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FEM/1716

COMMISSION DE LA FEMME: LES PAYS RICHES NE SONT PAS LES SEULS À POUVOIR SE PERMETTRE DES MESURES SUR UN MEILLEUR PARTAGE DES RESPONSABILITÉS ENTRE HOMMES ET FEMMES

4/03/2009
Conseil économique et socialFEM/1716
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme

Cinquante-troisième session

5e et 6e séances – matin et après-midi


COMMISSION DE LA FEMME: LES PAYS RICHES NE SONT PAS LES SEULS À POUVOIR SE PERMETTRE DES MESURES

SUR UN MEILLEUR PARTAGE DES RESPONSABILITÉS ENTRE HOMMES ET FEMMES


Les législations sur l’égalité des droits, le congé parental ou les centres de soins ne créent pas des dépenses que seuls les pays riches peuvent se permettre, a affirmé aujourd’hui, la Ministre de l’enfance et de l’égalité de la Norvège, devant la Commission de la condition de la femme.


La Commission poursuivait son débat général sur le thème prioritaire du partage équitable des responsabilités entre les hommes et les femmes, y compris dans le contexte des soins liés au VIH/sida.  La Norvège, a dit la Ministre, a beaucoup progressé ces dernières années non pas « malgré » ses politiques d’égalité entre les sexes et de la famille, mais bien « grâce à elles ».  Elle a rappelé, comme d’autres intervenantes, que l’égalité des sexes et une meilleure participation des femmes au marché du travail contribuent à la croissance économique et renforcent la compétitivité. 


Or, comme l’a rappelé son homologue de la République de Corée, les femmes qui ont les capacités et le désir de continuer à travailler sont parfois contraintes de renoncer à leur contribution à la société, en raison des charges qu’impliquent la grossesse et les soins aux nourrissons et aux enfants.  Interrogée sur la manière d’impliquer les hommes dans ce genre de discours, la Rapporteure spéciale sur la violence à l’égard des femmes a estimé qu’il n’y a pas une mais plusieurs « masculinités ». 


La Ministre norvégienne a d’ailleurs signalé la récente publication par son gouvernement d’un « Livre blanc sur le sens de la masculinité aujourd’hui », qui fait le point sur l’évolution de la participation des hommes aux soins de santé, à la vie de famille et aux tâches ménagères.  On y voit, a-t-elle expliqué, que ce ne sont pas seulement les filles et femmes qui bénéficient de tels changements, mais aussi les hommes et les garçons; les pères connaissent mieux leurs enfants, ont des partenaires plus heureuses et travaillent moins longtemps avec des salaires plus élevés que ceux de leurs parents. 


Au titre des initiatives innovantes en matière de parité, la représentante des Pays-Bas a expliqué que son pays a introduit un réseau de modèles masculins servant d’« ambassadeurs de la promotion de l’émancipation de l’homme ».  À l’image de la Ministre indonésienne de la promotion de la femme, de nombreuses représentantes ont estimé que, le partage égal des responsabilités étant une question de culture, il fallait promouvoir une nouvelle culture des relations entre les hommes et les femmes. 


Cela ne va pas sans difficultés, comme l’ont illustré divers discours.  Issue d’une « société dynamique, plurielle, imprégnés de valeurs et cultures anciennes », la représentante de Fidji a rappelé que ces valeurs régissent notamment la répartition du travail au sein de la communauté.  Imposer, sans une éducation préalable, des valeurs occidentales à des personnes à qui elles sont étrangères pose de réels problèmes.  Son homologue de la République islamique d’Iran a demandé que l’on respecte les différences de sensibilité entre ethnies ou religions, estimant même la Charte nationale des droits et responsabilités de la femme, « inspirée par l’éthique culturelle et religieuse de la nation », « transcende » la Convention des Nations Unies sur l’élimination sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) », dont certaines dispositions entrent en conflit avec les lois iraniennes. 


Le représentant de la Pologne a pris soin de commencer son discours en prévenant que « toute référence à la santé sexuelle et aux droits reproductifs ne constitue pas forcément un encouragement à la promotion de l’avortement en tant que moyen d’autonomisation des femmes et d’égalité entre les sexes », alors même que la représentante des États-Unis rappelait que le Président Obama a décidé d’abandonner la « politique de Mexico » qui interdisait le financement par son Gouvernement des programmes de planification familiale incluant l’avortement.


La Ministre de la femme, de la famille et du développement communautaire de la Malaisie a affirmé que les questions touchant à l’éducation sexuelle restent particulièrement taboues.  Elle a fait état de fortes réticences, même au sein du Gouvernement, face à la distribution de préservatifs.  Nous ne pouvons que tenir compte de ces résistances culturelles, a-t-elle ajouté, expliquant que son gouvernement tente de sensibiliser les dirigeants religieux, qui peuvent jouer un rôle important dans la lutte contre le VIH/sida, en faisant passer des messages en ce sens.


Lors du débat, sont intervenus la Directrice de la Division de la promotion de la femme du Département des affaires économiques et sociales (DAES), la Directrice exécutive du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), la Rapporteure spéciale sur la violence à l’égard des femmes, la Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), et les Ministres ou représentants des pays suivants: Mexique, Indonésie, Chili, Barbade, Norvège, Namibie, Australie, République-Unie de Tanzanie, Niger, Nigéria, Kenya, République dominicaine, Finlande, Afrique du Sud, Zambie, Malaisie, République de Corée, Pakistan, Burundi, Ouganda, Nioué (au nom du Forum du Pacifique), Brésil, Zimbabwe, Sénégal, Fidji, Islande, Fédération de Russie, Viet Nam, Angola, Égypte, Suède, Hongrie, République islamique d’Iran, Pologne, Argentine, Kazakhstan, Pays-Bas, Togo, États-Unis, Érythrée, Équateur et Iraq.  En fin de séance, les États-Unis ont exercé leur droit de réponse. 


La Commission de la condition de la femme poursuivra son débat général demain, jeudi 5 mars, à l’issue d’une manifestation commémorative de la Journée internationale de la femme, qui se tiendra à partir de 10 heures. 


SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIE SIÈCLE »


Déclarations liminaires

Mme CAROLYN HANNAN, Directrice de la Division de la promotion de la femme du Département des affaires économiques et sociales (DAES), a présenté une série de rapports et de documents soumis à l’examen de la Commission de la condition de la femme (E/CN.6/2009/2 et E/CN.6/2009/4).  La Commission fera des recommandations sur ce sujet au cours de la présente session.


Concernant les nouvelles tendances et approches affectant les questions relatives à l’égalité entre les sexes, Mme Hannan a annoncé un débat de la Commission sur ce sujet le 5 mars, qui explorera la question des « perspectives dans la parité entre les sexes et la crise financière mondiale », ainsi qu’une table ronde autour d’un document de base sur les conclusions de 2006.


D’autre part, la Commission est saisie de plusieurs autres rapports du Secrétaire général, notamment sur l’assistance aux femmes palestiniennes; les femmes, les fillettes et le VIH/sida; le travail conjoint de la Division de la promotion de la femme et du Bureau de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme; et sur la promotion des femmes pour la période biennale 2009-2010.  Dans le cadre du débat sur l’accès des femmes aux microcrédits, un rapport sera également présenté à la Commission économique et financière (Deuxième Commission) de l’Assemblée générale.


La Commission de la condition de la femme, a-t-elle poursuivi, est saisie par ailleurs du rapport du Secrétaire général sur les travaux futurs du Groupe de travail sur les communications.  La Commission a également reçu une lettre du Président du Conseil économique et social (ECOSOC) sur le suivi des recommandations de l’ECOSOC et d’une note du Secrétariat sur la mise en œuvre des objectifs mondiaux sur la santé pour la période 2009-2014.


Mme Hannan a aussi attiré l’attention sur un document intitulé « Prévenir et éliminer la violence contre les femmes ».  Elle a indiqué que 80 mécanismes et agences des Nations Unies ont fourni des informations à cet égard.  Elle a également attiré l’attention de la Commission sur la Campagne mondiale lancée par le Secrétaire général contre la violence faite aux femmes, et a annoncé que celui-ci fera des remarques liminaires sur cette question au cours de la manifestation spéciale prévue vendredi prochain.


Mme Hannan a finalement annoncé le lancement, le 25 mars prochain, d’une base de données qui est la première source consolidée d’informations fournies par les États Membres sur la violence contre les femmes à partir de réponses à un questionnaire.


En réponse à la demande de l’ECOSOC sur une diffusion plus large des conclusions de la Commission de la condition de la femme, cette dernière continue de fournir des informations dans les six langues officielles de l’ONU, a ajouté Mme Hannan, en espérant que la mise à disposition de ces conclusions en format brochure facilitera leur diffusion et leur examen.


Présentant une note du Secrétaire général (A/HRC/10/43-E/CN.6/2009/10), Mme INÉS ALBERDI, Directrice exécutive du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), a attiré l’attention de la Commission sur les résultats de la stratégie 2005-2008 du Fonds d’affectation spéciale qui finance des initiatives visant à combler le fossé entre les engagements internationaux et nationaux dans la lutte contre la violence faite aux femmes.  Elle a rappelé que la lutte contre de telles violences suppose des partenariats élargis et des alliances entre de nombreux acteurs.  Mme Alberdi s’est félicitée que les ressources du Fonds aient considérablement augmenté.  Alors que les contributions avaient à peine atteint 10 millions de dollars entre 1996 et 2004, ce sont plus de 40 millions qui ont été versés ou promis pour la période 2005-2008, dont 22 millions étaient disponibles en 2008, a-t-elle précisé, avant de remercier tous les contributeurs, États, organismes privés et personnalités. 


L’accroissement des ressources du Fonds a permis d’accorder des dons à la fois plus importants et à plus long terme, a expliqué la Directrice exécutive de l’UNIFEM.  Les dons atteignaient initialement une moyenne de 50 000 dollars sur deux ans; avant de varier en 2007, entre 100 000 et 300 000 dollars sur trois ans.  Mais 2008 a vu les premiers dons d’un million de dollars pour des périodes de deux à cinq ans.  Le Fonds, a ajouté la Directrice exécutive, investit beaucoup dans le savoir et l’innovation.  Dans le domaine du VIH/sida, un accent fort a été mis sur un plan d’évaluation rigoureux afin que les enseignements tirés de l’expérience puissent être largement diffusés et examinés.


Mme YAKIN ERTÜRK, Rapporteure spéciale sur la violence à l’égard des femmes, a rappelé que, dans le cadre de son mandat, le Conseil des droits de l’homme lui a demandé de faire un rapport oral à la Commission en reconnaissance du lien entre les efforts internationaux relatifs à la protection et la promotion des droits de l’homme et la question de la lutte contre la violence faite aux femmes.  À quelques mois de la fin de son dernier mandat, elle a estimé que lors de ses visites dans 18 pays, elle a eu la possibilité de rencontrer des femmes admirables, extraordinaires et résistantes.  Depuis 2005, elle a eu l’occasion d’aborder différentes questions dont le lien entre la violence et la propagation du VIH/sida et la façon dont les nouveaux risques comme les conflits, les déplacements et les crises ont fait surgir de nouvelles menaces pour les femmes et les filles dans toutes les régions.


Mon rapport final, a-t-elle dit, sera particulièrement pertinent compte tenu de la crise financière actuelle qui touche de nombreux pays.  Une analyse systématique de la parité dans ce cadre est essentielle pour trouver des solutions viables visant à faire respecter les droits de l’homme.  S’agissant des Protocoles se rapportant au Pacte relatif aux droits civils et politiques, elle a évoqué le mécanisme de communications ou plaintes qui, a-t-elle précisé, ne nécessite pas de ratification.  Lorsque les États Membres ont créé ces mécanismes, ils les ont dotés de filets de sécurité mais leur efficacité est limitée parce que les bénéficiaires ne les connaissent pas.


En conclusion, elle s’est réjouie de la chance qui lui est offerte de présenter une étude contenant un panorama complet des travaux menés pendant les 15 ans de travail, depuis la création du mandat du Rapporteur spécial sur la violence à l’égard des femmes.  Ce mandat est chaque fois plus visible et peut servir de vecteur pour faire entendre les voix des femmes victimes de la violence, a-t-elle estimé, en faisant part de sa conviction que ce mandat représente un instrument précieux qui peut contribuer à l’amélioration de la situation des femmes partout dans le monde et à la reddition des comptes chez les États Membres, ainsi qu’à la mise en œuvre des recommandations et au suivi des visites du rapporteur sur le terrain.


Questions-Réponses


À l’issue des déclarations faites par les trois premières intervenantes, s’est tenue une séance de questions toutes adressées à la Rapporteure spéciale sur la violence à l’égard des femmes.  Commentant la notion de « relativisme culturel » dénoncée par la représentante de la République tchèque, au nom de l’Union européenne, la Rapporteure spéciale a rappelé qu’elle s’était attachée, notamment en 2007, à promouvoir un discours qui conteste les traditions tendant à justifier la violence.  Quant à la manière d’impliquer les hommes dans ce domaine, elle a répondu qu’il n’existe pas une, mais plusieurs « masculinités ».  Tous les hommes ne s’estiment pas en droit de faire une utilisation abusive de leur pouvoir aux dépens des femmes.  C’est dans ce sens qu’il faut inclure les groupes d’hommes favorables à un rééquilibrage des relations entre hommes et femmes.  La lutte contre la violence faite aux femmes n’est pas une guerre des sexes, c’est une lutte pour la dignité et le respect des droits, a souligné la Rapporteure spéciale.  La représentante de l’Argentine s’est dite préoccupée par la situation des femmes vivant dans les zones rurales, en se réjouissant que l’essentiel des programmes de lutte contre la violence s’adressent justement à ces femmes rurales.  À la représentante de la Turquie, qui lui demandait si un suivi a été prévu pour les pays qui ont fait l’objet d’une évaluation durant les six dernières années, elle a regretté ne pas avoir le temps de retourner tout de suite dans un pays qu’elle a déjà visité. 


Le représentant de la Suisse a salué le « travail extraordinaire » de la Rapporteure spéciale durant les six années qu’elle a passées à son poste et a souhaité que son successeur puisse bénéficier des ressources nécessaires pour continuer son travail.  La représentante des États-Unis a demandé des suggestions pour mieux faire connaître les procédures de communication.  À une question sur un éventuel manque de ressources, la Rapporteure spéciale a estimé qu’il y avait plutôt un manque de structures. 


Débat général


Mme MARÍA DEL ROCÍO GARCÍA GAYTÁN, Présidente de l’Institut national de la femme du Mexique, au nom du Groupe de Rio, a d’emblée considéré que la crise financière actuelle a un impact tant sur les femmes que sur les hommes, dont les activités économiques risquent fortement d’être affectées.  Cela est d’autant plus vrai pour les femmes rurales et les femmes autochtones, a-t-elle souligné.  Il faut donc, a-t-elle suggéré, appuyer les programmes qui reconnaissent la contribution des femmes à la résolution de la crise.  Elle a exprimé la préoccupation du Groupe de Rio face à un risque d’amenuisement de l’aide à ces catégories de la population, notamment dans les politiques sociales. 


L’intégration sociale doit être guidée par un souci de parité qui doit être inclus dans tous les programmes et politiques publics à tous les niveaux de décision.  Les processus de coordination créés dans la région du Groupe Rio ont favorisé cette démarche, a-t-elle affirmé.  Faisant référence à la vingt et unième Conférence régionale des femmes d’Amérique latine et des Caraïbes, qui se tiendra à Brasilia en juin 2010, elle a fait remarquer que cette Conférence coïncidera avec un certain nombre d’anniversaires importants, comme ceux de la Déclaration du Millénaire et des Programmes d’action du Caire et de Beijing.  La Conférence régionale des femmes portera notamment sur l’autosuffisance des femmes sur un pied d’égalité avec les hommes, l’aide publique au développement (APD) et sur l’emploi et l’égalité salariale. 


Le Groupe de Rio, a poursuivi la représentante, reste préoccupé par la violence à l’égard des femmes et estime qu’il convient de compléter et de mieux articuler les efforts régionaux et nationaux.  Dans ce contexte, a-t-elle estimé, on ne saurait assez insister sur la nécessité de mettre en œuvre la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Le Groupe de Rio a également convenu de l’importance du processus de réforme en vue de l’intégration d’une démarche soucieuse de la parité entre les sexes dans la vie publique. 


Le Groupe de Rio souhaite aussi prendre des mesures spécifiques en faveur de groupes invisibles ou défavorisés, afin d’éviter leur exploitation.  Mme Gaytán s’est félicitée des nombreuses initiatives prises par l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW) qui a énormément besoin du soutien des États Membres.  Le Groupe de Rio demande instamment au Secrétaire général de l’ONU de nommer rapidement une nouvelle directrice à la tête de cet Institut de recherche.


S’exprimant au nom de son pays, la représentante a indiqué que la loi nationale sur l’égalité entre les femmes et les hommes ainsi que la mise en place d’un mécanisme de mise en œuvre ont facilité le travail institutionnel qui a abouti au déblocage d’une enveloppe financière de 600 millions de dollars.  Le Gouvernement procède actuellement à une harmonisation législative dans tous les États dont 11 ont une loi sur l’égalité entre les hommes et les femmes et une loi pénalisant la violence faite aux femmes et aux fillettes. 


En 2001, une assurance-santé a permis de réduire la mortalité maternelle alors qu’une série d’initiatives et de lois ont été adoptées pour concilier vie professionnelle et vie privée.  La réforme de la justice pénale et du secteur de la sécurité a été amorcée en 2008.  Des efforts sont en cours pour l’élaboration d’un programme plus complet de lutte contre la violence à l’égard des femmes, a aussi indiqué la représentante.


Mme MEUTIA HATTA SWASONO, Ministre de la promotion de la femme de l’Indonésie, a déclaré que le partage égal des responsabilités, y compris des soins, étant une question de culture, il faut promouvoir une nouvelle culture des relations entre les hommes et les femmes.  Depuis la quatrième Conférence mondiale sur les femmes de 1995, les femmes indonésiennes ont fait d’énormes progrès dans les 12 domaines prioritaires identifiés, a affirmé Mme Swasono, en présentant plusieurs programmes mis en place par son gouvernement.  Elle a réaffirmé l’engagement de ce dernier en faveur de la promotion des femmes mais a rappelé que les progrès dépendent aussi d’un financement suffisant.  Dans ce contexte, elle a appelé au respect des engagements pris, y compris en ce qui concerne l’augmentation de l’APD et le partage d’expériences. 


M. ANIBAL HURTADO, Coordonnateur de la Commission nationale du Chili sur le VIH/sida, a rappelé que son pays était dirigé par une femme, la Présidente Michelle Bachelet, qui transmet ses salutations et son appui à la Commission.  En dépit de toutes les avancées pratiques et des politiques engagées au niveau mondial pour lutter contre la discrimination à l’égard des femmes, celle-ci persiste dans des domaines aussi sensibles que le partage des responsabilités au foyer, y compris pour ce qui est des soins dispensés dans le contexte du VIH/sida, et de l’éducation des enfants.  Si la dimension sexospécifique figure de plus en plus à l’ordre du jour de mécanismes clefs des Nations Unies et d’autres entités régionales et internationales, il reste encore beaucoup à faire. 


Le représentant a, entre autres, recommandé d’augmenter le nombre de femmes dans les opérations de maintien de la paix pour rendre ces opérations plus sensibles aux besoins spécifiques des femmes et des filles.  Au Chili, une quantité importante de fonds a été investie dans des politiques exclusivement consacrées aux femmes, a-t-il affirmé, en soulignant la gratuité des traitements antirétroviraux.  Depuis 2005, un nouveau protocole de soins a été mis en place et un dépistage du VIH, également gratuit, est offert à toutes les femmes enceintes.  Des études sur le risque de contamination des travailleurs et des travailleuses du sexe ont été effectuées, qui ont abouti à la mise en place d’un bureau intersectoriel dont le travail est suivi par le Cabinet présidentiel.  


Mme ESTHER BYER-SUCKOO, Ministre de la famille, de la jeunesse et des sports de la Barbade, a affirmé que son pays a déjà réalisé un certain nombre d’Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) concernant la promotion des femmes.  Mais, si les femmes ont pénétré le marché du travail, elles ne sont pas pour autant libérées des tâches ménagères, a-t-elle reconnu.  Les femmes ont donc plus de travail puisque les hommes participent peu aux tâches domestiques.  La Ministre croit toutefois avoir constaté une certaine évolution.  Les hommes, a-t-elle affirmé, s’occupent davantage des enfants.  Devant cette situation, le pays a lancé une étude pour savoir quels groupes d’hommes sont concernés par cette évolution.  La Ministre a aussi signalé un plus grand nombre d’hommes dans les activités liées à la dispense de soins, s’agissant notamment du VIH/sida.  Pour que ces progrès se poursuivent, elle a souligné l’importance qu’il y a à valoriser le rôle des hommes dans ce domaine.  


Mme ANNIKEN HUITFELDT, Ministre chargée des enfants et de l’égalité de la Norvège, a affirmé que des législations sur l’égalité des droits, le congé parental ou les centres de soins ne sont pas des dépenses que seuls les pays riches peuvent se permettre.  L’égalité des sexes et une meilleure participation des femmes au travail contribuent à la croissance économique et renforcent la compétitivité, a-t-elle ajouté.  La Norvège a beaucoup progressé ces dernières années non pas malgré ses politiques d’égalité entre les sexes et de la famille, mais bien « grâce à elles ».  Les bénéficiaires de telles politiques ne sont pas seulement les femmes et filles, ce sont aussi les hommes et les garçons, a affirmé Mme Huitfeldt.  Les pères connaissent mieux leurs enfants, ont des partenaires plus heureuses, et travaillent moins longtemps avec des salaires plus élevés que ceux de leurs parents.


La Ministre a expliqué que son gouvernement a présenté récemment un Livre blanc sur les hommes et sur le sens de la masculinité aujourd’hui.  C’est apparemment le premier Livre Blanc sur ce thème, s’est-elle étonnée, en indiquant qu’il est basé sur de nombreuses études et auditions qui ont mis un accent particulier sur la participation des hommes aux soins de santé, à la vie de famille et aux tâches ménagères.  La Ministre a ensuite cité différents changements observés ces dernières années.  Par exemple, 90% des hommes susceptibles de bénéficier d’un congé parental payé de 10 semaines le prennent, et se trouvent durant 10 semaines chef du foyer.  Il semble, a-t-elle dit avoir constaté, que ce sont plutôt les hommes qui pratiquent la discrimination au travail car certains employeurs ont du mal à reconnaître le droit des hommes au congé parental.  Les stéréotypes sur le rôle des hommes et des femmes sont têtus, a-t-elle fait observer.  Sur le mal qu’est la violence masculine, la Ministre a rappelé que son collègue de la justice a publié un livre sur le sujet.


La Ministre a conclu en jugeant qu’il faut absolument protéger les plus faibles contre les effets de la crise économique et financière, défendre les acquis dans le domaine de l’égalité entre les hommes et les femmes, lutter contre les violences faites aux femmes et refuser tout retour en arrière. 


Mme MARLENE MUNGUNDA, Ministre de l’égalité entre les sexes et du bien-être de l’enfant de la Namibie, a indiqué qu’à l’instar de nombreux pays, la Namibie connaît des relations inéquitables entre les femmes et les hommes sur les plans social, politique et économique, qui ont des incidences négatives sur le bien-être et l’égalité des chances.  Toutefois, la parité a été atteinte aux écoles primaire et secondaire et qui montre une légère avance pour les filles.  Pour 100 garçons inscrits à l’école, 101 filles sont inscrites.  D’autre part, le « Parlement des enfants » donne la possibilité aux jeunes de s’informer sur des problèmes sociaux tels que le trafic des êtres humains, l’exploitation sexuelle et les risques d’infection par le VIH.  La Namibie a atteint l’objectif de 30,8% de femmes au Parlement et 33% dans les secteurs public et privé, alors que 38% des petites et moyennes entreprises (PME) appartiennent à des femmes.  Le Gouvernement s’efforce d’atteindre l’objectif de 50% de femmes à tous les postes en 2015.


Pour sa part, le Ministère de l’égalité entre les sexes a lancé un programme qui implique le Groupe parlementaire sur la même question, et touche plusieurs domaines d’activités.  Les femmes âgées devenant les mères d’enfants vulnérables et des orphelins, un programme a été lancé pour offrir une aide à ces enfants.  Revenant aux succès enregistrés dans le domaine de la scolarisation des filles, la Ministre a tout de même reconnu que comme ce sont elles qui s’occupent habituellement des malades, leur éducation est mise à rude épreuve.  La Ministre a mentionné comme bonne pratique dans son pays, « La campagne pour le ruban blanc », qui vise à favoriser un partage plus équitable des responsabilités et renvoie les responsables politiques des deux sexes à leur obligation d’appuyer la parité à tous les niveaux des processus de prise de décisions.


Mme TANYA PLIBERSEK, Ministre de la condition de la femme de l’Australie, a rappelé qu’en matière de parité entre les sexes, son pays figure en troisième place dans l’indice de développement humain.  Face à la crise économique et financière, le Gouvernement australien a annoncé des mesures sociales importantes de relance, a-t-elle ajouté, affirmant qu’il s’efforce d’enrichir la vie des femmes.  L’Australie a récemment ratifié le Protocole additionnel à la CEDAW, qui entre en vigueur cette semaine dans le pays, a-t-elle aussi annoncé.


Mme Plibersek a déclaré que les femmes représentent 65% du travail non rémunéré et que le Gouvernement tente d’établir des conditions de travail plus équitables.  Elle a cité divers exemples en ce sens, comme le congé-maternité et l’amélioration des systèmes de garderies et de crèches.  L’Australie s’attache également à promouvoir le rôle des femmes dans le processus de prise de décisions, a déclaré Mme Plibersek, qui a expliqué qu’environ 35% des postes gouvernementaux sont occupés par des femmes, ainsi que trois des neuf postes de juges à la Cour Suprême.


La violence contre les femmes est un délit que l’Australie s’efforce de limiter, y compris par la promotion de l’égalité dans l’éducation, a déclaré la Ministre.  Rappelant que le Gouvernement australien a présenté, l’an dernier, ses excuses aux autochtones pour la politique qui consistait à séparer les enfants autochtones de leur famille, elle a affirmé que des mesures sont prises pour promouvoir les femmes autochtones.


Mme MARGARET SINWANZA SITTA, Ministre chargée du développement communautaire, du genre et des enfants de la République-Unie de Tanzanie, a indiqué que la Constitution tanzanienne est très claire sur l’égalité entre les sexes dans les sphères sociale, économique et politique.  Le pays s’est efforcé d’intégrer la parité entre les sexes dans la plupart de ses politiques.  Signalant des difficultés au niveau des allocations budgétaires, la Ministre a souligné que la Constitution et la législation du travail interdisent catégoriquement la discrimination à l’égard de la femme et prévoient des dispositions d’égalité salariale.  Pour ce qui est du congé-maternité, les femmes bénéficient de 84 jours de congés payés et les hommes de 3 jours de congé-paternité.  Les hommes peuvent juger eux-mêmes s’ils ont besoin de plus de jours de congé.


Évoquant le travail d’aide-ménagère pour assister, elle a signalé une loi instituant un salaire minimal.  Les syndicats et la société civile s’emploient à sensibiliser les travailleurs domestiques à leurs droits.  Plusieurs mesures, a poursuivi la Ministre, ont été mises en œuvre pour la lutte contre la pandémie de VIH/sida.  Une loi sur la prévention du VIH a été votée, de même qu’a été lancée une campagne de promotion d’un partage équitable des responsabilités dans la dispense des soins aux patients.  En dépit de ces mesures, les femmes et les filles continuent d’assurer la majeure partie des soins, a-t-elle reconnu, en arguant que seule l’éducation des uns et des autres et la lutte contre les pratiques discriminatoires viendront à bout de cette situation. 


Mme BARRY BIBATA GNANDOU, Ministre de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant du Niger, s’est dite convaincue que la réponse à la pandémie de VIH/sida suppose une réponse coordonnée.  Au Niger, la séroprévalence est de 0,70% mais est plus forte chez les femmes que chez les hommes.  Le Gouvernement a adopté un Cadre stratégique de lutte contre ce fléau et s’efforce d’inclure la dimension sexospécifique dans toutes ses politiques, a-t-elle ajouté, rappelant l’implication personnelle de la Première Dame du pays.  La Ministre a notamment cité des mesures d’autonomisation des femmes infectées par le VIH/sida, telles que l’élargissement de l’accès au microcrédit.  Mais elle a aussi lancé un appel aux bailleurs de fonds pour que dans l’aide qu’ils octroient, ils mettent l’accent sur les populations et groupes les plus vulnérables. 


Mme SALAMATU HUSSAINI SULEIMAN, Ministre des affaires féminines et du développement social du Nigéria, a fait part des mesures tout à fait « audacieuses » prises par le Nigéria, au fil des ans, pour répondre à l’urgence de l’émancipation des femmes à tous les niveaux, et de l’intégration d’une dimension sexospécifique dans tous les domaines de la vie, y compris dans l’entreprenariat.  Cette politique a été rendue possible grâce à un accroissement des allocations budgétaires consacrées aux femmes.  Depuis 2007, 25% des 36 États fédérés du Nigéria ont bénéficié du Women Fund for Econmic Empowerment (WOFFEE), tandis que 231 femmes entrepreneurs bénéficieront d’un prêt de 593,333 dollars à des taux flexibles.  L’Agence nationale pour l’éradication de la pauvreté s’engage également à donner davantage de chances aux femmes.  Dans le domaine électoral, des mesures ont été prises pour favoriser la candidature de femmes. 


Mais, a reconnu la Ministre, l’application des mécanismes de partage des responsabilités est mise à mal par certains stéréotypes et le système patriarcal qui ne font que compliquer les choses.  Elle a poursuivi en indiquant que l’Agence nationale de lutte contre le VIH/sida ainsi que deux autres agences pertinentes coordonnent le Plan d’urgence sur les soins à la mère et à l’enfant, les soins palliatifs du sida et la promotion d’un comportement sexuel responsable.  Plusieurs services et organes publics suivent de près le travail de ces agences et le système de gestion de l’information est dirigé par la Première Dame elle-même.  Les défis, a souligné la Ministre, sont redoutables compte tenu d’une population nombreuse, multiethnique et multiculturelle, mais le pays reste déterminé à alléger ce fardeau inéquitable qui pèse sur les épaules des femmes, a conclu la Ministre.


Mme KHOULOUD DAIBES, Ministre du tourisme et de la condition féminine de la Palestine, a dénoncé les violations par Israël du droit international et des droits de la femme, en citant le cas de ces nombreuses femmes qui doivent s’occuper seules de leur famille parce que leurs maris ont été arrêtés ou tués.  Les conditions injustes imposées dans les territoires occupés nuisent beaucoup aux femmes, a-t-elle insisté, en dénonçant en particulier les « mesures inhumaines » imposées aux écoles.  Elle a aussi cité le cas des femmes contraintes d’accoucher parfois d’enfants mort-nés à des points de contrôle, parce qu’elles sont bloquées sur le chemin des hôpitaux.  Elle a rappelé que de nombreuses Palestiniennes sont emprisonnées en Israël, et a affirmé que beaucoup d’entres elles sont soumises à des viols ou à d’autres formes d’harcèlement sexuel.  Elle a également dénoncé la politique de châtiments collectifs pratiquée par Israël, qui touchent particulièrement les femmes et les enfants.  Affirmant que des plans ont été adoptés pour permettre aux femmes de mieux participer à la vie économique, elle a toutefois estimé que rien ne pourra être réalisé tant que l’occupation israélienne perdurera.  


Mme ESTHER MURUGI MATHENGE, Ministre de la parité entre les sexes, de l’enfance et du développement social du Kenya, a esquissé le tableau des principales politiques mises en place par son gouvernement.  Elle a annoncé l’adoption prochaine d’une loi sur la lutte contre la violence domestique et sur ses incidences sur les victimes.  Elle a aussi indiqué qu’un projet de loi sur le mariage et le droit à la propriété était aussi à l’examen, tout comme un autre projet de loi sur l’égalité des chances.


Pour alléger le fardeau des femmes et des filles chargées de puiser l’eau au puits, la Ministre a affirmé qu’une Stratégie nationale des services de l’eau a été lancée pour la période 2007-2015, qui reconnaît l’importance du rôle des femmes dans la gestion de l’eau.  La Stratégie, a-t-elle expliqué, prévoit une représentation de 50% de femmes dans le système de gestion et de l’aménagement de l’eau dans les zones urbaines et le renforcement du rôle des femmes dans la gestion de l’eau au niveau rural.


La Ministre a ensuite attiré l’attention de la Commission sur l’objectif « Éducation pour tous d’ici à 2015 », qui bénéficie d’un budget de 68 millions de dollars.  Des efforts sont aussi consentis pour améliorer le logement des étudiants, notamment des jeunes filles, pour mettre en place des programmes d’étude adaptés aux besoins du marché et renforcer les capacités des enseignants.  Le Gouvernement s’est engagé à intégrer la dimension sexospécifique dans les efforts liés à l’éducation et à la formation.  Des efforts sont aussi déployés pour que des femmes occupent des postes de responsabilité dans les milieux scolaire et universitaire.  Ainsi, des femmes sont désormais recteur et vice-recteur d’une université.


La Ministre a aussi fait part d’une directive présidentielle demandant un taux de 30% de femmes sur toutes les listes de candidats aux postes publics, y compris au plus haut niveau.  Toutes ces politiques engagées ou envisagées permettront, selon la Ministre, un partage égal des responsabilités et la création d’un environnement propice à l’épanouissement des femmes dans tous les secteurs.


Mme ALEJANDRINA GERMAN, Ministre de la condition féminine de la République dominicaine, a affirmé que son gouvernement s’efforce de lancer des programmes et projets permettant d’assurer l’égalité entre les hommes et les femmes.  Elle a cité divers programmes, dont un qui permet d’accueillir les enfants d’étudiantes, afin qu’elles poursuivent plus facilement leurs études ou encore un Programme « de jeunes à jeunes » visant à informer les jeunes et à réduire les risques de propagation du VIH/sida.  La Ministre a réaffirmé son attachement au Consensus de Quito et à son Plan d’action, qui permettent de promouvoir le rôle des femmes dans les pays de la région.  La République dominicaine a encore de nombreux problèmes à surmonter, y compris celui de la violence contre les femmes, a reconnu la Ministre, qui a affirmé que son pays continue de travailler pour une égalité réelle entre les hommes et les femmes.  


M. STEFAN WALLIN, Ministre de la culture et des sports de la Finlande, a mis l’accent sur le rôle actif que les hommes et les garçons doivent jouer dans les transformations nécessaires en vue d’un partage plus égal des responsabilités.  En Finlande, environ 70% des femmes ayant des enfants de moins de 7 ans sont des femmes actives.  Cette situation a été facilitée par un système de congés payés et par des services universels de crèches, a-t-il expliqué.  S’agissant de la participation des femmes à la sphère politique, les femmes représentent actuellement 42% des députés et 60% des membres du Gouvernement.  M. Wallin a remarqué que plus de femmes que d’hommes prennent un congé parental, ce qui ne manque pas d’avoir des répercussions négatives sur la position des femmes sur le marché de l’emploi et leurs salaires en général.  Le défi actuel, a-t-il ajouté, consiste à encourager plus d’hommes à prendre plus de temps pour s’occuper de leurs enfants. 


Ce genre de transformation dans le rôle des hommes aura un impact substantiel sur la manière dont on organise les politiques, le travail et la famille, a poursuivi M. Wallin, en soulignant que la priorité du Governement Action Plan for Gender Equality, adopté en juillet 2008, vise précisément à mieux concilier vie privée et vie professionnelle, avec comme objectif majeur que les hommes prennent effectivement des congés parentaux.  Évoquant la crise financière mondiale, le Ministre a mis l’accent sur les effets de cette crise sur les femmes et les enfants car s’ils sont ignorés, ils contribueront à une aggravation de la pauvreté, a-t-il averti.  Des réponses bien conçues seront nécessaires pour mettre en valeur le rôle des femmes en tant qu’acteurs économiques et permettront de réduire les effets préjudiciables de la crise. 


S’agissant de la pandémie de VIH/sida, il a jugé utile d’axer les efforts sur le plaidoyer et le renforcement des systèmes d’appui, ce qui réduira la vulnérabilité des filles et des femmes. 


Mme MANTO TSHABALALA-MSIMANG, Ministre à la Présidence de l’Afrique du Sud, s’est félicitée de la décision des États-Unis de ratifier la CEDAW, y voyant un moyen de promouvoir la condition de la femme.  Elle a affirmé que son pays a promulgué diverses lois pour mettre en œuvre le Programme d’action de Beijing, y compris une loi pour réprimer la violence faite aux femmes.  Il reste néanmoins de nombreuses questions à traiter, notamment les congés-maternité et paternité, a-t-elle ajouté.  Notre société doit inciter les hommes à aider les femmes dans la vie familiale, a-t-elle poursuivi.  La Ministre a déclaré que l’Afrique du Sud essaie de promouvoir une démarche éthique et plus équitable concernant les soins aux personnes atteintes du VIH/sida, en consultation avec les femmes.  Elle a aussi demandé que la communauté internationale investisse davantage dans la lutte contre le VIH/sida.  Elle a dit accorder une attention particulière à la création d’un ministère de la femme doté de moyens suffisants.  La crise économique et financière souligne la nécessité d’une plus grande participation des femmes aux décisions financières, a par ailleurs estimé Mme Tshabalala-Msimang, qui a ajouté qu’on ne pouvait mesurer toute l’ampleur de l’impact de la crise sur les femmes.


Mme SARAH SAYIFWANDA, Ministre de l’égalité entre les sexes et du rôle des femmes dans le développement de la Zambie, a estimé que la signature en août 2008 du Protocole de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC) sur la sexospécificité et le développement, démontre si besoin en était, la détermination de la Zambie d’agir en faveur de la promotion de la femme et de ses droits.  La Ministre a indiqué, qu’en étroite coopération avec la société civile, le secteur privé et toutes les parties prenantes, son pays a veillé à l’application d’un train de mesures incluant en particulier la création de stations radio communautaires dans tous les centres provinciaux, pour améliorer l’accès à l’information sur les pratiques culturelles qui valorisent les filles et les femmes au sein de la société.  Elle a aussi cité les directives sur les soins aux personnes affectées par le VIH/sida qui appellent à la pleine participation des hommes, l’introduction d’un congé-paternité, l’incorporation d’une formation aux droits de l’homme aux écoles primaires et secondaires et la création d’un fonds d’autonomisation économique.


Cependant, les pratiques économiques discriminatoires et les stéréotypes sur les fonctions et le rôle des femmes et des hommes constituent encore un défi, a relevé l’intervenante.  Les objectifs fixés ne sauraient être atteints sans un appui efficace de la communauté internationale, a-t-elle souligné pour conclure.  


Mme NG YEN YEN, Ministre de la femme, de la famille et du développement communautaire de Malaisie, a estimé qu’il est difficile de voir comment concrétiser la notion de partage de responsabilités égales entre hommes et femmes.  Les stéréotypes sont tels que, même au sein des communautés les plus avancées, toute discussion sur ce point débouche sur un débat sur les valeurs traditionnelles.  Toutefois, a expliqué la Ministre, la Malaisie tente d’écorner ces stéréotypes en mettant en place des politiques qui ont servi l’émancipation de la femme.  Mme Yen Yen a rappelé que le nombre des femmes atteintes du VIH/sida en Malaisie a fortement augmenté et que les femmes sont le plus souvent contaminées par leur mari.  Elle s’est dite consciente de la nécessité d’inclure des aspects sexospécifiques dans les programmes liés au VIH/sida, mais a ajouté que l’éducation sexuelle restait largement taboue en Malaisie, comme dans de nombreux pays. 


On a observé, y compris au sein du Gouvernement, de grandes réticences à la distribution de préservatifs, a indiqué la Ministre, en jugeant important d’en tenir compte.  Elle a toutefois cité diverses mesures prises, y compris pour venir en aide aux femmes qui s’occupent des personnes malades dans leur famille.  La Ministre a remercié les organisations non gouvernementales (ONG) pour leur action mais a noté que le financement des programmes reste problématique.  Rappelant que les dirigeants religieux de tous bords jouent un rôle important dans la lutte contre le VIH/sida, elle a dit que le Gouvernement a tenté de les sensibiliser et a cité à cet égard les messages passés lors de la prière musulmane du vendredi, qui s’adressent avant tout aux hommes.


M. AKUA SENA DANSUA, Ministre des affaires féminines et de l’enfance du Ghana, a souligné que ce n’est que dans des conditions de paix et de stabilité qu’un pays sera effectivement en mesure de s’attaquer aux défis du développement tels que ceux posés par l’épidémie de VIH/sida ou de répondre aux besoins des pauvres et des personnes vulnérables, particulièrement des femmes et des enfants.  La Ministre du Ghana a appuyé la recommandation selon laquelle les politiques et programmes relatifs aux responsabilités au sein du foyer doivent être fondés sur les chiffres du changement démographique, y compris le taux de fertilité, le vieillissement de la population et la composition des ménages. 


Le Ghana a aussi engagé une gamme de mesures pour lutter contre les stéréotypes, la stigmatisation des personnes infectées par le VIH/sida et la vulnérabilité de groupes tels que les travailleurs du sexe et les travailleurs migrants.  Le recours au microcrédit, l’amélioration des services de santé reproductive et l’intensification du plaidoyer auprès des communautés et des familles, sont autant de politiques visant à modifier la perception selon laquelle les femmes sont mieux équipées que les hommes pour dispenser des soins à domicile. 


Mme PURNIMA MANE, Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a brièvement fait le point de la situation, 15 ans après la Conférence internationale des Nations Unies sur la population et le développement et la quatrième Conférence mondiale sur les femmes.  Ces deux programmes d’action clefs, qui ont marqué un tournant décisif, jouent un rôle indépendant mais se renforcent mutuellement dans l’amélioration des normes internationales relatives aux droits et à la santé des femmes, a-t-elle dit.  La Conférence du Caire s’est focalisée sur la santé et les droits reproductifs, l’éducation et l’autonomisation des femmes comme composantes nécessaires au progrès social et économique ainsi qu’au développement durable.  La Conférence de Beijing quant à elle a placé les droits de la femme au cœur de la promotion de l’égalité entre les sexes, de la paix et de la sécurité. 


Les deux Programmes d’action formulaient des recommandations concrètes qui nous rapprocheront de la réalisation des OMD.  Centrées sur l’égalité entre les sexes, ces Conférences ont souligné l’importance de l’autonomisation des femmes et de la participation des hommes et des garçons à la promotion des droits de la femme.  Quinze ans après, a affirmé Mme Mane, il est temps de garantir un accès universel à la santé reproductive pour que chaque grossesse soit désirée et chaque naissance sûre.  La protection des droits à la santé reproductive et génésique est essentielle pour l’autonomisation des femmes et pour un partage égal des responsabilités avec les hommes. 


La promotion de ces droits est cruciale si l’on veut éliminer la pauvreté extrême, combattre le VIH/sida et améliorer la santé maternelle, a encore souligné la Directrice exécutive adjointe, qui a centré le reste de son intervention sur deux questions majeures à son sens.  Elle a cité le partage équitable des responsabilités entre les deux sexes et le besoin urgent de s’unir pour mettre un terme à la violence à l’égard des filles et des femmes.  Œuvrons à la création d’un monde où les étiquettes « travail féminin » et « travail masculin » ne soient plus reconnues ni renforcées, a-t-elle conclu. « Women’s work » et « men’s work ».


Mme DO YOON BYUN, Ministre de l’égalité des sexes de la République de Corée, a estimé qu’une véritable égalité entre les hommes et les femmes ne pourra s’obtenir que dans le cadre d’un partenariat harmonieux entre les deux sexes.  Les femmes ont progressivement acquis la possibilité de participer davantage à toutes les sphères de la société, mais elles continuent d’assumer les principales responsabilités dans les soins et les tâches domestiques du fait de stéréotypes traditionnels qui leur assignent ces responsabilités.  Trop de femmes ayant des capacités et le désir de continuer à travailler sont contraintes d’y renoncer à cause d’une grossesse ou des soins nécessaires aux nourrissons et aux enfants, a déclaré la Ministre.


Le Gouvernement coréen a adopté plusieurs mesures pour encourager les changements culturels, tant il est vrai que la promotion d’une culture d’égalité présuppose l’élimination des préjugés sur la répartition des rôles.  Le Gouvernement a introduit des notions d’égalité des sexes dans les programmes d’éducation destinés aux différents groupes de décideurs, y compris les fonctionnaires, les universitaires, les organisations de femmes et militaires.  Des mesures ont également été prises, en conformité avec les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), pour modifier les manuels scolaires afin que filles et garçons, l’avenir du monde, aient à jouer un rôle égal dans la société.


Le Gouvernement a aussi pris des mesures pour renforcer les infrastructures sociales, a affirmé la Ministre, qui a cité entre autres, les mesures adoptées en 2008 pour promouvoir les congés-maternité et paternité.  En outre, un système a été mis sur pied pour faire en sorte que les budgets et les politiques présentent les mêmes avantages et responsabilités pour les hommes que pour les femmes.  Bien que la prévalence du VIH/sida en République de Corée soit faible, le Gouvernement a pris des mesures pour soulager les familles affectées par ce fléau, a déclaré la Ministre, en citant divers services dont la gratuité des examens médicaux pour les patients et la mise en place de centres de soutien pour aider les malades dans leur vie quotidienne.  Le Gouvernement encourage en outre les hommes à participer aux soins dispensés aux malades du sida.


Mme SHAZIA MARRI, Ministre de l’information du Pakistan, a indiqué qu’au plan national, l’une des réalisations majeures de son pays a été l’éclosion de nouveaux groupes de plaidoyers et l’émergence d’une prise de conscience renforcée des droits de la femme, de même que l’affermissement du militantisme féminin.  S’agissant du VIH/sida, elle a indiqué que le programme national de contrôle de la pandémie, lancé par le Gouvernement en 1990, chapeaute toutes les politiques de prévention, de lutte et de traitement de la maladie.  L’engagement du Gouvernement s’illustre par le fait que 80% de toutes les dépenses liées à la lutte contre le VIH/sida ont été financées par des fonds publics.  D’un autre côté, les femmes députées sont devenues une force visible qui continuera à promouvoir l’autonomisation des femmes. 


Un programme d’appui a été lancé pour engager une réforme en profondeur des programmes sexospécifiques.  Un groupe de femmes parlementaires a été établi pour veiller à l’intégration de la dimension du genre alors que le Code pénal a été amendé pour condamner toute personne forçant une femme ou une fille à se marier ou à travailler.  À elles seules, les femmes ne peuvent pas faire face à tous les problèmes auxquels elles sont confrontées.  Des politiques et stratégies sont nécessaires et des ressources financières adéquates doivent suivre, a-t-elle insisté.  


Mme ROSE NDUWIMANA, Ministre des droits humains et du genre du Burundi, a rappelé qu’après des années de conflits qui ont fait beaucoup de dégâts, son pays est désormais dans une phase de consolidation de la paix et s’est doté d’une stratégie dont un projet est exclusivement dédié aux femmes.  Dans les autres secteurs, un cadre a été mis en place pour que les organisations féminines puissent suivre la mise en place des mesures prises dans le cadre des stratégies de lutte contre la pauvreté et de consolidation de la paix.


Rappelant que le Burundi est un pays essentiellement agricole, elle a fait remarquer que les femmes rurales assurent l’essentiel de l’activité agricole.  C’est pourquoi les comités locaux mis en place doivent inclure 40% de femmes.  Au niveau de la fonction publique, le pourcentage des femmes cadres de direction reste estimé à 19%, les femmes étant plus nombreuses dans les fonctions subalternes et moins bien rémunérées.  S’agissant de l’enseignement primaire, les filles restent très désavantagées mais l’écart entre les taux de scolarisation au cycle primaire diminue rapidement alors qu’il reste important dans le secondaire et à l’université publique.  En revanche, dans les universités privées, les femmes représentent près de 44%.


Les fillettes restent exposées aux violences sexuelles, a observé la Ministre, en regrettant, par ailleurs, que la femme burundaise n’ait pas assez de pouvoir de décision sur sa santé sexuelle et reproductrice, ce qui la rend plus vulnérable au VIH/sida.  Le pays est conscient qu’en matière de santé, il doit accorder la priorité à la lutte contre le VIH/sida et, en particulier, en faveur des groupes vulnérables, a-t-elle expliqué.


Mme RUKIA ISANGA NAKADAMA, Ministre du genre, du travail et du développement social de l’Ouganda, a mis l’accent sur la pertinence du thème prioritaire, un thème d’autant plus pertinent que son pays est confronté à la pandémie de VIH/sida depuis plus de deux décennies.  L’Ouganda a mis sur pied une réponse nationale incluant la mobilisation communautaire, une très forte volonté politique, une stratégie tous azimuts et la diffusion de messages forts sur l’abstinence, la responsabilisation sexuelle, l’utilisation de préservatifs, la prévention et la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles (MST). 


Ce programme global a été placé sous l’égide du Président lui-même, ce qui a conduit à une réduction de la prévalence de 18% en 1992 à 6,4% en 2006.  Pour ce qui est de la fourniture des soins à domicile, la Ministre a affirmé que les hommes assurent un appui moral et la gestion des médicaments.  Il s’agit maintenant d’étudier les relations entre la violence domestique et la qualité des soins dispensés à la maison, ainsi que l’absentéisme des filles à l’école.  Les hommes progressistes sont capables de participer à la dispense des soins, et il faut continuer les efforts pour faire en sorte qu’ils soulagent davantage les femmes de leur fardeau.  


Mme O’LOVE JACOBSEN, Ministre des affaires étrangères de Nioué, au nom du Forum du Pacifique, a reconnu que dans les pays du Forum, les femmes souffrent souvent de discrimination fondée sur des stéréotypes concernant la répartition des rôles.  Les femmes souffrent en outre de la migration car ce sont en général les hommes qui émigrent pour trouver du travail, les laissant avec des tâches supplémentaires.  En outre, quand elles travaillent, les femmes sont victimes des inégalités salariales.  La Ministre a poursuivi, en exprimant sa grande préoccupation face à la propagation du VIH/sida dans certains pays de la région, notamment en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où il a atteint le stade l’épidémie.  Mme Jacobsen a jugé indispensable d’adopter des stratégies qui tiennent compte des besoins des femmes en la matière.  Elle a salué le travail des ONG, de la société civile des pays du Forum, des Nations Unies et des différents partenaires au développement, notamment l’Australie et la Nouvelle-Zélande.


Mme LOURDES BANDEIRA, Sous-Secrétaire d’État aux politiques pour les femmes du Brésil, a indiqué que l’épidémie du VIH/sida affecte, d’abord et avant tout, les pauvres.  Au Brésil comme dans d’autres pays en développement, la pauvreté est en effet identifiée comme l’un des contextes structurels de vulnérabilité aux maladies sexuellement transmissibles et au VIH/sida, a-t-elle noté, en relevant aussi que la féminisation de la pandémie est due à cela, mais aussi à la structure des relations de pouvoir entre les hommes et les femmes.  Mme Bandeira a insisté sur la nécessité de mieux comprendre la construction sociale du sexe et l’influence qu’y exercent les hiérarchies de classe et de race.  Il faut aussi mieux comprendre, a-t-elle ajouté, que tous les aspects de la vulnérabilité sociale sont pris en compte dans la politique de lutte contre la propagation du VIH/sida.  Cette stratégie est articulée dans le Plan intégré pour la lutte contre la féminisation de l’épidémie du sida, qui est une initiative menée avec l’appui du FNUAP, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de l’UNIFEM.  Lancée en 2007, elle inclut un ensemble d’organismes étatiques et municipaux ainsi que les organisations de la société civile.  Les actions seront menées jusqu’en 2011. 


Mme CAROLINE MATIHZA, Ministre des affaires féminines, de l’égalité des sexes et du développement communautaire du Zimbabwe, a affirmé que son pays reconnaît le lien entre pauvreté, VIH/sida et promotion de la femme.  Les femmes risquent plus d’être contaminées, notamment en cas de relations sexuelles auxquelles elles ne consentent pas toujours et pendant que leur partenaire leur demande bien souvent de ne pas se protéger.  Lorsqu’elles sont malades, ces femmes rencontrent les pires difficultés pour se procurer des médicaments.  Lorsqu’elles ont échappé à la maladie, elles se retrouvent chargées des soins à apporter aux malades.  Au Zimbabwe, les personnes qui prennent soin des malades du VIH/sida sont à 90% des filles et des femmes.  Trop occupées au foyer, les femmes n’ont pas, ou ne cherchent pas l’accès au travail ou à une formation. 


L’inégalité du partage des responsabilités est liée à une discrimination à l’égard des femmes, profondément ancrée au Zimbabwe, a déclaré la Ministre.  Les inégalités dont souffrent les femmes sont encore renforcées par la crise économique.  Rappelant que son pays dispose désormais d’un Gouvernement de coalition, la Ministre a appelé la communauté internationale à lever ses sanctions et à honorer les engagements et objectifs de la Déclaration de Beijing. 


M. IBRA NDOYE (Sénégal) a indiqué que son pays, qui a une population fortement religieuse fait du développement de la femme une priorité.  Il a basé son exposé sur trois axes à savoir la réponse politique apportée dans le contexte de la pandémie de VIH/Sida; l’accès à l’éducation et aux soins, en particulier pour les femmes et les filles; et les recommandations de son pays à la Commission.  Le Gouvernement, a–t-il dit, pose le principe de la non-discrimination, en particulier dans l’accès aux soins.  La loi sur l’égalité de traitement est en vigueur depuis 2008, et une loi sur la protection des personnes vivant avec le VIH/sida a été adoptée la même année.  Basé


Le leadership de la lutte contre le VIH/sida a été élevé au niveau de la primature avec une stratégie multisectorielle exécutée conjointement avec les ministères, le secteur privé, la société civile et les religieux.  Le programme de lutte a permis un accès égalitaire aux soins avec une gratuité de traitement, grâce à l’intervention de multiples acteurs.  Dans ses trois recommandations, le représentant a proposé le renforcement de la responsabilisation des hommes dans la prévention et le traitement du sida; l’éducation, surtout celles des filles; et l’augmentation des financements destinés aux programmes consacrés à la prévention et à la lutte contre le VIH/sida.  Les efforts des pays comme le Sénégal doivent d’autant plus être soutenus par la communauté internationale que la crise financière risque de compromettre les acquis, a conclu l’orateur.


Mme TOKASA LEWENI (Fidji) a rappelé les différents obstacles à un rééquilibrage des relations entre hommes et femmes, et notamment la crise économique et financière qui touche les moyens de subsistance même de la société.  Représentante d’une société dynamique, plurielle et imprégnée de valeurs et de cultures anciennes, la représentante a rappelé que ces valeurs et cultures continuent de régir des domaines tels que la répartition du travail au sein de la communauté.  Le rôle des femmes est encore très largement lié à la prise en charge de la famille.  Elles prennent soin de la famille, et l’homme fournit les moyens de subsistance.  Même bien formées, les femmes restent confinées dans les secteurs de la santé et de l’éducation, a ajouté la représentante.


L’augmentation des cas de VIH/sida, même s’ils restent limités, a mis en lumière un nouvel aspect des soins, a-t-elle déclaré.  Ce sont les femmes et les filles qui doivent prendre en charge les malades.  Opposer des valeurs occidentales à des personnes à qui elles sont étrangères nous pose des problèmes, a reconnu Mme Leweni.  Nous nous sommes rendu compte, a-t-elle expliqué, qu’il faut avant, tout éduquer le peuple et surtout les enfants, avant de s’engager à tout faire pour mettre en œuvre la Déclaration de Beijing.  La représentante a aussi lancé un appel au respect des engagements en matière d’assistance au développement.  


M. GUMNNAR PALSSON (Islande) a estimé que l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes ainsi que la protection des fillettes sont des éléments essentiels de la stratégie de lutte contre le VIH/sida.  Ce sont les femmes et les adolescentes qui sont le plus exposées à la contamination et elles n’ont souvent pas accès à la prévention ou aux soins de santé.  Les femmes assument une part disproportionnée du fardeau et notamment quand il s’agit de prendre soin des personnes affectées par le VIH/sida.  Cette situation, a insisté le représentant, les empêche de participer totalement à la vie de la société.  M. Palsson a expliqué le système du congé parental en Islande qui donne des droits égaux aux pères et aux mères.  Quelque 90% des pères en tirent parti et facilitent ainsi une plus grande égalité entre les sexes sur le marché du travail.  L’Islande a en outre adopté l’an dernier une nouvelle loi qui améliore davantage la législation qui veille désormais à lutter contre les violences faites aux femmes et le trafic des êtres humains.


Le représentant a enfin rappelé que son pays a lancé, au débat de cette année, un programme de formation à l’égalité entre les sexes, qu’il a souhaité voir reconnu comme programme de formation des Nations Unies à la fin de la période d’essai, dans trois ans.  Il a également estimé que l’architecture de la promotion de la femme au sein du système des Nations Unies doit être renforcée par la création d’une nouvelle unité dirigée par un secrétaire général adjoint.


M. MAXIM A. TOPILIN (Fédération de Russie) a noté que la question de la crise financière et son incidence sur la condition des femmes et des filles revient souvent dans les délibérations de la Commission.  Il a estimé qu’il n’était pas tout à fait raisonnable de continuer à présenter les femmes comme des victimes.  Dans son pays, a-t-il affirmé, les femmes ont été et sont toujours « actives et battantes ».  Elles représentent environ 54 % de la population et constituent un important apport à l’économie publique et au secteur privée.  Elles ont aussi été nommées à des postes importants dans les secteurs de l’économie ou de la santé.  La Fédération de Russie s’engage à la mise en œuvre des recommandations de l’ONU sur le VIH/sida, a-t-il poursuivi.  Un décret voté en 2006 prévoit ainsi une aide mensuelle pour le traitement des personnes affectées par le VIH/sida.  Évoquant les recommandations selon lesquelles l’égalité entre les sexes doit être perçue dans le cadre de la promotion des droits de l’homme, le représentant a tout de même tenu à souligner que le Conseil des droits de l’homme a un mandat pour traiter d’un certain nombre de questions.  Il ne faut donc pas, a-t-il estimé, encourager les doubles emplois avec le travail de la Commission de la condition de la femme. 


Mme CAO THI THANH THUY, du Ministère du travail, des invalides et des affaires sociales du Viet Nam, a déclaré que son pays a adopté, en 2006, une loi sur l’égalité entre hommes et femmes, et en 2007 une autre loi sur la prévention des violences domestiques.  Elle a rappelé que l’an dernier, un groupe de femmes parlementaires a été formé au Parlement où le sexe féminin représente près de 28% des élus.  L’écart entre les hommes et les femmes a été réduit dans le domaine de l’éducation, a ajouté la représentante, avant de remercier l’UNIFEM pour son soutien actif.  Elle a toutefois estimé qu’il fallait poursuivre les efforts, notamment pour garantir aux femmes l’égalité devant l’emploi, et s’agissant notamment des postes de responsabilité et des salaires.


Mme ANA PAULA S. SACRAMENTO NETO, Vice-Ministre de la famille et de la promotion de la femme de l’Angola, a indiqué que la promotion de la parité continue de constituer l’un des axes clefs des politiques gouvernementales aux fins de créer un climat propice au bien-être familial et à la consolidation de la démocratie.  Les programmes nationaux visent à l’autonomisation économique des femmes angolaises, en particulier celles qui travaillent dans le secteur informel et dans les zones rurales, et ce, par le biais de programmes de microfinancement et d’appui aux projets d’entreprenariat rural pour réduire la dépendance économique des femmes.  Toutefois, les aspects culturels et sociaux ainsi que les lois coutumières font parties des défis qui entravent le partage égal des responsabilités, en particulier dans la fourniture des soins aux personnes malades du VIH/sida. 


Pour y remédier, l’éducation est vitale, dès le plus jeune âge, a estimé la Vice-Ministre, en indiquant que la loi nationale sur la pandémie prévoit la modification des manuels scolaires et l’égalité d’accès aux soins.  La mise en œuvre du Programme d’action en faveur de l’égalité entre les sexes s’est accélérée après les élections à l’issue desquelles le nombre des femmes dans les processus de prise de décisions a augmenté, y compris au sein du Parlement.  C’est là un grand pas en avant, a-t-elle affirmé, car la présence de femmes à ces postes est un gage des résultats escomptés dans le domaine de la parité.  Le Gouvernement s’attache aussi à faire émerger une nouvelle mentalité, débarrassée des stéréotypes.  


M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ (Égypte) a rappelé que la crise du VIH/sida, s’ajoutant à d’autres, empêche les pays en développement de progresser dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, y compris ceux qui touchent à la promotion de la femme.  Il a cité diverses mesures prises par son pays pour promouvoir le rôle de la femme, y compris un Conseil consultatif des femmes.  Il a estimé que les efforts avaient porté leurs fruits comme en témoigne la plus grande présence des femmes dans les secteurs non agricoles. 


M. CHRISTER HALLERBY, Secrétaire d’État à l’égalité des sexes de la Suède, a affirmé que les droits de l’homme ne sauraient être négligés dans quelque circonstance que ce soit, même en période de crise économique et financière.  Il ne faut pas oublier que l’égalité des sexes contribue au développement économique durable, a-t-il affirmé.  La participation des femmes au secteur productif suppose qu’on change la répartition des rôles dans la famille, qui ne sont en aucun cas statiques, a poursuivi M. Hallerby.  Si les pères suédois reçoivent un congé parental, cette mesure ne suffit pas car elle ne corrige en rien l’inégalité des salaires entre les hommes et les femmes.  En conséquence, le Gouvernement a introduit un système de bonus sous forme de réduction d’impôt pour favoriser les parents qui partagent de manière égale le congé parental, a expliqué le Secrétaire d’État.  La Suède continuera à œuvrer pour que tout enfant, fille ou garçon, ait accès à une éducation sexuelle et pour que toutes les femmes aient accès à des soins reproductifs de qualité, a affirmé par ailleurs le représentant.


Mme EDITH RAUH, Secrétaire d’État aux affaires sociales et au travail de la Hongrie, a annoncé l’adoption d’une stratégie à long terme qui repose sur la Déclaration et le Programme d’action de Beijing.  Cette stratégie s’intéresse plus particulièrement aux groupes les plus vulnérables, comme les femmes rurales et les gens du voyage.  Les priorités de la stratégie sont naturellement alignées sur celles identifiées par la feuille de route de l’Union européenne pour 2006-2010 relative à la promotion de la parité entre les sexes.  La représentante a admis que le changement de traditions profondément ancrées n’a pas été chose facile.  Une série d’outils a été utilisée par les pouvoirs publics, en particulier les médias, qui ont démontré tous les avantages qu’on pouvait tirer d’un changement d’attitudes et d’un équilibre dans le partage des tâches et des responsabilités. 


Pour ce qui est du VIH/sida, la Hongrie est mieux nantie que d’autres pays, puisque son taux de prévalence est très faible et qu’il n’y a eu aucun changement dans le taux d’infection chez les femmes depuis 2003.  La représentante a ensuite évoqué l’introduction d’un système de quotas au sein du Parlement hongrois qui n’a pas encore effet de loi.  Un dialogue est en cours pour garantir une participation égale des femmes et des hommes à tous les niveaux des processus de prise de décisions.  La représentante a aussi annoncé l’établissement, au début de cette année, d’un comité national hongrois pour l’UNIFEM qui est le dix-septième du genre au monde.  


Mme ALHAM AMINZADEH (République islamique d’Iran) a estimé qu’il fallait examiner les questions de genre de manière globale.  Il est clair que certains objectifs de Beijing n’ont pas été réalisés, a-t-elle reconnu, mais elle a attribué ces retards à des événements tels que la crise économique et financière, les occupations étrangères ou encore le « régime de génocide » et les « crimes de guerre » d’Israël à Gaza.  La représentante, qui a rappelé que c’est la première fois en quatre ans que les représentants de son pays obtiennent des visas pour assister aux travaux de la Commission, a ensuite affirmé que des mesures ont été prises dans son pays en faveur des femmes.  L’Iran a adopté une « Charte des droits et responsabilités de la femme » qui met l’accent sur la moralité, la justice et la sécurité et qui est inspirée de l’éthique culturelle et religieuse de la nation. 


La représentante a précisé que ce texte adopte une approche efficace des problèmes de la femme en Iran et transcende la CEDAW, dont certaines dispositions entrent en conflit avec les lois iraniennes.  Elle a ensuite affirmé que les femmes iraniennes occupent des postes de décision dans divers domaines politiques, économiques, de l’éducation et de la santé.  Les femmes continuent en outre de jouer un rôle important dans la société dont la famille est une composante essentielle, a ajouté Mme Aminzadeh, qui a demandé qu’on tienne compte des différences de sensibilité entre ethnies ou religions.


M. ADAM FRONCZAK, Sous-Secrétaire d’État au Ministère de la santé de la Pologne, a précisé la position du Gouvernement polonais selon lequel toute référence à la santé et aux droits reproductifs ne constitue pas forcément un encouragement à la promotion de l’avortement en tant que moyen d’autonomisation des femmes et d’égalité entre les sexes.  Les projets visant à l’accroissement de la présence des femmes sur le marché de l’emploi revêtent une importance spéciale, a-t-il reconnu, surtout à l’heure actuelle où tous les pays, y compris la Pologne, sont confrontés aux effets négatifs de la crise financière.  Il a indiqué que plusieurs projets nationaux cherchent précisément à promouvoir un modèle moderne de société aux niveaux local et régional dans lequel les femmes et les hommes seraient participeraient sur un pied d’égalité au secteur productif. 


Mme MAGDALENA FAILLACE (Argentine) a estimé que dans le cadre de la crise mondiale, la question du partage des responsabilités entre les hommes et les femmes exige plus que jamais l’autonomisation des femmes et leur pleine participation au développement de leurs peuples.  En Argentine, dans le contexte du VIH/sida, la loi garantit à tous l’accès aux soins et au traitement, mais les soins à domicile constituent encore un défi puisqu’ils sont trop souvent dispensés dans le secret à cause de la stigmatisation des malades et des soignants.  La mise à disposition de test de dépistage gratuit pour les femmes enceintes, les conseils dispensés aux couples, la fourniture gratuite de médicaments antirétroviraux et de services pédiatriques ont permis de réduire de manière significative la transmission de la mère à l’enfant, a souligné la représentante, en énumérant également une série de programmes d’accès à l’éducation sexuelle pour les jeunes des deux sexes, dans un effort visant à réduire leur vulnérabilité au VIH.  La représentante a fustigé la violence à l’égard des filles et des femmes sous toutes ses formes et a mis l’accent sur le rapport entre cette violence et la propagation de la pandémie de VIH/sida.


Mme MADINA JARBUSSYNOVA (Kazakhstan) a estimé que le Programme d’action de Beijing a permis de faire progresser la situation des femmes dans son pays.  Toutefois, les problèmes restent nombreux, a-t-elle reconnu, en citant les inégalités dans l’accès au travail ou dans les organes gouvernementaux, surtout au niveau décisionnel.  Elle a mentionné une nouvelle législation du travail en préparation qui prévoit de nouvelles avancés et protections pour les femmes, mais a souligné qu’il existait souvent une grande différence entre les textes et la réalité quotidienne.  Il persiste notamment des stéréotypes sur le rôle de la femme dans la famille et il existe également un décalage systématique entre les salaires des hommes et des femmes.


Mme CARLIEN SCHEELE (Pays-Bas) a estimé que la crise économique souligne, une fois de plus, que les parties prenantes se doivent d’investir dans le partage égal des responsabilités entre les hommes et les femmes, car lorsque la situation économique des familles vacille, les vieilles habitudes risquent de revenir au galop ou s’avérer bien plus difficiles à changer.  Mme Sheele est revenue sur le dilemme du Gouvernement néerlandais consistant à améliorer la présence des femmes sur le marché du travail sans limiter leur liberté de choix.  Dans la recherche d’une société chaque fois plus égalitaire entre les sexes, et outre l’élargissement du système de garderie et des centres extrascolaires, le Gouvernement a également pris des mesures fiscales consistant à introduire des « incitations» pour décourager les hommes et les femmes de rester à la maison et rendre l’emploi financièrement plus attractif pour les hommes comme pour les femmes. 


L’autre mesure novatrice réside dans la création et la promotion active d’un modèle dans lequel les deux partenaires travaillent quatre jours par semaine.  En outre, un prix a été créé pour récompenser tout individu ou organisation qui aura joué un rôle visible dans la promotion du rôle masculin en tant que dispensateur de soins.  Le pays met également en place un réseau d’ambassadeurs de l’émancipation de l’homme.  Par ces initiatives et d’autres encore, le Gouvernement vise à persuader les femmes de travailler davantage et les hommes d’assumer plus de responsabilités au foyer.


M. KOKOU YACKOLEY JOHNSON, Ministère de l’action sociale, de la promotion de la femme, de la protection de l’enfant et des personnes âgées du Togo, a estimé que le partage effectif des responsabilités permet de lever un des principaux obstacles qui empêche les femmes de prendre part de manière équitable à la gestion du pouvoir.  L’éternel problème de conciliation des fonctions domestiques et des obligations professionnelles pour les femmes reste au centre de nos préoccupations, a-t-il ajouté.  Dans son pays, les actions entreprises pour venir à bout des difficultés d’acceptation de l’égalité et de l’équité entre les sexes ont essentiellement porté sur l’éducation, la formation, la sensibilisation, le financement et la budgétisation ventilée par sexe, et l’institutionnalisation des mécanismes chargés de la parité. 


Le représentant a rappelé que depuis quelques années, une campagne de sensibilisation tous azimuts a été menée sur le thème « La cellule familiale, cadre idéal pour l’éducation et l’égalité des sexes », qui avait pour objectif d’intégrer le partenariat dans les familles et d’encourager la communication parents-enfants.  La campagne a permis de réviser les manuels scolaires en extirpant de ceux-ci les stéréotypes sexuels.  Dans u souci de durabilité des actions mentionnées, des cellules focales sexospécifiques ont été instituées par décret et mises en place par arrêté dans les départements ministériels ayant pour mission d’imprimer la notion de parité à leurs politiques et plans d’action sectoriels, a-t-il précisé. Ces actions ont été réalisées en synergie avec la société civile et les syndicats.  


Mme MERYL FRANK (États-Unis) a affirmé que son pays était fermement engagé en faveur de l’autonomisation et du bien-être des femmes, tant au plan national qu’à travers le monde.  Elle a rappelé que le Président Obama a rapidement mis fin à la « politique de Mexico » qui interdisait le financement des programmes de planification familiale.  Les États-Unis sont prêts à renforcer leur appui au FNUAP, a-t-elle ajouté.  Le Président Obama a par ailleurs signé une législation qui protège définitivement les femmes contre les discriminations en matière de salaire, a poursuivi Mme Frank, avant de rappeler qu’avec Mmes Hillary Clinton comme Secrétaire d’État et Susan Rice comme Représentante permanente des États-Unis à l’ONU, les droits des femmes seront activement défendus.  La représentante a rappelé que Mme Rice s’était prononcée en faveur de la ratification de la CEDAW par les États-Unis et a ajouté que son pays réétudiera d’autres traités comme la Convention des droits des personnes handicapées et celle sur les droits de l’enfant.  Il ne suffit pourtant pas de ratifier des traités pour améliorer le sort des femmes, a poursuivi Mme Frank.


Toutes les femmes ont le droit de jouer un rôle productif dans la société, a-t-elle dit, en exhortant tous les États à mettre pleinement en œuvre les résolutions 1315 et 1820 du Conseil de sécurité sur le rôle des femmes dans la paix et la sécurité internationales et sur la protection des femmes contre la violence dans les conflits armés.  Il est indispensable de mettre fin à cette violence, aux crimes d’honneur, à l’exploitation sexuelle à des fins commerciales et au trafic des êtres humains, a-t-elle ajouté.  Elle s’est dite personnellement très heureuse que les femmes puissent disposer d’un congé maternel.  Elle a estimé que beaucoup reste à faire et s’est dite engagée en faveur de la promotion des femmes qui, a-t-elle estimé, contribuera aussi à améliorer la situation économique mondiale.


Mme LUUL GEBREAB, Présidente de l’Union nationale des femmes érythréennes, s’est réjouie du fait que l’Union qu’elle préside fêtera cette année son trentième anniversaire, tout comme la CEDAW.  Elle a exhorté à des efforts ciblés et concertés de toutes les parties prenantes pour améliorer le rôle des garçons et des hommes au sein de la famille.  Elle a aussi appelé à des solutions pour concilier vie privée et vie professionnelle tant pour les femmes que pour les hommes.  Dans le contexte érythréen, a-t-elle noté, plus de 65% de la population est agropastorale, ce qui fait que le congé parental et les allocations familiales ne peuvent s’appliquer à ce type de structure.  Cela confirme la nécessité de politiques dûment ciblées pour produire les meilleurs résultats possibles selon le contexte. 


La prévalence du VIH/sida a atteint le taux de 2,4% dans le pays, a indiqué la représentante.  Comme la majorité de la population vit dans les zones rurales, outre les programmes de sensibilisation de masse, les soins et les traitements médicaux de la pandémie, le Gouvernement a également mis en œuvre des projets de pompes à eau manuelles ou électriques, des fours et moulins à énergie solaire pour réduire le fardeau disproportionné des femmes et améliorer les conditions de vie de la population.  Sur le plan du développement durable, ces projets se sont avérés particulièrement utiles puisque les fours à énergie solaire ont permis d’économiser 50% du bois combustible ainsi qu’assurer une meilleure ventilation, ce qui est une contribution majeure à la réduction du taux alarmant de déforestation en Érythrée, a expliqué la représentante. 


Mme XIMENA ABARCA (Équateur) a rappelé que son pays joue un rôle de coordinateur au sein du REMMA, le réseau régional andin de promotion de la femme, ce qui ne peut que renforcer les mécanismes nationaux d’autonomisation des femmes.  Elle a expliqué que la nouvelle Constitution de l’Équateur prévoit des conseils nationaux chargés de surveiller et évaluer les politiques publiques, notamment sur la promotion des femmes.  La représentante a ajouté que l’État équatorien reconnaît comme un élément de développement fondamental le travail domestique non rémunéré des femmes.  Il s’efforce en outre de promouvoir le partage des responsabilités avec les hommes dans les soins et l’éducation des enfants.  Il a mis en œuvre un programme national de prévention de la transmission verticale du VIH/sida, alarmé qu’il est par la progression de la maladie et le fardeau qu’il fait peser sur les femmes.  Mme Abarca a conclu en affirmant que tous les efforts du Gouvernement resteront toutefois insuffisants tant que les Nations Unies et les États Membres ne s’attaqueront pas fermement à la crise économique et financière actuelle.


M. HAMID AL-BAYATI (Iraq) a cité quelques avancées que les femmes iraquiennes ont enregistrées grâce à la Constitution de 2005.  Il a cité la participation des femmes aux élections et la création d’un Caucus des femmes composé de 73 députées.  Des avancées ont également été observées dans l’aide aux victimes de la violence et de la guerre ainsi qu’aux aux réfugiées et aux déplacées.  Pour la première fois dans l’histoire récente du pays, les femmes ont acquis des portefeuilles très importants comme celui des droits de l’homme, des travaux publics, des affaires féminines, du logement et de l’environnement.  Dans la diplomatie, les Iraquiennes sont aussi de plus en plus représentées. 


Dans le cadre des amendements à la Constitution, environ 60 lois seront révisées ou édictées aux fins de les rendre plus conformes aux dispositions et normes internationales, notamment à celle de la CEDAW, a annoncé le représentant.  En collaboration avec l’UNIFEM, l’Iraq met en œuvre des programmes et projets visant au renforcement du rôle des organisations de la société civile qui s’occupent de la réduction de la violence et de la consolidation de la paix dans le pays.  Un autre programme mis en œuvre en partenariat avec différentes agences des Nations Unies vise la diffusion d’informations sur les problèmes émergents et les solutions novatrices en matière de règlement des conflits et d’incitation à la tolérance, ainsi que dans les domaines de l’autonomisation des femmes et de la protection sociale des familles déplacées.


Droit de réponse 


La représentante des États-Unis s’est dite très préoccupée par le discours de l’Iran qui a accusé Israël de crimes de génocide.  Elle a rejeté comme diffamatoire cet « abus lexique » et inapproprié dans l’enceinte de la Commission de la condition de la femme.


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