 milliards de dollars en 2007 et devraient, selon les prévisions, se monter à 19,6 milliards de dollars en 2008 et à 20,5 milliards de dollars en 2009.  Cette progression suppose aussi que les pays en développement continuent à consacrer davantage de ressources aux activités en matière de population.


Le bilan des progrès accomplis, 15 ans après sa tenue, montre que, si davantage de ressources ont été mobilisées, globalement le montant des financements est nettement en deçà de celui qui est nécessaire pour faire face aux besoins et aux coûts actuels, dont les montants ont augmenté de manière considérable depuis que les objectifs ont été arrêtés d’un commun accord en 1994.  Les buts et les objectifs du Programme d’action n’ont pas été pleinement atteints et, malgré les progrès enregistrés pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, il reste encore beaucoup à faire.  Le manque de ressources pour répondre aux besoins actuels entrave gravement la mise en œuvre du Programme d’action, et à plus forte raison les Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. ABDALMAHMOOD ABDALHALEEM MOHAMAD (Soudan), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s’est dit convaincu que les objectifs du Programme d’action de la Conférence du Caire sur la population et le développement, ainsi que les autres documents issus des conférences et sommets des Nations Unies, fournissent un cadre complet pour le développement international.  Il a reconnu l’importance cruciale de la mise en œuvre de la CPID pour réduire l’extrême pauvreté et réaliser les autres Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le représentant a constaté que les plus pauvres sont ceux qui ont le moins accès aux services sociaux, comme l’éducation et la santé.  Tout en reconnaissant qu’il incombe en premier lieu aux États de prendre les mesures nécessaires, il a fait remarquer que la capacité des pays en développement se heurte à de nombreux obstacles.  C’est pourquoi, il a souligné la nécessité de soutenir les efforts de ces pays en annulant la dette, en augmentant l’aide publique au développement (APD) et en établissant des règles plus équitables pour le commerce.


Le représentant a noté avec préoccupation que les ressources allouées au Programme d’action, adopté au Caire en 1994, sont toujours en dessous des objectifs fixés.  Il a lancé un appel aux donateurs, aux institutions du système de l’ONU et autres organisations internationales, pour qu’ils renforcent leur assistance financière et technique afin de réaliser les objectifs définis dans ce Programme d’action.  Le représentant a ensuite indiqué que sa délégation appuyait le programme de travail pluriannuel de la Commission.  Il s’est félicité de l’augmentation du financement des activités de lutte contre le VIH/sida, rappelant cependant que cela ne devrait pas laisser de côté d’autres domaines prioritaires comme la santé, l’élimination de la pauvreté et la création d’emplois.  Un des Objectifs du Millénaire pour le développement est de réduire de moitié le nombre de populations vivant dans la pauvreté d’ici à 2015, a-t-il rappelé.


Mme HELENA BAMBASOVÁ (République tchèque), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne (UE), a assuré qu’avant 2015, l’Union européenne accélérerait son action en vue de garantir l’accès universel à la santé reproductive.  Elle a souligné que l’Union européenne continuerait de travailler étroitement avec le FNUAP, les gouvernements, la société civile et d’autres partenaires pour promouvoir la santé sexuelle et reproductive et les droits en la matière, ainsi que l’émancipation des femmes et l’égalité entre les sexes afin de réaliser les objectifs définis par les conférences internationales pertinentes, y compris de la Conférence internationale sur la population et le développement.  Étant donné le déclin de l’aide internationale, l’Union européenne fera de son mieux pour accroître l’accès à la planification familiale, a-t-elle assuré.  L’Union européenne, a-t-elle ajouté, appelle à accorder une attention soutenue pour renforcer l’assistance aux pays en développement de manière à ce qu’ils puissent mettre pleinement en œuvre le Programme d’action de la Conférence du Caire.  Les pays les plus pauvres et les pays très vulnérables ne devraient pas être les victimes de la crise économique et financière actuelle, a-t-elle estimé.  De même, cette crise ne doit pas saper la mise en œuvre des engagements liés au Consensus de Monterrey et aux Objectifs du Millénaire pour le développement.


Mme OLGA RODINOVA (Fédération de Russie) a estimé que le Programme d’action, adopté au Caire en 1994, encourage les gouvernements à prendre des mesures visant à améliorer la planification familiale, afin de réduire les taux de mortalité infantile et maternelle.  Il a noté que les rapports soumis à la Commission de la population et du développement mettent l’accent sur les conséquences sociales et économiques négatives de la croissance démographique.  Faisant remarquer que la croissance démographique est un facteur important de la croissance économique de la Fédération de Russie, la représentante a souhaité que le Secrétariat procède à l’analyse de la situation propre à chaque pays.  La politique démographique est au cœur de la politique sociale et économique de son pays, a-t-elle expliqué, indiquant que le taux de mortalité est élevé, en particulier parmi la population active.  Elle a indiqué que la Fédération de Russie avait promulgué, il y a trois ans, une loi sur la santé et que le Gouvernement avait beaucoup investi dans ce domaine, notamment en augmentant le salaire du personnel médical et paramédical.  La représentante a précisé que son gouvernement avait mis en place un réseau de soins périnataux et développe ses programmes de vaccination.  Il lance également des campagnes de prévention des maladies cardiovasculaires et des accidents de la route afin de réduire les taux de mortalité.  De même, des mesures ont été prises pour détecter, à un stade précoce, les cancers, a ajouté Mme Rodinova.  En dépit de la crise économique et financière, la représentante a assuré que son gouvernement ne réduira pas les ressources allouées aux programmes de santé.


Mme ISMAT JAHAN (Bangladesh) a affirmé que la pleine mise en œuvre du Programme d’action, adopté par la Conférence internationale sur la population et le développement en 1994, pouvait apporter une contribution significative à la réalisation des objectifs de développement internationalement convenus, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement.  La représentante a estimé que le manque de ressources des pays en développement, en particulier des pays les moins avancés, constitue un obstacle majeur à la réalisation des objectifs définis par le Programme d’action.  Tandis que les pays en développement continuent de faire des progrès pour réaliser ces objectifs, le soutien extérieur ne répond pas aux attentes, a-t-elle fait remarquer.  Elle a estimé que les Nations Unies ainsi que les institutions spécialisées concernées, impliquées dans la mise en œuvre du Plan d’action du Caire, devraient renforcer leur soutien aux pays en développement, en particulier des pays les moins avancés, pour qu’ils puissent assurer la pleine mise en œuvre du Programme d’action.


M. MARKUS SCHWYN (Suisse) a rappelé que le Programme d’action adopté, en 1994, par la Conférence internationale sur la population et le développement avait placé les personnes au centre des activités et des politiques démographiques.  Il a réaffirmé le droit des femmes à espacer les naissances, le droit à la santé reproductive et leur droit à participer aux décisions qui les concernent.  Le Programme d’action de la CIPD est un jalon sur la voie d’un développement fondé sur la dignité humaine et l’épanouissement personnel, a ajouté M. Schwyn.  Il a considéré que le Programme d’action vise à assurer l’autonomisation des femmes, le partage des responsabilités et l’égalité entre les sexes.


La mise en œuvre du Programme d’action est capitale pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a poursuivi le représentant.  Il a averti que les objectifs de développement internationalement convenus ne seront pas atteints dans les délais voulus.  Les efforts des pays en développement doivent être appuyés pour leur permettre de mettre en œuvre le Programme d’action.  Il a aussi invité à intégrer les mesures en matière de santé reproductive, de parité entre les sexes et de population dans les plans nationaux de développement et les stratégies de réduction de la pauvreté.  Le représentant a également appelé à allouer les ressources nécessaires pour réaliser les objectifs définis dans le Programme d’action du Caire.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a rappelé qu’en application du Programme d’action du Caire, son gouvernement avait promulgué une loi, en 2004, sur le droit à la santé reproductive.  Cette mesure renforçait la stratégie de réforme du système de santé adoptée par le Gouvernement.  De même, malgré des coupes dans le budget de l’État, le Gouvernement du Kazakhstan garantit un appui social aux groupes de la population les plus vulnérables, en particulier les femmes et les enfants, en raison de leurs besoins spécifiques dans le domaine de la santé reproductive, la santé maternelle et la parité entre les sexes, a-t-elle indiqué.  La représentante a par ailleurs constaté que, même si les besoins prioritaires se situent dans les pays les moins développés, les crises mondiales affectaient aussi les pays développés et à revenu intermédiaire.  Elle a ajouté que le rapport ne faisait pas état de la question du vieillissement, bien que le Plan d’action de Madrid exige une action concertée visant à transformer les opportunités et la qualité de vie de la population âgée d’hommes et de femmes et à créer des systèmes de protection sociale destinés à fonder une société pour tous les âges.


La croissance démographique et l’évolution de la pyramide des âges: incidences sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement


Déclaration liminaire


M. DAVID CANNING, Professeur d’économie à l’Université Harvard, qui a concentré son intervention sur la croissance démographique et l’évolution de la pyramide des âges et ses incidences sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a souligné que l’objectif de réduire la pauvreté dans le monde était un des impératifs moraux les plus importants pour cette génération.  Il a ensuite abordé son intervention en soulignant qu’il existait peu de preuves selon lesquelles la taille de la population affectait la croissance économique nationale. 


À quelques exceptions près, les effets de la surpopulation n’apparaissent pas au niveau national, a expliqué M. Canning.  L’analyse de la source de la croissance de la population est importante, a-t-il dit, faisant remarquer qu’elle est même plus importante que la croissance.  M. Canning a indiqué qu’un taux de natalité faible, associé à une croissance de la population faible, augmentait la croissance économique.  À l’inverse, un taux de mortalité élevé, parallèlement à un ralentissement de la croissance de la population, réduit la croissance économique, a-t-il fait remarquer.


M. Canning a également souligné les effets du vieillissement sur la structure de la population.  Les taux de fertilité et de mortalité déterminent la structure des âges d’une population, a-t-il dit.  Les personnes en âge de travailler sont considérées comme productives, tandis que les enfants et les personnes âgées sont considérés comme des personnes dépendantes, a-t-il ajouté, précisant néanmoins que cette situation dépendait aussi du nombre de personnes âgées qui continuaient de travailler ou d’économiser pour leurs retraites. 


Le panéliste a en outre établi une relation entre le taux de fécondité et le taux de population en âge de travailler.  Les pays développés redoutent de voir le taux de fécondité baisser considérablement.  Si l’on a peu d’enfants aujourd’hui, dans 20 ou 25 ans il y aura peu de personnes en âge de travailler, a-t-il prévenu.  Il a, par ailleurs, démontré les effets positifs d’une réduction du taux de fécondité sur la participation des femmes au marché du travail.  Avec la baisse du taux de fécondité, beaucoup plus de femmes travaillent, surtout dans les zones urbaines, a-t-il en particulier fait observer.


L’économiste a affirmé que les services de planification familiale réduisaient le taux de fécondité.  Il y a des preuves selon lesquelles la réduction de la fertilité améliorait la participation des femmes sur le marché du travail ainsi que les revenus de la famille, et permettait d’investir davantage dans la santé et l’éducation des enfants.  À long terme, a-t-il poursuivi, le phénomène se traduit par une main-d’œuvre en meilleure santé et mieux formée mais, a-t-il précisé, il faudra attendre une génération pour y parvenir. 


Suite du débat général


Au cours du débat interactif qui a suivi cet exposé, et dont Mme ZLOTNIK était la modératrice, certaines délégations se sont demandées si les avantages de la croissance démographique étaient durables.  Le représentant d’Israël, notamment, a averti que ces dividendes risquaient d’être de courte durée.  En Asie du Sud-Est, par exemple, les chiffres pour les 50 dernières années montrent qu’un grand nombre de personnes devront dépendre d’une main-d’œuvre réduite au cours des 25 prochaines années.  En Israël, a-t-il ensuite indiqué, nous encourageons la croissance économique tout en respectant la taille de la famille.  De son côté, le représentant de Cuba a demandé ce qu’il adviendrait des pays en développement lorsque les dividendes auraient disparu.  « À Cuba, nous avons beaucoup investi dans le capital humain, et en particulier dans les services de santé.  Avec en moyenne trois enfants par famille depuis 30 ans, nous sommes en dessous du taux de remplacement et la main-d’œuvre va être bientôt insuffisante pour entretenir la population âgée », a-t-il fait remarquer.  Quelle sera l’étape suivante dans ce cas de figure? s’est-il interrogé.  M. CANNING a reconnu qu’il ne disposait pas de données factuelles pour prévoir ce qui va se passer.  On ne peut pas faire une symétrie entre, d’une part une population avec une large proportion de personnes âgées, et d’autre part une population essentiellement jeune, a-t-il dit.


Les conséquences à long terme de l’évolution démographique dépendent des systèmes économiques en place et du volume de l’épargne, a aussi expliqué M. Canning.  Tout dépend du système de sécurité sociale en place dans les pays, a-t-il ajouté.  En France, a remarqué le représentant de World Youth Alliance (WYA) le fort taux de fécondité des immigrés est apprécié, car il permet de sauver le système de sécurité sociale.  Ce représentant a en effet noté que, dans les pays de l’Union européenne qui ont vu baisser leur taux de fécondité, les coûts des services de santé ont fortement augmenté.  Cela a des conséquences sur l’accès aux soins de santé pour les plus pauvres, a-t-il fait remarquer.


Reconnaissant la réalité du problème dans certains pays européens et au Japon, M. Canning a dit que la migration internationale pouvait apporter une réponse.  Il a cependant fait observer que la fuite des cerveaux des pays en développement est un autre problème.  Le représentant de l’Italie a, quant à lui, noté que les avantages de la croissance démographique variaient en fonction de l’ouverture d’un pays donné à la concurrence.


La représentante de la Tunisie a indiqué que son pays avait bénéficié de sa croissance démographique.  Alors qu’elle n’avait que 3 millions d’habitants il y a 50 ans et un indice synthétique de fécondité de 8 enfants par femme, la Tunisie a maintenant 10 millions d’habitants avec en moyenne 2 enfants par femme.  La représentante a fait valoir, à cet égard, le succès du planning familial, qui a permis en particulier de mieux contrôler les naissances.  En revanche, la Tunisie connaît un taux de chômage élevé, malgré les qualifications de la majorité des demandeurs d’emploi, a-t-elle signalé, précisant que le taux de participation des femmes était encore faible.  Les dividendes démographiques ne profitent donc pas à ceux qui ont produit le changement démographique, a-t-elle fait observer.  Elle a aussi noté que, depuis cinq ans, un changement se produit dans les comportements, suivant un courant qui revient en arrière.


M. ESHAGH AL-HABIB (République islamique d’Iran) a affirmé que le sous-développement empêchait les pays en développement de parvenir aux objectifs fixés par la Conférence internationale sur la population et le développement.  Les pays en développement font face à des défis financiers et économiques énormes, a-t-il souligné, notant que cette situation résultait de systèmes financiers, économiques et commerciaux mondiaux déséquilibrés.  Le développement international est un thème extrêmement complexe qui inclut des aspects du développement humain, a-t-il dit.  Le manque de financements adéquats demeure une contrainte majeure subie par de nombreux pays en développement lorsqu’il s’agit d’atteindre leurs objectifs, a-t-il ajouté.  Le représentant a fait également état de ce qu’il qualifie de grande lacune entre les ressources disponibles et les ressources nécessaires pour réaliser ces objectifs.  Les ressources ne sont pas toujours allouées de manière équilibrée, a-t-il poursuivi.  Les réponses à ces défis, a-t-il souligné, doivent dépendre du niveau de développement des pays.  Le représentant a en outre mis l’accent sur l’importance du renforcement et du développement des capacités.  Les Nations Unies devraient jouer un rôle de chef de file en la matière, a-t-il estimé.


Mme MARION VAN SCHAÏLE (Pays-Bas) s’est réjouie du thème choisi pour la Commission de la population et du développement, cette année.  Elle a parlé du nouveau programme sur la santé reproductive intitulé « Choix et opportunités », adopté par son gouvernement.  Pour faire les choix voulus, il faut en avoir la possibilité, avec une éducation sexuelle complète, avec la possibilité de se protéger de la violence sexuelle et d’avoir accès aux services de santé reproductive, a-t-elle fait remarquer.  Cela s’applique aux femmes comme aux hommes, a-t-elle souligné.  L’Objectif du Millénaire pour le développement nº5 n’a pas encore enregistré des progrès suffisants, a-t-elle regretté, notant qu’on avait prévu de réduire de 5% le taux de mortalité alors qu’il n’a été réduit à ce jour que de 1%.  Il y a encore trop de femmes qui meurent à cause d’un manque de soins, a-t-elle déploré.  Pour que des progrès soient substantiels, il faudrait une réduction de 20% de la mortalité maternelle et de 10% de la mortalité infantile, a-t-elle estimé.  Les Pays-Bas vont continuer à soutenir la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement en donnant notamment la voix à ceux dont les intérêts ne sont pas toujours représentés.  Elle a cité à cet égard les toxicomanes, les enfants et les adolescents, les femmes victimes de la violence, les personnes handicapées, les travailleurs du sexe, les minorités sexuelles et les prisonniers.  Enfin, elle a réitéré l’appel du Secrétaire général en faveur de la planification familiale pour arriver à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. FELIX VÉLEZ FERNÁNDEZ VARELA (Mexique) a rappelé que son pays avait été le premier d’Amérique latine à inclure dans sa Constitution un article sur le droit de chaque personne à faire des choix libres et éclairés concernant sa descendance.  Le représentant a ajouté que l’un des défis démographiques les plus importants pour son pays était d’adapter les politiques publiques pour répondre au processus de vieillissement de la population.  Il a souligné l’importance des objectifs définis par la Conférence du Caire, en particulier en ce qui concerne la planification familiale.  Il a précisé que la planification familiale a permis de réduire le taux de fécondité au Mexique, et le pourcentage de femmes en âge d’avoir des enfants qui utilisent des moyens contraceptifs a augmenté.  Le représentant a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de veiller au respect des droits des travailleurs migrants et de faciliter le processus de leur retour.  Le Mexique, a-t-il ajouté, a adopté des mesures visant à garantir le respect des droits des travailleurs migrants.


M. SUGIRI SYARIEF (Indonésie) a estimé que chaque pays doit élaborer ses propres plan et politique démographiques, conformément à ses capacités et à ses besoins.  Une population nombreuse avec un taux de croissance démographique élevé sape les efforts du pays pour assurer sa croissance économique et son développement social, a-t-il reconnu.  Le pays peut davantage progresser quand il peut faire face à la concurrence mondiale, a-t-il aussi constaté.  De l’avis de sa délégation, le contrôle des naissances par un programme de planification familiale efficace est une nécessité, car il permet de mieux suivre l’évolution démographique tout en respectant le droit à la santé reproductive.  Mais, a-t-il noté, il existe toujours des obstacles aux progrès réalisés en matière de planification familiale.  Il a ainsi noté que le taux de fécondité chez les femmes appartenant à des groupes socioéconomiques faibles a augmenté.  Mais, d’un autre côté, on a constaté une tendance à reporter le mariage, a fait remarquer le représentant.  En outre, les femmes décident d’avoir des enfants au moment le plus opportun et non pas à un âge précis.  Le taux de fourniture de contraceptifs a augmenté légèrement, a-t-il aussi indiqué.  Par ailleurs, il existe de grandes disparités dans les comportements, entre les diverses provinces et entre les groupes socioéconomiques.


M. DIRK JASPERS-FAIJER, du Centre de démographie latino-américain et des Caraïbes, de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a annoncé que ce Centre préparait un rapport sur les progrès dans la mise en œuvre dans la région du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement entre 2004 et 2009.  Le Centre de démographie assure aussi une assistance technique aux pays de la région, dans l’élaboration de leurs rapports nationaux.  En outre, il prépare des séminaires pour discuter des thèmes principaux, comme les lacunes et éventuellement un retour en arrière dans la mise en œuvre du Programme d’action du Caire et des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Pour marquer le quinzième anniversaire de la CIPD, le Centre va aussi actualiser le système régional d’indicateurs du Caire et leur répartition par groupe social et zone géographique.  Le représentant a ajouté que le Centre incite les pays de sa région à célébrer la Journée mondiale de la population pour insister sur ce thème au niveau national. 


Mme KEIKO OSAKI, de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a affirmé que la réalisation des objectifs de la Conférence du Caire était indispensable à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Elle a souligné que la région Asie-Pacifique, dont la population était d’un peu plus de 4 milliards en 2008, soit 62% de la population mondiale, avait enregistré de grands progrès concernant bon nombre d’objectifs du Plan d’action et des OMD.  Avec une des économies les plus dynamiques au monde, la région sera en mesure de réaliser l’Objectif du Millénaire pour le développement visant à réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans la pauvreté d’ici à 2015, a-t-elle assuré.  Une autre grande réalisation de la région est le taux de scolarisation, supérieur à 90% dans la quasi-totalité des pays.  Néanmoins, les difficultés persistent dans les domaines de la santé, notamment pour réduire le taux de mortalité infantile, a-t-elle souligné, précisant que quelque 4 millions d’enfants de la région mouraient avant d’atteindre l’âge de cinq ans.  Elle a également indiqué que le paludisme et la tuberculose, qui touchent un nombre important de la population de la région, continuaient de demeurer une source d’inquiétude.


M. HELGE BRUNBORG, de l’Union internationale pour l’étude scientifique de la population (UIESP), a en particulier mis l’accent sur les inégalités démographiques entre pays riches et pays pauvres concernant le nombre d’enfants non désirés.  Les pays pauvres sont désavantagés pour l’accès aux moyens contraceptifs, a-t-il relevé.  Le représentant a précisé que l’ONG organisera une conférence internationale à Marrakech, au Maroc, du 27 septembre au 2 octobre 2009.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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